-
Par lenaig boudig le 5 Décembre 2011 à 11:50
Le passé du Père Noël,
une histoire trouble, juste pour rire
***
Le passé du Père Noël, une histoire trouble, juste pour rire
Mettez la main sur votre âme d’enfant. Enfin, ceux qui en ont une ! Les autres contentez-vous de lire.
On s’en va dans la nuit des temps, là où tout commence. Là, c’est le domaine des dieux de l’Antiquité.
Faut bien partir d’un lieu. Donc, il était 4, 3,2, une fois le Chaos. L’univers surchauffe et bouillonne comme une immense soupe aux pois dans l’infini. Les étoiles étaient criblées de ténèbres et la terre s’y confondait tout comme le feu se veinait de glace pendant que l’air devait peser des tonnes. En ce temps-là, la vérité ne se baladait jamais toute nue, elle portait toujours un tissu de mensonge, mais de vrais mensonges. Tout était possible. Le futur était antérieur à un passé composé de lendemains.
Or probablement un dimanche, un dieu ni connu ni compris, entreprit de mettre de l’ordre tout autour. Pour avoir une idée de la taille du défi qui l’attendait, ouvrez une boîte de soupe en conserve et séparez tous les ingrédients. Y compris la farine et le glutamate monosodique. Voyez que ce n’est pas une mince affaire. Toujours est’ il que le dieu anonyme, parvint sans trop de problème à dissocier le jour de la nuit, le ciel de la terre et le glutamate monosodique du lactosérum en poudre.
Une fois son œuvre achevée, il invita tout le panthéon à une grande réception au cours de laquelle un dieu qui se sentait très seul, créa l’Homme, la Femme et entre les deux, les Enfants. Ici, on peut croire que ce fut le premier réveillon de Noël et la naissance d’un enfant sur la paille fraîche. Ouranos, dieu du ciel fut bien avant Sarkozy et Harper, le premier roi de ce nouveau monde. Avec son épouse Gaïa, la belle Terrienne, il eut un fils Chronos qui donna quelques misères à son géniteur et à sa progéniture.
On pourrait dire que tous ces dieux se comportaient un peu comme nos ministres et nos présidents d’aujourd’hui sur notre planète. Sauf qu’ils vivaient en Grèce l’hiver et à Rome l’été. Allez savoir pourquoi ? Économie d’impôts ? Qu’à cela ne tienne, chaque déesse et chaque dieu était responsable d’un ministère particulier ou d’un secteur d’activité quelconque. Aphrodite avait la cote d’amour, Hermès contrôlait les services postaux et les réseaux de communication, Zeus, la lumière, le pétrole et l’électricité. Pour en savoir davantage, lisez «Les Métamorphoses » d’Ovide. Sinon, cette parenthèse ne se fermera jamais.
Puis un jour, Chronos détrôna son père et il épousa sa sœur Rhéa. A la ronde, il lançait en ricanant qu’il avait de très bons enfants, tendres et bons au goût. Toutefois, Rhéa n’appréciait vraiment pas que le fruit de ses entrailles serve d’amuse-gueule à son époux. Par la ruse, elle épargna son fils Zeus qui ne finit pas ses jours sous la dent de son père Chronos. Ce goinfre, dévora ce jour-là un caillou en pyjama plutôt que Zeus. On dirait bien que Zeus échappa à mort comme Jésus le prétendu Roi des Juifs le jour du massacre des Saints-Innocents sous le règne du peureux roi Hérode. Question de géographie, il faut savoir aussi que Chronos et Saturne ne font qu’un même temps selon qu’on soit en Grèce ou à Rome. Sous le règne de Saturne, la Création entra dans un cycle de l’Âge d’Or. Dans ce temps-là, tous étaient égaux, beaux et gentils. On faisait bombance particulièrement entre le 17 et le 24 décembre. Ainsi au temps des Saturnales, tous sans dessus-dessous vivaient au rythme trépident de banquets gargantuesques et d’orgies continuels. C’était comme ça dans le bon vieux temps de l’Antiquité. La rigolade est terminée. Zeus ayant éliminé son père Chronos, l’heure de la récréation a sonné. La politique olympienne change. On met de la lumière et là, c’est du sérieux. On devra payer pour cette lumière.
Avant d’aller plus, loin, il faut savoir aussi que les Anciens étaient persuadés que les dieux étaient très bavards. Du haut de l’Olympe, ils adressaient leurs quatre volontés aux mortels. N’ayant pas le téléphone, les dieux communiquaient en brassant les nuages, en soulevant l’océan ou en envoyant des oiseaux de malheur. Or, quand ils ont remarqué que le soleil se couchait de plus en plus tôt à l’approche de l’hiver, les Anciens se sont grattés l’occiput. « C’est de mauvais signe. Mauvaise augure. Les dieux ne sont pas contents c’est évident. Ils menacent d’éteindre la lumière », entendait-on dans les atriums.
Selon l’Homme Antique et son Épouse, il n’y a pas cinquante-six façons d’apaiser la colère de Zeus et compagnie, il faut des sacrifices. Donc, au jour dit « celui des enfants », avait lieu un grand rituel. Pour redonner un peu de vigueur au Soleil, on immolait d’un poignard solennel des fillettes, quelques garçonnets ou un poupon à peine détaché du sein de sa maman. Comme l’affaire avait l’air de marcher, « les jours se mettaient à allonger comme le nez de Pinocchio à partir du 21 décembre», on s’adonna à cet éhonté gaspillage pendant des siècles.
De nos traditions en voie de disparition, rares sont ceux qui de nos jours fabriquent encore la galette des Rois. Savez, on met une fève dans un gâteau et celui ou celle qui s’étouffe avec «la fève» devient le roi ou la reine de la journée. Cette coutume tient son origine des Saturnales qui a laissé ses traces.
La preuve. Parmi les jeunes soldats romains, on choisissait au hasard un Roi des Saturnales. Le soldat désigné par le sort voyait sa vie transformée. D’abord, il quittait ses habits de légionnaire pour revêtir un costume réservé aux souverains. Puis métamorphosé en Roi, le soldat avait le droit de mettre à exécution tout ce qui lui passait par la tête. Au gré de ses humeurs, il pouvait réaliser absolument tous ses phantasmes et assouvir ses instincts les plus bas, voire souterrains. Il conduisait son char avec les facultés tellement affaiblies qu’il se croyait en Mustang GT ; il voyait deux cent vingt-cinq chevaux le tirer. Entre les repas et même pendant, il s’adonnait aux plaisirs de la chair à la volonté et aux capacités de sa Dame Nature, seules restrictions à ses épanchements. Personne y compris les chèvres du voisin, n’avaient le droit de reculer devant ses avances. Pour tout dire, le jeune soldat-roi personnifiait Saturne lui-même, le dieu de l’agriculture et des semences. Cette période de débauche intense durait exactement trente jours. Pas un instant de plus. Au bout de ce délai, le jeune Roi allait obligatoirement rendre l’âme et son titre. C’était là son destin. La coutume voulait qu’il se tranche lui-même la gorge sur l’autel de Saturne.
Réflexion en aparté. « Presque un hara-kiri. Je croyais cette coutume née du Japon ! Ça alors ! »
Tout de suite après les Saturnales, suivaient les Calendres. Attention ! Pas les calendres grecques, qui ne sont qu’une blague hors normes temporelles. Les Calendres romaines soulignaient le nouvel an et célébraient Janus «Janvier». Ce dieu au visage à deux faces, qui d’un côté regardait vers le passé et de l’autre vers l’avenir. Pour le nouvel an, les gens décoraient leur maison de feuillages et de bougies. Aussi, ils échangeaient des cadeaux. Rien de nouveau sous le Dieu-Soleil.
Aujourd’hui, nous célébrons le Temps des Fêtes. On partage avec les pauvres, on fait des paniers de Noël et on lance quelques pièces aux mendiants. Tout le monde s’aime autour d’une table ployant sous le poids des dindes farcies, on s’embrasse, on mange, on chante, on danse, on prend un petit coup. Ni Saturne ni Zeus dans notre décor, mais on a un Père Noël qui descend du ciel lui aussi.
Le monde change !
Marie Louve en grande collaboration avec son Grand Loup
Illustrations :
- la théorie des cordes, Stringsimu, www.futura-sciences.com
- les dieux de l'Olympe, www.lostinbrittany.fr
- le Père Noël, www.fr.123.fr
13 commentaires -
Par lenaig boudig le 30 Novembre 2011 à 05:00
Agathe au comptoir d’accueil
P ierre prenait de l’âge au compteur et sa mémoire flanchait plus souvent que parfois. Donc, la haute direction, par respect pour ses droits d’aîné, lui avait imposé une préretraite qui lui permettait conditionnellement de travailler sur un horaire de deux jours semaine : les lundis et les mardis seulement. Voici les deux conditions qui assujettissaient le nouveau contrat de travail du vieux Pierre : primo, demeurer silencieux sous la surveillance sévère d’Agathe Lapierre, nouvelle recrue de cet univers aux assises solidement ancrées dans les mœurs de la majorité des bons citoyens et deuxio, laisser ses souliers à la porte d’entrée.
Occuper le poste de contrôleur exigeait une rigueur à toute épreuve et Pierre avait perdu la boule depuis longtemps. Fait reconnu par tous, sans aucune équivoque. Bien sûr, cela avait généré d’affreux problèmes aux conséquences désastreuses pour la sécurité de cet espace aérien qui était devenu une passoire ouverte à la ratatouille née de tous azimuts.
Ce ne fut pas une mince affaire pour Agathe Lapierre de remporter le titre de contrôleur au sein de cette entreprise dominée par des esprits étroits, sexistes et rébarbatifs aux droits d’égalité des femmes, mais ses airs angéliques avaient eu gain de cause sur tous ses rivaux. Désormais, Agathe portait le précieux collier de pierres de sardoine et tenait en main, le sceptre rouge sardonique. À la guerre comme à la guerre ! Pour grimper dans l’échelle, il faut ce qu’il faut : le bon bout du bâton pour ne pas dire le bon outil, celui du feu sacré.
***
Ailleurs, ce dimanche-là, Séraphin* boudait Donalda, son épouse qui menaçait de le quitter s’il n’allait au bois lui bûcher un sapin de Noël.
- Femme ! Tu n’y penses pas ! Sacrifier un sapin sur ma terre en bois debout pour tes caprices de créature ! Pis après, tu vas vouloir des décorations dedans ? Ça va coûter la peau des fesses tout ça ! J’imagine que tu voudras de l’électricité dans tes lampions. Tes folies me mèneront à la ruine. J’ai dit non !
- Séraphin Poudrier ! Espèce de grippe-sou, mauvais oncle Picsou ! Tu sauras que Noël c’est pour tout le monde ! Je veux mon sapin devant notre cabane de suite, sinon, je t’i’slam la porte au nez maintenant.
Furieuse, Donalda lui claqua la porte au nez avec tant de violence que Séraphin en vit des étoiles puis une autre grande porte s’ouvrit devant ses yeux. Une sourde peur l’envahit quand il aperçut l’affiche bleu pervenche sur le mur qui lui faisait face : Dieu est occupé. Puis-je vous aider ?
***
-Approchez !
Au son de la voix qui l’interpelait, sa tête pivota vers la gauche à angle droit et ses yeux roulèrent d’incrédulité devant l’apparition de cette femme aux trois paires d’ailes qui la revêtaient entièrement.
- Je me présente. Agathe Lapierre, tenancière en chef des lieux célestes. Déclinez-moi vos noms, vos origines et vos fonctions. Étalez sur cette table tous vos péchés. Videz vos poches dans ce panier à salade.
En état de choc, Séraphin n’offrit aucune résistance. Il obtempéra sur le champ.
***
Agathe Lapierre jeta un œil sur la table où elle vit les sept gros vilains péchés capitaux que venait de laisser tomber avec fracas l’avaricieux Séraphin Poudrier qui se sentait dans ses petits souliers devant cette femme à plumes.- Viande à chien ! Vous n’allez pas me refuser de voir le curé pour ma confession et mon absolution ! Vous n’avez pas le droit !
Agathe sortit son tampon au fer rouge et oblitéra le front de Séraphin : Entrée refusée.
- Ici, vous n’avez rien d’un Séraphin. Taisez-vous et chaussez ces sabots de charbons ardents. C’est à votre tour de danser la gigue du pendu pour payer votre dette. Vous voyez cet escalier au fond du corridor ? Il mène au sous-sol, votre destination. Allez oust, au trou !
Fière du devoir accompli, aux anges, Agathe referma le grand livre des minutes enregistrées au registre céleste.
Marie Louve* Séraphin Poudrier, né du roman « Un homme et son péché» écrit par Claude-Henri Grignon.
« L'histoire se passe lors de la colonisation du Nord (la région des Laurentides au Québec vers la fin du XIXe siècle (env. 1885-90), à Sainte-Adèle. Un homme sans scrupule, Séraphin Poudrier, domine la petite communauté en utilisant sa richesse.
Maire du village, il épousera Donalda Laloge, après que le père de celle-ci, incapable de rembourser sa dette, la lui donne en mariage. Donalda, une femme douce et soumise qui était promise au bel Alexis Labranche, vivra plutôt sa vie en fonction des volontés de cet avare mesquin et méprisant, mais ne se laissera jamais abattre par sa situation. Nous visitons la région du nord de Montréal à travers les familles Fourchu, Laloge et Bouchonneau, sans oublier le curé Labelle et la riche héritière.
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Belles_Histoires_des_pays_d'en_haut »Avec la participation de Di pour le choix de la vidéo :
Illustrations cueillies sur le net :
- Portrait de Folcoche de Vipère au poing d'Hervé Bazin (détournement d'image de Lenaïg : voir ici l'austérité sans faille de l'Agathe Lapierre de Marie-Louve, qui trône au grade le plus haut de séraphin dans la hiérarchie céleste), en lui rajoutant les six ailes qui siéent à sa condition.
- Représentations de séraphins divins.
- Portraits de Séraphin Poudrier : photo puis dessin de Serge Chapleau.
16 commentaires -
Par lenaig boudig le 16 Novembre 2011 à 16:43
Jeu de la cour de récréation chez jill-bill
Josaphat fille de Carrie Dondelle et d’Aminedada Boulabas
À douze ans, Carrie Dondelle fut contrainte d’épouser le père devenu veuf de l’ami d’enfance de son propre père, Polycarpe Dondelle. La cérémonie fut vite bâclée dans la chapelle d’Arnac-La Peste.
C’est ainsi que Carrie devint la mère de suppléance des douze enfants, tous des garçons, du veuf, Aminedada Boulabas. Pauvre Carrie. Pire sort ne pouvait lui être dévolu. Même Blanche-Neige connut mieux avec ses sept nains et son affreuse belle-mère.
Pour l’aider dans ses nouvelles tâches, une vieille tante célibataire, Isobelle Dondelle, vint à son secours. Il nous faut savoir que cette dernière faisait fort mauvaise mine, à ce point qu’aucun soupirant n’eut souhaité demander sa main. Elle en fut fort aise et se consacra à la culture des fines herbes qu’elle collectionnait minutieusement. Parmi les femmes du bourg d’Arnac, plusieurs la consultaient pour guérir leurs mauvais jours. Les hommes la dédaignaient, mais Aminedada Boulabas n’était pas en position de force avec ses douze orphelins sur les bras. Il dut baisser les siens devant la présence indésirable de la vieille Isobelle chez lui. Celle-ci avait pris les commandes des cuisines et mijotait pour tous, les savoureux repas servis dans cette famille. Bien sûr, le meilleur, toujours un plat spécial pour le maître des lieux.
Le vieil homme dut se soumettre à ce nouveau régime sous peine de perdre lui-même le contrôle sur ses fils qui grandissaient plus vite que sa vieillesse. Il ne pouvait s’expliquer la chute de sa libido devenue au point mort depuis le jour de son mariage et l’arrivée des deux femmes dans sa maison. Pourtant, preuve faite : douze orphelins en douze années de mariage avec sa première épouse morte en couches du treizième, le laissait perplexe et surtout mortellement humilié. Conclusion : Carrie Dondelle et Isobelle étaient la cause de son manque d’appétence sexuelle !
Sur le champ, il chassa de sa demeure Isobelle. Étrangement, le mois suivant, il sentit l’homme revenu en lui. Vigoureusement, il viola Carrie qui hurlait sa révolte. Depuis le premier jour. Timinedada, le fils aîné d’Aminedada, aimait secrètement la belle Carrie. Il en rêvait jour et nuit. Timinedada ne put réprimer sa jalousie ni sa colère. Il tua son père encore béat des plaisirs interdits du viol commis contre la volonté de la douce Carrie.
Alertée par toutes les femmes du bourg, Isobelle revint à la maison des Boulabas. Par ses fines herbes et ses cultures maraîchères, elle reprit le contrôle des cuisines de la maison. Carrie accoucha d’une petite fille qu’on prénomma Josaphat, on l’a déclara de sexe masculin pour qu’ainsi, elle grandisse librement comme un homme et que jamais, on ne l’oblige à marier contre sa volonté. La fin justifie les moyens.
Choix de Marie-Louve
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieille_Femme_grotesque
Ou : voir références dans l'album Femmes d'un certain âge et de caractère sur ce blog.
Est-ce Isobelle ?
Marie Louve
15 commentaires -
Par lenaig boudig le 9 Novembre 2011 à 00:34
Jeu de la cour de récréation chez jill-bill
Clet
Comment filer à l’anglaise sans passer par Londres
Ce matin-là, comme tous les autres, le petit Clet du haut de ses treize ans, n’avait pas fait ses devoirs du jour. Encore gelé, il quitta la résidence familiale en claquant la porte qui faillit sortir de ses gonds. Les parents apeurés n’osèrent élever le ton, craignant de traumatiser leur rejeton qui leur piquerait une crise majeure en pareil cas.
Depuis longtemps, ces parents-là avaient renoncé à dominer le hamster fou qui trottait dans la tête de leur fils. Ce dernier empoisonnait leur vie. Vivement, les deux parents se précipitèrent sur la porte et la verrouillèrent solidement afin de jouir de quelques heures de sainte paix sans la présence fatale de l’erreur de leur vie : Clet. Après, ils débranchèrent le téléphone pour ainsi s’assurer que la directrice de l’école ne les contacterait pas au sujet de cet enfant contre-productif selon la psychologue ou possédé du démon, selon le curé du village. En effet, le vieux prêtre certifiait depuis longtemps, tout en vociférant du haut de sa chaire que cet enfant incarnait à lui seul les sept péchés capitaux. Tout un village ne suffisait pas à l’éduquer. Il faudrait le faire décroître.
Rien n’y fit ! Clet grandissait à vue d’œil à force de gourmandise et d’artifices collectionnés pour ressembler à Johnny Deep. Ses dernières trouvailles, porter de faux cils pour avoir un regard de biche caché sous des verres colorés et accrocher à son cou douze colliers en provenance du précieux coffre à bijoux de sa grand-mère. Puis, pour compléter son look d’enfer, il avait volé la casquette quatre saisons du clochard au village.
Plutôt que d’aller à l’école, Clet se présenta à la cave à vin pour faire bombance. Il assista à la présentation avant de disparaître soûlé, sous les tables des fromages.
http://www.cletduvin.com/index.asp?ID=481
Marie Louve
Photos du net
25 commentaires -
Par lenaig boudig le 2 Novembre 2011 à 06:00
Voici un essai fou avec une saveur du Québec d'autrefois.
Jeu de la cour de récréation chez jill-bill
Une Sabine colorée…
2011-11-02
· Répondre
·
De : Sabine Hotte
Sabinehotte @ jobar.ca
·
· Envoyer un courrier électronique
· Rechercher un message électronique
À : Henri Cochet
henricochet @ bllard.com
Henri,
Si tu savais comme chu en maudit depuis que t’é parti dans les Vieux Pays ! Pourquoi t’as pris le large ? Dékossé qui t’a pris d’ me flusher tut’ seule avec ta fille su la rue Ottawa à Montréal. Depuis, j’ai l’air poqué. Chu quand même pas un pichou tu sauras !
J’comprends pas, mais chu pas coquel’œil ! C’est à cause de la grande échalote d’Isabelle Sapioche que le diable est aux vaches avec toé. J’vous ai vus à Noël passé. Vous étiez stiqués tou’é deux. E’tait assise su tes genoux pas juste pour tes trente sous ! La Sapioche a mis les grappins su toé pis ton cash. Un vrai sac à chicane celle-là. Mais tu voulais aller bommer avec elle quand même. Kossé que t’as pensé ? Tu voulais-tu nous tuer ta p’tite Line et pis moé ? J’pense que t’as le cordon du cœur ben slaque ! Le père y’avait raison : té un péteux de broue pis un niochon pour toujours.
Ça va pas tiguidou pour la p’tite à l’école. Sa maîtresse d’école, madame Blandine Hamite me dit qu’elle fait la cruche juste pour attirer l’attention. I’ y’ faudrait un docteur pour la tête, mais j’arrive trop flush avec ma paye de waitress chez Beef Burger King. J’arrive en-dessous.
Ça va même très mal. Ma vieille minoune m’a lâchée. Était déjà presque kapoutte. Le windshield était pété, la batterie, à terre et le moteur était bosté. Plus, mes tires étaient flat, je spinais su la glace et les bœufs l’ont scrapée parce qu’était trop maganée. Pour te dire que le foin est rare icitte. Va falloir que tu me remplumes au plus sacrant. La DPJ menace de m’enlever ta petite Line Hotte qui fera sa première communion cette semaine, sans avoir sa robe. C’est de ta faute Henri Cochet ! J’arais pas dû vivre accotée. Ma mère me l’avait dit.
Ça a pris tout mon p’tit change pour t’écrire. Pas de promesse d’ivrogne cette fois ! J’espère que tu vas m’envoyer l’argent pour ta fille. Ma patience sonne le fond de canisse. Ça presse !
Sabine Hotte, mère de ta fille Line Hotte. Oui. Cochet aussi.
***
Marie Louve
Illustration :
le diable vache et l'ange vache
www.teemix.aufeminin.com
11 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique