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De :
Charlotte (Des3maison@hotmail.fr)
Envoyé :
2010-10-04 //// 15 :27
À :
Lumina40@hotmail.com
Lulu, je suis au désespoir ! Dis-moi que je rêve ! C’est un cauchemar …ma mère à peine débarquée du train a réussi à ameuter les policiers de Santa Patata autour d’elle. Un esclandre à la gare pour une histoire d’impolitesse à son égard selon sa version. Le jeune homme devant elle ne lui aurait pas cédé le passage en descendant du train. La honte !
Je voudrais m’enfuir d’ici, me téléporter ailleurs à la vitesse lumière pour ne pas effrayer mon Tugdual. Qu’est-ce qu’il dira en la voyant dans cet état et pire encore ! Tu ne me croiras pas ! Elle a eu le toupet d’amener ici, au 101 rue De La Mazurka, dans notre appartement, cette chipie d’Émilie, la fille du juge qui me volait tous mes amours quand nous étions au lycée de Sainte-Frigide-Sur-Mer. Celle-là même qui a eu trois maris décédés et un quatrième qu’elle vient de quitter parce qu’il l’a trompait avec la bonne de la maison, une certaine Manon je ne sais plus qui. Lulu, je veux trucider ma mère ! Oh mon Dieu ! J’en suis là. Il ne faut pas que Tugdual sache combien je peux être méchante dans mes pensées. Oh non ! Je me calme. Il faut que je me calme.
Je ne veux pas Émilie dans ma maison ! Contrairement à ma mère, je n’éprouve aucune pitié face à sa prétendue peine d’amour. Sa peine vient du fait qu’elle perd la face et son riche banquier. Je la connais. Elle fera tout pour séduire mon Tugdual. Je vais l’en empêcher. Il me faut lui trouver un gîte pour l’éloigner ipso facto et presto ! Je vais voir avec mon patron Monsieur Tequila. Il habite seul un vaste appartement. Peut-être acceptera-t-il de me rendre ce service ? Oh misère !! Je ne sais pas. Il a tellement de manies et de phobies. Je ne peux pas demander à Lolita, elle est au loin chez sa sœur jumelle. Tonton Wilfrid et Georgette ne sont pas revenus d’Hawaï. Plus, ma mère est furax contre tonton. J’ignore pourquoi. Elle ne cesse de le dénigrer devant moi en me jurant que dès qu’elle lui mettra la patte dessus, il s’en souviendra de sa promesse faite à sa mère sur son lit de mort.
Tu connais l’infernale Juliette ! Ma mère. Qu’ai-je donc fait pour mériter pareil karma ? Elle n’avait pas encore fini d’essouffler ce pauvre Monsieur Taratatapian en lui faisant traîner ses mille bagages, ses boîtes à chapeaux et tiens-toi bien, le gros coffre en cèdre contenant le trousseau complet de la parfaite mariée qu’elle me réservait depuis mes quinze ans, que déjà, elle descendait se plaindre à tue-tête à Madame Taratatapian de la présence assurée de chats galeux dans l’immeuble. Son nez coulait et c’était sa preuve. Toutes les portes des locataires présents dans l’immeuble se sont ouvertes pour voir qui faisait un tel boucan. Elle exigea de la gardienne qu’elle monte de suite lui indiquer l’appartement où vivait le nouveau génie de la mode santapatatienne et le talentueux coiffeur Zizi. Une urgence encore une fois ! Elle ne viendrait pas à mon mariage sans une célèbre création sur le dos ! Mais ni Tugdual ni moi ne voulons nous marier pour l’instant. Lulu, j’ai tellement honte !
Que vais-je faire quand mon amour reviendra ? Il se sauvera c’’est certain. Même les oreilles de Gaspard demeurent dressées sur sa tête.
Lumina, je t’en supplie, prends Émilie chez toi. Je vais garder la pire menace chez moi.
Réponds-moi vite !
Ton amie Charlotte.
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De :
Lumina40@hotmail.com
Envoyé :
2010-10 -04 16 :12 :38
À :
Charlotte (Des3maison@hotmail.fr
Coucou Charlotte,
Désolée de ne pas t’avoir répondu plus rapidement. J’étais sur la route pour le travail. Tu te souviens, je t’avais dit que j’accompagnais la troupe de Big Freedia qui fait une première tournée sur le sol de Miroboland. J’en ai pour deux semaines à temps plein.
Pauvre Charlotte ! Je suis vraiment triste pour toi. Demande à Monsieur Tequila, c’est un gentleman. Je suis certaine qu’il te viendra en aide. La pire réponse serait qu’il refuse, mais j’en doute.
Fonce Charlotte ! Demande-lui son aide.
Je suis à la course. Courage ma chère amie. Dès mon retour, je te ferai signe.
Bisous,
LuluMarie-Louve
Illustrations :
- Madame de Fontenay et une Miss France, interprétant ici les rôles de Juliette, mère de Charlotte, dûment chapeautée et de l'indésirable Emilie. Source : www.elle.fr
- Etiquette à bagage : recto "ceci est à moi !", verso : "pas à vous !" - Source : www.conranshop.fr
- Merci aux deux amis canins qui prêtent oreille forte ici à Gaspard. Gaspard, en sa qualité de labrador, tout seul aurait bien eu de la peine à dresser les oreilles mais au montage, il aura l'air de le faire, on n'y verra que du feu ! Source : skyrock.fr
7 commentaires -
De Georgette
A Charlotte
Coucou Charlotte ! il faudra que je remercie aussi ta mère qui m’a défendue avec ardeur contre cet incorrigible Wilfrid qui n’a pas arrêté de ronchonner depuis ! Quelle force de la nature ! Il fait tout de travers dans ce nouveau club de riches où l’on est depuis trois semaines, en clamant haut et fort que si ça dérange quelqu’un qu’il regarde AILLEURS, et tout le monde file doux et fait ses quatre volontés, alors qu’ on me regarde comme une erreur de la nature quand je me trompe de couverts parce que je rougis. Quand je suis avec lui tout le monde me fait des courbettes. Sinon les mères me lancent des regards venimeux parce qu’elles espéraient pour leurs filles le beau parti que je leur ai fait rater, les jeunes, tous sveltes, musclés et bronzés me toisent et rient derrière mon dos, les hommes fixent mes formes comme avant avec insolence et un dégoût mal caché que ne remarque pas Wilfrid, encore qu’il se plaint de ma maigreur et ma mauvaise humeur.
Je n’ai pas fait de régime et j’ai perdu 110 kilos ! Avant quand je m’asseyais, c’était confortable, j’avais comme un coussin naturel. Je n’avais jamais froid. Je riais tout le temps, j’avais des amis, mon travail me plaisait, je me supportais bien comme j’étais. Ici la nourriture est… raffinée. Des portions minuscules arrangées avec art, hors de prix à cause d’un chef connu qui crée, ma foi ! Il ne leur est jamais venu à l’idée que depuis les premiers hommes on avait déjà essayé toutes les combinaisons possibles au prix d’en mourir parfois et gardé les meilleures ! Ils veulent être originaux, pas bons ! « Bon », c’est commun ! Je veux être commune alors, je le suis et j’en suis fière ! Ah les crêpes et la soupe aux légumes de ma grand-mère, les sorties moules frites avec les copains, même les Mac Dos, je les regrette presque! Le poisson aux fleurs, je le hais ! Les alcools renommés, je ne les distingue pas et je vois les autres pousser des oh, des ah extasiés en les faisant rouler dans leur bouches en cul de poule !
Et les expositions d’art moderne, qu’ils appellent ça, où tu vois des horreurs que tu virerais vite fait si tu les avais dans ton garage ! Et ils ne parlent que de leur dernière opération esthétique : Ah les nez du Docteur Trucmoche, les seins du chirurgien Tavizéssa (la j’ai pouffé) Sauf que Wilfrid trouve ça bien et veut me faire tirer la peau parce que je suis flasque sous les bras, au ventre et aux cuisses. Il tire dessus, et dit que ça vaudrait cher si je vendais le surplus ! Tu parles d’une délicatesse ! Je l’ai calmé en lui disant que je veux regrossir.
Je l’ai entraîné au village pour manger dehors sous les palmiers et c’était si bon, si gai qu’il commence lui aussi à critiquer la cuisine des grands chefs et faire des comparaisons avec celle des gens normaux. Il s’est beaucoup plus amusé qu’au club aussi…
Je lui ai promis de redevenir comme avant s’il arrêtait de faire la tournée des clubs snobs de toutes les îles. Il m’a avoué qu’il avait une fortune dans une banque des Iles Caïmans et que si j’acceptais d’y aller, mettons, une semaine, on rentrerait à Santa Patata. Comme il reprendrait un boulot pour s’enrichir encore et s’occuper (il n’a jamais assez de RIEN) je pourrais reprendre mon travail à mi temps pour éviter trop de fatigue. Il aime les frites aussi ! Les sardines grillées, les tartes aux pommes, la crème chantilly… Il préfère la soupe aux potages ! Je ne veux pas reprendre tous mes kilos perdus mais quelques uns sûrement !Et faire la cuisine moi-même ! Mon espoir renait, je revis ! Je crois qu’il respire aussi, mais ne l’avouera jamais ! Il m’aime à sa façon, mais il m’aime ! Et moi je ne peux pas m’empêcher de l’aimer aussi…
Mona
11 commentaires -
Préambule :
Cela va être ardu de narrer quelque chose sur le sujet donné : un appel pressant et mal venu du corps à se soulager, d'autant plus que la lettre voyelle numéro neuf de l'alphabet nous est défendue !
Lequel, ou laquelle d'entre nous, en effet, ne s'est pas trouvé un jour confronté à ce problème ? Un homme peut se soulager contre un mur, dans un fossé, tournant le dos ! Pour une femme, c'est beaucoup plus dur !
La douloureuse épreuve :
Nous sommes Place Charles de Gaulle à l'heure marquant le changement d'année (qu'on ne me demande pas lequel, cela remonte à quelques lustres). Toutes les planches à roulettes et à moteur dans lesquelles nous avons le séant posé se sont arrêtées. C'est l'allégresse générale ! Dans un grand concert de klaxons, tout le monde sort pour s'embrasser. Je sens une vague alerte me prévenant qu'un soulagement futur d'humeurs acqueuses est à prendre en compte. Je pense que la séance d'embrassades, de champagne partagé ne va pas durer éternellement et je formule joyeusement mes voeux de bonheur à mon entourage.
Hélas, le moment de bonheur se prolonge, personne ne redémarre et la place reste bloquée ... Au bout de deux heures, l'allégresse d'abord éprouvée se transforme en torture ! Quel méchant tour me joue la nature ! Aucune porte de secours ! La décence ne me permet pas de descendre ma culotte et de me délester du fardeau de l'organe responsable de cet état. Je craque ! Je lance à mes compagnons : "Je fonce, vous me récupèrerez à l'angle des avenues Foch et de la Grande Armée !"
Soulagement et chanson :
Je cours en slalomant entre les gens et en me tenant le ventre. Ouf ! Je me soulage entre deux chars dans l'ombre au bord de l'avenue, pensant que personne ne m'a vue. "Beau spectacle !" déclare quelqu'un tout à coup ! Je regarde, c'est un clochard et l'homme se marre ... La face béate et le ventre léger, j'ajoute : "Pas grave, vous avez vu la lune alors qu'elle est cachée, cela vous portera chance, allez !" Je donne à l'homme un peu d'argent. Tous deux contents, nous attendons que mes compagnons passent me prendre. L'homme chante ; je compose également les paroles d'une chanson, que je reporte plus bas :
Oh rage que d'être
Juste une esclave !
Que ce corps m'embête,
Me gêne grave !
Femme, je déplore
Cet affreuseté :
Comment me soulager !
Pour le ton, on peut écouter la chanson composée par la femme de Jacques Dutronc, que je ne peux malheureusement nommer complètement : Hardy est son nom ! Qu'elle m'accorde son pardon pour ce désagrément !
Lenaïg, suivant la consigne d'Olivier de Vaux pour ce défi n° 39 :
"Vous êtes pris d'une incoercible envie de faire pipi à un moment fort inopportun : racontez, mais sans faire usage de mots contenant la lettre i .
Comme d'habitude, vous êtes priés de programmer la publication de votre texte ; il apparaîtra ainsi sur votre blog pour le lundi 4 octobre à 8 heures."
Veuillez m'excuser pour le retard, je n'ai pas pu me connecter plus tôt, mais j'ai tenu à relever le défi, tout en m'amusant comme toujours. Merci à Olivier pour son idée. Maintenant, je vais pouvoir aller lire les autres défis et je me venge en libérant les i !
10 commentaires -
Non, nous ne sommes pas à la BBC mais c'est joli comme titre, non ?
Cela en jette ! Bref, j'ai deux nouvelles à annoncer.
1) Où en est l'aventure du 101 Rue de la Mazurka, saison 2, hmmm ?
Manon vous répond. Regardez-la bien dans les yeux !
Le 8 octobre, Jill Bill va faire paraître un nouveau chapitre mettant en scène son styliste Stevy de Rentlau, son amoureux coiffeur Zizi et l'impressionnante chatte siamoise Wonder.
Nous nous en réjouissons d'avance.
Mais si quelqu'un, par chance, voulait nous offrir un nouveau chapitre avant, nous ne nous sentirions plus de joie ! C'est sur le blog des Croqueurs que Tricôtine enregistre les futurs participants (http://croqueurs-de-mots.over-blog.com/).
En direct de Miroboland et d'ailleurs, c'était : Manon Guerret, marionnette hors scène inventée par Marie-Louve, qui vous surveille et vous supervise, mes enfants ! Le 101 ce n'est pas rien ... Bisous, mes chéris !
***
2) De la grève à la manif ! C'était la transmutation de septembre proposée par Olivier de Vaux.
http://olivierdevaux.over-blog.com/
Le principe du jeu : écrire un texte, une histoire, un poème, une chanson, tout ce qu'on veut en passant progressivement du mot grève au mot manif, en changeant une lettre au mot grève pour obtenir un autre mot, puis une lettre -et toujours une seule, sans changer l'ordre des lettres- pour obtenir un autre mot et arriver ainsi au mot manif !
Le réjouissant, magnifique et magique résultat, la palette des joyeux et prolifiques efforts des participants est en ligne, chez le Sieur de Vaux, bien sûr !
Merci à Olivier et bravo à sa mise en page, qui ne fut pas aisée à réaliser.
Je vous propose juste mon choix d'illustration, ci-dessous.
Source : www.dervenn.org
5 commentaires -
Pluie d'automne
La piétonne
Frissonne
Et ronchonne !
Pour un refrain :
Petit crachin
Finistérien
Je connais bien !
Pluie torrentielle
Est criminelle
On se rebelle
On sort la pelle
Pour un refrain :
Petit crachin
Finistérien
Je connais bien !
Terre nue
Pluie attendue
N'est pas venue
Déconvenue
Pour un refrain :
Petit crachin
Finistérien
Je connais bien !
Pluie espérée
Voici l'ondée
Terre sauvée
Belle journée
Pour un refrain :
Petit crachin
Finistérien
Je connais bien !
Pluie de nuit
Je souris
Dans mon lit
A l'abri !
Lenaïg
Pluie d'orage
Sur la plage
plus de nage
Et là j'enrage
Pluie tempête
On la guette
C'est la fête
Des poètes
Pluie qui lave
Est suave
Elle délave!
ça nous navre...
Mona
Et ... un beau cadeau de Nounedeb,
qui écrit ce merveilleux distique !
La pluie a marché sur les toits
De ses grosses pattes mouillées
Nounedeb
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