• PROPOSITION DE JEU : syllabe récurrente : CHAR
    Margoton
    Ecrire un texte, un poème, ou un récit farfelu, composé d'un maximum de mots comportant la syllabe CHAR.
    A vos plumes, vos méninges et vos claviers !




    Merci Margoton !
    Je vais m'y mettre.
    Soit les participants postent leurs textes en commentaires ici, soit ils m'envoient leurs textes par email et je les publie sur des pages séparées.




    Je ne suis pas encore habituée à tous les rouages du blog ! Tu m'as prévenue par email, Margoton, Over-blog vient aussi de m'envoyer ta proposition par email, en m'avertissant que je la trouverai aussi "au bas de la page de mon blog".
    (Hi hi, je ne sais pas où la trouver ici ...)



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  • Le 25 mai 2008.

    Souvenirs … de ma Tante Marie Marguerite, la sœur de mon Père, touchée par la terrible maladie d'Alzheimer
    et de ma Marraine, la sœur de ma Mère, à son tour prise dans la tourmente.


    Tante Mimi était en maison spécialisée, installée par les soins diligents et constants de ses enfants.

    Sa chambre était jolie, petits meubles personnels, tableaux, photos. Mes cousins de l’autre côté ont fait la même chose par la suite pour ma Marraine.

    Pour ma Tante Mimi, nous avons commencé à nous inquiéter quand nous l’avons vu noter et noter avec acharnement le plus de choses possibles, car elle oubliait tout. Puis elle s’énervait, avait des accès de colère, nous ne l’avions jamais connue comme cela avant. Ma Marraine, elle, un jour au téléphone, m’avait questionnée quand je l’avais appelée.

    «  - Bonjour Marraine ! »

    «  - Marraine ??? Mais, qui est à l’appareil ? »


    Cela fait mal mais on n’y peut rien. Les « Alzheimer » perdent pied avec la réalité, les connexions mentales lâchent les unes après les autres, ils oublient les noms d’abord, les personnes ensuite, ils n’ont plus le sens de l’orientation. Ils atteignent la déchéance physique. Imaginons leur désarroi quand, au milieu de leur appartement, par exemple, ils ne « connaissent » plus le chemin des toilettes … On aura peut-être remarqué que j’attache beaucoup d’importance au sens de l’orientation (clin d’œil au Canard de Tof’, qui roupille dans son coin ; peut-être l’histoire est-elle finie ?), c’est que je redoute de le perdre un jour moi aussi, le sens de l’orientation ! Peut-être me retrouverai-je un jour dans la rue, laissant la porte de mon appartement grand ouverte, en chemise de nuit, après être allée chercher mon pain ou mon journal, sans me rappeler du code pour rentrer chez moi ? Peut-être mettrai-je aussi mon courrier dans le congélateur ? Marraine le faisait, « Jean de la Lune » mon cousin le récupérait.


    Nous plaisantons quelquefois sur le sujet, malgré tout. Nous avons des petits tests : quand nous ne savons plus où nous avons mis nos clés, pas grave, juste embêtant ! Quand nous les aurons en main et ne saurons plus quoi en faire, là nous comprendrons qu’il y a un risque d’aller vers le pire !

    Si nous avons un nom sur la langue et la personne en tête, c’est moche et bête mais toujours pas inquiétant ; si on nous nomme une personne bien connue ou proche et que nous ne voyons plus qui c’est, là nous sommes faits !


    Un dimanche, nous consacrions l’après-midi, Papa, Maman et moi à ma Tante Mimi, mes cousins bien sûr étaient présents. On se promenait dans le jardin, je poussais le fauteuil roulant et une idée farfelue me vint. Tout d’un coup, je me penche vers ma tante et lui dis :

    «  - On court, Tante Mimi ? » Eh bien, elle a compris et elle a souri.

    Je me mis à trottiner en poussant le fauteuil. Maman eut une exclamation inquiète mais Papa se marra, ma Tante aussi rigolait doucement. Tante Mimi apprécia, et moi

    donc ! Quant à ma Marraine Jeannette, la regarder bien en face en souriant la faisait sourire également et semblait la rassurer, au-delà de ce qu’on se disait.


    J’ai l’impression que ces malades sont plongés dans une angoisse sans fond, qui se lit dans leurs yeux. A la limite on peut se demander si leurs moments de lucidité sont à souhaiter, car ils sont tout le temps perdus ; alors quand, en plus, ils se voient fugacement comme ils sont devenus, ils pleurent carrément. Avec eux, vivre dans le présent, réagir sur le présent, embrayer sur leur pensée quand ils parlent du passé, même en tout emmêlant, les suivre dans leur délire, sans essayer de corriger ou de forcer la réalité, sauf quand on sent que c’est possible, qu’il y a une percée …

    Marraine, c’est le portrait en « life » que tu as réalisé de notre Grand-père que j’ai placé dans mon arbre généalogique, pas une photographie. Qu’est-ce que tu peignais bien ! Et les fleurs ! Et … le Chemin du bois, aussi mythique pour la famille que … la N12 pour les Bretons, la Nationale 7 pour les méridionaux, la Route 66 aux Etats-Unis, les grands GR pour les randonneurs ! Pour les Ch’ti, ce doit être l’autoroute où Kad Merad se fait arrêter par les gendarmes à 50 à l’heure !


    Le chemin du bois, la « Rout’ du bois », ce tableau fait par toi, Marraine, très difficile à reproduire, paraît-il (ce n’est pas moi qui essaierais, je suis bonne en dessin mais d’une maladresse affligeante en peinture), tiens, tu viens, moi je pousse le fauteuil roulant de Tante Mimi et on trottine toutes les trois dessus, on s’en fout des petits cailloux.

    On ne verra que la grève, qu’on laissera derrière nous ; la rivière salée nous accompagnera, car on la longera, entre les pins et les chênes ; on s’enivrera de verdure, de parfums de fougère et de goémon, les insectes bourdonneront et butineront ; on continuera jusqu’à la cascade et ses joyeux glougloutements, on n’ira pas plus loin car le fauteuil ne pourra pas mais on saluera le Bois noir, en face, on imaginera les sangliers dedans.

    Le bois


    Un autre bois, tapisserie au point lancé, une des rares que j'ai réalisées. Deux enfants reviennent d'un promenade dans le bois, ils n'ont pas rencontré le loup, ne se sont pas fait manger, ils rentrent pour l'heure du dîner ...
    C'est ma version, d'autres observateurs pourront imaginer d'autres scénarios ...
    ***


    Parfum des roses et vapeurs d’essence

    Impressions simples et souvenirs précieux

     

     

    Le 30 novembre 1997

    Ecrire, pour retrouver, entre autres choses, des parfums disparus.

    Un reportage qui passe à la radio sur l’agriculture polonaise -et que j’écoutais, jusque là assez attentivement- me fait soudain entendre des meuglements !

    Alors là, je ne suis plus. Je me retrouve au premier étage de la ferme, garée dans le créneau de mes dix premières années, la nuit, quand on entendait les vaches dans l’étable qui jouxtait la maison remuer ou meugler doucement dans leur sommeil …

    Et c’est l’odeur des betteraves coupées en belles tranches par Fifine dans la grange, pour les vaches, qui me revient en mémoire ensuite. Ces belles tranches jaune pale, plutôt crème, bordées selon mon souvenir soit de rose vif, soit de jaune. Bien nourries, ces vaches de l’époque. Il y avait par ailleurs une bonne réserve de foin qui sentait bon l’été dans le grenier au dessus de l’étable.

    Le parfum du colza dans les champs quand j’y suivais Marguerite, après la pluie, ou avant peut-être, dans une atmosphère humide, sous un immense ciel magnifiquement gris, dans la belle luminosité de la côte finistérienne, était tellement galvanisant qu’il est resté gravé dans ma mémoire, et je m’en sers pour chasser dans ma tête les miasmes parisiens.

    J’aimais bien le palier aussi, après la classe, dans la lumière du soir, être postée dessus, dominer tout la longueur de la cour, la cime des grands arbres par delà le toit de la grange, voir les collines assez loin, par delà le jardin. Tiens, et le foisonnement des roses le long de la rampe de l’escalier, odorantes à souhait. Il y en avait de belles grosses, bien roses et de toutes petites rouge carmin.

    « Je me shoote à l’air pur, aux balades en forêt » vient de déclarer Brigitte Fossey à France Inter, après qu’on lui ait demandé d’où venait sa bonne mine et l’absence de rides. Cet air pur qui me manque tellement, justement. Existe-t-il encore, ou a-t-il disparu dans « Le Monde perdu » ?



    Le 12 juin 2000

    C’est au cours d’un long week-end, en l’occurrence ces trois jours de la Pentecôte, où on a décidé de ne pas « bouger », de rester entre nous, qu’on sent vraiment le temps passer. « On » trouve même le temps d’écrire.

    L’envie d’écrire survient aussi quand on sent non pas un ange passer mais une petite fulgurance d’éternité, « a glimpse of happiness », quelque chose qui se rapproche sans doute de la madeleine de Proust, le plaisir de marcher à deux dans l’ombre rafraîchissante des arbres, par exemple, quand le soleil se fait accablant.

    Paris aura été respirable ce week-end, sans doute à cause d’un petit vent constant.

    ***


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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Entre le 15 et le 28 août 2009

     

     

    Notre hacker inconnu s'escrime toujours à déchiffrer les deux courriels ci-dessous, mais notre position de "dei ex machina" permet aux lecteurs de découvrir les interlocuteurs et la teneur de ces deux messages mystérieux, ce que le hacker ne réussira à déchiffrer que dans deux ou trois mois,

    s'il n'a pas perdu patience avant !

     

    Il s'agit d'une correspondance sur l'ordinateur de : Tugdual Kerloch,
    au deuxième étage de l'immeuble

    Auteur : Lenaïg

     

    De : 7432011chezskute.mi
    Envoyé 15/08/2009 14:06:32
    A : 197432011
    chezprivate.fr
    Sujet : peinture et BD

    Bonjour Soeurette,


    Comme toutes mes comms sont sur écoute, et lisibles officieusement tant qu’officiellement, le SKUTE m’a fourni cette nouvelle adresse électronique, inviolable pour un bout de temps ! Ils t’en ont créé une aussi.
    Personne, à part le SKUTE, ne peut déchiffrer nos messages à partir de maintenant, ni trouver nos identités informatiques, etc ! Même pour les plus aguerris, il sera difficile d’y entrer avant au moins trois mois … Nous sommes tranquilles !


    Un hacker a été détecté dans mon quartier, qui est très doué ; on ne m’a pas informé si on le connaît ou pas, on le laisse peut-être faire … Celui-là arrivera sans doute à décoder quelques bribes du contenu de nos messages rapidement ; j’imagine sa perplexité car il n’ira pas loin …
    Pas de panique ! Tout est calme, pour moi.


    Pour les messages à caractère purement privé, continue à utiliser ton adresse habituelle, je le ferai aussi.

    Tu te rappelles ce tableau que tu as longuement contemplé au Musée Thyssen-Bornemizra, lors de votre séjour à Madrid en septembre dernier, Maman et toi, qui vous a beaucoup amusées ? Tu en as une reproduction dans votre chambre ! Oui, La Putana Gondoliza qui pose nue en jouant du piano, du célèbre Fitz, copain de Dali ?
    Il a été dérobé ! La presse ne va pas tarder à en parler … Jusqu’à présent, le secret était bien gardé, on a prétendu qu’il était en réfection.


    Et tu te souviens ? J’ai rapporté à ton mari une superbe BD, très originale, du Moldène Anton Vega, après un séjour là-bas. Gildas s’est régalé des dessins mais il n’a pu lire les bulles ! Figure-toi qu’il va en avoir la traduction en français, de la main de l’auteur !


    Je t’explique.


    Mon client s’appelle en fait : Anton de la Vega, citoyen moldène. C’est lui l’auteur de la BD ! Et ne tombe pas de ton fauteuil : son grand-père était Gontran de la Vega Fitzpatrick, le peintre qui signait FITZ !


    Le tableau, qui appartient à des collectionneurs privés, était donc en tournée en Europe. Il venait d’être transféré de Madrid à Skarpetta, la capitale moldène.
    Anton était en train de le contempler, ému, avant d’enregistrer un entretien sur son illustre grand-père pour la télévision.
    La sécurité était peut-être un peu relâchée, je ne sais pas … mais des hommes armés, bas opaques sur la tête, tous en collants Serge Lifar, ont surgi pour s’emparer du tableau.

    Un malfaiteur s’est pris les pieds dans les câbles de l’équipe de télé, un garde l’a retenu et mis en joue.
    Un autre garde, avant d’être assommé, a réussi à arracher le masque d’un autre malfrat, qui s’est enfui, alors que les sirènes de la police retentissaient, de plus en plus proches.
    Anton a nettement vu le visage de l’homme découvert, qui a mimé le geste de l’égorger avant de disparaître.


    Mon client a immédiatement dessiné ce visage, mais il a été tout de suite décidé de le mettre sous protection de témoin.
    Depuis, Anton est arrivé sous une autre identité en Miroboland, un “job” lui a été fourni. Je veille sur lui la nuit et la police dans la journée.

    Pour en revenir aux faits, une course pousuite a eu lieu en plein cœur de Skarpetta, mais, dans la voiture de police qui les a pris en chasse sur le champ, le conducteur a été tué par les malfaiteurs qui leur ont tiré dessus de leur 4/4 Kamasutra … Le Kamasutra s’est complètement évanoui dans la nature …
    Les trois autres policiers ont été blessés car leur voiture a fini dans le tronc d’un tilleul de la place qu’ils traversaient.


    Voilà ! Le malfrat coincé, harassé par les interrogatoires, a fait des révélations. Un procès va avoir lieu à Skarpetta bientôt, la date n’est pas encore fixée mais Anton devra témoigner, ce qui, bien sûr, le rend assez nerveux.

    Je voulais vous mettre au courant, Gildas et toi ! Dites-en le minimum à Maman.
    Grosses bises
    Big Brother pas méchant.

    ***

     

     

    Chez Luigi Paper, au troisième étage à gauche en sortant de l'immeuble

    Auteur : Om Salma.

     

    De : C-luigi-Paper

     

    chezhotmail.com
    A : Faroukolov
    chezgmail.com
    Le 26.8.2009 à12H17
    Objet : tel est pris qui croyait prendre

    Persuadé que ma Lolita cache un secret, j’ai programmé de voir de près le contenu de son fameux sac qu’elle n’a cessé de surveiller de près depuis que je cohabite avec elle - son comportement a aiguisé ma curiosité et m’a poussé à employer les grands moyens pour percer son secret - la découverte que j’ai faite me laisse désormais penser qu’elle n’est pas aussi naïve que je le pense et crois-moi “tel est pris qui croyait prendre”


    Écoute-moi bien :
    Après une nuit bien chaude passée avec elle, je l’ai envoyée dans les bras de Morphée, en diluant dans son verre à whisky, quelques gouttes d’un somnifère à effet immédiat - Dans son sac, y’a de l’intrigue crois-moi – aucun papier personnel… seulement un carnet d’adresses avec des noms suspects et bizarres – genre de pseudos tu vois ? et une liste de numéros qui n’ont rien à voir avec des numéros téléphoniques - ils ne se composent que de 5 chiffres et tous ces chiffres commencent par un 5 et finissent par un 0 – devant chaque numéro une observation difficile à déchiffrer, genre de gribouillage sténographique – bizarre non ? J’ai dû me creuser les méninges pour deviner une partie de l’intrigue – en associant le 5 et le 0, on obtient « 50 » - Tu confirmes ?

     

    S’agit-il d’un code, d’un numéro de matricule, d’une référence de dossiers dont elle a la charge ? je n’peux malheureusement rien certifier – En plus, j’ai trouvé dissimulé dans un écrin en velours un 9 millimètres portant 3 initiales « T.V.E. » et là - je n’peux que remercier Google qui m’a vite éclairé – il s’agit du service de renseignements européen titré « Traque à la Vendetta Européenne » - j’étais sur le point d’abandonner la fouille quand j’ai découvert son double fonds – en glissant ma main, je suis tombé sur une petite clé attachée à une puce - le genre de clé qu’on vous livre pour un coffre-fort loué.
    Après coup, j’ai remis les choses à leur place et noté à peu près tout, grâce à ma mémoire photographique.


    Au matin, en sursaut, mal réveillée, elle a sauté de son lit et sans même prendre sa douche, ni m’embrasser comme d’hab, elle a enfilé sa robe de la veille, jeté un coup œil sur sa montre puis sur le contenu de son sac et sortie en claquant la porte derrière elle – M’étant préparé à la suivre j’ai tout de suite pris sa filature en me dissimulant sous mon chapeau de paille et mes lunettes noires – Imagine où elle a accosté et bien tu n’en croiras ni tes yeux, ni tes oreilles : au café « taupes cinq hontes » - ça met le puce à l’oreille non ? cinq hontes N’est ce pas relatif à 50 ? J’ai pris une table juste derrière elle, pour ne pas la perdre de vue et devine qui je vois arriver ?

    Mr. Tugdual Kerloch, le garde de corps qui habite notre immeuble – je mettrai ma main au feu si ces deux là ne font pas partie d’une même caserne - soit qu’ils sont indicateurs, soit de vrais policiers camouflés en garde de corps et en jet-setteuse (rien n’est impossible)


    Remarque : c’est juste maintenant que je comprends le sens de la phrase que m’a lancé Mme

    Hermina Van der Prout , un jour que je cherchais le journal dans la boite aux lettres - elle a dit : “ce n’est pas avec mon maigre salaire de gardienne patentée que je boucle mes fins de mois” - elle a sûrement voulu me dire quelque chose - a-t-elle voulu m’ouvrir les yeux ? sûrement - je vais essayer de m’approcher d’elle pour savoir ce qu’ils manigancent ces deux là -
    Il me faut pour ça un peu de fric - à bientôt.

     

    De : Faroukolov

     

    chezgmail.com
    A : C-luigi-Paper
    chezhotmail.com
    Le : 26.8.2009 à 12.21
    Objet : pas de panique.

    Faut t’en débarrasser au plus vite - elle constitue un danger pour toi et pour le clan Paper – dans quelle sale histoire t’es tu fourré ? on garde le colis au chaud en attendant de trouver une sortie – le boss te conseille de calmer le jeu d’autant plus que le portrait du cambrioleur démasqué lors du vole est en circulation – M. Anton le témoin est sous haute protection policière _
    Belle découverte que ce « Taupes cinq hontes » un café transformé en quartier c’est toujours bon de savoir – le boss te félicite pour ça.

    ***

     


    Chez notre Charlotte,

    Auteur : Marie-Louve.

     

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy
    De : Charlotte (Des3maison
    chezhotmail.fr)

    Docteur Sansouci,
    Ayant débusqué votre publicité « interdite d’ailleurs par les règles régissant votre profession», je me permets de prendre quelques écarts en ce qui a trait à vos tarifs aperçus sur une page d’un site sur la toile NET, Micmemdoo quelque chose dont j’ai oublié le lien. Je crois qu’il s’agit d’un site d’auteurs inconnus, mais qui m’a paru fort plaisant.


    Je travaille pour une grande firme de comptabilité et je vous avoue franchement être en mesure de calculer honnêtement les coûts de ma requête auprès de votre science acquise pour rendre le monde meilleur.


    Je vous prie humblement de considérer ces informations ci-haut mentionnées comme un préambule de mise en situation sans charge à ma bourse mesurée à la baisse compte tenu de mon état de crise quasi à la faillite.


    Voici le descriptif de ma condition :
    1» Sous le choc d’un coup de foudre reçu dans le corridor de mon immeuble, je suis au désespoir
    2» J’ai déjà dépassé la mesure de mon budget mensuel, que dire ! J’ai englouti une fortune pour séduire un homme qui s’avère marié et infidèle.
    3» J’ai dépassé les bornes en m’affichant volontairement dans des vêtements provoquant la concupiscence et me payant une tête nouvelle qui séduirait même les plus frigides mâles voyants.
    4» Pire, je me trouve belle comme ça.
    5» J’ai consulté une vraie voyante, mais rien de ses prédictions ne m’arrive encore. Elle m’a offert un excellent talisman qui assure t’elle une garantie difficile à croire. J’hésite. Étant une femme rationnelle avant tout, je choisis d’investir les 50 euros qui restent au fond de mon bas de laine du côté de la science déjà prouvée.
    6» Contre ma volonté, je suis célibataire depuis mon après adolescence. Plusieurs soupirants me voulaient, mais mon cœur ne palpitait pour aucun avant que ce méchant coup de foudre ne vienne faire basculer ma vie. Ses yeux m’ont piqué tous les pores de ma peau au premier regard. Il est tatoué sur mon cœur et je n’arrive plus à l’effacer. Je cours dans tous les sens, je suis devenue jalouse et je souhaite « quelle honte, la disparition de sa femme qui se parfume de lavande en abondance juste pour marquer son territoire».
    7»Je serais prête à me battre à coup de balai avec la gardienne de notre immeuble qui le provoque pire que moi.
    8» Il est marié et infidèle. Tout pour me sauver loin de lui, mais ma volonté n’arrive pas à me décharner. Je deviens folle. J’ose à peine vous avouer que je fabriquerais des poupées avec des aiguilles comme dans le vaudou pour chasser toutes les femmes qui me volent ses regards.
    9» Je refuse le diagnostique de crise de ménopause. Je prends mes hormones et tout va bien avec elles. Mes tests sanguins le confirment.

    Fin du préambule.
    ………………………………………………………………………………
    Pour 50 euros, quelle option me proposez-vous ?
    Soyez clair ! Je veux guérir vite.
    Recevez mes salutations et je vous paierai dès réception de votre prescription de comportement à suivre. J’ai essayé l’oubli sans succès. Cela semble multiplier ma fatale attraction.
    Charlotte Des-Trois-Maison,
    SVP : réponse par voie de courriel. Mes remerciements en avance.

    ***

     

     

    Oh oh … notre hacker est tout content d'avoir capté ce qui suit, mais, même s'il semble bien connaître les occupants de notre immeuble, là il ne se rappelle plus exactement où se niche l'honorable expert-comptable Monsieur Paolo Tequila. Il rit à ne plus pouvoir s'arrêter …

    Auteur : Di.

     

    De : paolotekila

     

    chezca.com
    À : G100soucis
    cheztoctoc.spa
    Date : 27 août 20h42
    Sujet : HORREUR !!

    Docteur Sansoucis,

    Je vous écris assis sur la table de ma cuisine car une souris se promène dans mon appartement. c’est en voulant prendre ma souris d’ordinateur que j’ai mis ma main dessus. Ah my God. Je la vois, elle est là près d’un trou de fromage suisse. Mais d’où vient-il? Elle me regarde avec des deux petits yeux noirs cruels, elle a deux oreilles roses et elle bouge du museau. Ses moustaches font du vent et je n’ai pas le temps de les compter. Je ne peux pas, je n’ai pas mes lunettes pour presbyte. Sa longue queue ténue balaie le plancher. Je n’ai pas peur mais elle me dégoûte. Que vais-je faire? Elle s’approche, oh quelle horreur, elle est à côté de mon téléphone portable. Appelez la police au 101 rue de la Mazurka. Qu’ils amènent l’ambulance, j’ai peur de perdre conscience. Non, elle est rendue près de la porte de sortie. Je suis prisonnier ici. Faites quelque chose. Vite. Je compte sur vous.

    Tequila de Paolo

     

    De : G100soucis

     

    cheztoctoc.spa
    À : paolotekila
    chezca.com
    Date : 27 août à 20h50
    Sujet : Re : HORREUR

    Ne vous affolez pas monsieur Tekila. Lancez quelque chose dans la direction opposée. Elle ira se cacher ailleurs. Respirez par le nez en gonflant votre ventre vers l’extérieur et expirez en le rentrant bienjusqu’aux côtes. Détendez-vous, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. J’appelle immédiatement un exterminateur pour l’immeuble. Ils sont rapides, n’ayez crainte. Cependant, ils chargent temps double à cette heure. Qu’importe l’argent, c’est votre vie qui compte.

    Dr G100soucis

    ***

     


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  • Cassandra :

    «  - Gaïa est en colère. En tous cas, elle ne se sent pas bien. Je suis inquiète pour nos amis terriens. »


    Néan :
    «  - Quels sont les directives de nos Sages ? »


    Cassandra :
    «  - La prudence, toujours la prudence et, en dehors de cela, toujours carte blanche. Nos Grands sont toujours penchés sur les infos fournies par nos robots. Mais, pour eux, ce n’est qu’une infime partie de ce qu’ils ont à étudier. Il paraît même que, comparé aux données récoltées dans les autres mondes par nos collègues, notamment dans les nanosphères, la planète Terre est loin d’être dans le pétrin. L’Erudit ne m’en a pas dit plus mais il semblait découragé, il commençait à m’avouer qu’une vraie intervention se préparait quelque part, que des esprits mauvais faisaient régner la terreur dans la section universelle V598 et que le robot Icare s’était même fait repérer. D’ici à ce qu’on ait réussi à le pirater ! Puis notre Erudit Bienaymé s’est tu et je ne l’ai pas poussé à continuer, comme cela ni lui ni moi n’avons enfreint la Règle. »


    Lena et Dodue sont tout éberluées. Elles étaient en train de « vivre » la belle aventure de Gascarina dans le Kansas et l’émerveillement de Luther Redtimber, quand le film s’est interrompu et les voix mentales de Cassandra et de Néan ont pris le dessus.


    «  - Cassandra, Néan, attention ! » intervient Lena, la tête dans les mains pour mieux se concentrer, «  Dodue et moi vous entendons. Ce n’est pas normal ! Si Règle il y a, je crois qu’il y a aussi un problème car nous croyons que ce que vous êtes en train de vous dire ne nous concerne pas. »


    «  Mes douces, no problema ! Ne vous inquiétez pas, si ! c’est « normal », c’est moi qui ait laissé la comm’ ouverte, pour qu’on se parle à tout moment. Vous êtes assez sensibles pour avoir perçu notre désarroi. Je sais quand vous êtes « entrées », j’ai quand même continué à parler à Néan ! »


    «  - Ben alors, Chef, vous ne nous avez pas habitués à cela ! » résonne la voix étonnée de Néan.


    «  - Vous pourrez retourner chez Luther avec Gascarina. Mais puisque vous êtes là, vous savez qui est Gaïa ? » reprend Cassandra.


    «  - C’est un nom légendaire, donné à notre planète Terre » répond Dodue, fière.


    «  - Oui, sans partir dans de grands discours, c’est à peu près cela. Vous dites la Terre, je préfère Gaïa. Gaïa remue beaucoup en ce moment, elle exprime un grand malaise qui, alors que la Birmanie panse ses plaies, vient encore de se traduire par un énorme tremblement de terre en Chine, un volcan bien réveillé au Chili et, tiens, de violentes tornades aux Etats-Unis, dont le départ s’est produit à la frontière du Kansas, si mes renseignements sont exacts. Luther va bien, lui, aucune tornade n’est passée par son village. Mais que de morts, que de blessés, dans un laps de temps très réduit. Gaïa n’est pas responsable, je ne crois pas. Néan, Danilo, Gascarina, moi-même et nos petits camarades qui ne vous ont pas encore été présentés sommes réunis pour tenter de percevoir son message. »


    «  - La Terre est vivante ? » lui demandent Dodue et Lena d’une seule voix.


    Cassandra éclate de rire : «  - ça, ça ne fait aucun doute ! Ah, votre fraîcheur nous fait du bien. Mais nous voulons aller plus loin. C’est sur les diverses formes de conscience et leurs relations entre elles que nous travaillons d’arrache-pied.


    «  - Pardon, mais vous parliez aussi de nanosphères, qu’est-ce que c’est que ça ? » ne peut s’empêcher de demander Lena.


    «  - Des mondes minuscules, comme celui que le chat portait au cou, dans le film « Men in Black » ? se rappelle Dodue.


    «  - Bien vu, charmante Dodue, Il s’agit d’autres mondes, pas des nanosphères biodégradables actuellement à l’étude pour lutter contre les cancers chez vous. Nous vous tirons nos chapeaux à vous humains terriens ; quand nous observons ce genre de choses-là, notre inquiétude à votre sujet diminue et notre admiration grandit. Oh, pardon, c’est moi Danilo. Vos Altesses, permettez-moi de vous faire coucou et de vous souhaiter la bonne nuit ! »


    «  - Bien parlé, mon grand robot, en notre nom à tous » ajoute Cassandra.


    Mais c’est Néan qui a le dernier mot : «  - Ouais, gentes dames, soyez rassurées, dormez tranquilles, nous veillons sur vous. Allez donc retrouver les joyeuses familles de castors dans le Kansas car, là, Gascarina a réussi son petit exploit. Il n’y a que Luther qui le sait et il ne parlera pas. »


    A suivre …

     

    Lenaïg


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  • Voici des questions, auxquelles j'apporte -ou non- mes réponses persos accompagnées de quelques digressions, en proposant aux lecteurs de les remplacer par les leurs.


    1) Pourquoi convient-il de ne compter qu’un nombre impair de roses (5, 7, etc) quand on veut offrir des fleurs ou confectionner un bouquet ?

    2) Préférez-vous les fleurs dans les jardins et les champs aux fleurs coupées en vase dans les salons ?

    3) En a-t-on fini avec la symbolique rigide des couleurs, la convenance de ne pas offrir de fleurs jaunes, sauf si on ne souhaite pas de bien à la personne à qui on les offre (“je ne vous aime pas” les fait-on dire à ce moment-là, non ?) ?

    4) Aimez-vous les fleurs, les plantes et les feuillages artificiels ?
    ***


    1) Je n’ai pas de réponse personnelle à cette question. Ma mère, interrogée, m’affirme que composer un bouquet est beaucoup plus facile si les fleurs sont en nombre impair, sauf si les fleurs du bouquet sont si nombreuses qu'on ne les compte plus !


    2) Mon cousin Hervé a toujours été réticent à couper les fleurs de son jardin. Il trouvait que leur place était ... sur place ! Pourtant, mon cousin Hervé a souvent offert de magnifiques bouquets de fleuriste à sa mère et ... à la mienne (entre autres) !


    Puisque je mentionne mon cousin Hervé, sur son bateau j’ai fait de merveilleuses mini croisières dans la Rade et le long de l’Aulne ... Mon cousin Hervé, météorologue, a bourlingué partout dans le monde avant de prendre sa retraite et il a des histoires passionnantes à raconter. Mon cousin Hervé était appelé Youssef quand il vivait en Afrique du Nord ; là-bas il avait un chien, qui l'a accompagné en France quand il est rentré, avant d'être nommé … en Guyane …


    Mon père, lui, cultivait des fleurs pour le plaisir de ma mère ! Mais il laissait ma mère venir les cueillir et faire ses bouquets. Je crois l’avoir entendu dire aussi qu’il les préférait ... en terre ! Camélias, jonquilles, narcisses, lys, ancolies, dahlias éclatants se succédaient dans le salon et la cuisine ... Et le muguet ! Les anciens propriétaires étaient des communistes convaincus et nous avions hérité d’un riche carré de terre consacré au muguet ...

    Mais quelquefois, il était nécessaire de couper des fleurs dans le jardin familial, ne serait-ce que les camélias trop haut perchés dans leur arbre. Alors, mon père, qui était grand, tapait au carreau du salon donnant sur le jardin ; on apercevait plusieurs fleurs s’agiter joyeusement ; Maman allait ouvrir la fenêtre ; sous les fleurs, elle découvrait Papa souriant !


    Mon père n’est plus là ; le jardin est loin d’être à l’abandon, car ma mère fait venir un jardinier de métier, qui lui a d’ailleurs dit qu’il aimait beaucoup travailler ce jardin ; mais il ne peut venir que de temps en temps, Maman n’y connaît rien au jardinage, les escargots et les limaces font la fête en liberté et la floraison n’est plus ce qu’elle était ...


    N’empêche que des petites merveilles éclosent dans ce jardin et, hier, sous un ciel tout gris, pluie annoncée, dans un début de tempête, ma mère a opéré UN SAUVETAGE in extremis, celui d’une tige de lys secouée par le vent, toute penchée, prête à casser ...


    Ce matin, outre les trois fleurs de lys d’un rose délicat déjà sur la branche hier, le salon de ma mère s’enorgueillit d’une quatrième qui s’est ouverte ! Deux autres boutons prêts à éclore ont été repérés ...


    3) En ce qui concerne les fleurs jaunes, ma mère et moi apprécions beaucoup les roses de cette couleur, notamment. Et moi, quand j’étais petite, j’avais une fascination pour les pissenlits, je l’ai déjà écrit ici ! Quand nous roulions dans la traction et que je criais “F’eur !”, mon père s’arrêtait sur le bord de la route pour aller me cueillir l’objet de mon désir et on ne m’entendait plus du reste du trajet ...


    4) Chez moi, j’ai comme compagnons végétaux des petits cactus cierge, qui absorbent les ondes néfastes dégagées par les appareils électroniques, cinq bambous qui ont l’air de se plaire et un petit cactus de Noël offert lors d’un repas d’entreprise ... Le cactus de Noël était couvert de fleurs rouges au début, depuis il m’en fait de très jolies, mais roses ... Mes plantes ne reçoivent de soleil direct qu’à partir de 16 h00 environ et, pour beaucoup de variétés, ce n’est pas assez ...


    Alors, les plantes artificielles sont arrivées à la rescousse. Le bruissement des feuilles réelles des arbres, que j’entends par ma fenêtre ouverte, m’a toujours galvanisée, autant que le parfum de la fougère et des pins maritimes, autant que le ressac sur les côtes ... Eh bien, mon lierre artificiel citadin agité par un courant d'air ou quand on le frôle en passant me fait le même effet !

    Créer des bouquets est un art, même une passion. Quelqu’un nous la ferait-il partager ?

     

     


    La branche de lys sauvée



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