• Poucette et autres contesC'est quand on a lu au moins un peu qu'on arrive à écrire. Forcément, pour écrire, on a d'abord appris à lire … On peut commencer à écrire sans avoir beaucoup lu. On écrit des lettres, enfin on écrivait, car maintenant on écrit surtout des textes sur son ordinateur, ou sur son téléphone portable. On raconte sa vie à ses parents quand on est au loin, on conte fleurette à l'objet de sa flamme. Mmm ? Objet ou sujet, ou les deux ? C'est comme on peut, ou comme on veut, mais on n'a pas besoin d'avoir lu Nietzsche pour cela. D'ailleurs, très souvent, on n'écrit plus, on tape sur un clavier.

    Bon, donc on n'écrit plus, c'est la machine qui prend le relais ; la machine corrige même les fautes, mais il faut quand même repasser derrière elle, car elle ne comprend pas tout, la machine, elle intervient en fonction du programme informatique dont elle est dotée.

    Cela donne des choses bizarres, si on ne fait pas attention : ce n'est pas de sa faute, à la machine, si elle cherche obstinément à remplacer le mot breton "boudig", qui en français veut dire fée (entre autres) en … boudin ; qu'elle ne connaisse pas le breton, la machine, on ne peut pas lui en vouloir, il n'y a plus grand monde qui maîtrise cette langue, mais qu'elle traite ma fée de boudin, et moi-même par la même occasion, cela ne me plaît que modérément. Mais si cela ne me plaît pas, pourquoi ris-je à chaque fois ? Parce que j'imagine le résultat si je la laissais faire …


    cloporte2Et où veux-je en venir après ces considérations ? Je vois que j'ai fini par passer du "on" au "je", du général au particulier, du collectif à l'intime. En fait, j'oscille entre les deux. En disant, ou en écrivant, ou en tapant "on", on se dit qu'on va faire son modeste, ne pas se mettre en avant, ou bien se cacher carrément … Mais en même temps, on inclut tout le monde dans ce "on", n'est-ce pas présomptueux ? En choisissant le "je", on risque de devenir narcissique, de se refermer sur soi-même et si "je" veut être lu, il faudra que son sujet intéresse "on", qui ne lira pas, autrement.

    Tout le monde ne se reconnaîtra pas dans ce "je" ; seul un "on" à qui les mots écrits par "je" et le sens que ces mots cloportent lira le "je". Qu'est que "je" a mis ? "cloportent" ? "Je" s'amuse, "je" a fait exprès, c'est un jeu, pour faire réagir le correcteur orthographique. "Cloportent" n'existe pas déclare le correcteur, à juste titre.

    Poli et bien élevé, il propose : "colportent" (bravo, "vieux", t'as trouvé !), ou alors "cloportes".


    poussette-poupee-rose-jouets-brio-24890308Et l'esprit de "je" se met alors à vagabonder, se rappelle les gentils petits cloportes de son enfance, jamais légions, comme certains autres insectes, qu'on surprenait quelquefois se promenant tranquillement dans les vieilles maisons ou sous les vérandas. Tu as raison, correcteur, il n'y a pas de "h" à véranda, quelle idée j'ai eue d'en mettre un dans un texte tapé en direct, traduit même devrais-je dire, auto traduit plus exactement ; le correcteur dit qu'il n'y a pas de tiret à auto traduit, je l'enlève.

    Tu n'étais pas là non plus, correcteur, quand j'ai décrit, toujours dans le même texte, une dame promenant son petit-fils dans sa "poucette" … ah, là, généreux, tu m'offres quatre suggestions : poucettes, poussette, poussettes, pou cette. Je rectifie donc : poussette, normal, c'est un objet utilitaire qu'on pousse, après y avoir déposé un enfant … Quant aux trois autres propositions, "je" les examinera ultérieurement, "on" pourra en faire autant.

    "Insectes" ? Le gentil cloporte sous sa carapace est-il un insecte, ou un crustacé ? Un instant, "je" va vérifier, pour sa gouverne et celle de "on" qui serait intéressé …

    Lenaïg

     

    Note : ce texte est antérieur à mon poème La lecture précède l'écriture, c'est même mon deuxième écrit posté sur ce blog ...

    Tant qu'à lui avoir donné un p'tit coup de peinture aujourd'hui, je le reposte, mais chez les Croqueurs ! A vot' bon coeur !

     

    Sic transit gloria mundi

     

    Ou :

     

    Famous for fifteen minutes

     


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  • Pourquoi une photo du film La Reine Blanche, de Jean-Loup Hubert ?

    Juste pour choisir un souvenir, un seul, d'un film.

    La chanson Mon amant de St Jean y revient sans cesse dedans, un leitmotiv ...

    Un homme qui pensait et parlait vrai.

     

     

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     La reine blanche 01 - filmsdefrance

     

     

     

     

     


    Bernard Giraudeau à la Librairie Dialogues de Brest, le 23 juin 2009.
    Merci, Tof', de m'avoir signalé cet enregistrement.
    J'aurais bien aimé être présente.
    Et merci beaucoup, Anaëlle, de nous faire lire la page du Télégramme qui lui est consacrée ce matin.
     
    Voici le lien :
    http://www.letelegramme.com/ig/generales/fait-du-jour/bernard-giraudeau-un-vrai-breton-de-coeur-diapo-video-18-07-2010-993193.php

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  • la-france--iinterdit-d-autoriser
     
    Pauvre France en déconfiture ? Vieille nation sur laquelle le ravage du temps a fait son oeuvre. Si le mot Fraternité s'inscrit encore aux frontons de ses mairies, elle n'offre plus qu'un masque emprunt de lassitude, que n'effacent pas tous les colifichets bling bling dont elle peut se parer. Mais les autres états sont-ils mieux lotis ? Se gausse-t-on d'elle à l'étranger ? La mondialisation, processus en marche qui aurait pu effacer la sordide réalité de la faim dans le monde, ou la souffrance de la guerre, a été détournée d'une telle mission par un petit nombre de groupes ou d'individus manipulateurs, sans scrupules, détenteurs de la toute puissante finance et avides de tout croquer.
     
    Peut-on encore parler de Terre d'accueil, quand le chômage croissant, le pouvoir d'achat quasi nul des citoyens modestes ou dits de la classe moyenne font parfois regarder de travers les immigrés, qui servent alors d'exutoire à tout ce qui ne va pas ; ces immigrés que bien des entreprises (même importantes, même publiques de manière indirecte) sont contentes d'embaucher au rabais : des travailleurs, oui mais ... sans papiers, redoutant un contrôle de police un jour au coin de la rue, se hâtant alors vers leurs piaules souvent insalubres.
     
    Le désir de conquête ne se manifeste plus par l'affreuse manie d'envahir ses voisins, mais s'oriente vers l'appât du gain, l'égoïsme -ou l'individualisme- forcené, au détriment des valeurs d'entraide et d'amitié. L'avenir semble être aux "traders", encouragés sans nul doute dans l'ombre par leurs employeurs, qui les lâchent s'ils sont découverts, et aux boursicotteurs de tout poil qui recherchent palpitations et sensations fortes sur la toile informatique, usant et abusant d'un argent qui n'existe pas et ne représente même plus la récompense du vrai labeur à la sueur de son front.
     
    Dur dans ces conditions de guider l'enfance dans son éveil au monde, à la lumière de figures de proue charismatiques -car il n'y en a plus-, dont les exemples jalonneraient la construction des jeunes personnalités. Vers où se tourner ? Où chercher les valeurs nouvelles, dont on pourrait s'éprendre au lieu de s'admirer dans les reflets de la téléréalité, qui fait croire aux participants qu'ils sont magnifiques et les laisse tomber de haut, une fois qu'ils se retrouvent dans l'anonymat et la banalité ?
     
    Lenaïg
    ***
     
    Texte écrit pour L'Esprit de la lettre, créé par Dominique Bar sur Facebook, selon les mots imposés (en gras). Les parutions de l'ensemble des textes ont commencé mardi 13 juillet et le mien est paru ... le 14 Juillet, fête nationale. Hasard de la programmation et pas du tout un désir de provocation de ma part. Le 14 juillet reste pour moi une belle fête nationale symbolique de la victoire du peuple contre l'oppression du pouvoir, ainsi que de la réconciliation des états à la suite de la 2ème Guerre mondiale ( j'aime le défilé militaire sur les Champs-Elysées, les bals et feux d'artifice).
    Pourtant, je déplore les exactions des imprudents (ou des imbéciles) amateurs de pétards et de ... mortiers (jusqu'où iront-ils ?) qui ont réussi le contre-exploit de mettre le feu à l'un des appartements des familles de pompiers de la Caserne de mon quartier à Paris, au moment même où se déroulait le bal, provoquant des blessés.
    Je crois qu'il n'y a aucun amateur de pétards chez les soldats, que ce soit de l'armée de métier ou pas, qui savent ce que c'est que la guerre et se trouver en plein dedans.

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  • vuvuzela header1

     

    Pom polom polom pom pom

    Talatali talatati talatali talala

    Vuvuzela par ci vuvuzela par là

    talalali lali lalilala

     

    A chanter sur l'air de Tico Tico (oserai-je demander à Deezer de donner l'air en accompagnement de mon petit mot, Deezer boude depuis une semaine ou deux ... Voyons voir, oui, c'est bon ! Je l'ai ! Youpee !).

     

    Mais qu'il est rigolo, cet instrument, et qu'il a un joli nom qui chante.

    On va sûrement bientôt le voir, et surtout l'entendre résonner dans nos contrées.

     

    Un instrument et un son que les Sud-Africains aiment bien et qui est leur porte-bonheur.

     

    Pourtant, avoir le son qu'il produit dans les oreilles, multiplié par le nombre de détenteurs du porte-bonheur, quand on est assis sur les gradins du stade de la Coupe du monde de football, sans interruption, pendant toute la durée de tous les matches, ce doit être infernal ...

     

    Alors, pour les joueurs, ma Doué qu'est-ce que ça doit être ! Sauf, évidemment, pour les Sud-Africains, qui l'aiment bien (zut, déjà écrit). Je ne suis pas une fan de foot, mais j'aime toujours regarder au moins des extraits, des séquences des matches quand je peux me placer devant ma télé. En dehors de toute polémique sur la qualité des joueurs, des entraîneurs, etc, dans laquelle je ne veux pas entrer, n'y connaissant pas grand chose et d'autres plus qualifiés (ou pas) s'en chargent pour moi, j'ai constaté un phénomène général : sur le terrain, quel que soit le match, les joueurs, quel que soit leur pays aussi, sont ... presque amorphes. J'ai entendu dire qu'on reprochait à Anelka de n'avoir fait que se promener sur le terrain. Mais moi je trouve qu'ils sont tous comme ça !

     

    Je crois que c'est la faute au vuvuzela ! Je ne suis pas la seule à dire ça, il y a même des pétitions pour faire cesser le bruit infernal. Je veux juste insister sur le fait qu'il ne faut pas chercher plus loin la raison des matches décevants.

    Les joueurs sont complètement ABRUTIS, ASSOMMES par ce gigantesque bourdonnement d'abeilles qui dure et qui dure et qui dure et ne s'arrête pas, même après la fin du match.

     

    Ah ce Vuvuzela, devenu un emblème de l'Afrique du Sud. C'est amusant, mais, par pitié, qu'il cesse de "trompetter" pendant les matches. Avant, pour chauffer l'ambiance, d'accord, après pour exprimer sa joie, ou tromper sa déception, d'accord aussi.

     

    Lenaïg

     

     

     

     

    Note : Tico Tico joué par Ethel Smith, la musicienne aux pieds nus, je peux encore l'écouter en 78 tours dans la maison familiale ; le disque est dans la collection de mes parents. Souvenir d'enfance.

    Oups, je reviens, après avoir visionné Ethel Smith sur le net ... D'où me reste ce souvenir qu'elle actionnait les pédales de l'orgue Hammond pieds nus ? Je viens de la voir, toute mignonne, jolis escarpins ou sandales à talons hauts aux pieds ... Je vérifierai sur la pochette du disque pour en avoir le coeur net.

     

    16/07/2010 : oh, la confusion ! Peu à peu, mes souvenirs sont revenus. C'est Rhoda Scott, l'organiste aux pieds nus, sur orgue Hammond aussi ! Je me fais d'abord plaisir en la faisant venir ici, car personne n'a relevé mon erreur, sans doute parce que les connaisseurs en la matière ne sont pas passés sur mon petit blog (ou alors ils n'ont rien mis, ce dont je doute fortement, car laisser passer cela, ce serait inadmissible de leur part) et je ris un peu tristement en pensant qu'il n'y a que moi qui reviens sur cette page. Mais chassons ce petit regret et place à l'artiste !

     

     


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  • Chômeur, mode d'emploi - Dominique BiotDominique, tu nous présentes là un CV pas ordinaire, qui mérite qu'on prenne son temps pour le lire, installé dans son fauteuil le plus propice à la réflexion et à la méditation.
    Comme je te connais déjà par plusieurs conversations téléphoniques et par tes écrits, je sais -et cela se confirme- que j'ai affaire à un écrivain, une âme d'artiste, étouffée dans l'oeuf par le fait que tu as dû, au sortir de l'adolescence, te trouver un boulot dit sérieux. Ta famille ne voulait pas entendre parler d'une carrière artistique, aléatoire.
     
    La peinture t'attirait, tu es donc devenu peintre en bâtiment, après t'être émancipé par un passage dans l'armée (entre autres) puis, en raison d'un problème de dos, de ta trop (?) grande gentillesse exploitée sans scrupules, de ton côté "pas comme les autres", tu t'es fait remercier de ton emploi de peintre, ainsi que des suivants, tous plus variés les uns que les autres.Tu as apporté ta bonne volonté partout où tu as été accepté mais tu t'es fait à chaque fois jeter. On t'a collé sur le dos (justement ton point faible) les dysfonctionnements dont tu as fait les frais : échaffaudage branlant, camion brinquebalant, rien ne t'a été épargné.
     
    Tu as essayé de te mettre à ton compte, après avoir fondé ta famille mais tu t'es cassé le nez sur l'énorme mur de prêts et de dettes. On dirait que tu es l'illustration vivante, l'incarnation concrète, moderne de Sisyphe poussant son rocher jusqu'en haut de la montagne et obligé de recommencer indéfiniment car le rocher retombe. On peut faire le parallèle avec le chemin de croix du Christ et ce n'est pas déplacé, car, encore jeune, tu as découvert tout seul la foi. Tu es en plus un autodidacte, poète, essayiste (tu m'as fait cadeau pour mon blog de plusieurs nouvelles que je trouve excellentes). L'art et la foi font de toi quelqu'un qui se démarque et ceux qui ne se trouvent pas sur la même longueur d'onde que toi, que ce soit pour la perception artistique ou la conviction religieuse, ou les deux, doivent t'appréhender malheureusement comme hors norme, voire suspect !
     
    Ton CV fleuve, pas ordinaire donc, se lit comme un roman de l'absurde, où le sourire mène sans cesse un combat contre la mélancolie et le désespoir. C'est bien là une oeuvre d'écrivain, ponctuée de quatre jolies pages de poésie en prose sur les saisons.
    Lorsque on approche de la fin de ton livre CV, on se rend compte que tes pages sont empruntes d'un dynamisme accru, comme si tu commençais à relever la tête, à te redresser le dos, décidé à ne plus te laisser marcher sur les pieds et à ne plus te plier aux exigences ou fantaisies inhumaines de cadres incapables et inhumains.Tu a su démontrer les imperfections, les injustices des organismes sensés procurer des emplois aux gens sans propos haineux mais en soulignant avec précision ce qui ne va pas.
     
    On trouve dans ton livre un poème, un chant de désespoir des précaires, des laissés-pour-compte dans la course à l'argent, happés par le démon de la drogue consolatrice et dévastatrice. Il ne s'agit nullement de toi, qui ne t'es pas perdu dans les paradis artificiels et qui, à cinquante ans, dis fermement : maintenant ça suffit !
     
     Que l'écriture de cet ouvrage trouve un vaste écho, que sa publication ouvre, non pas directement la porte du paradis, mais celle de la reconnaissance de ta valeur et la joie de pouvoir continuer à écrire pour de nombreux lecteurs.
     
    Bises, Dominique !
     
     
    Note : désolée pour la photo floue de la couverture, je n'ai pu obtenir plus net !

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