• 101 RUE DE LA MAZURKA - Chapitre N° 12

    Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***


     

    Début septembre 2009.

    ***



    Voici les adresses email complètes des personnages apparaissant dans ce chapitre :

     

    Wilfrid2 @ hotmail.com

    Georgette.laviva @ superhotmail.com

    Doloressanchezrodriguezdelavega @ arriba.ole

    Herminavanderprout @ hotmail.fr

    Romainbaladeuse @ caramelfondant

    Lumina40 @ hotmail.com

    Charlottedes3maison @ hotmail.fr

    Juliettedes3maison @ hotmail.fr

    Lolitadelrosio @ cora.mi

    Rocknroll @ gazou.mi

    Lauriedelrosio @ cocoa.mi

    Un espace est nécessaire avant et après l'arobase pour que ces addresses fantaisistes ne soient pas prises pour des vraies …

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    Au troisième étage à droite en sortant de l'ascenseur : Wilfrid Ohne Toutédantou

    Auteur : Mona.

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    De wilfrid

    à Georgette Laviva

     

    Ma Georgetta d’amour

    Je me réveille frais et dispos chaque matin depuis que je te connais. Ah quelle soirée de folie nous avons passé hier soir aux Nounours Farceurs! Dire que je refusais au début de m’affubler de cette peau synthétique marron! Mais finalement elle me tenait chaud et ne m’a pas gêné pour danser et boire! Que tu étais belle ma nounoursonne blanche d’amour! Ce noeud rose bonbon sur la tête, quelle touche de fantaisie attendrissante!Un rêve fait poil et chère chair! J’avais du mal à voir autre chose! Dire qu’un mal léché a osé vouloir danser avec toi! Mon grognement terrifiant l’a fait rebrousser chemin.

     

    L’orchestre a même fait quelques fausses notes, vite rattrapées! Ah ce saxo! Il m’a radouci bien vite!Surtout associé à tes baisers gloutons! Depuis que tu es entrée dans ma vie je baigne dans le miel, zzzzz gouzi gouzi où tu sais, hé hé. Mon cerveau se ramollit on dirait! J’ai même trempé la patte dans la fontaine de miel pour en introduire dans le dos de l’autre plantigrade malingre qui te regardait trop. Cet hydromel, il faudra que je m’en procure la formule pour la commercialiser à grande échelle. On la changera un peu pour en garder tout le bénef!


    Ce qui m’a attristé, c’est que tu as refusé ma proposition de quitter ton travail pour ne t’occuper que de moi. Charlotte me tape sur les nerfs. Tu aimes ton métier avec passion, je dois respecter ta décision, mais tes horaires ne me plaisent pas; tu le sais, en général, on accourt à ma demande… Mais j’aime que tu me résistes! Grâce à toi, j’ai perdu quinze kilos et rajeuni, la goutte n’est plus qu’un mauvais souvenir, mon fauteuil électrique n’est plus qu’un moyen de transport facile ...

     

    Mais j’aimerais vraiment que tu rencontres Charlotte, qui a brusquement changé: elle est belle, mais est devenue incontrôlable. J’ai pensé la renvoyer à sa mère! Famille, je vous hais, je me suis dit, mais je ne peux pas lui faire ça, elles s’étriperaient! Pourtant, pour avoir la paix chez moi, je suis prêt à tout ou presque! Si tu pouvais me procurer des calmants que je mettrais dans son thé... On a eu droit à plusieurs crises d’hystérie, des souris blanches dans l’immeuble, je la trouve allongée par terre, elle pleure et rit sans raison, un poison!Si tu lui parlais tu trouverais peut-être ce qui ne va pas chez elle.


    Les notes de l’orchestre d’hier me trottent dans la tête, honey! A demain, mon duvet moelleux, ma tendre piquouseuse, mon oreiller de douceur, ne me fais pas bouillir!

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée, chez la gardienne patentée, Mme Hermina Van Der Prout

    Auteur : Victoria.

    ***

     

    De Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

    A Hermina Van Der Prout


    Ola amiga,

    Yo suis désolée ma yo suis obligée de renoncer à mon voyage en France.
    Tou sais qué yo t’aime beaucoup mais, il vient de m’arriver una historia incroyable.
    Figoure-toi qué un homme a intercepté le message qué yo t’avais envoyé et qu’il me propose de lé rejoindre dans son île.


    Bien soûr, il est un peu âgé mais, il a le feu dans lé corps et ailleurs d’après cé qué j’ai compris.
    Comment veux-tu que yo résiste à un mâle qui a des cojones de fer et une endurance d’un jeune dé trente ans.


    Aïe ! Caramba, Dolores ne craint pas lé Diable.
    Es possible qué lé pauvre no résisté pas mes assauts.
    Mais, c’est soûr qué s’il ne tient pas la distance, il mourra heureux.


    Yo no t’oublierai pas, Hermina et yo continuerai à t’envoyer des nouvelles par mail.
    Yo réviendrai quand yo sérai veuve.
    Hasta luego, Guapa !

    ***

     

    De Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

    A Romain Baladeuse

     

    Querido Romain,

    Déjà avec un nom pareil, Dolores s’enflamme.
    Qué des promesses il contient.
    Rôôoooooooo ! Mains Baladeuses, Dolores a déjà pris feu.
    Ma bien soûr qué yo vais voler jusqu’à ton île.
    Tou séras mon Robinson et yo sérai ton Vendredi.
    Tou séras mon Tarzan et yo sérai ta Juanita.
    Nous vivrons vêtus dé peaux de bêtes.
    Tou pêcheras et tou chasseras pour ta belle et yo danserai pour toi lé flamenco en rémouant du popotin autour d’un feu de bois.
    Soûr qué tou rugiras comme lé lion dans la savane.
    Râooooooooooooo !
    Yo souis déjà à l’aéroporté !
    Avale una boîte dé Viagra ! Dolores arriba.
    Muchas besos, grand fou !

    ***

     

     

    Retour chez Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

    De : Lumina

    À : Charlotte

     

    Charlotte !
    Je viens de lire tes derniers messages. Ma parole, tu deviens folle ! Calme-toi. Je ne t’ai jamais vue dans un tel état depuis nos quinze ans. C’est loin derrière. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Je ne te reconnais plus.


    Cela ne signifie pas que ton nouveau look avec ta tête de lionne ne te va pas à ravir. Tu as entendu mon WOW devant toi quand on a lunché ensemble au bistro des Nounours. Au contraire, tu es très jolie avec cette mèche vanille qui tombe sur la gauche de ton minois félin, mais va relire tes emails.
    J’espère bien que tu ne crois pas un mot de l’illuminée Madame Minou qui ne fait que garnir sa tirelire en vendant des espoirs aux désespérés. Tu n’es pas descendue jusque là ?

     

    Réveille-toi ! Tu ne portes plus terre. Est-ce que tu dors la nuit ? Je suis certaine que ton oncle te fait trop travailler et des misères en masse. Tu fais une dépression nerveuse. Dis à tonton que ce soir tu sors ! Il se commandera un repas à faire livrer maison. C’est clair !

     

    Toi et moi, on a une importante conversation à entretenir et cela presse. Tu es ma meilleure amie depuis plus de trente ans et je ne te laisserai pas dépérir ainsi. Tu oublies qu’on a fait Sciences Sociales et Sociologie ensemble ? Là, je crois que tu deviens un sophisme incarné.

     

    Je t’attends sans faute ce soir à 19 :30 au même bistro des Nounours Farceurs. S’il le faut, j’irai moi-même dire à ton oncle ce que je pense. Pas de refus, on dîne ensemble.

     

    50 euros à Madame Minou ! Il ne lui manquait plus qu’à te dire que tu avais une lune en Jupiter ! Moi je te dis qu’elle en a une en bovine folle «la malade». Incroyable !
    Charlotte, je te paie la sortie ce soir. Je veux voir la vamp et je te donne des cours de mise à jour. Mes jumelles me servent de modèle du jour. On sort en filles.

    Bisous, Lumina.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    À : Lumina


    Coucou Lumina,

    Juste un petit message pour te redire merci de ton aide précieuse. Enfin, j’ai compris. Un de perdu, dix qui suivent. Comme les pépins dans la pomme. Aux Nounours Farceurs, tu as vu le beau grand brunelle au regard profond, je crois qu’il me lançait des œillades. Je lui ai souri, tu as vu. Il n’a pas bougé, mais il m’a vue.

     

    Aujourd’hui, j’ai mis mon premier commentaire sur le cadeau que tu m’as offert. En visitant le site des rencontres sur Réseau Contact, j’ai regardé par la fenêtre les hommes qui se cherchent des amies. Je crois en avoir repéré un. Il se présente sous le pseudo de « Bo Diamant »

    Je te résume ce qu’il a écrit et après, ce que j’ai préparé pour briser la glace. J’attends que tu me dises avant de lui envoyer mon message. Sur sa photo, on voit juste une Mustang rouge pompier. J’imagine que c’est lui qu’on aperçoit en petit derrière le volant. J’ai pris une loupe pour mieux distinguer ses traits, mais impossible de bien voir.

     

    Voilà, c’est un homme libre âgé de 45 ans. Il pèse 90 kilos et mesure 1,70 mètre. Je sais, je fais 1,75, mais sans talons hauts, cela paraîtrait peu. Ses yeux sont verts et les sports sont ses préférences dans la vie. De bonne santé physique, il cherche l’âme sœur de ses jours et de ses nuits pour voyager dans le plaisir et le bonheur sans compromis. Fin du résumé de lui.

     

    Voici ce que j’ai préparé pour mon entrée en matière ave lui.
    « Bonjour Monsieur Bo Diamant,
    Je me présente, Zaile de Perle, nouvellement inscrite sur ce merveilleux site de rencontre. J’ai lu avec intérêt votre profil. Vous cherchez une âme sœur de jour et de nuit, nous avons une passion commune.

     

    Je me dois d’être honnête envers vous. J’ai rencontré mon âme sœur, mais cet homme s’est trompé. Il a marié celle qu’il ne fallait pas. Je suis une personne franche. Je préfère partir sur le bon pied si notre relation devenait possible. Contre malheur, il faut avoir bon cœur et ne pas baisser les bras. Je me cherche donc une autre âme sœur comme celle que j’ai perdue. Seriez-vous cette autre âme ?


    Je suis une femme distinguée sans enfant, mais j’ai un chien. J’ai aussi un oncle très malade à garder. J’ai un cœur en or et je suis une perle dans la vie. Je suis aisée et je gagne bien ma vie.

    Je préfèrerais qu’on commence notre relation sur une base épistolaire. Nous apprendrions à mieux nous découvrir derrière les mots avant tout. Ils sont les miroirs du cœur.

    J’attends patiemment votre réponse,
    Zaile de Perle. »

     

    Si je dois corriger des points, tu me diras. Tu vois, je bouge et j’ai suivi tes conseils pour me refaire une vie nouvelle. Bisous, Charlotte.

    ***

     

     

    De : Juliette

    À : Charlotte

    Ta mère !

     

    Tu boudes je le sais ! Depuis ta tendre enfance que tu fais l’enfant devant ta mère. Je te le rappelle, je suis ta mère ! Ne l’oublie pas. Ça je le comprends aujourd’hui.

    Ici, tout va bien. Madame Boivin est sous terre et tu as loupé une chance inouïe encore une fois. C’est la belle Rosalie Poudrier qui se pavane au bras du veuf, à la vue et au su de tout le village depuis que le cercueil de la tendre moitié du mari éploré est descendue. Le curé Bourrelle n’y voit que du bien pour la paix de l’âme de la défunte qui ne souhaitait que le bonheur de son époux. Que Dieu ait son âme en paix !

     

    Inutile de te dire de ne pas t’inquiéter, je vais bien vaille que vaille. Monsieur Piquette-Chassez s’est associé à moi pour faire équipe à nos parties de bridge quotidiennes et au jeu de trictrac. Nous faisons toujours mouche ensemble. Cela me réjouit. J’ai fait le bon choix en changeant de partenaire quand est arrivé le jour de la rotation des échanges d’équipes. Avec ce vieux ronchon Paul Poulet, je perdais trop souvent pour y prendre plaisir.

     

    Monsieur Piquette-Chassez a toujours eu de la classe, il joue en maître renard donc je suis avec son jeu. Nous gagnons le jackpot des points cumulés. Assez pour avoir mon nom au tableau d’honneur placé à l’entrée de l’immeuble. Cela ne plaît guère à Léontine Daigle, car je sais en secret qu’elle a jeté son dévolu sur lui.


    Cette bagatelle ne m’intéresse pas depuis la mort de ton père. Je joue pour avoir l’honneur sauvé.

    Pendant mes temps libres qui sont rares, je te tricote de nouvelles mitaines maillées en triolet. J’ai trouvé la nouvelle technique dans la revue Les Abeilles du mois dernier. Si la laine ne m manque pas, tu auras peut-être, les bas qui vont avec. J’ai choisi la bonne couleur : chocolat noir. Ta préférée.

    Tu peux m’écrire, je le veux. Ta mère qui t’aime.

    ***

     

     

    Très étonnant, ce que le hacker est en train de lire, messages dénichés chez Lolita datant de juin dernier.

    Auteur : Marie-Louve.

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    De : Lolita Del Rosio

    À: RocknRoll

    Envoyé: 2009-06-25

     

    Kaya Boum ! Comme au temps du collège, les cheersleaders sont là !
    Salut ma Bella Rockeuse,
    De retour à la maison, j’ai deux minutes pour tout te raconter. Je repars aussitôt pour Playa Bimbo. L’ultime prix raflé au concours de Popotin Story. Je rêve ! Moi, Lolita, désignée la plus « sexy » de la saison. Tu imagines, je viens de signer un contrat avec Foxy Boutique qui fera de moi la vedette de ses pubs. Je serai sur toutes les affiches de leur publicité.

     

    C’est si bon de jouer, de jouir de ce sentiment de gloire. Toutes mes journées se déroulent comme dans un rêve. Je n’ai qu’à poser, m’étendre, cligner des cils, étirer une jambe et toutes les lampes s’allument sur moi. Je marche dans la rue en roulant mes hanches, on me reconnaît, on court derrière pour que je signe des autographes. C’est grisant. J’ai même un curriculum beauté fourni par mon agence. J’ai enfin trouvé ma vocation !

     

    Je suis célèbre, les papa-radis me pourchassent et je voudrais bien voir la bine de Madame Ferrée qui me disait au collège que je ne ferais rien de bon dans la vie. Cette vieille toupie rat bout de gris qui avait une moustache ridicule à force de lire dans les biblothèques, doit se manger la langue quand elle se vante dans People que je fus son étudiante préférée. Elle tourne du ciboulot. Je n’ai pas oublié cette gribiche : « Mademoiselle Del Rosio ! Debout ! Encore 22 fautes dans votre texte ! Retenue comme tous les jours ! »

     

    Ben à force de perdre mon temps avec elle, j’ai appris à me faire les griffes avec Monsieur Ouimet le directeur qui appréciait bien me surveiller. Tu te souviens mes belles fringues ? En retenue, on faisait les boutiques érotiques ensemble. Il m’a tout appris, puis un jour j’ai voulu ma liberté. Mon silence lui a coûté cher. J’avais de quoi pour pavaner à la haute. Popotin Story, m’a sélectionnée de suite. Un conte de fée !


    Pas folle. J’ai visé juste en mirant l’œil convoiteur d’un des juges. C’est le beau mec Luigi Paper qu’on aperçoit sur toutes les pages de People quand il me remet le bouquet de roses. Lui et moi, on sort pour de bon ensemble. Il me paie le chic 101 De La Mazurka. Laisse-moi te dire que son plaisir me remplit la tirelire. Je ne travaille pas pour des clous. Nous sommes les VIP partout où on se présente. On me déroule le tapis et j’adore être la diva de la place.


    Dès que je reviens, de Playa Bimbo, je te refais signe. Une semaine de séances de photos sans maillots pour les huiles de bronzage Vahiné. Après, on ira au Spa nordique. On garde la chair fraîche qui donne la fermeté. On se fait chouchouter ensemble. Tu verras ! Ouf ! Le masseur n’y va pas de main morte. Aye ! El amor libre ! Luigi paie sans regarder. Je me suis achetée un collier de rubis serti de diamants et il n’a rien dit. Il m’aime, j’en profite. Quand la chance passe, je la prends.


    Une Lady Marmelade, je suis devenue. Mon seul ennui, ma voisine de palier qui ne manque pas d’air pour me reluquer avec son air d’ange gardien. Son gros clébard qui dévale les escaliers en chien fou, un bon jour il va me renverser sur son passage. Je ne sais pas pourquoi on tolère des bêtes à poil dans un immeuble aussi glam ? J’ai aperçu un autre monstre qui aboie dès que je pose un escarpin sur le pas de la porte. La gardienne de l’immeuble tolère tout, mais on peut dire qu’elle fait class. Toujours en talons hauts avec des fringues importées d’un autre pays. Ne lui manque que les castagnettes au bout du balai. Elle minaude des sourires à tous les hommes, mais gare aux femmes !

     

    Je vois bien son jeu. Je suis pareille. Elle ne mettra pas la patte sur mon Luigi ! Tu me connais. Les souris qui veulent mon fromage, elles valseront, crois-moi !
    Tu embrasses les autres de la gang d’alors pour moi et comme au bon vieux temps, on trinque au champagne ! Caya Boum Boum Power !


    Je file. J’ai rendez-vous chez French Kiss pour mon traitement au botox. Sans douleur, mais quelles lèvres ! Les hommes ne voient que cette invitation à goûter mes charmes. Pourquoi pas ? Toi aussi tu t’en tires bien avec ton Mercedes Benz dealer. Il est craquant. Coca-Pope-Benz. File-lui mes bisous en attendant qu’on fasse sauter la baraque au Château-Des-Belladgio.

    On s’appelle. À plus…
    Loli.
    ***

     

    De: RocknRoll

    A : Lolita Del Rosio

    Envoyé : 2009-07-12

     

    Loli, j’ai manqué notre rendez-vous ! Sniff… Nous arrivons d’Allemagne. Un voyage imprévu. Mon Franz devait rencontrer des gens du milieu de l’automobile et autres. J’en ai profité pour me refaire une cure de jouvence. Je n’étais pas pour jouer à la gardienne de sa petite peste. Quelle poison cette enfant. Un embarras dans une vie de couple, tu ne peux pas imaginer. J’ai tenté te joindre au téléphone, mais je tombe toujours sur ton répondeur.


    J’imagine que tu dois te soumettre à mille et une entrevues, on ne voit que toi partout sur les pages de mode. Popotin Story est un puissant levier pour propulser les vedettes de grande beauté comme toi. Il était temps que tu récoltes les fruits de ton ardeur au travail. J’ai enregistré ton interview télédiffusé sur antenne France. La Carla peut aller se recycler !
    Donne de tes nouvelles.
    Bella

    ***

     

    De : Lolita Del Rosio

    À: Laurie Del Rosio

    Envoyé: 2009-06-30


    En réponse à ton dernier courriel, une dernière fois : Cesse de me CONTRÔLER !
    Je suis parfaitement lucide et à ma place. Je suis une vedette depuis ma naissance. Va bien falloir que tu acceptes une fois pour toute.
    Au passage, Laurie, je te remercie de ne pas m’avoir rendu hommage comme tous ceux que j’aime dans ma vie. Là, je te reconnais ! Envieuse de quoi ? Nous sommes jumelles identiques. Même papa n’a jamais été foutu de nous distinguer. Tu prenais toute la place. Elles sont géniales les jumelles ! Tu te plaçais devant moi pour cacher mes gaucheries que tu disais. Non. Tu m’effaçais.

     

    Mais ta rivalité avec moi dépasse les bornes. Jalouse de mes succès avec mes exploits auprès des hommes. Ça te chatouille l’égo dis ? Tu resteras toujours la même froide et rigide. La ligne droite quoi ?
    Si tu veux te contenter d’une vie plate et sans audace, libre à toi. Continue de jouer à la psychologue de mes deux … ! Guéris les malandrins du système au garde à vous. Je n’en ai rien à cirer. Pour ta gouverne, non, je ne veux pas de ton aide. Lâche-moi le pompon ! C’est clair !


    T’es encore jalouse quand tu me vois au bras du plus bel homme convoité par tout le gratin du jet-set de Miroboland. T’as vu ta piaule de petites gens à la gagne sa croûte à la misère. Fais à ta tête et fous-moi la paix. Reste au bas de l’échelle des grands de ce monde.
    J’ai compris depuis longtemps. Pareilles, mais opposées pour la vie. Pas de duel pour moi. Fiche le camp et sors de ma vie. Je ne veux plus savoir que tu existes. Je ne suis pas toi ! Garde tes sermons. Je suis unique ! Lolita la diva, c’est moi. Un point c’est tout.


    Oublie-moi ! Le mot de la fin.
    Pour toi, Loli l’infidèle, pour moi, Laurie la cruche ! Va basta !
    P.S. Ne t’avise plus de me contacter. Tu ne sais pas jusqu’où je peux aller ?

    ***


    2 commentaires
  • Roman jeu multiplume par courriels.
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    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
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    Sans nous en rendre compte, tant la vie à Santa Patata est trépidante, nous glissons doucement d'août à septembre 2009.

    ***

     

     

    Auteur : Marie-Louve.

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    À : Journaldederniereheurechezyaou.fr

    De : Madame Minou

     

    chezblindlane.fr
    Date : 2009-08-31

     

    À qui de droit,
    Ayant déposé de bonne foi ma déclaration aux policiers du quartier, ces derniers ont refusé de prendre en considération mon témoignage concernant la dératisation de l’immeuble cossu sis au 101 rue de la Mazurka.
    Je demeure fort troublée par l’immobilité des agents de sécurité face à la menace extrême que je pressens à l’intérieur des murs de cet édifice. Surtout, quand je dois me rendre à mes rendez-vous chez ma coiffeuse qui y exerce sa profession.
    De nature pacifique et altruiste, j’ai toujours mis mon talent de clairvoyante et de clair auditant au service de ma dévouée clientèle et de ma communauté.
    Or, ce matin, comme tous les lundis, j’ai attendu sur une chaise que ma coiffeuse soit disponible. Ce qui me donnait le loisir de laisser vagabonder mon esprit. Croyez-moi, des voix d’outre-tombe, j’ai entendues. Par trois fois : i i i, très explicite pour une voyante de mon niveau. Puis, une ronde de trois souris aveugles qui couraient dans tous les sens. Une femme derrière un vieux piano est apparue au milieu du tapis. La musique résonnait si fort que j’ai dû secouer ma tête pour revenir sur ma chaise. Je sais que des choses pas catholiques se cachent dans cet immeuble. Je le sens. Des voix me disent : Trois évêques pas catholiques et la reine dame ses pions. C’est clair. Une femme qui joue du piano est en danger pendant que les souris courent toujours.
    J’aurai fait mon devoir de bonne citoyenne en vous informant des grands dangers cachés derrière les murs de ce palace huppé. Je me dégage donc de toute responsabilité si des malheurs tombent sous ce toit.


    Recevez mes salutations et je garde espoir que La Gazette publiera cette affaire selon ma déclaration. N’hésitez pas à me contacter pour des précisions ou des éclaircissements si nécessaire.

    Madame Minou De La Rochefoucauld.
    P.S. Ci-joint ma carte d’affaires. Cf. mon adresse courriel.
    ***

     

     

    Chez la voisine de Charlotte, Lolita Delrosio, dans l'appartement à gauche en sortant de l'ascenseur, dont Luigi Paper est le propriétaire

    Auteur : Om Salma.

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    De : misssexygirl

     

    chezbonbon.net

    A : Cluigi-Paper

     

    chezhotmail.com
    Le 1.9.2009
    Objet : sans toi, ma vie est foutue.

     

    Où es-tu passé mon Loulou ? suis inquiète – l’idée de te perdre m’angoisse - pourquoi ce départ? quelque chose de grave ? Tu me manques, reviens vite – appelle-moi et ne m’laisse pas sans nouvelles, tu sais que je n’peux plus vivre sans toi – reviens mon bb, je t’ en supplie – je t’attends – ton cœur siamois frôle la dépression, ne m’laisse pas tomber – je n’sais pas si je peux tenir le coup encore longtemps avec tous les ragots que j’entends sur mon passage –
    Hier soir et si ce n’est Charlotte, le pire m’aurait arrivé (destin ou hasard ?..... Dieu seul le sait) Son oncle Wilfrid a eu un malaise – elle est venu malencontreusement chercher du secours chez moi- heureusement que ma porte est restée ouverte - elle m’a surprise en pleurs, ton paquet de sédatifs dans ma main (la seule chose que t’as oublié d’emporter avec toi) - elle a tout de suite compris que j’étais sur le point de commettre l’irréparable – ne sachant plus où se donner de la tête entre son oncle mal au point et moi sa voisine dans un état second – elle a pété à son tour les plombs – elle est entrée dans une crise hystérique indescriptible, cassant tout sur son chemin, criant, se giflant , pleurant le sort qui l’avait amenée à habiter au 101 rue Mazurka, se posant 1000 fois la question qu’est-ce qu’elle a fait au Seigneur Tout Puissant pour habiter cet asile de fous ? je pense tout de même que sa crise d’hystérie est naît d’un manque d’amour, d’un désarroi émotionnel profond plutôt que d’autre chose – toujours est-il que grâce à elle, je suis encore en vie – mais désormais je n’peux rien promettre pour demain – sachant qu’il m’est insupportable de supporter trop longtemps ton absence.
    Celle qui est prête à tout pour que tu reviennes.

    Ta Lolita au cœur brisé qui t’aime plus que tout.

    ***

     

     

    De : Cluigi-Paper@hotmail.com
    A : misssexygirl@bonbon.net
    Le : 1.9.2009
    Objet : d’abord des explications

     

    Il n’est pas question que je revienne avant de savoir ce qui te lie réellement à M. Tugdual et n’essaie pas de me mentir- je ne supporte pas ni d’être trahi ni d’être cocufié – ne crois pas que ton rendez-vous au taupes cinq hontes avec M. Tugdual est passé inaperçu – une de mes anciennes connaissances, client au café m’a mis au parfum – Il t’a vue avec lui – vous aviez l’air de vous connaître et de vous entendre – s’agit-il d’un nouveau amoureux d’une connaissance douteuse que tu évites de me présenter ? c’est pourtant un habitant de l’immeuble, N’est-ce pas ? J’arrive pas à imaginer que tu puisses me tromper avec un co-locataire – dis moi ce que tu me caches au juste ? faut m’éclairer – mets les points sur les « i » sinon oublie-moi. J’ai supporté tes absences répétées pour tes tournages de films – tes scènes osées que tu prends du plaisir à me raconter - j’ai supporté que tu m’laisses taper tout le boulot mais de là à me tromper non, nom d’un chien, je m’retire.
    Et pourtant je t’aime.

    ***

     

     

    Chez Tugdual au deuxième étage, un message si bien codé, à commencer par les adresses, que le hacker les met de côté, en jubilant prospectivement de s'essayer à les déchiffrer !

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : 7432011

     

    chezskute.mi

    Envoyé 31 août 2009 12:00:51

    A : 197432011

     

    chezprivate.fr
    Sujet : plan B

    alut Tugdual,


    Anton Vega est en lieu sûr. On peut dire qu’il a pris le maquis, hé hé !
    Il est même en train de traire les brebis en compagnie d’Almodovar …
    Je crois bien que ces deux-là vont faire affaire ensemble !


    Le Boss a tranché, oui : il fallait absolument éloigner le témoin N° 1 de Santa Patata.
    Notre bonne vieille capitale devenait quasiment les faubourgs de Skarpetta,
    étant donné la présence d’un Paper dans ton immeuble et l’arrivée de deux truands
    moldènes.


    Comment se comporte le SDF qu’on a embauché dans le rôle de ton client ?
    Ta vigilance est toujours de rigueur, car soit l’ennemi s’apercevra que ton client
    n’est pas -ou plus- Anton et s’en désintéressera tout de suite, soit les tueurs chercheront
    à l’abattre sans vérification …
    A plus tard,
    Fred
    ***

     

     

    Chez la voisine de Tugdual, la journaliste Noëlle Nozvad, dite Nolimit

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De :homere.dalors

     

    chezouksai.com

    Envoyé : 1er septembre 2009 12:31:03

    A : noelle.nozvad

     

    chezkiwi.mi
    Sujet : affreusement désolé

     

    Ma grande Nono,
    Vraiment navré de devoir te prévenir d’emblée que je ne suis pas en mesure
    de te recevoir dans les week-ends qui viennent.
    Mes associés et moi avons accepté les subsides d’un groupe de chercheurs
    en oviculture pour leur permettre de venir effectuer des observations chez nous.
    Nous avons besoin de fonds, tu sais bien !
    Mais une condition a été émise : nous ne devons plus inviter qui que ce soit
    à la ferme, pour une durée indéterminée !


    Certains de ces chercheurs affichent une rigueur étrangement militaire ; c’est tout juste
    s’ils n’ont pas refoulé Pedro, qui débarquait à l’improviste, tout seul !
    Mais l’un des chercheurs connaissait Almodovar, car ils sont tombés dans les bras
    l’un de l’autre … Pedro est si sensible qu’il avait encore les larmes aux yeux quand
    ils nous ont rejoint tous les deux après une longue conversation pour le repas du soir.
    Un pavé de lieu jaune aux rondelles d’andouille de Guéméné à l’écrasé de pommes
    de terre lui a redonné le sourire !

     

    N’empêche, ce cher Pedro, quand il s’adressait au chercheur au léger accent moldène, sous le coup de l’émotion des retrouvailles, n’arrivait plus à articuler son prénom correctement.

    Cela donnait : “An’ … An’ … Anatole, yé té rrétiens por mi prochain film, tou dessines vrraiment trrop bienne, tou vas mé faire oune décoratione soupère !

    Seulement, Pedro est déjà reparti ; yé n’ai, oh pardon, je n’ai pas eu le temps ni le droit
    de te prévenir de faire un saut.
    Bisous bisous,
    Homérounet
    ***


    De : noelle.nozvad

     

    chezkiwi.mi

    Envoyé : 1er septembre 2009 12:35:44

    A :homere.dalors

     

    chezouksai.com
    Sujet : TR affreusement désolé


    Homérounet, capté ton courriel sur ma messagerie perso. Ne te bile pas. Tu es toujours si
    prévenant ! Je te réponds vite fait du canard. Suis beaucoup trop occupée pour quitter
    “La Patate” en ce moment. Si tu savais tout ce qui s’y passe, rien que dans mon immeuble !
    Lis ma page du 30 dans La Gazette version électronique : un fait divers dont toute la presse
    de Santa a fait ses gorges chaudes. Mais moi, en plus, j’ai fait suivre le récit du fait divers
    d’un article sur les phobies … Bon, enfin, si t’as le temps !
    Merci d’être aussi attentionné,
    Bisous
    Nolimit
    ***

     

     

    Chez Monsieur Tequila, cela se s'arrange toujours pas …

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : paolotequila

     

    chezca.com

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h00
    Sujet : À l’aide …


    Ce matin, je sens revenir en moi une certaine violence que je tente de contrôler. Pour ce faire, je m’arrache des cheveux et je les jette violemment par terre. Après votre appel aux exterminateurs pour dératiser l’immeuble, ils sont arrivés suivis des policiers et des ambulanciers. J’étais terrorisé et je croyais mourir de peur. Malgré ma volonté et mes muscles spectaculaires, ils m’ont passé une

    camisole de force avant de m’hospitaliser.

     

    Les voisins étaient tous là à m’observer d’un drôle d’air. Mon ami Wilfrid rigolait avec une femme coiffée d’un bonbon rose sur la tête en roucoulant des gouzi gouzi gouzi. Il a rajeuni de 20 ans en peu de temps, c’est effrayant, il retourne en enfance. J’ai reconnu l’amant de Lolita, la starlette de l’heure qui crève tous les écrans, un vieil ami du temps passé, Luigi, un dur de dur, membre honorable et respecté de la mafia du clan Paper, éternels ennemis de la famille Bouche. Ils m’examinaient en mangeant des cacahuètes, comme si j’étais un singe toctoc dans une cage.

    Luigi m’a envoyé la main en signe d’amitié. J’avais honte, vous pouvez pas savoir. Mademoiselle Charlotte coiffée d’une crinière de lionne ne savait plus où regarder. Si je ne la connaissais aussi bien, j’aurais des doutes sur son innocence quant à la provenance des souris blanches. Son chien Gaspard reniflait Madame Van der Prout mais sans problème elle l’a tassé avec son balai et s’est approchée de moi pour me souhaiter bonne chance. J’ai vu ses attraits de plus près. Je ne peux m’empêcher de repenser à sa croupe et ses deux atouts d’en haut, qui pourraient réveiller un eunuque. Oh Mamma Mia !! Je censure mes mots ici afin de ne pas paraître libidineux.

     

    Kerlock Tugdual se grattait la tête en observant la scène mais son attention était particulièrement attirée vers une ombre qui passait de profil non loin de l’attroupement. J’ai cru reconnaître un journaliste qui se tient au bistrot « Les nounours farceurs », réputé pour la saveur de sa bière personnelle « Celle des hommes » et de la grande hospitalité de Margoton, connue de tous dans notre quartier huppé.

     

    Il est toujours à l’affut de nouvelles sensationnalistes et scandaleuses. Madame Tuttiquanti contemplait la scène avec ses jumelles et prenait des notes sur son téléphone portable, j’espère qu’elle n’a pas pris de photos. La coiffeuse Jane Hermanie que je désirais contacter pour prendre mes cheveux en mains caressait le chien Frizapla en le prenant dans ses bras. Soudain, j’ai entendu aboyer les deux chiens et j’ai perdu conscience. Moi, Paolo Tequila, je ne suis pas un trouillard et pourtant j’ai fait un fou de moi devant tous mes voisins.

     

    Je me retrouve dans de beaux draps maintenant et je suis encore sous le choc. En cas d’une nouvelle invasion, une sage femme m’a conseillé d’acheter un chat de garde toujours prêt à me défendre. Elle m’a conseillé le pet shop « Belles et Bêtes ».

    J’ai eu un coup de cœur pour un chat noir que j’ai nommé Chatiment (sans accent circonflexe), mais chez moi j’ai découvert qu’en réalité ce chat est une chatte. Madame Tuttiquanti est bleue de jalousie, elle qui adore son chat qu’elle a laissé à un copain en Toulousie pour les besoins de l’histoire du 101 rue de la Mazurka. J’en ai les larmes aux yeux de m’être fait trompé par le vendeur et une goutte me pend au bout du nez. C’est la roupie. En d’autres mots docteur, comme disait mon pappa : « J’ai la guédille au nez ». Permettez que je me mouche, c’est ce qu’il faisait.

     

    Douteur pzichiatrique Sansouci, il m’arrife une sose épouffantable. Une mouche fient de foncer sur mon nez tellement vite qu’elle a chailli me tuer. Elle est là par terre, chés ailes bouzent lentement, z’ai peur qu’elle reprenne conscience et qu’elle revienne me tuer. Oh la salope, mon nez double de volume et rouzit à vue d’œil. Mes zyeux gonflent tant qu’ils remontent mon front et mes cheveux se déplacent vers l’arrière. Je n’ai jamais eu autant de front de ma vie.

     

    Que faire docteur. Aidez-moi, je vous en prie. Je me métamorphose en monstre digne de gagner sa vie dans un cirque. Mon nez, mon nez …

    ***

     

     

    De : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    À : paolotequila

     

    chezca.com

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h15
    Sujet : Re : À l’aide

     

    Monsieur Tequila,

    Vous avez connu la peur pour la première fois de votre vie et cette peur vous a terrorisé. Vous avez fait une crise de panique reliée essentiellement à une phobie qu’on appelle la musophobie, un simple trouble se définissant comme une crainte exagérée des souris, scientifiquement appelées Mus musculus, ainsi que des petits animaux rongeurs de la famille des muridés. Quelques indices dans votre courriel me font penser que vous risquez de développer une peur irrationnelle de la peur.

     

    Si cette pathologie se développait, votre système défensif connaitrait des crises de panique plus symptomatiques que celle que vous avez vécue dernièrement. Cela serait assez surprenant car si je tiens compte de votre passé vous n’avez jamais eu peur de rien. Je doute de mon deuxième diagnostic. N’en parlons plus, il servira pour un autre client.

    Si les exterminateurs ont échoué à la tache et que vous revoyez des souris, je vous en prie, contrôlez-vous, au risque de passer pour une mauviette. Développez un plan stratégique afin de faire face au danger, concentrez-vous, respirez profondément, comme je vous l’ai enseigné, comptez lentement jusqu’à 3, expirez, puis recommencez. Imaginez-vous devant un gangster et frappez le premier. Laissez ensuite à Chatiment le loisir de s’occuper du reste. Les chattes sont aussi bonnes chasseuses que les chats, rassurez-vous.

     

    Pour vos cheveux, je vous suggère de prendre rendez-vous avec la coiffeuse de l’immeuble, mademoiselle Jane, dès que vous reviendrez de l’hôpital. Car pour votre nez, j’envoie le service ambulancier immédiatement. J’espère qu’il ne triplera pas de volume. Les brancardiers sont déjà en route. Vous entendrez le son exaspérant des pin pon pin pon d’ici quelques minutes. Ne vous affolez pas, je le fais pour votre bien.

     

    Sourissez devant les caméras de la télé qui vient d’intercepter mon appel. Ma radio-police me l’apprend à l’instant. Il se peut qu’ils vous interrogent à propos d’une joueuse de piano qui joue nue, je ne sais où, car je m’y rendrais immédiatement. Vous m’en donnerez des nouvelles.

    G. Sansouci, psychiatre

    ***

     

    De : paolotequila

     

    chezca.com

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h18
    Sujet : Re Re : À l’aide …

     

    Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooo docteur. Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnn.

    Jsuiquilà Pablo !!

    ***

     

     

    Mais, pour clore notre chapitre, voyons donc cette étonnante découverte que le hacker inconnu a faite, en sondant l'ordinateur de notre digne gardienne Hermina Van Der Prout, début septembre toujours.

    Auteur : Rahar.

    ***

     

    De RomainBaladeuse

     

    chezcaramel.fondant

    A DoloresSanchezRodriguezdelaVega

     

    chezArriba.Ole

    Ma très chère Dolorès,
    J’ai par accident intercepté votre mail destiné à Hermina Van Der Prout. J’ai appris récemment l’informatique et je m’emmêle encore les pinceaux. Je n’ai pas pu résister et j’ai lu votre message, pardonnez-moi. Je constate que vous avez un sacré caractère, et j’adore cela.
    Depuis, je ne rêve que de vous rencontrer. Je serai votre toutou, je ferai le beau, rien que pour avoir un de vos regards. Mais c’est promis, je ne baverai pas pour ne pas vous dégoûter. J’imagine cependant vos courbes voluptueuses sous votre robe à volants bien ajustée, et j’en suis tellement troublé que j’en fais des pollutions nocturnes.
    Dans ma jeunesse, j’ai bien assisté à des danses du ventre de l’Afrique du Nord, mais le flamenco, c’est autre chose, et j’imagine que vous excellez dans cette danse. Je vous crois sur parole quand vous dites que vous êtes une star à Bilbao. Il me tarde d’admirer votre démarche irrésistible, dansant du popotin.
    Accepteriez-vous mon invitation sur mon île ? C’est un lieu paradisiaque, et croyez-moi, je vous serai éternellement fidèle, vous n’aurez jamais l’occasion de me couper les oreilles ni la … hum … cola. Vous ne serez pas déçue, j’ai des cojones de fer malgré mes 90 ans, et encore l’endurance de mes 30 ans.
    Je vous en prie, répondez-moi vite. Je vous enverrai le billet d’avion de première classe (aller simple). Je prierai mon neveu Klotz de Vries de vous accueillir à l’aéroport.

    Affections ardentes.

    ***

     

     

     

     

     

     

     


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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Les 28 et 29 août 2009

     

     

    Reçu chez Charlotte

    Auteur : Di.

     

     

    De : gsansoucicheztoctoc.psy
    À : Charlotte (Des3maison
    chezhotmail.fr)
    Date :2009-08-28 19:07:23
    Sujet : Re

     

    Enchantée mademoiselle Des Trois Maisons;

    Mon éthique professionnelle est on ne peut plus respectueuse. J’aviserai ma secrétaire d’annuler cette publicité interdite que vous avez trouvé sur Internet et dont vous me faites part subtilement.


    Je constate dès les premiers mots que vous m’adressez que vous êtes une femme qui prend de nombreux détours afin d’atteindre votre but amoureux et que les obstacles qui se dressent vous empêchent de l’atteindre. Ils sont pour vous une échelle sans fin où les marches sont de plus en plus pénibles à monter. Vous risquez de souffrir de vertige.

     

    Ne désespérez pas, vous avez utilisé des moyens surnaturels qui ne vous ont apporté qu’illusions. Pour réaliser un rêve, il faut savoir oser.

    Votre côté rationnel saute aux yeux. Vous êtes une personne organisée dans votre tête. Pourrais-je vous comparer à un gouvernement, oui? Le problème est que votre ministre du cœur fait interférence avec votre cerveau. Vous souffrez manifestement du « syndrome du gouvernement en chute ». Un cas courant mais jamais nommé.

     

    Toutes les femmes sont belles mais le plus beau chez elles est dans le sourire et dans les yeux qui dévoilent l’attrait qu’elles ont pour un homme. Cependant, n’allumez pas des étincelles trop brillantes. Il risquerait d’avoir peur et de prendre la fuite. L’homme est un chasseur qui n’aime pas les proies trop faciles. Tout est dans la modération. Croyez-en mon expérience, les atouts d’une femme vont bien au-delà de l’apparence physique.

     

    Cependant, quelques ornements supplémentaires sur votre peau le retiendra davantage, une coiffure qui vous avantage, des vêtements qui vous donnent un air moins sage. Vous êtes allé au-delà de votre budget pour investir dans votre garde-robe, chez l’esthéticienne et le coiffeur. Bravo chère demoiselle. Ce sont des Euros bien placés. Ils vous rapporteront en investissements du côté confiance et estime de soi. Car une condition essentielle pour séduire un homme est de se sentir bien dans sa peau. Quand une femme se sent belle, intelligente et déterminée, il n’y a rien à son épreuve. Les fortes foncent doucement et les faibles fondent rapidement.

     

    Il faut un premier contact réussi, car nous avons cinq minutes lors d’une conversation pour nous donner une idée de l’autre, de juger s’il nous intéresse de le revoir et d’allonger une conversation qui peut conduire à l’autel. Présentez-vous simplement en lui offrant votre aide comme bonne voisine. Si votre impression est bonne, ajoutez que vous aimeriez prendre un café dans un bistrot s’il accepte, afin de discuter de n’importe quoi de sensé. Si vous êtes chanceuse c’est lui qui vous l’offrira et vous aurez fait un gros pas. Un conseil de bricolage, des sujets d’actualité, mais surtout, surtout, faites le parler de lui. Les hommes sont toujours honorés de se sentir importants Si son ego est trop gros, laissez tomber. Il ne pensera jamais qu’à lui et ne s’intéressera à vous que pour la galipette. Et en partant vous démolira sur tout ce qui est précieux pour vous, votre estime de soi. Ce n’est pas ce que vous désirez et moi non plus.

     

    Votre rationalité se déchire lorsque votre cœur pleure à la pensée que cet homme puisse vous ignorer. Soyez naturelle et je ne le répéterai jamais assez, laissez le s’exprimer. Les femmes ont trop tendance à monopoliser la conversation et les hommes parlent peux. Intéressez vous à lui mais sans insister, ils aiment garder leurs petits secrets les premières fois. Le naturel, la gentillesse, c’est ce qu’il y a encore de mieux pour séduire un homme.


    Monsieur est infidèle? Savez-vous pourquoi? Est-ce un infidèle notoire dont les aventures sont connues entre l’Atlantique au Pacifique ? Est-il malheureux en ménage? Si c’est le cas, c’est votre chance. Mais n’allez pas vous battre avec un balai avec une rivale. C’est disgracieux et monsieur n’aimerait probablement causé un scandale dans la rue.

     

    La ménopause ne cause pas de problèmes à l’amour. Qui a bien pu vous dire de telles sornettes. L’amour n’a pas d’âge et rien de tel pour une femme amoureuse de mettre de côté ces légères indispositions car par son état amoureux, elle oublie ses chaleurs et devient toute chaleur pour son homme.

     

    Cette première consultation est gratuite car j’offre parfois la possibilité à des personnes désespérées de trouver avec eux la solution de leurs problèmes gratuitement. Une B.A. (bonne action) par jour depuis toujours. Scout un jour, Scout toujours.

     

    Je suis heureux de vous rendre service et soyez heureuse mademoiselle.

    GSansouci, psychiatre

    ***

     

     

    Communiqué de la journaliste Océane Bildoquet

    Auteur : Di.

     

     

    De : Journaldederniereheure

     

    chezyaou.fr
    À : tous les lecteurs
    Date : 2009-08-29 10:30:51
    Sujet : Fait divers

    Nous savons de source sure que suite à une invasion de souris dans l’immeuble du 101 rue de la Makurza, dont la première fut trouvée dans l’appartement de monsieur Paolo Téquila, célèbre financier bien connu dans le milieu des affaires, les exterminateurs de la compagnie « Débaratisez-vous » ont dératisé l’immeuble. Ils ont trouvé monsieur Téquila, accroupi sur son réfrigérateur, marmonnant des mots incompréhensibles, souffrant visiblement d’un choc nerveux. Cela a causé tout un émoi parmi les résidents, chacun ayant dû sortir de leur appartement pour laisser les exterminateurs manœuvrer. Les exterminateurs ont aussi fait venir sur les lieux les policiers, car ils ont trouvé une chose suspecte chez l’un deux. On craint que des choses s’avèrent plus graves dans ce lieu chic et renommé de ce quartier. Monsieur Tequila a dû passer un jour et une nuit à l’hôpital et se relève tranquillement du dédain qu’il a pour les souris. L’enquête suit son cours. Si vous avez été témoin d’une chose étrange dans cet immeuble, veuillez communiquer avec le quartier général des policiers de votre quartier. Bien sur, ces personnes peuvent le faire de façon anonyme. Toutes les informations, même minimes peuvent être importantes.


    Océane Bildoquet
    Journaliste

    ***

     

     

    Retour chez Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

     

    De : Charlotte

    À : Lumina


    Lulu ! Au secours ! J’avais écrit un poème sur du papier rose parfumé de jasmin, mais j’ignore comment il s’est retrouvé épinglé sur le babillard des employés. Quand je suis revenue au bureau après l’heure du lunch, la chipie de Charlaine, ma voisine de bureau me lançait des regards moqueurs. Les autres avaient le nez plongé dans leurs dossiers. Moi qui n’écris jamais de poème !

    Zut ! Le malheur me court après. Comment vais-je … ? Ok ! Je vais leur dire que je suis des cours de poésie pour améliorer ma créativité et que nous devions écrire un devoir avec des contraintes à respecter. C’est ça ! Laisse faire. Je vais me dépatouiller mon honneur. Elle ne perd rien pour attendre cette brebis galeuse de Charlaine ! Omondieu ! Je deviens méchante. Non. J’efface de ma mémoire, mais…

     

    Charlotte
    Oui je le veux ! Amour
    Diamant, toi toujours
    Charlotte
    Charlotte l’exquise
    Dans ton cœur, ta marquise
    Charlotte
    Je ne suis plus moi
    Je dérive à l’infini
    Sans toi
    Sens-moi, sans lavande
    Au diable les landes
    Rien n’est fini
    Charlotte

    Coco mon dealer
    Piqué à muse. Rêveur
    Saphir me roucoule
    Jazze mes yeux
    J’en ai pour deux
    Joue-moi mon soul
    Ta saveur
    Ma faveur
    Coco -Charlotte
    En cœur
    For ever

    Oublie tout ça !
    Charlotte, bisous ****

    ***

     

     

    A l'étage en dessous, chez Tugdual Kerloch

    Auteur : Lenaïg.

     

    De : tugdual.kerloch

     

    chezhotdog.com
    A : fred-louarn
    chezhouhou.mi
    Envoyé le 29 août 2009 - 16:04:27
    Sujet : les Nounours et Cie !

     

    Salut Fred,
    Je commence à me plaire dans mon quartier ! On ne s’y ennuie pas une seconde ! On a eu droit à la visite du commissariat, une histoire de souris et mon voisin du premier, Monsieur Paolo Tequila, l’expert-comptable complètement hystérique … Le service de dératisation qui est passé sur ces entrefaites …

     

    Encore merci pour le petit job que tu m’as refilé l’autre jour aux Nounours Farceurs, avec la complicité de cette chère Margoton. C’est le vrai portier qui a dû apprécier ses quelques heures de liberté aux frais de la Princesse …

    Depuis notre premier rendez-vous aux Nounours, j’y passe régulièrement prendre deux cafés serrés avant de me pointer au turbin. Les clients habituels qui, eux, sont à l’apéro à cette heure-là, ne s’étonnent plus car ils me croient veilleur de nuit. Margoton, qui a été super bien “briefée” par toi me dispense de répondre à leurs questions indiscrètes, c’est elle qui répond à ma place et … quelle imagination elle a ! Elle me fait passer pour son neveu ! Remarque, étant donné qu’autrefois, elle était de la partie, ce rôle-là doit lui sembler du gâteau …

     

    Pour en revenir à l’autre jour, en dehors des découvertes que j’ai faites quand je tenais le vestiaire, en dehors du fait également que je suis content que la mission qu’on m’avait confiée ait été fructueuse, figure-toi que ma charmante voisine du 3ème au 101, Charlotte Destroismaison, est arrivée déjeuner en compagnie d’une amie;

    Eh bien, je l’ai fait rire aux éclats, “ma” belle Charlotte, qui est si timide quand nous nous croisons, qui avait les mains qui tremblaient quand elle est descendue m’offrir un cake aux noix de sa confection en remerciement de l’aide apportée lors du malaise de son oncle et qui s’est enfuie lorsque je lui ai proposé d’entrer … Un peu triste que ces éclats de rire ne m’aient pas vraiment été destinés puisqu’ils s’adressaient à ma carcasse de gros ours polaire. Forcément, elle ne m’a pas reconnu dessous.

     

    Marrant, cette mise en scène aux Nounours Farceurs : les serveurs déguisés en ours brun, en kodiak, en Balou et en Winnie L’Ourson tandis que le portier joue les ours polaires ! Pour le moins surprenante aussi, la fontaine à miel dans l’angle … Margoton m’a parlé d’une légende qui court sur les anciens propriétaires, ceux qui avaient inauguré cette mise en scène ursidée. Ils ont disparu du jour au lendemain, la rumeur mentionne des extraterrestres, ou quelque chose comme ça …*
    Bon, c’est de l’histoire ancienne au fond, nous avons d’autres chats à fouetter toi et moi ! Mais, à l’occasion, tu me diras si tu en sais plus long sur le sujet.

    ***

     

     

    De : fred.louarn

     

    chezhouhou.fr
    A : tugdual.kerloch
    chezhotdog.com
    Sujet : TR les Nounours et Cie !

    Oui, ça bouge pas mal dans ton quartier. D’ici à ce qu’on découvre que plusieurs affaires sont liées, il n’y a qu’un pas. Il faudra peut-être déplacer le pion à nouveau, un plan B est déjà prêt. C’est moi qui te remercie pour le coup de main. Des merveilles, ces petites caméras, elles font des photos d’une précision remarquable. Nous avons pu ainsi retracer le pedigree de deux citoyens moldènes qui ont déjeuné chez Margoton, certainement à une table voisine de ta Charlotte !
    Arrivés la veille de Skarpetta. Charly et Bruno ne les quittent pas d’une semelle et nous espérons les coincer.

     

    On ne se croisera pas cette nuit, je ne suis pas de service.

    Mais toi, tu m’as l’air d’en pincer fort pour Mlle Destroismaison, dis donc ! Fais gaffe, tu vas te retrouver entre les pattes de l’illustrissime mécène Wilfrid, qui va penser que tu lorgnes sur son argent ! L’amour te fera-t-il perdre ton flegme, hé hé !
    Allez, à la prochaine.
    ***

     

     

    De Tugdual.kerloch

     

    chezhotdog.com
    A : misssexygirl
    chezbonbon.net
    Envoyé le : 29 août 2009
    Sujet : Votre beauté me sidère.

     

    Mademoiselle,
    Pardonnez mon entrée en matière, mais cela dissuadera vraisemblablement une certaine catégorie de fouineurs de regarder par ici ! J’ai d’ailleurs laissé passer quelques jours depuis notre rencontre, exprès, avant de revenir vers vous. La lettre dont vous m’avez chargé a bien été remise à votre ami le soir même. Il l’attendait avec impatience et, faute de pouvoir vous répondre de la même façon, il me charge de vous transmettre que vous lui manquez.

     

    Je suis ravi d’avoir fait votre connaissance l’autre jour au Café Taupes Cinq Hontes. Vous savez, je ne regarde pratiquement pas la télé et je préfère vous avoir vu sous votre vrai jour que dans un des rôles que vous interprétez !

     

    Bien que voisins, il est entendu que nous ne connaissons pas mais cela ne m’empêche pas de vous souhaiter d’heureuses retrouvailles, à vous et votre ami, dans un avenir aussi proche que possible.
    C’est émouvant de savoir que vous aviez rompu mais que vous vous êtes rendus compte que vous ne pouviez vous passer l’un de l’autre.

    Bien cordialement,
    T. Kerloch

    PS : au fait, personne ne me l’a soufflé mais c’est VOUS la princesse de la BD ! Mais oui, je l’ai lue.

    ***


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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Entre le 15 et le 28 août 2009

     

     

    Notre hacker inconnu s'escrime toujours à déchiffrer les deux courriels ci-dessous, mais notre position de "dei ex machina" permet aux lecteurs de découvrir les interlocuteurs et la teneur de ces deux messages mystérieux, ce que le hacker ne réussira à déchiffrer que dans deux ou trois mois,

    s'il n'a pas perdu patience avant !

     

    Il s'agit d'une correspondance sur l'ordinateur de : Tugdual Kerloch,
    au deuxième étage de l'immeuble

    Auteur : Lenaïg

     

    De : 7432011chezskute.mi
    Envoyé 15/08/2009 14:06:32
    A : 197432011
    chezprivate.fr
    Sujet : peinture et BD

    Bonjour Soeurette,


    Comme toutes mes comms sont sur écoute, et lisibles officieusement tant qu’officiellement, le SKUTE m’a fourni cette nouvelle adresse électronique, inviolable pour un bout de temps ! Ils t’en ont créé une aussi.
    Personne, à part le SKUTE, ne peut déchiffrer nos messages à partir de maintenant, ni trouver nos identités informatiques, etc ! Même pour les plus aguerris, il sera difficile d’y entrer avant au moins trois mois … Nous sommes tranquilles !


    Un hacker a été détecté dans mon quartier, qui est très doué ; on ne m’a pas informé si on le connaît ou pas, on le laisse peut-être faire … Celui-là arrivera sans doute à décoder quelques bribes du contenu de nos messages rapidement ; j’imagine sa perplexité car il n’ira pas loin …
    Pas de panique ! Tout est calme, pour moi.


    Pour les messages à caractère purement privé, continue à utiliser ton adresse habituelle, je le ferai aussi.

    Tu te rappelles ce tableau que tu as longuement contemplé au Musée Thyssen-Bornemizra, lors de votre séjour à Madrid en septembre dernier, Maman et toi, qui vous a beaucoup amusées ? Tu en as une reproduction dans votre chambre ! Oui, La Putana Gondoliza qui pose nue en jouant du piano, du célèbre Fitz, copain de Dali ?
    Il a été dérobé ! La presse ne va pas tarder à en parler … Jusqu’à présent, le secret était bien gardé, on a prétendu qu’il était en réfection.


    Et tu te souviens ? J’ai rapporté à ton mari une superbe BD, très originale, du Moldène Anton Vega, après un séjour là-bas. Gildas s’est régalé des dessins mais il n’a pu lire les bulles ! Figure-toi qu’il va en avoir la traduction en français, de la main de l’auteur !


    Je t’explique.


    Mon client s’appelle en fait : Anton de la Vega, citoyen moldène. C’est lui l’auteur de la BD ! Et ne tombe pas de ton fauteuil : son grand-père était Gontran de la Vega Fitzpatrick, le peintre qui signait FITZ !


    Le tableau, qui appartient à des collectionneurs privés, était donc en tournée en Europe. Il venait d’être transféré de Madrid à Skarpetta, la capitale moldène.
    Anton était en train de le contempler, ému, avant d’enregistrer un entretien sur son illustre grand-père pour la télévision.
    La sécurité était peut-être un peu relâchée, je ne sais pas … mais des hommes armés, bas opaques sur la tête, tous en collants Serge Lifar, ont surgi pour s’emparer du tableau.

    Un malfaiteur s’est pris les pieds dans les câbles de l’équipe de télé, un garde l’a retenu et mis en joue.
    Un autre garde, avant d’être assommé, a réussi à arracher le masque d’un autre malfrat, qui s’est enfui, alors que les sirènes de la police retentissaient, de plus en plus proches.
    Anton a nettement vu le visage de l’homme découvert, qui a mimé le geste de l’égorger avant de disparaître.


    Mon client a immédiatement dessiné ce visage, mais il a été tout de suite décidé de le mettre sous protection de témoin.
    Depuis, Anton est arrivé sous une autre identité en Miroboland, un “job” lui a été fourni. Je veille sur lui la nuit et la police dans la journée.

    Pour en revenir aux faits, une course pousuite a eu lieu en plein cœur de Skarpetta, mais, dans la voiture de police qui les a pris en chasse sur le champ, le conducteur a été tué par les malfaiteurs qui leur ont tiré dessus de leur 4/4 Kamasutra … Le Kamasutra s’est complètement évanoui dans la nature …
    Les trois autres policiers ont été blessés car leur voiture a fini dans le tronc d’un tilleul de la place qu’ils traversaient.


    Voilà ! Le malfrat coincé, harassé par les interrogatoires, a fait des révélations. Un procès va avoir lieu à Skarpetta bientôt, la date n’est pas encore fixée mais Anton devra témoigner, ce qui, bien sûr, le rend assez nerveux.

    Je voulais vous mettre au courant, Gildas et toi ! Dites-en le minimum à Maman.
    Grosses bises
    Big Brother pas méchant.

    ***

     

     

    Chez Luigi Paper, au troisième étage à gauche en sortant de l'immeuble

    Auteur : Om Salma.

     

    De : C-luigi-Paper

     

    chezhotmail.com
    A : Faroukolov
    chezgmail.com
    Le 26.8.2009 à12H17
    Objet : tel est pris qui croyait prendre

    Persuadé que ma Lolita cache un secret, j’ai programmé de voir de près le contenu de son fameux sac qu’elle n’a cessé de surveiller de près depuis que je cohabite avec elle - son comportement a aiguisé ma curiosité et m’a poussé à employer les grands moyens pour percer son secret - la découverte que j’ai faite me laisse désormais penser qu’elle n’est pas aussi naïve que je le pense et crois-moi “tel est pris qui croyait prendre”


    Écoute-moi bien :
    Après une nuit bien chaude passée avec elle, je l’ai envoyée dans les bras de Morphée, en diluant dans son verre à whisky, quelques gouttes d’un somnifère à effet immédiat - Dans son sac, y’a de l’intrigue crois-moi – aucun papier personnel… seulement un carnet d’adresses avec des noms suspects et bizarres – genre de pseudos tu vois ? et une liste de numéros qui n’ont rien à voir avec des numéros téléphoniques - ils ne se composent que de 5 chiffres et tous ces chiffres commencent par un 5 et finissent par un 0 – devant chaque numéro une observation difficile à déchiffrer, genre de gribouillage sténographique – bizarre non ? J’ai dû me creuser les méninges pour deviner une partie de l’intrigue – en associant le 5 et le 0, on obtient « 50 » - Tu confirmes ?

     

    S’agit-il d’un code, d’un numéro de matricule, d’une référence de dossiers dont elle a la charge ? je n’peux malheureusement rien certifier – En plus, j’ai trouvé dissimulé dans un écrin en velours un 9 millimètres portant 3 initiales « T.V.E. » et là - je n’peux que remercier Google qui m’a vite éclairé – il s’agit du service de renseignements européen titré « Traque à la Vendetta Européenne » - j’étais sur le point d’abandonner la fouille quand j’ai découvert son double fonds – en glissant ma main, je suis tombé sur une petite clé attachée à une puce - le genre de clé qu’on vous livre pour un coffre-fort loué.
    Après coup, j’ai remis les choses à leur place et noté à peu près tout, grâce à ma mémoire photographique.


    Au matin, en sursaut, mal réveillée, elle a sauté de son lit et sans même prendre sa douche, ni m’embrasser comme d’hab, elle a enfilé sa robe de la veille, jeté un coup œil sur sa montre puis sur le contenu de son sac et sortie en claquant la porte derrière elle – M’étant préparé à la suivre j’ai tout de suite pris sa filature en me dissimulant sous mon chapeau de paille et mes lunettes noires – Imagine où elle a accosté et bien tu n’en croiras ni tes yeux, ni tes oreilles : au café « taupes cinq hontes » - ça met le puce à l’oreille non ? cinq hontes N’est ce pas relatif à 50 ? J’ai pris une table juste derrière elle, pour ne pas la perdre de vue et devine qui je vois arriver ?

    Mr. Tugdual Kerloch, le garde de corps qui habite notre immeuble – je mettrai ma main au feu si ces deux là ne font pas partie d’une même caserne - soit qu’ils sont indicateurs, soit de vrais policiers camouflés en garde de corps et en jet-setteuse (rien n’est impossible)


    Remarque : c’est juste maintenant que je comprends le sens de la phrase que m’a lancé Mme

    Hermina Van der Prout , un jour que je cherchais le journal dans la boite aux lettres - elle a dit : “ce n’est pas avec mon maigre salaire de gardienne patentée que je boucle mes fins de mois” - elle a sûrement voulu me dire quelque chose - a-t-elle voulu m’ouvrir les yeux ? sûrement - je vais essayer de m’approcher d’elle pour savoir ce qu’ils manigancent ces deux là -
    Il me faut pour ça un peu de fric - à bientôt.

     

    De : Faroukolov

     

    chezgmail.com
    A : C-luigi-Paper
    chezhotmail.com
    Le : 26.8.2009 à 12.21
    Objet : pas de panique.

    Faut t’en débarrasser au plus vite - elle constitue un danger pour toi et pour le clan Paper – dans quelle sale histoire t’es tu fourré ? on garde le colis au chaud en attendant de trouver une sortie – le boss te conseille de calmer le jeu d’autant plus que le portrait du cambrioleur démasqué lors du vole est en circulation – M. Anton le témoin est sous haute protection policière _
    Belle découverte que ce « Taupes cinq hontes » un café transformé en quartier c’est toujours bon de savoir – le boss te félicite pour ça.

    ***

     


    Chez notre Charlotte,

    Auteur : Marie-Louve.

     

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy
    De : Charlotte (Des3maison
    chezhotmail.fr)

    Docteur Sansouci,
    Ayant débusqué votre publicité « interdite d’ailleurs par les règles régissant votre profession», je me permets de prendre quelques écarts en ce qui a trait à vos tarifs aperçus sur une page d’un site sur la toile NET, Micmemdoo quelque chose dont j’ai oublié le lien. Je crois qu’il s’agit d’un site d’auteurs inconnus, mais qui m’a paru fort plaisant.


    Je travaille pour une grande firme de comptabilité et je vous avoue franchement être en mesure de calculer honnêtement les coûts de ma requête auprès de votre science acquise pour rendre le monde meilleur.


    Je vous prie humblement de considérer ces informations ci-haut mentionnées comme un préambule de mise en situation sans charge à ma bourse mesurée à la baisse compte tenu de mon état de crise quasi à la faillite.


    Voici le descriptif de ma condition :
    1» Sous le choc d’un coup de foudre reçu dans le corridor de mon immeuble, je suis au désespoir
    2» J’ai déjà dépassé la mesure de mon budget mensuel, que dire ! J’ai englouti une fortune pour séduire un homme qui s’avère marié et infidèle.
    3» J’ai dépassé les bornes en m’affichant volontairement dans des vêtements provoquant la concupiscence et me payant une tête nouvelle qui séduirait même les plus frigides mâles voyants.
    4» Pire, je me trouve belle comme ça.
    5» J’ai consulté une vraie voyante, mais rien de ses prédictions ne m’arrive encore. Elle m’a offert un excellent talisman qui assure t’elle une garantie difficile à croire. J’hésite. Étant une femme rationnelle avant tout, je choisis d’investir les 50 euros qui restent au fond de mon bas de laine du côté de la science déjà prouvée.
    6» Contre ma volonté, je suis célibataire depuis mon après adolescence. Plusieurs soupirants me voulaient, mais mon cœur ne palpitait pour aucun avant que ce méchant coup de foudre ne vienne faire basculer ma vie. Ses yeux m’ont piqué tous les pores de ma peau au premier regard. Il est tatoué sur mon cœur et je n’arrive plus à l’effacer. Je cours dans tous les sens, je suis devenue jalouse et je souhaite « quelle honte, la disparition de sa femme qui se parfume de lavande en abondance juste pour marquer son territoire».
    7»Je serais prête à me battre à coup de balai avec la gardienne de notre immeuble qui le provoque pire que moi.
    8» Il est marié et infidèle. Tout pour me sauver loin de lui, mais ma volonté n’arrive pas à me décharner. Je deviens folle. J’ose à peine vous avouer que je fabriquerais des poupées avec des aiguilles comme dans le vaudou pour chasser toutes les femmes qui me volent ses regards.
    9» Je refuse le diagnostique de crise de ménopause. Je prends mes hormones et tout va bien avec elles. Mes tests sanguins le confirment.

    Fin du préambule.
    ………………………………………………………………………………
    Pour 50 euros, quelle option me proposez-vous ?
    Soyez clair ! Je veux guérir vite.
    Recevez mes salutations et je vous paierai dès réception de votre prescription de comportement à suivre. J’ai essayé l’oubli sans succès. Cela semble multiplier ma fatale attraction.
    Charlotte Des-Trois-Maison,
    SVP : réponse par voie de courriel. Mes remerciements en avance.

    ***

     

     

    Oh oh … notre hacker est tout content d'avoir capté ce qui suit, mais, même s'il semble bien connaître les occupants de notre immeuble, là il ne se rappelle plus exactement où se niche l'honorable expert-comptable Monsieur Paolo Tequila. Il rit à ne plus pouvoir s'arrêter …

    Auteur : Di.

     

    De : paolotekila

     

    chezca.com
    À : G100soucis
    cheztoctoc.spa
    Date : 27 août 20h42
    Sujet : HORREUR !!

    Docteur Sansoucis,

    Je vous écris assis sur la table de ma cuisine car une souris se promène dans mon appartement. c’est en voulant prendre ma souris d’ordinateur que j’ai mis ma main dessus. Ah my God. Je la vois, elle est là près d’un trou de fromage suisse. Mais d’où vient-il? Elle me regarde avec des deux petits yeux noirs cruels, elle a deux oreilles roses et elle bouge du museau. Ses moustaches font du vent et je n’ai pas le temps de les compter. Je ne peux pas, je n’ai pas mes lunettes pour presbyte. Sa longue queue ténue balaie le plancher. Je n’ai pas peur mais elle me dégoûte. Que vais-je faire? Elle s’approche, oh quelle horreur, elle est à côté de mon téléphone portable. Appelez la police au 101 rue de la Mazurka. Qu’ils amènent l’ambulance, j’ai peur de perdre conscience. Non, elle est rendue près de la porte de sortie. Je suis prisonnier ici. Faites quelque chose. Vite. Je compte sur vous.

    Tequila de Paolo

     

    De : G100soucis

     

    cheztoctoc.spa
    À : paolotekila
    chezca.com
    Date : 27 août à 20h50
    Sujet : Re : HORREUR

    Ne vous affolez pas monsieur Tekila. Lancez quelque chose dans la direction opposée. Elle ira se cacher ailleurs. Respirez par le nez en gonflant votre ventre vers l’extérieur et expirez en le rentrant bienjusqu’aux côtes. Détendez-vous, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. J’appelle immédiatement un exterminateur pour l’immeuble. Ils sont rapides, n’ayez crainte. Cependant, ils chargent temps double à cette heure. Qu’importe l’argent, c’est votre vie qui compte.

    Dr G100soucis

    ***

     


    5 commentaires
  •  

    Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

    L'indiscrétion de notre hacker inconnu nous révèle des messages de juillet.

    ***

     

    Auteur : Anaëlle.

     

    Jane.Hermaniechezorange.fr
    à Hector.Hermanie
    chezhotmail.com

     

    Cher frangin, me voilà rentrée au bercail après ces deux mois de vacances fantastiques dans ton pays d’adoption. Ah! Il me tarde de retourner te voir à la Réunion où tu m’as reçue comme une reine. Je me revois encore faisant la sieste dans le hamac à l’ombre des cocotiers ou dégustant des mangues juteuses en écoutant Julien jouer du luth baroque. Au fait, j’espère qu’il va bien ! Comment marchent les affaires? Avez-vous trouvé une apprentie? Je ne me fais pas trop de souci car tu as toujours été un excellent barbier et Julien n’a pas son pareil comme manucure. Vous formez une très bonne équipe tous les deux et l’amour qui vous lie vous portera chance, j’en suis sûre!


    Les nouvelles d’ici pour l’instant sont maigres car j’ai à peine eu le temps de défaire mes valises et de faire quelques courses. Mais j’ai croisé Charlotte, tu sais, l’une de mes voisines! Eh bien, pour un peu, je ne l’aurais pas reconnue: quand je suis partie, on aurait dit une petite fille modèle . Deux mois après, elle est aussi sulfureuse que Madonna ! Elle doit être amoureuse, c’est pas possible ! Bon, je te laisse. J’ai de la visite!

    Bisous .

     

     

    Hector.Hermanie

     

    chezhotmail.fr
    à Jane
    chezorange.fr

     

    Chère soeurette, je suis content d’apprendre que tu es bien rentrée. Je n’étais pas tranquille de te savoir dans les airs après la catastrophe aérienne de la semaine dernière. Dieu soit loué, mes craintes n’étaient pas fondées! J’espère que tu vas bientôt te décider à t’installer à la Réunion, toi aussi. Tu sais que Ferdinand n’est plus le même depuis que tu es partie? Il est déjà passé trois fois dans notre salon pour se faire raser la barbe. A chaque fois, il a demandé des nouvelles de toi! Tu lui as jeté un sort, ou quoi ?


    Juju va bien. Il se lance même dans de nouvelles aventures et a désormais quelques clientes japonaises. Il leur dessine des fleurs sur les ongles. C’est une merveille ! Donc, tu peux être rassurée, le tiroir caisse est bien rempli. Si ça continue, nous allons pouvoir nous offrir un bateau. Alors, à nous les parties de pêche et les virées en mer!
    Quand est-ce que tu reprends le travail ? Juju a une cliente qui est coiffeuse comme toi. Elle est très gentille. Si tu veux, je te donne son adresse électronique: elle a des idées de coiffures à revendre !
    Bises de nous deux.

    Hector

    ***

     

     

    Au troisième étage, la voisine de Tugdual, Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

     

     

    De : Charlotte (Des3maison

     

    chezhotmail.fr)

    Envoyé : 06 juillet 2009 13:47:27
    À : Lumina40chezhotmail.com

    Luminaaaaa ! Pourquoi c’est toujours comme ça avec moi ? Avant de monter chez moi à mon retour du travail, je me suis faufilée dans le corridor pour sentir autour des sa porte comme tu m’avais dit de faire. Ben, j’aurais pas dû t’écouter ! Un vrai champ de lavande sortait du dessous de sa porte. À croire que la dame avait par sournoiserie arrosé la porte comme une moufette pour éloigner ses ennemies. Je suis remontée le courage à terre.

     

    Pour une fois que je trouvais mon amour comme celui que je voulais. Même Gaspard ne pouvait me consoler. Je dois le reprendre chez le vétérinaire. Il avait l’âge d’être castré. Oui, j’ai pleuré ! Pauvre Gaspard, mais j’avais pas le choix. Il se laissait entraîner par la vagabonde Muppets à ruban rose du dernier étage. Pas de classe ces gens-là.


    Je ne t’avais pas encore raconté. Vendredi dernier avant de rentrer à l’appartement, je m’étais arrêtée à l’animalerie pour acheter une surprise à Gaspard, mais là, une idée géniale m’est venue. Un achat spécial pour mon plan pensé sur un coup de tête que je regrette maintenant. Trois souris blanches et une petite cage. Tonton était furieux. J’ai dit qu’elles appartenaient à une jumelle à toi et que c’était un hébergement temporaire.

     

    J’attendais juste une occasion que tonton soit absent et mon voisin présent sous nous. J’aurais mis Gaspard dehors et ouvert la cage pour que sortent les souris. Après, je serais descendue chez mon voisin pour lui demander de venir à mon secours. Là tout est fichu ! J’ai trois souris. Je ne peux quand même pas les mettre dehors. Les chats vont les manger. Celui de Lolita noir comme du charbon, gros comme un voleur, il s’en fera vite fait un festin. Pas question d’engraisser le chat de Lolita ! Elle ne manque de rien celle-là. Veux-tu m’aider ? Demande aux jumelles si elles veulent trois belles petites souris blanches. Juré, elles sont mignonnes avec des petites oreilles roses. Elles ne jappent pas et ne se sauvent pas comme Gaspard. J’attends que tu me dises.


    P.S. Au prochain dimanche, j’irai dîner avec vous. Au diable la salade ! Ce n’est plus la peine . Une madame Lavande squatte chez mon amour perdu. Maintenant, je sais. Mon cœur coule comme une fontaine. Encore une fois, je repars à zéro. Zut ! Mon horoscope du mois dans People m’annonçait un coup de foudre. On ne sait plus à qui se fier ?

    Pire ! La charmeuse, gardienne de l’immeuble, multiplie son œuvre de séduction avec mon celui. Je la vois faire. Et LUI, il ne prend pas garde, on dirait qu’il aime cela. Hier, je me suis aperçue qu’il avait découchait. Tu imagines ! Il fallait que je tombe amoureuse d’un mari infidèle par surcroît !!! Il me transpire par tous les pores de ma peau et court tous les jupons. Omondieu !


    Je te laisse. Un client arrive avec des boîtes de déménagement remplies de documents. J’en aurai assez pour oublier mon chagrin. Dedans moi, on dirait que je n’ai plus de bisous…. Il me reste Gaspard. Lui il comprendra.


    De : Lumina40

     

    chezhotmail.com
    Envoyé : 06 juillet 2009 15:03:51
    À : Charlotte


    Ma belle cocotte, je suis vraiment désolée pour toi. Je ne vais pas en ajouter à ton chagrin malgré que j’aie pensé après t’avoir lue : « Elle est pire que mes jumelles à l’adolescence". Ne revenons pas sur ces jours infernaux qu’elles m’ont fait subir. Tu as 48 ans et je n’ai pas à t’attendre jusqu’aux petites heures du matin en imaginant les pires scénarios. Les retrouver étranglées derrière une caserne à incendie ou kidnappées pour en faire la traite des blanches en Russie.


    Pour tes souris, veux-tu bien me dire ce qui t’a pris d’avoir des pensées aussi insignifiantes ? Ce piège ne tenait pas la route. Des souris dans un immeuble de gens fortunés ! Je te rappelle que tu loges au 101 Rue De La Mazurka. Pas un poil ne doit dépasser la ligne du trottoir ni autour ni dans cet immeuble. Encore moins des souris ! Tout ce que tu aurais gagné à ce jeu, c’est qu’il se dise : « Voilà une cervelle de moineau qui me prend pour une gourde. »


    Heureusement que l’odeur de la lavande est venu sauver ton gros bon sens. Je veux bien croire que l’amour fait perdre la raison, mais à ce point ! Il faut que tu te ressaisisses.
    Ouvre ta porte et donne les souris au chat de Lolita. T’as juste à pas regarder. Ferme tes yeux et retourne à ton film que tu auras pris le temps de te choisir avant de rentrer chez toi. Des souris c’est fait pour nourrir les chats affamés, C’est tout.

     

    Pour le film, ne va pas te louer un vieux Simon Templar. Évite de tourner le fer dans ta plaie. Loue le dernier Pink Panther. Un bon choix pour rire aux larmes. Tu feras d’une pierre deux coups. Cela te soulagera.


    J’ai une autre idée. Je ne t’ai pas offert de cadeau à l’occasion de ton anniversaire le mois dernier. Je t’ai payé un abonnement à Réseau Contact. Sur ce site, mon esthéticienne m’en parle à chacune de nos rencontres pour mon épilation des jambes et des aisselles, elle rencontre des hommes autant qu’elle en veut. Ils sont tous là comme dans un aquarium. Tu regardes la photo, tu lis ce qu’il dit, si c’est un pruneau, tu lis le suivant. Tu choisis. On s’en reparle dimanche. Je te montrerai sur mon ordi. Tu es inscrite sous le pseudo : Zaile De Perle.


    À partir de maintenant, ne bouge plus. Pleure ta peine d’amour, sors les souris dehors !
    Ton amie qui t’aime,

    Lumimi.

     

    De : Charlotte (Des3maison

     

    chezhotmail.fr)

    Envoyé : 30/07/09

    À : Lumina

     

    Coucou Lulumimi !
    Je sais. Tu es déjà couchée ! Dommage pour toi ! J’arrive de chez ma coiffeuse et devine quoi ? Si tu ne dormais pas à l’heure des poules, tu me verrais sur ta Web Cam encore plus belle que madame Lavande. Elle a mon amour à moi, mais je vais m’en trouver un autre.

     

    Pour être honnête, je ne parlerai pas fort, mais je brûle d’envie qu’elle le quitte parce qu’il n’est jamais là ou presque quand elle est là. Moi, je n’aimerais pas ça. Pourtant, elle a toujours le gros sourire. Je n’aime pas ça du tout ! On dirait qu’elle sait que mes yeux sont jetés sur mon bijou à moi et qu’elle me nargue. Elle rit de mon malheur peut-être. Je dois l’oublier, sinon je serai jalouse. Le temps arrangera les choses et la poussière emportera tous mes soucis quand il sera au bon moment.

     

    Tonton me paraît songeur, mais il ne me dit rien pour ne pas me peiner. J’espère qu’il ne sent pas sa mort venir ! Ma mère ne me le pardonnerait jamais. T’inquiète. Je le soigne comme un prince. Je calcule toutes ses bonnes valeurs alimentaires quotidiennes et je lui donne des suppléments de vitamines. Il tiendra le coup. Je l’oblige à promener Gaspard une fois par jour à l’heure du midi. Il sait que cette marche de santé ne peut que lui garder la forme.

     

    Sur ce point, il coopère si j’en crois Gaspard qui est plus calme à mes retours. Il a pris du poids, tonton doit le gaver en mon absence. Un beau cadeau de Noël de tonton. Tu te souviens comme il était mignon, si petit avec un gros chou rouge attaché à son collier clouté ? Le collier, je n’aimais vraiment pas. Je l’ai remplacé vite fait par un plus joli rempli de petits cœurs rouges. Tonton manque de jugement quant aux choix de la beauté. Sauf pour la Lolita d’à côté. Il n’en rate pas une pour lui offrir ses hommages en la couvrant de regards presque grivois pour un homme de son âge. Faut dire que la charmante n’hésite pas sur la surexposition de ses avantages marginaux qu’elle distribue comme un buffet à volonté.

     

    Tiens, j’y pense. J’ai appris chez ma coiffeuse que la belle Lolita servirait de doublure à la chanteuse du groupe The Black Eyed Peas. Tu sais celle qu’on voit sur le clip qui tourne partout, Boum Boum Pow. Ma coiffeuse ne tarit pas d’éloges pour cette vamp que je soupçonne bien capable de noyer tous ses poissons. Tu comprends que cela lui fait de la publicité facile. La Lolita par ci, la Lolita par là !*

     

    Mais faut dire qu’elle est géniale cette coiffeuse. J’hésitais devant sa proposition pour me faire une nouvelle tête, tu devrais voir ! Une tête de lionne qu’elle a dit, des cheveux glam’. En premier, elle voulait me faire un lissage japonais permanent. Non ! Sarah qui rira de moi après ? Je la connais cette réceptionniste au bureau. Elle m’a vendu un sérum spécial, une grosse brosse ronde et un lisseur pour raidir ma mèche vanille.


    Il paraît qu’à l’automne, le trench c’est culte. Il sera le manteau incontournable. On ne passera pas inaperçue dedans. Inutile de te dire que je vais surveiller la grande sortie automnale. En plus, tu ne me croiras jamais, mais pendant que mes cheveux se coloraient, une autre cliente attendait et incroyable, c’était une voyante avec un don naturel. J’ai pris mon rendez-vous. Elle me recevra en privée demain à 19 heures. Enfin, je vais savoir ce qui m’attend ! Je te dirai tout, juré. Si tu as le temps demain, on dînera ensemble. J’ai hâte de te faire voir mon nouveau look et j’ai aussi du maquillage plus sophistiqué. Pas trop quand même ! Madona power pas pour moi, mais c’est hot… Téléphone-moi au travail demain matin.
    Bizzzzzzzzzzzz

    Charlotte

    ***


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