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Par lenaig boudig le 27 Décembre 2009 à 10:58
Roman jeu multiplume par courriels.
***
Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
***Toujours grâce à notre hacker anonyme, nous poursuivons notre retour en arrière, un court voyage dans le temps, fin juin, et retrouvons :
Au troisième étage, l'Oncle de Charlotte, Wilfrid
Auteur : Mona.
De Wilfrid2chezhotmail.com
à Homère Dalorschezouksai.com
Le 28 Juin 18hHomère,
en lisant ta réponse, je me suis senti si mal que j’ai eu à peine le temps de me traîner jusqu’à la porte avant de m’écrouler sur le palier. Les aboiements du labrador, utile pour une fois, ont attiré l’attention d’un certain Tugdual chépaqui, une espèce d’armoire à glace qui m’a ranimé et appelé les pompiers. Un malaise vagal, moi! Comme une fillette, quelle honte!
Tu vois, je deviens honnête car j’aurais pu une fois de plus prétendre avoir une crise cardiaque pour me faire dorloter à l’hôpital où, vu mon caractère, non violent je dois te le rappeler mais seulement un peu FORT, personne n’ose me réveiller la nuit. Le hic c’est qu’ils me virent le plus vite possible aussi pour la même raison. En plus il peuvent pas s’empêcher de te faire des piquouses et je les kiffe pas ça non!
Alors ta femme t’a quitté, bien fait pour ta pomme! Moi j’ai rencontré une infirmière, waouh! J’ai glissé ma main sous sa jupe, et elle avait un slip en dentelle très ajouré; j’ai reçu une grosse baffe, puis elle a regretté son geste et m’a quasiment violé. Faut dire qu’elle était vierge malgré ses cinquante neuf balais et je l’avais émoustillée. 120 kilos, un peu de moustache, la Georgette, mais un tempérament de feu que j’ai révélé. Hé hé. Je viens de recevoir sa visite en l’absence de Charlotte qui travaille. On a enfermé Gaspard dans la cuisine et hop là, je te dis pas la fiesta! Un édredon moelleux à souhait cette femme , pas ces os pointus qui nous rentrent dans le lard… Qu’est-ce qu’on a pu rater avec toutes ces taupes modèle frigides, intéressées surtout par la frime et le fric. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et je rattrape le temps perdu.
Passons. Tu n’auras plus un sou de moi. Je dépenserai avec allégresse la moitié de ma fortune et l’autre ira à ma nièce Charlotte qui commence à bien s’arranger et n’est pas si bête finalement. Tu m’as vraiment déçu, Homère. Tu m’avais confié ta souffrance à l’école quand ta mère s’est mariée à un mec pourtant sympa, Arsène Dalors. Ton père, un salaud irresponsable s’était tiré à ta naissance. Finalement il n’a peut être pas eu tort! Elle a laissé Arsène t’adopter sans réaliser l’horreur de devoir porter ce nom ridicule. Les moqueries! Tu en avais tant bavé, que tu t’étais endurci et étais prêt à tout pour réussir, y compris blesser les mauvais payeurs, les traîtres et les tricheurs. Tuer non, mais faire mal te soulageait.
Mais tu as été bien con de donner ton argent à la recherche médicale! Tu aurais du t’appeler Simpson! BEOTIEN! Tu as eu l’andropause ravageuse, un désastre! Moi quand je donne, c’est pour récupérer plus. J’aide des artistes de talent, capables de reproduire des oeuvres d’art très cotées et de tromper les meilleurs experts! Je ne dis pas qu’ils le font, remarque bien.
Ne compte pas sur moi pour te tuer si tu viens ici, je refuserai de te voir. Suicide toi tout seul. M’en fous.
Adieu.De wilfrid2chezhotmail.com
le 28 juin 20H
à sa soeur.Coucou frangine!
Ta fille reprend du poil de la bête! Elle commence à plus ressembler à une femme qu’à une souris déjà. Je la trompe encore facilement parce qu’étant franche, elle a tendance à croire que les autres le sont aussi. Mais elle a un de ces sourires!
J’ai rencontré Georgette, une infirmière balaise mais du tonnerre de Zeus, quel tempérament! L’amour de ma vie je crois, le premier!
Je te vois déjà te poser des questions sur l’héritage, vieille rapace! Ta fille aura bien la moitié de mon immense fortune mais à condition de le dépenser pour elle et ses éventuels enfants. J’ai des doutes car elle n’est pas loin de la date de péremption, mais peut en adopter. Aucun homme ne pourra abuser de son grand coeur et la dépouiller. Si les enfants virent mal, ils n’auront rien non plus (j’ai mis des clauses dans mon testament à cet effet).J’aurais jamais cru que tu pouvais avoir une fille comme elle, hyper anxieuse mais si gentille, toi la grippe- sous égoïste et autoritaire, comme moi. Des fois qu’il y ait vraiment un enfer, on aura mis un peu de chances de notre côté grâce à elle. Voilà que je deviens sentimental et j’ai laissé échapper ma première larme depuis mon enfance! Ah les femmes! Qu’est-ce qu’on deviendrait sans elles!
Quand Charlotte me croit au théâtre je roule sur mon fauteuil électrique qui me vaut tous les égards, toutes les priorités (j’en abuse) Je me gare où je veux et je prends l’ascenseur pour le septième ciel, chez Georgette qui me fait des petits plats légers mais délicieux car on veut maigrir et vivre le plus longtemps possible et vous emmerder! Elle ne me demande rien, elle, sauf de l’aimer, oui de l’aimer. J’y arrive, c’est nouveau, ça rend léger, aérien! Quel bonheur ça va être de partager ma demi fortune, dont elle ignore tout avec elle, mon aimée, ma dulcinée mon oursonne douillette, ma couette duveteuse!
***
Au troisième étage, notre Charlotte
Auteur : Marie-Louve.
De : Juliette (des3maisonchezhotmail.fr)
Envoyé : 30 juin 2009 06:02:34
À : Charlotte (des3maisonchezhotmail.fr i
CHARLOTTE! C’EST TA MÈRE!
Tu dois te douter du pourquoi du si tôt ce matin ? Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à cause de ta jalousie malsaine et de tes caprices inutiles envers ta meilleure amie Émilie, la fille du juge Sanregret.Hier, ta tante Albertine est venue en personne au Centre Les Jardins D’Antan pour me remettre nos invitations à la cérémonie des mains sur le tapis rouge. Je n’ai pas eu le courage de lui répéter tes âneries d’enfant gâté.
Avec tes manières déplaisantes pour me contrarier, il m’a fallu reprendre mes médicaments pour mes nerfs. On dirait que tu ne m’aimes pas, tu fais toujours à ta tête. Tu vois le résultat, 48 ans et pas encore mariée ! Une disgrâce pour ta mère. Depuis plus de trente ans que je te prépare un magnifique coffre en cèdre pour te garnir le trousseau parfait de la mariée. Il est plein à déborder de dentelles, de coutelleries coûteuses et de porcelaine de Limoges qui finira limogé dans les greniers des brocantes de Sainte Frigide-Sur-Mer. Encore pire, tu m’obligeras à mentir pour expliquer à Madame l’épouse du juge que tu ne pouvais féliciter sa charmante enfant, la belle Émilie parce que tu devais représenter ton patron à l’Assemblée annuelle de Bank of America aux USA. As-tu réfléchis dans quelle galère je dois ramer pour toi ? Je rougirai de honte au secret du confessionnal auquel je devrai me soumettre après ce forfait. Imagine que je meurs avant de me rendre à l’église.
Je ne sais pas comment mon petit frère Wilfrid peut endurer ton mauvais caractère ! Je le plains. C’est sûrement pour cette raison qu’il m’a fait savoir qu’il viendra sous peu se reposer à l’Hôtel Étoile-Frigide-Sur-Mer. Il a réservé la suite présidentielle. D’ailleurs, lundi dernier, Monsieur Dubord me l’a confirmé, quand je me suis présentée au bar pour l’heure de l’apéritif. Au moins, j’ai un frère qui pense à moi. Quant à toi ma fille, laisse-moi le temps d’oublier cet affront. Ne m’écris pas, ne me réponds pas. Je ne te répondrai pas. Tu entends ! Ta mère a de la peine. Pas de bisous pour toi. N’insiste pas. J’ai dit non, tu entends ! N’oublie pas de mettre tes bas de laine, le temps se refroidi. Ta mère.
De : Lumina40chezhotmail.com
Envoyé : 02 juillet 2009 15:33:01
À : Charlotte
Charlotte, calme-toi! Merci pour la courte vidéo captée à la sortie de l’immeuble de ton armoire à glace. Il est costaud, mais je ne le vois que de dos. Le moins qu’on puisse dire, il marche au pas militaire ! Méfie-toi. Ceux-là ne sont pas de tendres agneaux selon moi.
J’oubliais. Tu transmettras mes vœux de prompt rétablissement à ton oncle. Enfin, pas si prompts que ça. Malheureusement, c’est ton super Templar qui est venu le sauver. Désolée. C’était plus fort que moi. Fallait que je te l’avoue.
Pour ton bien, joue l’indifférence avec ce Zorro. Je t’ai dit de faire comme si tu ne le voyais pas. A ce rythme, tu vas lui filer les jetons. Je ne te reconnais plus. La bonne nouvelle, c’est qu’enfin tu vas oser montrer ta beauté que tu cachais sans que je ne sache pourquoi d’ailleurs. On aurait dit que tu faisais exprès pour te dissimuler dans les couleurs des murs coquille d’œuf.
Demain, je ne peux pas venir chez toi. Les jumelles viennent souper à la maison avec nous. Hubert est revenu de la chasse aux canards et nous a rapporté six beaux gros huards dodus. C’est lui qui nous les apprêtera aux petits oignons et à l’orange. Tu le connais, il adore faire la cuisine. J’aime moins les dégâts qu’il répand tout autour. Mais enfin, rien n’est parfait! Sauf, il faut admette, il a ses bons côtés, du lit, on s’entend. Si cela te chante, tu sais que tu es toujours bienvenue à notre table.
Je tiens à te mettre en garde! Ton coup de foudre pour ce « Simon Templar » copier-coller, tu ne trouves pas que c’est un peu désuet ce modèle? Il est justement de l’époque de ta mère. Un modèle comme ça devrait te suffire, non ? Il doit même être en poudre ou en poussière de la mort inévitable de son siècle. Si tu m’avais dit, Tom Cruise ou Brad Pitt, je comprendrais, mais Templar, il a une moustache ou quoi?
Le meilleur conseil que je puisse te donner est le suivant : si un soir après ton travail chez Tequila comptable, et que tonton le malade sort prendre l’air par hasard, descends à l’étage du voisin sous toi. Vérifie discrètement, hume autour du paillasson de sa porte. Tu détectes des odeurs de parfum de femmes? Si c’est le cas, oublie-le. Déchire les copies de rêves sur tes murs. Il est inutile de bâtir des châteaux en Espagne. Ces Espagnols faut pas se fier. Ils ne tiennent pas debout et toi tu seras renversée par le chagrin d’amour qui dure toute une vie. La preuve: comment a fini la Carmen de Bizet ?
Ne fais pas ca. Quand j’ai rencontré Hubert, je l’ai laissé me courir sur des kilomètres de temps et d’indifférence pour le mettre à l’épreuve de mon endurance. Il a tenu le coup, j’ai dit : « C’est le bon. Il me suivra! » Cela fait 26 ans qu’il fait comme je dis. Il faut toujours tester avant de se vendre corps et âme au premier venu. C’est scientifiquement prouvé.
Les jumelles te font dire merci pour leurs cadeaux d’anniversaire. Elles ont apprécié les coussins gonflables de Mickey Mouse et Minnie qui leur servent d’appuie-tête dans la baignoire. Je te laisse. Hubert attend mon aide. Nous plumons les canards ensemble.Ta Lulumimi,
Bisous
***
Au troisième étage aussi, le voisin de Charlotte, Tugdual Kerloch
Auteur : Lenaïg
De : Tugdual Kerloch (t.kerlochchezhotdog.com)
Envoyé : 06/07/09 14:20:15
A : Bérangère (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
Sujet : la lavande ...
Dis donc, Béren, Maman n’y est pas allée de main morte avec sa lavande, cette fois ! Des p’tits sacs, tu parles ... Chaque année, ils sont de plus en plus gros. Quand j’ai ouvert la volumineuse enveloppe matelassée que j’ai reçue d’elle en fin de matinée, dans mon entrée, toutes les fleurs se sont échappées d’un des sacs dénoué ... Il y en avait plein le paillasson.
Madame Taratatapian la femme de ménage arrivait à ce moment-là et elle les a aspirées illico presto, enfin pas directement, elle a empoigné l’aspirateur ! Et elle a disposé les sacs de senteur aux quatre coins de mes placards. Du coup, pour sentir la lavande, ça sent la lavande ! Je devais même en être parfumé car mon client a daigné sourire quand il est arrivé de son travail chez lui où je l’attendais.
“Seriez-vous coquet ?” m’a-t-il demandé. J’ai haussé les épaules et juste répondu : “Ah, la lavande, j’aime bien ...”
Il voulait que je savoure une mousse avec lui mais vous me connaissez, jamais en service ! J’ai accepté un Splotch bien frais. Ensuite, j’ai procédé aux vérifications d’usage et aux opérations nécessaires à sa protection. Il est tendu en ce moment : il a de plus en plus à l’esprit une certaine échéance, qui approche.
Oh, une chose surprenante : Madame Taratatapian, entendant du bruit juste derrière ma porte d’entrée a regardé dans l’oeilleton et a aperçu ma charmante voisine du dessus à quatre pattes sur mon paillasson. Elle m’en a averti, mais quand je suis venu ouvrir ma porte, pfuit ! l’oiseau s’était déjà envolé ... Elle a dû retrouver ce qu’elle avait perdu, une boucle d’oreille, un verre de contact, que sais-je ... Dommage, héhé !Allez, fiche-toi de moi, bises quand même
Tugdual***
De : Bérangère Labornez (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
Envoyé : 06/07/09 16:00:58
A : Tugdual(t.kerlochchezhotdog.com)
Sujet : TR la lavande ...
Hé hé, oui ! Tout malabar que t’es, tu aimes bien humer les différents parfums des roses dans notre jardin. Là, ce n’était que de la lavande, pas du patchouli !
Alors, comme ça, ta jolie voisine squattait ton paillasson ? C’est bon pour toi, mon vieux, te dirait Gildas. Allez, j’arrête de rire, des fois que tu te vexes
Ici, Gildas a dit que le blé sera mûr à point, il est content. Blanchette va avoir son veau très bientôt, le véto est passé. Moi, le petit, j’en ai encore pour un moment à le porter ... Fille ou garçon, on n’a pas voulu savoir, mais il commence à bouger ! Nous lui parlons tous les deux.
Au fait, tu as passé un petit coup de fil à Maman pour lui dire merci ?
Bizzz
Béran***
4 commentaires -
Par lenaig boudig le 22 Décembre 2009 à 18:11
101 RUE DE LA MAZURKA - Chapitre N° 6
Roman jeu multiplume par courriels.
Pour des raisons pratiques, @ est remplacée par : chez.
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Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
***Les 11 et 12 août 2009
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Au rez de chaussée, chez notre expert-comptable Paolo Tequila
Auteur : Di.
De : dgidgilabalafre
chezjt.com
À : Paolochezca.com
Date : 11 août à 16h00
Sujet : Re : UrgentTou mé connais Paolo, les amis pour moé c’est sacré. Césario l’enfouaré est maintenant résident d’oune île déserte près d’oune ria où pullulent des crocodiles affamés. Là-bas, près de la grande mare dou Pacifico. Il faisait partie de la N’drangheta de la Calabra spécialisée dans les rackets, des enlèvements, la droga et le blanchiment d’argent. C’était un lointain cousin de petites crapules sans envergure, dont la mise à mort était signée. Je ne souis pas oune assassine moé, Mamma Mia. Je le jure, je n’ai jamais tué personne de mes mains. Grâce à moé, Cézario l’enfouaré vit en toute liberté sur son île.
Ma prudenza Paolo, prudenza. Observe les voisins porque si l’enfouaré cherchait quelque chose chez toé, c’est qu’il se trame une histoire louche dans ta rue. Eh Paolo, j’ai su que Lolita Delrosio, la starlette qui monte en flèche dans les milieux cinématographiques habite non loin de ton appart. On la dit aussi belle que Lollobrigida et sculptée comme Sophia Loren. Wow. Jette un coup d’œil sur elle pour moé, mon ami. Ma jé pense qu’elle doit déjà avoir mis la main sur oun homme riche. Tou sais comme j’aime les signoras ! Dis moé si ça vaut la peine qué jé mé déplace pour la rencontrer.
Fais moi signe si tou as besoin de mon aide. Jé t’embrasse sur les deux joues.
De : Paolotequila
chezca.com
À : dgidgilabalafre
chezjt.com
Date : 11 août à 16h30
Sujet : Re Re : UrgentC’est une bonne chose de faite. Merci Dgi Dgi. Je n’ai pas encore vu Lolita Delrosio mais je garde l’œil ouvert.
Je compte sur toi.
Je t’embrasse mon amiPaolo
De : gwendalina
chezhotmail.rt
À : paolotekilachezca.com
Date : 12 août 2009 à 9h00
Objet : Rupture
Tu es parti sans me laisser d’adresse, depuis trois mois, sans même me laisser une note. Serais-tu encore à te fourvoyer dans une affaire louche? Tu m’avais promis de changer, de devenir un honnête citoyen. Moi la fille de la rue que tu as ramassée entre deux poubelles à Napoli, il y a dix ans, tu m’as tirée du pétrin, oui, mais avant de te connaître, j’ai tiré des leçons de la rue.
Je t’aimais Paolo, au début j’étais reconnaissante envers toi, tu m’as sauvée de la misère. Les dernières années avec toi, tu m’énervais Paolo, avec toi c’était toujours «Dis bonjour, dis bonsoir, remercie, excuse toi, fais ceci, ne fais pas ça, donne un bec, sois gentille, tu me déranges». Je m’étais habituée à écouter tes conseils sans m’énerver, acquiescer aux idées sans brocher, attendre que tu me dises quoi faire et le faire en souriant, laisser les choses aller à ta volonté. Me taire, me tasser sur demande, m’effacer quand il faut. Je voulais des bambinos dans la maison, tu me disais d’attendre et moi, j’attendais, mais ce n’était jamais le bon temps.
Non Paolo, non, c’est fini tout ça. Je ne suis plus une gamine de 20 ans, je suis devenue peu à peu une imbécile intelligente. Je pars avec ton meilleur ami Franco. N’essaie pas de me retrouver, c’est fini toi et moi.Oh Paolo, te amo.
Gwendalina***
Oups ! Juste capturé le 23 août par notre hackeur anonyme très doué :
échange de courriels des 27 et 28 juin
Au deuxième étage, Tudgual Kerloch
Auteur : Lenaïg
De : Bérengère (berengere.labornez
chezpamplemousse.fr)
Date : 27/06/09 07:50:05
A : Tugdual Kerloch (t.kerlochchezhotdog.com)
Objet : Tr Un p’tit bonjour !
Ah, enfin des nouvelles ... Je suis allée voir Maman hier aprèm, après avoir
reçu ton message. Elle venait de cueillir sa lavande et elle était en train d’égrainer les fleurs pour emplir ses petits sacs de tissu. Tu auras droit, bien sûr, à plusieurs de ces charmants petits cadeaux parfumés pour tes placards !
Je sais que ça t’attendrit, ce genre de détails !
Maman est contente -moi aussi- que ta mission actuelle te donne l’occasion de t’installer dans ta nouvelle tanière, même si ton service est nocturne.
Maman se demande si tu laisses un peu de boulot à ta femme de ménage, toi qui as toujours montré une rigueur militaire, à faire ton lit tout seul et à repasser tes chemises !
Eh, dis ! si ta nouvelle voisine te plaît, arrange-toi donc pour lui faire la conversation ...Si tu as reçu d’elle un sourire éblouissant, tu n’as aucune raison d’hésiter !
Au fond, si cette femme a ton âge, ou presque, ce serait un gage de bonne entente et de longévité de couple ! Vous vieilliriez ensemble dans la sérénité !
A moins que tu ne préfères tes aventures sans lendemain avec tes collègues féminines, aussi endurcies que toi, mais j’arrête, sinon tu vas râler !Bisous, Bérengère
De : Tugdual Kerloch (t.kerlochchezhotdog.com)
Date : 27/06/09 14:30:22
A : Bérengère (berengere.labornezchezpamplemousse.fr)
Objet : Ma voisine et ma femme de ménage
Salut Bérangère,
Cette chère Maman et ses p’tits sacs de lavande. Bien sûr que j’en veux !
Pour Mme Taratatapian, ma femme de ménage, aucun souci. Ah non, je ne lui donne pas mon lit à faire tous les jours, sauf quand il faut changer les draps, auquel cas elle trouve ceux-ci pliés, prêts à laver et là elle choisit ceux qu’elle veut pour me refaire ma couche !
Le repassage, oui elle le fait, sauf mes chemises, effectivement.
Mais elle a toute ma confiance pour me faire poser les tringles à rideaux, choisir les rideaux eux-mêmes et les tentures, je lui ai demandé de me sélectionner des meubles sur catalogues ou de m’indiquer le résultat de ses visites chez les marchands.
Elle est très fière de ces tâches et moi je gagne du temps.
Là où elle n’entre pas, c’est mon bureau. De toute façon, les dossiers sont sous clés et mon ordinateur ne lui est pas accessible sans le code, secret professionnel oblige !
Au fait, ce matin, après être rentré, dans ma salle de bain, quand tout était calme et que je n’avais pas allumé la radio, j’ai été littéralement charmé par ma voisine -Charlotte de son prénom-, qui chantait joyeusement des airs d’opéra, dans la sienne, de salle de bains ... Puis a retenti un énorme plouf ! suivi
d’un tonitruant : “Gaspard, tu exagères !” ... Je n’ai pas eu le temps d’être déçu parce qu’elle a continué, toujours en colère : “vilain chien !”
J’espère qu’elle ne m’a pas entendu rire !
Je vais devoir te laisser car j’ai mon rapport quotidien à fournir et quelques corvées administratives.
Ensuite je vais retrouver mon client, qui n’avait pas envie de dormir la nuit dernière et à qui j’ai servi de confident. En principe il ne devrait pas craindre pour sa vie,
mais il est protégé en permanence, ce n’est pas pour rien. (des événements auxquels il a assisté loin d’ici). Efface ce message dès lecture, Bérengère, j’en fais autant dès réception, on ne sait jamais.
Tout va bien pour moi, ne t’inquiète pas et dorlotez-vous, toi et le petit.
Bises
Tugdual***
Au troisième étage, notre Charlotte.Auteur : Marie-Louve
De : Charlotte (Des3maison
chezhotmail.fr)
Envoyé : 28 juin 2009 17:08:14
À : Lumina40chezhotmail.com
Help ! Lumimi, j’en peux plus ! Je l’ai revu dans le hall de l’immeuble le beau mec dessous mon appartement. J’ai surtout vu la vlimeuse de gardienne de l’immeuble lui rouler des hanches, son balai à la main et son fichu à pois enserrant son épaisse chevelure de Gitane. Elle lui lançait des sourires enjôleurs à la face en relevant sa jupe faisant mine de se chercher un fil qui ne dépassait de nulle part. Je ne sais plus quoi faire ? Elle va me le voler. Je suis certaine.
Tout va mal. Même Gaspard me fait des misères. Hier, je tentais de me détendre un peu dans mon bain de mousse et sans crier gare, il a sauté dans le bain en éclaboussant partout l’eau de la baignoire. J’ai mis une heure à tout nettoyer. Le voyou ! Mais ses beaux grands yeux tristes me font tomber. Pour se faire pardonner, il devient si câlin le chenapan que je finis par me sentir coupable et je lui offre toujours une tranche de fromage suisse.
Mon patron, Paolo Tequila, l’ami de tonton, comme tu le sais déjà, devient parfois insupportable en me fixant des yeux noirs qui me font frissonner de peur. Inutile de m’ajouter que je suis froussarde ! Pour ça que Gaspard me sert de protecteur. Je sais. Il donne la patte à tous, même à Tequila qu’il poursuit comme chien renifleur de drogues.Moi j’ai le sentiment. Ça compte vrai pour moi. Mon nouveau voisin, c’est mon- celui-que- je- cherchais.
Tequila me donne de plus en plus des dossiers secrets à transcrire sur des cahiers noirs qu’il garde dans un coffre-fort derrière son immense portrait de famille accroché au mur de son aire de travail dans son local sans fenêtre. Hier matin, il s’est enfermé à double tour avec un nouveau client. Client ? On aurait dit un malotru maléfique. J’ai baissé mes yeux sur le fermoir de ma Gucci à mes pieds sous mon bureau. Heureusement, la paye généreuse me garde le moral. Faire du café pour moi ou en faire pour dix c’est pareil. Rien pour appeler sa mère. Surtout pas la mienne ! Je divague.
Je veux te parler de mon amour qui ne sait pas.
J’ai essayé ton idée sur le plancher de ma chambre. Trois heures, l’oreille au plancher et pas un son. Juste le tic tac d’une horloge Coucou, je crois. Parfois des bruits comme des ouvertures de sessions sur un ordinateur. Lumimi, que faire ? La Lolita à elle seule produit un défilé de mode dans les escaliers ou l’ascenseur de l’immeuble. Comment pourra-t’il me distinguer mes yeux de velours sur lui ? Je le sais, c’est lui ! Je l’ai reconnu dans ma tête rêvée. Juré ! Je ferai mine de ne pas le voir pour l’attirer à moi.
Ce soir, tonton sera à l’Opéra. On y rejoue « Le fantôme de ??? ». Ça fait au moins trois fois qu’il y retourne depuis deux semaines. Faut dire qu’avec sa santé fragile, il lui reste au moins ce plaisir. Mais enfin, une soirée à moi. J’attacherai Gaspard qui fait des fugues depuis qu’il a appris à ouvrir le porte patio coulissant sur ses rails. Il la pousse avec son gros museau chocolat fondant. Il ne me la refera pas ce soir. J’ai autre chose à faire que de le courir dans tous les parcs du quartier pour finir par le dénicher auprès d’une Zézette Yorkshire grosse comme un pou, mais folle braque avec un petit ruban rose bouclé sur sa tête. Elle vagabonde. Il y a des maîtres de chiens qui n’ont guère de bon jugement quant à leur responsabilité envers leur fidèle compagnon de la gente canine.
Mon Gaspard, je l’ai à l’œil, ce soir au bout de sa laisse attachée à la patte de la table de marbre massif. Moi, je fais les boutiques. Les grands moyens. Pas question que la gardienne de l’immeuble me siffle sous les yeux l’homme de ma vie qui dort dessous ma chambre quand je l’espère dans la mienne.
À partir de demain, je traverserai les corridors de l’immeuble vêtue de jolis corsages aux couleurs vives et des jupes affichant mes longues jambes juchées sur des talons aiguilles qui piqueront sa curiosité de moi. Si tu as d’autres conseils, dis-les-moi. Juste à y penser, mon cœur tressaille comme une âme affolée. Je le veux, c’est lui. Mon amour pas trouvé.
Penses-tu que je devrais faire mine d’un malaise la prochaine fois que je le croiserai ? Genre, presque m’évanouir près de ses bras ? Réponds-moi vite. Je rentrerai tard, mais je viendrai lire avant d’aller dormir. Si tu savais, mon cœur chante et je chante l’amour à tue-tête dans ma douche. Je deviens folle ! J’ai peur de le perdre avant de l’avoir gagné. Il est beauuuuuuuuuuu ! Je me souviens, ma mère a toute la collection des posters de Simon Templar, le Saint au cinéma. Ses yeux, si tu avais vu ce regard, deux saphirs étincelants. Il est pareil ! Mince ! Si elle le voyait ! Omondieu NON ! Elle serait bien capable de lui faire des avances ! Ne crains pas, je la garderai à distance. Mais avant, il me faut me le rapprocher. Dieu priez pour moi toute seule ! Oubliez les autres.
Connais-tu une bonne cartomancienne ? Il faut que je sache mon avenir au plus vite. Là, je pars vider les boutiques à corsages et à support pigeonnant pour soulever mes appâts qui ne risquent pas de disparaître. J’espère qu’il n’est pas myope ! Ma déveine ! Non ! pas cette fois. Je le sens.Bisous ma Lulu à moi.
***
3 commentaires -
Par lenaig boudig le 18 Décembre 2009 à 20:46
Roman jeu multiplume par courriels.
@ pour des raisons pratiques a dû être remplacée par : chez, on ne va pas ressasser la même chose tout le temps ; pour maintenant les lecteurs anonymes sont parfaitement au courant … si d'ailleurs il y a des lecteurs, ouah ha ha ha …
***
Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
***Les 10, 11 et 14 août 2009
***
Reçu au rez de chaussée, à gauche de l'entrée, où Paolo Tequila (appelé aussi Tekila selon les moments), l'expert-comptable patron de Charlotte, a son cabinet et son appartement.
Auteur : Di.
De : Cézarolenfoiré
chezmafia.it
À : paolotekilachezca.com
Date : 10 août 2009
Sujet : Avertissement
Il mio amico, il mio amico Paolo,
Ah yé fini par té retrouver le Paolo, han? Tou sais ce que jé té dis l’autre domingo, garde lé pour toé mon ami. Je souis pas venu chez toé pour faire la chicane, mais yé souis très susceptible. Tou vois?
Jé té dit que jé vais trouver des indices chez toé .... mon ami. Tou connais mon chef? Non? C’est DgiDgi, oui, Dgi Dgi la balafre. Jé souis son homme de confiance moé. Alors fais gaffe. Le Tonton Wilfrid chez qui tou travailles, il l’intéresse et veut tout savoir de lui. Ben oui, yé curieux, mais ça c’é pas de tes affaires. Alors, tou vas le trouver ce qui manquait dans ton coffre-fort l’autre jour. Essaie pas de me flouer une autre fois, han? C’est pas qué yé veux mettre de la pression sur toé le Paolo, mais yé souis pressé de prendre mes vacances. Pas un mot à la nièce Charlotte, ce serait dangereux pour ses beaux yeux. Tou veux pas connaître des années de vaches maigres toé non plus, han ? Dis? Alors, la ferme.
Écoute mon ami, écoute. Yé souis bien calme présentement mais yé pourrais mé fâcher tou sais. Bon moé cé qué yé veux voir à ma prochaine visite chez toé, c’est un document top secret, celui qui manquait dans ton coffre-fort. Avec ta belle gueule tou va réussir à faire parler le monde autour de toé et le trouver. Alors cherche, cherche. Dis-moé une chose en plus, c’est qui le spécimen qui parfume le 101 rue de la Mazurka avec de la lavande? Je souis allergique, alors laisse moé entrer vite quand j’arrive. Alors?? Yé une job à faire dans une heure et yé veux que lé patron soit content de moé. Toé, je te donne deux jours de plus pour y voir. Sinon, tou es un homme mort.
De : www.paolotekilachezpt.www
À : www.dgidgilabalafrechezjt.com
Date : 10 août 2009
Urgent
Bon écoute Dgi Dgi, toi et moi sommes des amis d’enfance de longue date et malgré tes affaires criminelles, j’ai toujours gardé le silence. Un drôle de moineau qui se fait passer pour un de tes mafiosi me suit à la trace depuis trois jours et me demande de lui fournir des renseignements sur l’oncle William, chez qui je travaille comme comptable spécialisé à sa demande. Le fameux clown dont je te parle est entré chez moi l’autre jour et m’a conduit à ma chambre forte sous menace, croyant que je lui donnerais un document important et menace de revenir me faire du chantage.Mlle Charlotte a senti quelque chose de pas clair dans son attitude et je n’ai pu rien faire pour l’arrêter. Il me suivait avec un couteau dans le dos. C’est un fou capable de tirer à la moindre différence d’opinion. Il est petit, ventru et pas très chevelu et il marche en boitant, tes hommes le reconnaîtront facilement. Il se dit ton bras droit mais ce n’est qu’un petit mafioso de rue dangereux. J’ai des choses plus urgentes à régler. Débarrasse-moi de lui au plus vite. Tout ce que je peux te dire sur Wilfrid était écrit dans les journaux dernièrement. J’essaie de faire une bonne vie sans avoir toujours quelqu’un aux trousses. J’essaie de me réhabiliter de mon passé. J’ai à écrire à mon psychiatre et à ma femme. Et ça aussi c’est urgent. Salut l’amigo. Embrasse ta mamma pour moi.
Je compte sur toi.
Paolo Tekila
De : Paolotequila
chezca.com
À : gsansoucicheztoctoc.psy
Date : 11-08 à 13 heures
Sujet : Consultation urgente
Dr G. Sansouci,
Bon alors, comme le montant de vos honoraires est maintenant quantifié à la ligne et non à l’heure, j’irai droit au but. On aura beau dire que l’argent c’est que de l’argent, mais pour moi c’est tout ce que j’ai au monde.
Voilà les faits : Un ami dont je vous ai parlé récemment et qui n’a rien d’un saint me demande de gérer ses affaires, ses placements, investir à la bourse et que sais-je encore. Il me doit un grand service, rien de moins que la vie. Je l’ai sauvé de justesse d’un bandit qui s’apprêtait à le poignarder dans le dos. Monsieur Wilfrid Ohne Toutédantou trempe dans des affaires louches mais ce n’est pas ce qui m’énerve. Ce sacré fesse-mathieu me paie grassement et j’ai de nombreux avantages marginaux et sociaux. De plus, mon compte en banque est bien garni. Bien que voulant refaire ma vie sur un nouveau départ, sans transporter partout ma réputation que vous connaissez, je ne pouvais refuser cette offre. Il y a toujours un petit bonhomme « mafia » en moi, même si depuis cinq ans j’essaie par tous les moyens de rester un honnête citoyen.
Docteur Sansoucy, une nouvelle obsession me harcèle. Depuis mon entrée au service de l’ami en question, je calcule tout. Je m’additionne des problèmes en coupant les cheveux en quatre. Je fais des statistiques sur rien et sur tout, surtout sur tout. Je compte les calories consommées, les centimes dans mes poches, mes pas sur le trottoir, les voitures dans la rue, seulement les jaunes, et j’en passe. Pour me détendre, je joue avec des sudokas. Je compte les moutons pour m’endormir et je rêve en bêlant.Ma voisine madame Hermina Van Der Prout, gardienne patentée de l’immeuble où j’habite, me disait innocemment l’autre jour comme ça sentait l’agneau partout, mais c’est chez Lolita et son conjoint qui fêtaient en grand et l’odeur venait de leur méchoui. Mine de rien, cette bonne dame m’observe et se méfie. J’aperçois souvent madame Blanche Tuttiquanti, assise près de sa fenêtre à épier tout ce qu’elle peut en faisant semblant de lire ou d’écrire. Elle ne sort jamais chercher son chien qui court la galipote et qui laisse sa signature sur les arbres qui enjolivent le 101 rue de la Mazurka.
La nièce de Wilfrid Ohne Toutédantou le soigne comme un roi, mais j’ai l’impression qu’il a plusieurs tours dans son sac pour la garder à sa portée. La pauvre, elle n’a pas vu grand-chose dans sa vie, toujours aux petits soins pour lui; mais le jour où il va crever pour vrai, elle aura un gros héritage. Depuis quelque temps, je remarque qu’elle s’habille de vêtements plus sexés, perdant ainsi son air de « matante » Bien qu’elle soit quadragénaire, elle n’est pas à dédaigner ». Ah! Si vous pouviez la voir : une perle oubliée dans la jungle des hommes. Elle me rend fou quand elle met sa robe à pois, sa petite jupe lignée ou son chandail de laine tricotée avec des centaines de carreaux comme motifs. Je me retiens pour ne pas compter les pois et les carreaux sur elle. Ses tenues dérangent ma concentration et son chien Gaspard ne cesse de me renifler et de me montrer les dents. Je fais des yeux de mécontentement à Charlotte afin qu’elle comprenne mon malaise, mais elle répond à mon regard par des yeux de petite biche affolée.
Je vous ai exposé mon nouveau problème. Maintenant à vous de travailler pour trouver une solution à cette obsession.
Je vous laisse car je veux écrire à ma femme et lui dire que c’est fini entre elle et moi.
Je compte sur vous.
Paolo TekilaDe : www.gsansoucis
cheztoctoc.psy
À : paolotekilachezca.com
Date : 11 août 14h58
Sujet : Re : consultation urgente
Monsieur Tequila,
C’est simple, vous souffrez d’arithmomanie c’est-à-dire une manie de compter des choses sans intérêt. Ceci est associé à un TOC (trouble obsessif compulsif), lequel camoufle une certaine anxiété que vous essayez de cacher aux yeux des autres. J’ai la sensation que les fantômes de votre passé, dont vous m’avez parlé abondamment, reviennent vous hanter et que pour les ignorer, vous vous réfugiez dans une bulle de calculs inutiles.
Votre cas est mineur et je crois temporaire, car depuis que j’ai l’honneur d’être votre psychiatre, j’ai remarqué que vous passez d’un TOC à l’autre.
Je téléphone à la pharmacie et demanderai de vous livrer des comprimés qui devraient vous aider. Ils diminueront votre anxiété, augmenteront votre vivacité d’esprit et multiplieront vos succès en affaires. Nos consultations virtuelles complèteront la guérison. N’ayez pas peur de me parlez de vos soucis. Je suis toujours heureux d’être votre confident et votre consultant. En cas d’urgence et après 17 heures, écrivez-moi à G100soucis@toctoc.spa.
Note : Pour le paiement, n’oubliez pas d’additionner les lignes de votre courriel à son taux linéaire, ajoutez les taxes et ajoutez 8% de plus en cas d’urgence. Cela sera le total de votre consultation.
G. Sansoucy, psychiatre.***
Reçu au troisième étage, à gauche en sortant de l'ascenseur, chez Luigi Paper (et Lolita).
Auteur : Om Salma.
De : Faroukolov
chezgmail.com
A : C-luigi-Paperchezhotmail.com
Le : 14.8.2009
objet : le silence a assez duréoù en es-tu ? Le boss s’inquiète- Les délais de livraison sont largement dépassés - l’acquéreur s’impatiente prêt à rompre le contrat. Trouve vite le moyen d’activer les démarches - tu sais que toutes les polices du monde sont sur l’affaire (FBI compris) et risquent d’un moment à l’autre de mettre la main sur le paquet emballé prêt à l’envoi.
« La Putana Gondaliza qui pose nue en jouant du piano » risque d’attraper froid dans nos locaux humides non ventilés.
Tu lis les journaux ou non ? Le larcin est monté en enchères - ils l’estiment à 24 millions d’euros - Les commanditaires offrent 500 milles euros pour tout renseignement permettant la récupération de la toile - La transaction est alléchante que pour une telle somme, même moi, je vendrai bien ma mère.
Le Ranch est triste sans sa toile et le clan « Bouches » n’est pas prêt à baisser les bras alors manie-toi au plus vite sinon le boss se fâche -
A bon entendeur, salutDE : C-luigi-Paper
chezhotmail.com
A : Faroukolovchezgmail.com
le : 14.8.2009objet : Puisqu’il en ainsi faut calmer le jeu.
Dis à ton boss que je n’aime pas qu’on me force la main - je ne joue pas à un jeu d’enfants - dis-lui que j’ai fait toutes les filières …. des cigarettes de contrebande, aux stupéfiants, à l’arme de guerre et je ne dois ma survie qu’à mon constant éveil - suis donc un rodé - ne viens pas me donner des ordres - j’opère à l’heure et au temps que je décide - la pression que vous exercez sur moi n’est pas à conseiller ou je vous écrase sous mon poids - le jeu est dangereux pour nous tous - si je tombe vous tombez aussi - la chaîne du clan Paper doit donc rester intacte et solide - le loup-garou qui se cache en moi peut se réveiller à tout moment et il est prêt à tout pour sauver sa peau. Je suis un cybercriminel l’aurais-tu oublié ?
Le côté agneau doux que tu me reproches est chasse gardée pour la mamma et la familia compris ?
Dis-lui quand même que la nymphette s’est montrée dure à cuire - dis lui quand même que la poularde me saoule et que je n’sais plus si je suis tombé sur la bonne ou non- Elle a des horaires impossibles qui ne me laissent pas le temps de souffler seul dans cet appart - je n’peux lui faire confiance tant que je n’ai pas mis la main sur ses papiers - je m’demande où elle peut bien les cacher - j’ai fait certains tiroirs, pas tous - j’ai jeté un coup d’œil dans certains coins , rien…. Une fois, elle m’a intercepté la main dans son sac - j’ai joué le jeu d’invoquer une histoire de cadeau- Putain….ça m’a coûté les derniers sous que j’ai laissés tomber au fond de son sac. soit qu’elle joue le jeu de me dilapider soit qu’elle cache bien un secret - Aurait-elle flairé quelque chose car, depuis , elle le trimballe constamment avec elle ? Même la nuit, elle le pose au chevet de son lit - c’est chient et ma patience a des limites.
J’attends un peu de blé - c’est important -
Je me répète toujours à détruire après lecture.***
3 commentaires -
Par lenaig boudig le 18 Décembre 2009 à 06:56
Roman jeu multiplume par courriels.
Note : les adresses email fantaisistes étant prises pour des vraies et se retrouvant systématiquement en bas de texte, ce qui ne veut plus rien dire, il a fallu trouver un stratagème : le signe @ est remplacé par : chez, solution qui vaut ce qu'elle vaut !
***
Le 29 juillet 2009***
Au rez-de-chaussée de l'immeuble, la gardienne patentée, Mme Van Der Prout,Auteur : Victoria.
De Hermina Van Der Proutchezhotmail.fr
A Wilhelmine Van de Poelchezhotmail.comMa soeurette adorée,
Notre pauvre mère avait bien raison, une fois, lorsqu’elle me conseilla il y a vingt ans d’épouser Léopold Vansteertegem plutôt que de m’amouracher de Octave Pinson.
Mais voilà, j’étais bien jeune et déjà conquise par les moustaches conquérantes et le sex- appeal de ce beau Français.
Ah ! la belle vie n’a pas duré longtemps. Après m’avoir trompée pendant des années, il vient de me quitter pour une Tonkinoise qui pourrait être sa fille. Enfin, quand je dis ça, je me comprends. Tu sais aussi bien que moi que le fringant étalon ne dispensait que graines stériles. Me voilà bien seule à présent, sans enfant pour me consoler et obligée de gagner ma vie. Bien contente d’avoir trouvé cet emploi de gardienne patentée même si je dois passer mes journées à cocher ( nettoyer) les escaliers pour qu’ils soient bien blinquants ( brillants) et passer la loque à reloqueter ( serpillière) dans le hall d’entrée. Le soir, j’ai les pieds remplis de cloches ( ampoules) et le dos aussi fourbu que si j’avais nonante ans.
Mais, là n’est pas le pire, je suis entourée de drôles de paroissiens. Je te parlerai plus longuement dans un prochain courrier de Miss Touttiquanti, toujours accompagnée de son zinneke ( batard), de Sir Kerloch , un vrai froucheleir ( touche à tout), de mademoiselle Charlotte, toujours vieille fille qui vit avec son oncle, un peye ( vieil homme), de Lolita Delrioso, bien amitieuse ( affectueuse) avec les hommes, qui passe son temps à se laisser froucheler (tripoter)…
Aïe ! l’heure tourne, s’agit pas de guindailler ( faire la fête), je dois encore sortir les bacs à ordures.
Je t’envoie un baise.
Ta petite sœur Hermina.
De Wilhelmine Van de Poelchezhotmail.com
A Hermina Van Der Proutchezhotmail.fr
Ma Mimine,La vie est ainsi faite et rien ne sert de se ronger les sangs, une fois.
D’ailleurs, tu n’as pas à avoir de regret, ton Léopold Vansteertegem s’est révélé au fil des ans un zievereer ( bon à rien) qui passe son temps dans les fritkots ( baraques à frites) à sketter ( boire) des pintes. Ché nié (je ne sais pas) comment il a eu le temps de faire 10 moutards à la grosse Eulalie.
Vois plutôt que tu es encore jeune, fringante et libre à présent. Y’aurait-y pas dans tes étages, un base ( homme costaud) avec qui tu pourrais t’accorder.
Assez babelé ( discuté) pour aujourd’hui, j’ai mes chicons ( endives) à ramasser.
Je t’envoie un baise.
Ta grande sœur Wilhelmine.***
Au troisième étage à gauche, en sortant de l'ascenseur : Luigi Paper,
le beau compagnon de Lolita Delrosio.
Auteur : Om Salma.
Son premier message, à Fabriz, semble bien répondre à celui envoyé par Fabriz le 29 février. Luigi a donc pris tout son temps pour répondre à son frère …
De : CLuigi Paper(C_luigichezgmail.com)
A : Fabrizchezgmail.com)
Date : le 29.07.2009
objet : pardon pour la confessionsalut fréro,
J’ai appris à être expéditif et c’est pourquoi je réponds illico presto à ton mail et comme je suis vraiment bousculé par le temps je vais essayer d’être moins bavard cette fois-ci. Ta description m’a vraiment surpris au point que je ne m’y suis pas reconnu.Tu n’a peut-être pas tort mais vois-tu frèro la vie a été très dure avec moi, qu’elle a fait de moi une toute autre personne qu’il te peine à reconnaître. Ce monde m’a appris à mener ma barque au gré du vent, là où souffle la tempête qui fait couler des dollars. Par incertitude, j’ai endossé l’habit de l’arrogance impassible. Les sentiments n’ont plus de place dans mon cœur. A part vous « mon clan familial » , je n’aime plus personne et encore moins moi-même. Comment pourrai-je m’aimer alors que j’ai perdu mon âme et égaré mon cœur. Le corps qui me porte est devenu semblable à une pierre tombale froide et sans vie. Je dis bien sans vie car la vie ne se résume-t-elle pas à donner et recevoir?
La mienne… ne se résume, en fait, qu’à prendre, ramasser et surtout saisir toutes les occasions, les bonnes comme les mauvaises pour remplir mes poches, renflouer mes comptes, sans gêne et sans scrupule. J’ai du mal à me reconnaître, à reconnaître l’animal qui niche en moi… Comment t’expliquer cette métamorphose bestiale insolente qui m’épouse et me surprend moi-même. Comment t’expliquer la froideur glaciale saisissante et insoutenable qui m’enveloppe face à ma proie. Comment texpliquer l’inouï plaisir que je tire et que je vois jaillir en moi à chaque fois que je fais une nouvelle victime. Je suis le mal personnifié – l’ennemi de tous – l’ennemi de moi-même. C’est ainsi que je me vois et pas autrement mais je feins de l’ignorer pour ne pas souffrir. Oui, grand frère c’est ainsi que je me vois et pas autrement.
Au bout de 15 ans de vie bravée par les tourments, ma devise est devenue méfiance. Mon monde se résume et se conjugue en un seul mot : argent et basta. Comment faire le plus de blé possible et rester en vie et c’est là toute la question et malgré que ma sale vie ne tient qu’à un seul fil que j’essaie de maintenir solide malgré les intempéries, je persiste et continue dans la voie crasseuse que je me suis tracée, sans pouvoir m’en défaire. La vie que je mène n’est pas de la tarte - c’est une vie pleine d’embûches et d’horreur et quand je pense à toi, aux autres qui ont accepté leur pauvre destin de pauvres , je n’peux m’empêcher de vous en vouloir (vois-tu même les braves gens qui ne font du mal à personne ne sont pas épargnées) et ceci juste parce que vous avez acceptez votre destinée sans vergogne, ni tracas.
Tu me demandes de revenir à la maison, non grand frère, je préfère rester loin, pour ne pas vous attirer d’ennuis. J’ai assez fait souffrir la mamma. Je préfère me tenir loin d’elle, loin de vous pour ne pas vous causer de problèmes. J’ai déjà fait beaucoup de mal tout autour de moi.
Bref ! Mais qu’est-il en train de m’arriver pour me lamenter ainsi sur mon sort ? Est-ce le fait de n’avoir trouvé personne à qui me confier pour trouver du réconfort ? Pardon grand frère, pardon et ne m’en veux de t’avoir mis dans la confidence. Garde ça pour toi et n’en parle jamais à la mamma.
Voilà grand frère c’est presque la fin et pourtant j’ai promis d’être court mais comme tu vois…. les gens de mon espèce n’ont qu’une parole, ….celle de ne pas en avoir – Tu as voulu savoir où je vis, dans quelle ville ? A quelle adresse ? Eh bien grand frère par souci, je préfère garder le secret et puis comme tu l’as si bien compris je reste toujours le délinquant que tu as connu jadis qui n’a pas d’adresse fixe mais qui a quand même évolué en grade – Je loge actuellement chez ma nouvelle proie (?) en attendant d’aller voir ailleurs. Tu te souviens de ce que disait l’arabe du coin, pour parler des gens qu’on n’arrive jamais à corriger ni à remettre sur le droit chemin, tu te souviens… ? « on a beau mettre la queue du chien au plâtre, elle en sort, à chaque fois, tordue » et bien il n’avait pas tort l’arabe du coin. Je suis le témoignage attestant de son proverbe arabe (lol …).
Encore quelque chose avant de finir : comme je vois le mal partout , même à cet instant où je suis seul face à l’écran, je n’peux m’empêcher de penser que quelqu’un d’autre que toi puisse intercepter et lire mon mail ce qui fera de moi un coupable idéal avec preuve à l’appui. Tu vois…. la peur m’habite jour et nuit mais ne m’empêche de côtoyer le danger avec lequel je vis en symbiose et dont je tire l’adrénaline nécessaire à ma survie. Promets-moi de détruire le mail dès lecture. Je compte sur toi.
A bientôt frèro. J’ai un 2ème mail à écrire - Bye - Embrasse la mamma et les enfants, joints une photo de toute la famille la prochaine fois. J’ai hâte de voir les têtes qu’ils ont tes ptits choux.
De : C-luigi-Paperchezhotmail.com
A : Faroukolovchezgmail.com
Date : le 29.07.2009
Objet : affaire presque en poche
Un temps pour déplumer la dinde - un temps pour désosser la poule.
On se mettra à table quand la poule sera prête à aller au plat.
J’ai trouvé la poule aux œufs d’or, une jolie fille qui n’a jamais eu affaire ni au monde de la rue , ni à la police. Elle n’a pas de casier judiciaire, je l’ai bien vérifié. Je l’ai rencontrée lors d’une soirée mondaine organisée (...chez qui tu sais…) - Elle s’appelle Lolita Delrosio une invitée imprévue portée sur le luxe et le raffinement, une jet-setteuse de la pure espèce. Une petite comédienne qui rêve d’avoir son nom en haut de l’affiche. Elle est loin de se douter de nos trafiques - simplement intéressée et superficielle. Je vais faire de la sorte pour la faire tomber mais pour cela, il me faut beaucoup… beaucoup de blé. Cette démarche, comme tu l’sais déjà demande beaucoup d’argent. C’est le chemin le plus court et le plus efficace. En l’entretenant quelque temps et en lui offrant le luxe dont elle rêve, je suis certain de pouvoir concrétiser l’affaire à travers elle et je peux t’assurer qu’elle est loin de se douter de quoi que ce soit. Une romantique qui rêve de sentiments (lol) et puis elle l’a bien cherché, elle s’est invitée d’elle-même dans mon cybermonde, il n’y a donc pas de quoi en faire un drame.
Faut d’abord que je mette la main sur ses papiers personnels…, son passeport. C’est une fille de mon pays et je sais comment qu’elle fonctionne. Tu sais Faroukolov de quelle façon je me comporte quand je suis face à ma proie. J’ai joué de mon charme comme il se doit et j’ai mis à contribution mon humour et ma convivialité tranchante et cela a suffit pour l’embobiner. Je lui ai montré mon coté fort comme la ronce et mon côté doux de minet. Je suis sûr de l’avoir envoûtée. Je l’ai tellement aimantée qu’elle s’est accrochée à moi, au point qu’elle n’a pas pu détourner ses yeux de moi toute la soirée. J’ai sauté sur l’occasion pour lui proposer de la raccompagner dans la Berline noire que m’a prêté (tu sais qui ?) jusqu’à chez elle - Elle a dit “oui” sans même réfléchir et du coup, elle m’a avoué chemin faisant qu’elle est en train de tomber amoureuse de moi (n’est-ce pas drôle ?) Arrivée en bas de chez elle, enflammée, elle m’a supplié de passer la nuit avec elle. J’te laisse deviner le reste…. et le plus marrant dans tout ça c’est qu’elle habite au 101 rue de la mazurka, le fameux immeuble tu t’souviens… ? Je vais faire en sorte d’éviter les regards pointus de madame Blanche Tuttiquanti qui passe ses nuits à espionner les locataires de sa fenêtre toujours ouverte et sans rideaux ou encore de la gardienne patentée de l’immeuble Madame( je n’sais qui ?)..qui sort son nez au moindre bruit ? Pour finir, je vais t’annoncer la dernière : j’ai élu domicile chez elle ...depuis. D'ailleurs, j'achète l'appartement, qu'elle n'occupe qu'en location !Quand j’te dis que mes muscles et mon charme ne laissent aucune gonzesse indifférente faut me croire.
un autre mail suivra - et comme toujours ce texte est à détruire.
Luigi P.***
1 commentaire -
Par lenaig boudig le 17 Décembre 2009 à 16:07
Roman jeu multiplume par courriels.
Note : l'arobase ne passant pas, les adresses de fantaisie étant prises pour des vraies et se retrouvant toutes à la fin du texte, le signe @ sera remplacé par : chez (ce qui veut d'ailleurs dire la même chose).
***Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
***
Les 24 et 25 juin 2009
***
Au troisième étage de l'immeuble, à droite en sortant de l'ascenseur, Charlotte.
Auteur : Marie-Louve.
De : charlotte.des3maisonschezhotmail.fr
Envoyé : 25 juin 2009 12:08:14
A : lumina40chezhotmail.fr
Sujet : -----
Coucou Lumina ! Juste un petit mot avant de repartir vers la pharmacie. Tonton Wilfrid, ressorti de l'hôpital pour son problème de goutte a un urgent besoin d'un médicament prescrit. Le pauvre, il ne l'a pas facile. Pour dire, l'argent ne fait pas le bonheur. Après, je cours au bureau, mon patron m'a généreusement accordé deux heures que je lui remettrai ce soir après la fermeture de l'entreprise.Tu sais, je crois que mon voisin, celui qui a pris l'appartement du dessous après le décès de la vieille chouette qui ne cessait de me téléphoner la nuit parce que Tonton ronflait et que cela nuisait à son sommeil. Bien, je crois que je lui plais. Il est plus âgé que moi, mais j'en connais beaucoup des couples décalés du temps et ça fonctionne. Quand il me croise dans les escaliers, il soulève sa casquette et me salue.
Je crois que c'est un signe. Je l'épie, mine de rien au passage Je n'ai jamais vu une femme à son bras, ni dans ses bras Oui, je crois que cette fois, c'est le bon. Qu'en penses-tu ? Devrais-je descendre lui emprunter une tasse de farine ? J'attends ton conseil avec impatience.
Comment vont tes jumelles ? Je ne m'y fais pas : à peine vingt-cinq ans et elles sont déjà mariées à des princes qu'on sort. La vie n'est pas juste pour tous. Tu me vois, 48 ans et toujours sur le carreau ! Faut dire que mon gentil tonton m'occupe grandement, mais la chance ne m'aide pas.
Dommage que ma voisine de porte soit la si belleeeeeeeeee Lolita Delrosio ? Un va et vient sans fin à sa porte. Aucune chance à côté de cette Betty Boop ! Tu devrais voir le galant paré de fringues et de bijoux hors de prix qui lui tient compagnie certaines nuits. Un vrai Antonio Banderas !
Je sais. Ce n'est plus de mon âge, mais ça fait rêver.
Bon, je file, j'ai Gaspard à mettre dehors. Il demande la porte. Tourlourou ! Bisous A +
***
De : Juliette.des3maisonchezhotmail.fr
Envoyé : 24 juin 2009 09:47:16
A : charlotte.des3maisonchezhotmail.fr
Sujet : Ta mère
Charlotte, tu pourrais avoir la politesse de répondre à ta MERE ! Depuis deux jours, je t'appelle et tu ne réponds pas. Je vais prendre les grands moyens.Comme je t'ai écrit hier, ma sœur Albertine s'est acheté un nouvel Apple. Elle m'a donné son vieux Apple, mais il roule encore très bien. Elle m'a appris vite fait et maintenant, je me modernise.
Si tu as des urgences, ne téléphone plus au Centre Les Jardins D'Antan. J'ai fait interrompre le service que je devais payer tous les mois et qui restait muet comme une carpe.
J'ai compris que plus personne n'utilise la téléphonie ; plus rapides, les emails si on veut parler aux gens pressés par la vie d'aujourd'hui.
Je suis très inquiète pour mon petit frère Wilfrid. Dis-moi, s'en sortira-t'il, cette fois-ci ? Il a toujours eu la santé fragile. Maman nous disait de prendre soin de lui jusque sur son lit de mort.
Tu dois connaître la nouvelle ? Les journaux en parlent ici, à Sainte Frigide-Sur-Mer. Tu te souviens, ta meilleure amie, la fille du juge Sanregret, Émilie ? Vous étiez comme deux ombres à vous suivre jusqu'au bal des finissants de ton académie. La dernière fois que vous vous êtes rencontrées, c'était à l'enterrement de son deuxième mari. Triste sort pour cette pauvre enfant. La bonté du Seigneur est sans limites. Son prochain mariage fait la une de tous les journaux du coin.
Figure-toi donc que, partie en Suisse pour oublier ses malheurs, elle a rencontré le magnat de la plus grande Banque suissienne. Un coup de foudre. La cérémonie en grandes pompes aura lieu dans 15 jours, ici même à Sainte Frigide-Sur-Mer, la ville de ton enfance. Tu ne peux pas manquer cette occasion unique de revoir ta meilleure amie avant qu'elle passe du côté du grand monde.
Albertine a déjà reçu les cartons d'invitation adressés à toute la famille. Tu n'as pas oublié que ma sœur Albertine était l'épouse de feu Ludger Sanregret, le cousin du juge. Hélas, ton père n'est plus là pour voir ce grand jour. Lui qui a tant rêvé te voir traverser le tapis rouge, tout de blanc vêtue, au bras du fils de son ami d'enfance.
Tu as toujours été capricieuse. Il aurait fait pour toi un excellent parti. Aujourd'hui Ludovic est un écrivain pas célèbre, mais pas bête. C'est mieux que rien.
Réponds-moi rapidement, tante Albertine doit confirmer demain le nombre des membres de la famille qui seront présents à la file des mains à donner pour les félicitations.
Ta mère qui pense à toi.
***
Au troisième étage de l'immeuble, à gauche en sortant de l'ascenseur : Lolita.
Auteur : Shamshee.
De : Lolita (misssexygirl)
Envoyé : 25 juin 2009 22:18:09
A : Luigi Paper
Salut beau gosse,
Je sais que nous devions nous retrouver à notre appartement vers 14h30, mais je vais être retardée.
Je viens de recevoir un appel d'un magazine qui veut m'avoir en entrevue. Bien sûr, cette demande est pour augmenter leurs ventes, comme ce n'est pas un magazine connu, mais je ne peux décevoir mes fans et refuser.
Tu sais, plus on me voit, plus le monde m'aime.
Bref, je pars à l'instant pour une séance de shooting et rencontrer l'interviewer. Je serai de retour pour le souper.
J'ai contacté le traiteur, le repas sera livré à 18h30; je t'ai réservé ton repas favori.
J'espère que les voisins ne t'embêteront pas trop pendant mon absence et je suis impatiente de te retrouver.
Ta petite Loli qui s'ennuie de toi.
***
Retour à droite en sortant de l'ascenseur,
Auteur : Marie-Louve.
De : lumina40
Envoyé : 25 juin 2009 18:09
A : Charlotte
Sujet : -----Youhouuuuuuuuuuu ! Charlotte ? Un homme qui dormirait sous ton toit ?
Oui, tonton Wilfrid le malade qui finira par avoir ta peau au rythme où il te surmène avec ses plaies de lit ! Tu sais ce que j'en pense. C'est lui la plaie de ta vie, mais bon, on ne va pas se chamailler pour tonton. Tu me diras que je ne comprends pas. Il prend soin de toi, sa préférée.
Grâce à ses bonnes relations et ses recommandations, tu as déniché un bon emploi chez son comptable et, par chance, tu profites d'un luxueux appartement convoité, donnant une vue imprenable sur la ville. Il te gâte et tu lui dois reconnaissance. Inutile, je me tais.
Parle-moi plutôt de ce voisin de bas étage, celui sous le tien. Est-ce qu'il te sourit quand il soulève sa casquette ? Est-ce qu'il plante son regard dans tes yeux ? Quand tu le croises, deviens-tu nerveuse comme quand on se retrouvait devant une page d'examen et qu'on ne savait pas trop si on avait compris la question ? Parce que ça, ce sont des signes.
Reste calme. Ne lui montre pas ton intérêt. Il pourrait se sentir menacé. Ne va surtout pas lui emprunter une tasse de quoi que ce soit ! Il y verrait un mauvais signe. Tiens ! Voilà une femme désorganisée. Non ! Observe-le. Si tu colles ton oreille au plancher donnant sous ta chambre, entends-tu ce qui se passe dans son appartement ? Tu pourrais en savoir beaucoup plus avec cette pratique.
Ah ! Le téléphone sonne. Je te laisse. Demain, tu m'en diras plus. La bise sur tes joues, Lumina
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De : Charlotte.des3maison
Envoyé : 25 juin 2009 -----
A : Juliette.des3maison
Sujet : Mariage
Bonjour maman. Dis à tante Albertine que je veux pas assister au troisième mariage d'Émilie.
Je cours comme une folle, je n'ai aucune minute à perdre pour arriver à temps avec tous les soucis de tonton. Tu as vu l'heure ? Nous revenons à peine de la clinique de l'urgence de l'hôpital Gracevallée. Finalement, rien de trop alarmant pour le moment. Après avoir é examiné tonton sous toutes ses coutures, le docteur nous appris qu'il faisait probablement une sévère migraine. Deux Tylenol aux quatre heures et cela passera.
Il est plus de minuit, je dois sortir Gaspard pour sa promenade sanitaire. J'ai des dossiers à compléter pour un important client de mon patron qui viendra reprendre le bilan des états financiers avant dix heures demain matin et je dois préparer les repas de tonton pour demain.
Non ! C'est dit ! Je n'irai pas au mariage de cette pimbêche qui se trouve des maris partout où elle passe. A force de se marier, cette perruche doit avoir ramassé dix carats de diamant. Oui, elle était mon ombre à l'académie de Sainte Frigide-Sur-Mer. Cette péronnelle me volait tous les beaux moineaux qui me plaisaient. Un ne lui a jamais suffi !
Arrête de me siffler Ludovic à l'oreille. Je ne suis pas sourde ni aveugle. Tu l'as regardé ? Il fait 50cm de moins que moi, il se promène en pantoufles partout et ne se rase la barbe que lorsqu'il croit en avoir le temps. Pour te dire, Gaspard a meilleure mine et est plus sociable que ce pou. J'ai un amour quelque part. C'est juste que je ne sais pas où.
Je te laisse, il faut que je prépare le lit de tonton. Il est épuisé.
P.S. Je suis heureuse que tu t'amuses avec Apple. Profite bien de cette boîte magique. Explore, tu y trouveras mille manières d'en jouir à ta guise. Bisous. Ta Charlotte.
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