• Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Adresses des divers correspondants de ce chapitre

    Doloressanchezrodriguezdelavega @ arriba.ole

    Herminavanderprout @ hotmail.fr

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Lylybeauty @ gouache.bet

    Lauriedelrosio @ cocoa.mi

    Lolitadelrosio @ qcoa.mi

    ***

     

     

    :

    Les 17 et 19 septembre 2009

     

    AUTEUR : VICTORIA : chez notre gardienne.

     

    De Dolores
    A Hermina
     
    Ola amiga,

    Quand on appelle Dolores à la rescousse, Dolores accourt.
    Aucoune hésitation, yo sais ce que tu dois porter pour la fiesta.
    Yo t’envoie de suite la robe « Tout feu tout flamme » que même Juan Carlos dé Espana n’a pous résisté et qué la Sophie a porté les cornes aussi longues qu’un élan.
    Mais attention, ce costume n’attire que les hommes de caractère.
    Tou comprendras pourquoi.
    Yo té laisse, Romain Baladeuse, mi hombre, m’attend pour le bain dé minouit.
    Il est un peu stressé, mi querido, en ce moment. Rien de tel pour le détendre.
    Muchas besos guapa.
    Dolores.

     

    De Hermina.
    A Dolores

    Ma Lolotte,

    Mais quelle merveille ! Oh ! Quand j’ai déballé ton colis, j’ai failli m’évanouir de ravissement. Je n’ai pu résister à l’essayer sur le champ. J’adore ce corsage moiré, couleur feuille morte agrémenté de broderies ton sur ton avec ce subtil décolleté qui suggère plus qu’il ne montre. Tu sais comme un air de dire : «  Approchez, approchez, si vous voulez découvrir les trésors qui s’y cachent ». Et puis la jupe, ample, froufroutante dans laquelle se marient subtilement le tulle et la soie comme une envolée de flammes éclatantes allant du rouille au vermillon, de l’ocre au safran.
    Et ces amours d’escarpins assortis noués à la cheville par des rubans mordorés.
    Et puis ce mignon bibi qui coiffe si joliment mes boucles rousses dues aux mains habiles de Dame Jane.
    Je comprends, Dolores, que seul un homme assez ardent puisse oser se brûler au flamboiement de tant de splendeur.
    J’adore ta robe « Tout feu tout flamme » et toi je t’aime trop.
    Tu es mon amie pour la vie.
    Mille bisous, ma Lolotte.
    Hermina.

    ***

     

     

    AUTEUR : OM SALMA : chez Lolita et Luigi.

     

    De : Luigi
    A : Lylybeauty
    Le : 19.9.2009

    Objet : message en pièce jointe de la part de Miss Sexy Girl.

    salut Laurie,
    Appelée en urgence pour une mission
    de filature, ta sœur Lolita m’a chargé de t’envoyer cet email à sa place–
    Très bonne journée
    Luigi

    Contenu du message :

    Coucou Lyly,  oui c’est bien moi Lolita - excuse moi de t’avoir fait mal l’autre jour - tu n’vas quand même pas m’en vouloir toute ta vie – t’as l’habitude non ? et puis combien de fois j’t ai dit de ne pas me prendre au mot – quand j’te dis de m’oublier et de m’effacer de ta mémoire, tu crois que c pour de vrai … allons… tu sais bien que ce n’sont que des paroles en l’air – tu sais très bien que je n’pourrai jamais m’passer de toi – t’es ma Laurie, ma sœur jumelle et la seule de surcroît - je m’en veux vraiment de m’être défoulée sur toi , comme je l’ai fait –– tu es la seule qui peut m’ comprendre et la seule qui sait par où je suis passée – allez sœurette passe le chiffon et oublie tout – j’ai un sale caractère et j’ le reconnais et j’ai vraiment besoin d’aller voir un psy comme tu m’l as dit –

    Laurie, si je reviens vers toi c’est parce que je t’aime et que j’ai besoin de toi comme jamais –j’ai besoin de toi pour un service que toi seule peut me rendre et te connaissant parfaitement bien je suis sûre que tu n’me diras pas non –c’que je vais te dire va te paraître fou mais c’est la seule solution que j’ai trouvée pour sauver la face :  pourrais-tu prendre ma place, l’espace d’une nuit - le 20.9 au soir et faire l’hôtesse à côté de mon Luigi au 101 rue Mazurka – je t’en serai reconnaissante toute ma vie -  Je t’explique : Luigi et moi avons décidé  d’inviter tous les habitants de notre immeuble,  manière de fêter notre réconciliation , seulement tonton Bizou 1er chef m’a chargée d’une mission à l ‘improviste le jour même, c’est-à-dire le 20.9 et comme je n’peux ni reporter la date de la mission ni la date de la fête, vu que les invitations sont déjà expédiées ,  j’ai pensé que tu pourras te faire passer pour moi -  tu es ma réplique et personne ne pourra soupçonner mon absence même pas mon Luigi – ça sera une occasion pour toi pour faire ample connaissance avec lui et peut être comprendras-tu pourquoi je l’aime autant, mais attention sœurette j’ai dit le connaître pas s’y coller– je le supporterai mal tu l’sais bien –

    Ah bon ! t’es vexée ? Allons… allons…. Je rigole, si on n’peut plus s’amuser avec toi – Tu réfléchis ? …. pas besoin de paniquer…mon Luigi, est déjà au courant– j’avoue que ça l’a chauffé au début   mais il a fini par comprendre et ça l’a même amusé
    Je compte sur toi pour jouer le jeu –– allez faut que je file, je t’embrasse très fort –  t’es un amour de sœur.

    P.S. : 1/ mon absence durera 3 jours (sauf si….), peux-tu passer à l’appart voir Luigi durant mon absence – j’aime pas le savoir seul – qui sait ? Merci de tout cœur.
    2/ n’oublie surtout pas de copier mon look, t’as ce qu'il faut dans le placard

    Lolita.

    ***

     

     

    AUTEUR : MARIE-LOUVE : chez Lolita (et Luigi).

     

    De : Laurie Del Rosio
    A: Lolita Del Rosio
    Le 2009-09-19….

    Lolita, tu as bien raison, ta sœur Laurie a toujours volé à ton secours quand tu savais si bien jouer avec le feu. J’ai tout tenté pour te mettre en garde. Tu as vraiment du talent pour jouer la comédie et te mettre dans la merde jusqu’au cou !  Vois là, une pointe sarcastique de ma part. Tu sais aussi bien que moi ce que je veux te dire.


    Donc, une dernière fois, je prends quelques minutes pour répondre à ton message transmis par tes contacts de ratoureuse comme tu sais si bien faire depuis toujours. Une vraie chipie !
    Sache que je suis venue incognito chez toi pendant ton voyage à la Playa Bimbo, sans penser à mal. Seul le clébard de ta voisine a su que Lolita n’entrait pas chez elle. J’ai vu son regard et ses babines se retrousser. Je passais à Santa Patata pour rencontrer des amis et me suis permis de m’inviter chez ma sœur jumelle. Pourquoi prendre une chambre à l’hôtel ? Lolita en serait offensée ! Oui, je suis tombée des nues ce soir-là. Difficile de ne pas voir ce faux cocotier au fond de ton corridor dans ton appartement. Il mesure 1,90 mètre par plus de 1,50 de largeur ! Une carte or sur laquelle on lit : «  Ma cocotte adorée, mon eau vive, ma muse enchantée, pour toi toujours mon amour à tes pieds ! Ton petit mandrill pas manchot pour toujours, Luigi »  Ne crains rien, ce genre de mandrill me donne l’eczéma !


    J’ai compris. Tu auras vu que j’ai dû emprunter quelques pièces utiles pour ma collection de vernis.  Même que ton répondeur m’a causé en hurlant dans l’écho de l’appartement vide.  Tu salueras Rock’n Roll pour moi. Bella et Franz, toujours à Miroboland ? Je n’en croyais pas mes oreilles. Je me disais, non, c’est impossible ! Pas ma sœur Lolita. Elle est en tout hors normes, mais pas si swingueuse que ça ! :-) J’ai bien dû me rendre à l’évidence en ouvrant ton ordinateur, j’ai vu le courriel de :  De:  Rock’n Roll   @ gazou.mi J’ai pris en note pour lui faire un coucou.  Elle sera ravie.


    Je m’occupe de Luigi et de la fête. Ce n’est pas avec moi qu’il va faire la bombe au lit ! Il ne sait pas combien il sera beau en prince au bois dormant. Un peu de repos lui fera grand bien.
    Trouve un prétexte et dis à Luigi que je rentre à 20 :00 heures ce soir. Pas deux au 101 ! Il devra s’y faire.

    *** code/ sup.
    Laurie.

    ***

     

     

    AUTEUR : OM SALMA : toujours chez Lolita et Luigi.

     

     

    De : Lolita Del Rosio
    A : Laurie Del Rosio
    Le : 20.9.2009
    Objet : de moi à toi

    Je suis déjà loin…. – Écoute Lyly, prépare-toi à danser avec l’acteur le plus en vogue des années 60 , Lawrence d’Arabie ,  celui qui a eu dans son lit les plus belles femmes du monde – oui… le grand Omar Chérif en copie conforme génération 2001 – Le pauvre Luigi ….tu sais que depuis qu’il est question de fête,  il s’est même laissé pousser la moustache … fais gaffe alors et ne t’laisse pas prendre pour l’une d’entre-elles, même si la beauté ne te manque pas (lol)  - bon… revenons à nos moutons…. l’avions a fait une escale à l’île des oubliettes et comme je m’ennuie, j’ai profité du wifi pour me connecter et voir si j’ai du nouveau—une chance que tu me trouves sur msn   … donc…. Rassure-toi ma grande…, mon Luigi d’hier…., ton Lawrence de ce soir… ne pourra ni lire ton écrit, ni le mien, sois tranquille –

    Écoute sœurette… ne t’fais plus d’mauvais sang pour moi… je sais c’que je fais, les apparences sont parfois trompeuses mais la loi du secret m’oblige , j’espère m’être fait comprendre et dis-toi bien que dorénavant tu n’as plus à t’inquiéter pour moi– t’as toujours été plus sage que moi , je l’sais mais rassure-toi j’ai grandi et surtout beaucoup appris….. -  y’a un temps pour tout…. et l’adolescence est déjà loin …. Très loin derrière moi.

    Autrement…. Qu’est ce que j’ai encore à dire … attend….oui… d’accord ! …. tu oublies que nous sortons de la même école et que le SKUTE reste la seule famille pour toi comme pour moi – y’a des choses dans la vie qui poussent l’individu malgré lui, à faire ce qu’il n’ a pas vraiment envie de faire – tu saisis le sens de ma phrase ? je te connais assez bien pour savoir que oui…  je n’ai aucun doute la d’ssus -

    Bon… tu m’as dit être passée au 101 rue Mazurka…-  tu crois que je n’me suis pas aperçue – ça va pas la tête….. je t’ai manquée de peu on dirait et je l’’avais su dès lors où j’ai franchi la porte - l’odeur de ton parfum « Guerlain dans sa ptite robe rose plutôt que noire » a envahi tellement l’appart qu’on dirait que t’y étais encore.

    obligée de te quitter Lyly, embarquement immédiat… l’avion décolle dans peu
    Je t’embrasse très fort et surtout que le rouleau compresseur fonctionne bien.

    Bye.

    Lolita

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    3 commentaires
  • Roman jeu multiplume par courriels.
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    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
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    Adresses des divers correspondants de ce chapitre

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Herminavanderprout @ hotmail.fr

    Paolotekila @ ca.com

    Blanche.tuttiquanti @ ailleurs.fr

    Tugdual.kerloch @ hotdog.com

    Taratatapian @ serpillère.bet

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    Wilfrid.ohne-toutedandout @ hotmail.com

    Nolimit @ lagazette.mi

    Jane.hermanie @ orange.fr

    Claire.sirocco @ gmail.com

    Doloressanchezrodriguezdelavega @ arriba.ole

    Lumina40 @ hotmail.com

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    Auteur : Om Salma.

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    Partie du message émis par Luigi commune à tous les destinataires :

    De : C-luigi-Paper
    A : Tous les habitants du 101 rue Mazurka
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez les « 2L »– appartement au troisième étage à gauche en sortant de l’immeuble.

    L’ascenseur étant un espace commun, nous en profitons pour vous inviter tous et toutes à la fête que nous organiserons le 20.9 à partir de 19h00 dans notre appartement au troisième étage à gauche en sortant de l’immeuble. Cette soirée est donnée à l’occasion de notre réconciliation – ambiance folle garantie –– faites la diète à midi pour bien manger et boire le soir – dîner et boissons à gogo préparés et conçus par les 2 tourtereaux « Luigi et Lolita » – le couple le plus glamour de l’immeuble – une soirée dansante aux rythmes les plus fous vous attend – ne manquez pas le rendez-vous - un peu de joie et de gaieté ne ferait de mal à personne vous le savez mieux que nous – soyez tous au rendez-vous.
    Consultez vos boites de réception, un e-mail personnalisé est adressé à chacun de vous-

    N.B. l’emploi du tutoiement est un signe de connivence et non d’irrespect.
    ***

    Rez-de-chaussée :
    De : C-luigi-Paper
    A Hermina Van Der Prout
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mme. Hermina, oublie les sacs à ordure, le balai et la serpillière et viens te dévergonder avec nous mais surtout évite d’enter en conflit avec la belle charlotte – à toi de montrer tes compétences et que la meilleure gagne.
    Luigi & Lolita

     

    Rez-de-chaussée :

    De : C-luigi-Paper

    A : paolotekila
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Paolo, y’a un temps pour les comptes et un temps pour le plaisir – cette soirée est la tienne viens t’ régaler aux frais des princes – cette invitation est aussi valable pour ton docteur toc toc G. Sansouci – transmets lui nos respects et dis lui qu’il aura tout à gagner en participant à la fête - il pourra s’il le veut faire une psychanalyse de groupe.
    Luigi & Lolita

     

    1er étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Blanche Tuttiquanti
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–
    Madame Blanche, un festin pour ton Yorkshire Frizapla et toi – cette soirée est une occasion pour voir les gens de près, viens t’amuser avec nous au lieu de vivre sur le virtuel et passer ta vie derrière la fenêtre –
    Luigi & Lolita

     

    2ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : tugdual.kerloch
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Tugdual, même tabassé, t’as droit aux divertissements – tu peux t’faire accompagner par ton pote Fred Louarn aussi bien que ton protégé (?) – soirée à ne pas rater - des surprises à gogo – au dîner, t’as deux plats de choix entre une charlotte en flamme ou une Hermina garnie

     

    De : C-luigi-Paper

    Le : 17.9.2009
    A : Taratatapian

    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mme Taratatapian : Nous avons besoin de vos services le 20.9 à partir de 13h00 – A toi le choix entre prendre un congé ou bâcler la lessive de M. Tugdual - nous sommes prêts à payer le prix fort pour réussir la fête -
    Luigi & Lolita

     

    3ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Charlotte
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mlle Charlotte : si tu veux te rapprocher de Tugdual et faire notre bonheur, ne rate pas cette occasion, tu peux inviter Lumina et maman Juliette pour te porter conseil si tu veux –
    Luigi & Lolita

     

    3ème étage :

    De : C-luigi-Paper
    A : Wilfrid Ohne Toutédantou
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Wilfrid, en tant que célèbre financier bien connu dans le milieu des affaires et du moment que t’as, de tout temps, financé les manifestations culturelles et festives de par le monde – une occasion pour nous pour te rendre la balle – tu peux mettre tes pilules d’côté – cette soirée est un remontant pour ton cœur – une soirée folle t’attend – je dirai même qu’elle peut surpasser de loin celle que tu as vécu aux Nounours Farceurs ! Miss Georgette peut être de la fête – à toi de décider ?
    Luigi & Lolita


    4ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Noëlle Nozvad (nolimit@lagazette.com)
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Chère Madame Nolimit : d’habitude c’est toi qui va chercher l’information – aujourd’hui c’est l’information qui vient jusqu’à chez toi – il te suffit de descendre un étage, de venir passer la soirée avec nous pour trouver matière à ta rubrique mondaine.
    Luigi & Lolita

     

    4ème étage :

    De : C-luigi-Paper@hotmail.com
    A : Jane.Hermanie
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Chère Jane, la renommée de ton espace coiffure a dépassé les frontières de Santa Patata – Nous t’offrons une occasion pour souffler un peu - Lolita et moi serions très heureux de te compter parmi les convives.
    Luigi & Lolita

    ***

     

     

    Le même jour, au 4ème étage : la coiffeuse, Jane Hairmanie

    Auteur : Anaëlle.

    ***

     

     

    Jane.Hermanie
    à Claire Sirocco

     

    Chère Claire,
    Cela fait un sacré bout de temps que je ne t’ai pas donné de nouvelles mais en ce moment, ma vie est un vrai tourbillon! Tu sais comme mon métier est prenant: mes clientes sont tellement exigeantes! Une mèche mal coupée et elles vont voir ailleurs! En plus, en ce moment, j’ai une cliente amoureuse. Je ne te dis pas! Enfin, c’est bon pour les affaires et tu sais que j’ai besoin d’argent pour mes voyages à la Réunion: ce n’est pas tout près!


    J’ai une grande nouvelle à t’annoncer: je ne suis plus pucelle ! Heureusement, toi seule savais pour mon pucelage, sinon, j’aurais trop eu la honte: être encore vierge à vingt-cinq ans en 2009! Si les gens avaient su, ils m’auraient regardée comme une curiosité!
    Comme tu t’en doutes, l’heureux élu est un certain Ferdinand. Jusqu’à présent, j’avais repoussé ses avances mais voilà qu’il a débarqué à Santa Patata sans crier gare et qu’il s’est installé chez moi! Je n’ai pas pu résister, je devenais chèvre!


    Assez parlé de moi! Il faut que je te parle de ma cliente préférée, la gentille Charlotte. Elle est amoureuse du nouveau locataire, Tugdual Kerloc’h. Remarque, je la comprends: il ressemble à Lino Ventura! S’il n’y avait pas Ferdinand, je craquerais bien pour lui, moi aussi…Mais pas de danger: mon ami est mille fois mieux!
    Le problème de Charlotte, en ce moment, c’est la fête organisée par Luigi Paper. Elle y est invitée et compte s’y rendre avec Tugdual mais elle est jalouse comme une tigresse et craint Hermina Van der Prout comme la peste.Du coup ,elle vient se faire coiffer chez moi cet après-midi. Hermina aussi, mais tu penses bien que j’ai choisi des heures différentes: je n’ai pas envie qu’il y ait un meurtre dans mon salon! Moi aussi, je suis invitée mais j’ai refusé: imagine si Hermina me volait mon Ferdinand!


    Bon, je te laisse car il faut que je mange quelque chose: l’après-midi sera long et je tiens à réussir la coiffure de Charlotte. Je vais tenter de la convaincre de défaire son chignon et lui montrer mon modèle préféré: la Femme Vertigo. Je pense que tous les saints du paradis vont se damner pour elle si elle suit mes conseils!

    ***

     

     

    Claire.sirocco
    à Jane Hermanie

     

    Chère Jaja,
    J’étais ravie de recevoir ton mail et d’apprendre la grande nouvelle: enfin, te voilà devenue une vraie femme! Je ne connais pas Ferdinand mais les photos que tu m’as envoyées de lui me font comprendre ta faiblesse! Mais à mon avis, ce serait une grande erreur de l’emprisonner: les prisonniers veulent toujours s’échapper…Alors, va à la fête avec Ferdinand ! De toute façon, tu ne risques pas grand chose: tu seras là et tu pourras le surveiller discrètement! Et puis, aie confiance en toi. Crois-moi, tu es jolie comme un coeur et cela m’étonnerait fort qu’Hermina soit plus belle que toi! D’ailleurs, tu la coiffes, alors, débrouille-toi pour rater sa teinture! Tant pis si tu perds une cliente! Il faut savoir ce qu’on veut dans la vie!
    Figure-toi que moi aussi, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer! J’attends un bébé! Il est prévu pour le mois de février… Alexandre et moi, nous sommes ravis! Nous avions tellement envie de cet enfant! Demain, je vais voir le médecin pour ma troisième échographie et Alex prend sa matinée pour m’accompagner.
    Il faut que je file: les magasins vont fermer et le frigo est vide!
    Bisous.
    Claire

    PS N’oublie pas de prendre ta pilule!

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée : la gardienne, Hermina Van Der Prout

    Auteur : Victoria

    ***

     

    De Hermina Van Der Prout
    A Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

     

    Ma chère Lolotte,

    Ravie d’apprendre que tu as trouvé l’amour sous les cocotiers et que ton nonagénaire est une véritable bombe à retardement. Je pensais te voir revenir vite fait de ton périple, dissimulée sous des vêtement de deuil mais apparemment, tu as ressuscité l’ancêtre et le voilà reparti pour cinquante ans. Je ne sais comment tu t’arranges pour collectionner ainsi les amants.
    J’aimerais bien que tu sois près de moi pour me guider. En ce qui concerne Tugdual , l’histoire n’a pas avancé d’un pouce. J’ai pourtant suivi tes conseils et me suis entraînée à reproduire ton pas de flamenco. En plus, Charlotte dont je t’ai parlé a pris pour habitude de le solliciter pour de longues promenades, sous le prétexte de lui changer les idées. Souviens-toi, je t’ai déjà informée de l’agression dont il a été l’objet.
    Mais, je n’ai pas dit mon dernier mot et voilà qu’une invitation surprise va peut être représenter la chance de ma vie. Figure-toi que Luigi et la petite Lolita se sont réconciliés. Oui, une fois de plus. Après les bruits de vaisselle cassée, nous avons droit à présent à des miaulements qui alertent tout le quartier. Une véritable honte !
    Mais passons, là n’est pas le sujet. Mon problème est que je ne sais vraiment pas comment m’habiller pour la soirée afin de paraître à mon avantage. Madame Jane m’a déjà fait une teinture et une nouvelle coiffure. J’ai choisi un roux incendiaire, style Rita Hayworth, une réussite !
    Mais, j’hésite entre ma robe courte verte à la jupe froufroutante, ma longue robe noire au décolleté profond, ma robe asymétrique rouge vermillon ou ma robe imprimée en soie sauvage.
    A moins que j’en achète une autre !
    Si tu étais là, tu saurais de suite laquelle me ferait paraître la plus femme fatale.
    Alors vite, réponds-moi, c’est une question de vie ou de mort.
    Ta Mimine.

    :

    ***

     

     

    Au 3ème, chez Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-17
    À : Lumina


    LUMINA ! LUMINA ! Vite, écoute-moi !
    Non, non ! Désolée ! Je me calme. Je sais.
    Tugdual, c’est lui qui veut que je le nomme ainsi depuis que Gaspard et nous, on se promène au parc Tournenrond ensemble. Bien lui et moi, je crois que nous sortons ensemble. Pas juste au parc. Nous serons au big happening des portes ouvertes chez la vamp de People, Lolita, ma voisine et le grand charmeur de Miroboland, Luigi Paper. Possiblement qu’ils annonceront leurs fiançailles devant leurs intimes, leurs voisins, avant que les journaux à potins ne s’emparent de leur romance tumultueuse. Lolita est tellement belle, Luigi doit être jaloux. Il lui fait des scènes pour des bagatelles. Il se fâche. Après, il a honte si j’ai bien entendu le sujet de la terrible dispute qui avait déprimé Lolita. On ne la voyait plus nulle part, mais étrangement, je suis certaine l’avoir aperçue se faufiler chez elle comme une voleuse quand People racontait son voyage de rêve à Playa Bimbo. Même gaspard ne l’a pas reconnue. Moi, oui. Elle a fait comme si je n’étais pas là. Depuis que je l’ai consolée, elle a changé pour le mieux.


    C’est pour cette raison que je ne pouvais t’écrire avant. Je devais me trouver une robe vintage à mon goût, trouver le parfum Gentleman pour Gaspard et j’ai couru jusqu’à Paris, chez Mam’ Elle Swing, sans dénicher la robe de mes rêves. Il fallait que je revienne vite aux répétitions avec ma troupe Artoc. J’étais en retard. M. Alain Gallopin pas content, exigeait une raison valable. Je lui ai expliqué tout. Et grâce à lui, son ami personnel, Peter Schaufuss, le chef de ballet sur les célèbres chansons de la pin-up Marilyn Monroe, je porterai LA-CÉLÈBRE-ROBE-BLANCHE une copie authentique qui sert à leur spectacle à Londres. Je ne savais pas, mais je suis pareille de même taille comme Lawrence D’Arabie aussi. Je rêve ! Elle et moi, nous sommes des lionnes, je suis juste née plus tard qu’elle. Une distance de cinquante ans quand on est belle ce n’est pas grave.

     

    M. Peter voulait me prêter la robe du président des Etats-Unis, mais M. Gallopin lui a dit que ce n’était pas mon genre. J’avais plus celui de la blanche. Lulu ! Diamonds are a girl’s best friend ? Cette fois, je veux que cela soit vrai. C’EST L’HOMME DE MA VIE !
    Dessous ma robe, une dentelle blanche ou ? Qu’en penses-tu ? C’est pas très confortable le string. Mais s’il le faut, je porterai. Tu me diras. Là n’est pas mon plus grand problème.

     

    Toujours la même. L’Hermina d’en bas. Toujours dans mon chemin quand je reviens avec mon celui à moi. Elle a du culot tout le tour de la tête. Hier, encore en kimono rouge, elle me l’a arraché du bras et de la laisse de Gaspard en l’entraînant de force dans son studio. « Ha ! Monsieur Tugdual ! Si vous tombez bien. J’ai un problème d’antenne croche sous le tapis. » Il est resté quinze minutes seul avec elle. Tu te rends compte ! Qu’est-ce qu’elle lui a fait ? Hein ? Des biscuits aux pépites de chocolat j’imagine ! Pire, elle est invitée chez Lolita. Je me retiens de ne pas penser à mal. Si je savais comment lui faire attrapper un immense feu sauvage, je le ferais. Jamais je ne croirai qu’elle oserait se montrer avec une telle hécatombe sur la bouche. J’ai le temps de trouver comment empêcher cette Emilie Van Der Prout numéro deux.

     

    Pas question que je me fasse encore voler mon amour par une autre pareille à cette Émilie. Je te jure Lulu, je lui file du poil de chameau dans le dos si elle s’approche encore de mon Tugdual. Est-ce que tu sais où je pourrais en trouver ? Je ne peux plus me permettre de perdre mon amour. C’est trop tard. Le mal est fait et je vais bien le faire.
    Demain, je serai aux Nounours à midi comme promis. Apporte-moi, ton sac à main de satin blanc. Il fera chic avec ma robe. Je n’ai même pas de bijoux. Omondieu ! Me faut’ il des bijoux ?

    ***

     

     

    Au 3ème, chez : Tugdual

    Auteur : Lénaïg

    ***

     

     

    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre 2009
    A : C-luigi-Paper


    Bonjour Monsieur,
    Je suis honoré par votre invitation pour dimanche soir, 20 septembre 2009. Votre tutoiement est bien sympathique, je reconnais là votre origine italienne ! Lorsque nous nous connaîtrons mieux, dans les meilleurs circonstances possibles je le souhaite, je vous dirai “tu” également.


    Je viendrai avec un intérêt non dissimulé et que ne démentira pas mon collègue policier Fred Louarn, qui sera présent et vous remercie également de votre délicate attention. Nous serons déguisés, si vous n’y voyez pas d’inconvénient ! Cela ne vous sera pas difficile de nous reconnaître, étant donné qu’on nous prend souvent l’un et l’autre pour des acteurs de cinéma célèbres. Je n’en dis pas plus !


    D’ailleurs, peut-être pourriez-vous suggérer l’idée à vos autres convives, par l’entremise de notre dévouée gardienne Mme Van Der Prout, qui placarderait alors un joyeux avis en ce sens dans l’entrée ? Sans imposer cette idée de déguisement à ceux qui ne le souhaiteraient pas, bien entendu !


    A dimanche soir, donc.
    Vous renouvelant nos remerciements,
    Salutations sincères et intriguées,
    Tugdual Kerloch
    ***

     

     

    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre 2009 14:26:49

    A : Charlotte


    Ma douce Charlotte,
    Nos promenades au parc me sont bien agréables, bien plus que les joyeuses réunions chez moi de toutes ces charmantes dames de l’immeuble, qui se plient en quatre pour le célibataire que je suis !


    Permettez-moi de vous demander votre main ... Non, non, ne vous sauvez pas ! Attendez, lisez !
    Oui, votre main, ou plutôt ... souffrez que je vous donne mon bras, avant de m’offrir à vous tout entier, pour que nous fassions ensemble notre entrée à la fête de Luigi Paper et Lolita dimanche soir !


    Vous y viendrez, n’est-ce pas ? Ne dites pas non, car je m’y rendrai triste sans vous ! Ce n’est pas à Fred Louarn que je vais donner le bras, enfin !
    Bien à vous,
    Tugdual
    ***

     

     

    Sur le même palier : Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De Charlotte

    À : Tugdual Kerloch
    Le : 2009-09-17   15 :39 :51

     

    Mon bel ami Tugdual,
    C’est avec grand plaisir que j’accepte ton invitation et me voilà agréablement surprise par cette délicatesse envers moi. Tu ne peux savoir à quel point je serai fière de t’accompagner à cette réception offerte par nos voisins, le célèbre couple Lolita et Luigi. Je me sentais vraiment intimidée de me présenter seule devant toute cette galerie mondaine qui réunit les dignitaires de Miroboland et nous, leurs voisins.

     

    J’ai reçu des nouvelles de Sainte-Frigide. Tu me vois désolée de t’apprendre que tonton a fait une rechute de goutte. Il ne pourra venir célébrer avec nous, à moins d’un miracle. J’imagine qu’il a relâché sa diète en abusant du vin et des ripailles avec sa douce Georgette. L’amour fait perdre la raison. Je ne peux pas comprendre, mais j’espère ne jamais connaître cette déraison que je perçois chez tonton depuis son coup de foudre. Il n’est plus le même tonton.

     

    Comme tu as pu le constater depuis que nous marchons avec Gaspard, je suis plus calme que tonton et surtout beaucoup plus raisonnable. Je ne perds pas la tête facilement. Cela ne m’est jamais arrivé. Je suis de nature très rationnelle, mais je me sais aussi très sensible à ton charme particulier. Je ferai de mon mieux pour te faire honneur et plaire à tes yeux.

     

    À l’heure convenue, je serai prête. Mais si cela te convient, nous pourrions marcher ensemble jusqu’au parc avec Gaspard. Il fait encore beau et cela m’épargnera de devoir quitter trop tôt pour m’occuper de mon toutou chéri. J’aime beaucoup marcher dans les rues avec toi. Tu me diras ce soir quand on ira au parc pour notre marche de santé.
    À ce soir, si rien n’est changé comme nous avions convenu hier.
    Amicalement, Charlotte.

    ***


    9 commentaires
  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Adresses des divers correspondants de ce chapitre

    Paolotekila @ ca.com

    Wilfrid2 @ hotmail.com

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Faroukolov @ gmail.com

    Gsansouci @ toctoc.spa (?! Spa comme "Société protectrice des animaux ? Oui oui, c'est cela, il a plusieurs adresses ; on sait qu'il est aussi chez toctoc.psy)

    Fred.louarn @ skute.mi

    Noelle.nozvad @ kiwi.mi

     

    (ou : nolimit @ lagazette.mi)

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    Lumina40 @ hotmail.com

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée, le cabinet de notre expert-comptable : Paolo Tequila

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : paolotekila
    À : Wilfrid2
    Date : 09 09 14
    Sujet : Pas bon comme nouvelle


    Cher Wilfrid,


    Je sais, je suis désolé de t’interrompre dans ta lune de miel à Ste-Frigide-sur-mer, mais il y a urgence. Je suis chargé de t’annoncer que tu dois 300,00 euros à un monsieur Vincenzo Lakroie. Demain j’ai rendez-vous avec lui et je te dis qu’il n’est pas commode. Son œil de vitre et les lobes de ses oreilles arrachés témoignent de durs coups reçus et je me doute de ce qu’il a fait à d’autres. Il m’oblige à ce que ta nièce assiste à notre entretien. Je ne pense pas qu’elle pourra le supporter. Je vais lui trouver une excuse. Tiens, je vais l’envoyer promener ma petite chatte adorée Chatiment au parc non loin d’ici. Je dirai au bouncer qu’elle a eu un malaise et qu’elle a besoin de prendre l’air. Alors fais quelque chose, je peux te prêter l’argent mais fais moi un chèque certifié ou arrive … Héhé, tu peux toujours me raconter ce qui se passe là-bas … mais lâche un peu Gertrude pendant que tu écris, tu vas l’user avant son temps. Moi je vais bien mais je ne sais pas pourquoi ça me pique aux jambes. Je vais en parler à mon doc Toctoc si ça n’arrête pas. Répond oui, répond non, fais mon chèque ou viens-t’en. Oh à propos, t’aurais pas vu une femme qui joue du piano nue la semaine dernière avant ton départ? Il parait qu’on l’a enlevée.

    Tu peux compter sur moi

    ***

     

     

    Au troisième, à gauche en sortant de l'ascenseur : Luigi Paper

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

     

    De : C-luigi-Paper
    A : Faroukolov
    Le : 9.9.2009
    Objet : dernier avertissement.

     

    L’heure n’est plus aux jeux –La police surveille de près le 101 rue Mazurka, comme si il n’y a pas déjà assez d’yeux pour surveiller l’immeuble – une erreur – oui… je dis bien une erreur et une erreur fatale qui pourrait entraver le travail que je fais depuis des mois , comme si j’ n’ai pas assez d’retard comme ça – pourquoi avez-vous choisi ce moment précis pour régler les comptes du protégé de Tugdual ? Est-ce si pressé de finir avec lui ? Il n’y a donc plus de coordination entre les services ? Vous savez très bien que j’habite l’immeuble, vous auriez dû m’en parler avant d’envoyer vos deux dogs à ses trousses – J’aurais pris des photos de la cible, me serais assuré que c’étair bien la personne à liquider, vous aurais indiqué au mieux ses horaires de sortie, les horaires de permanence où la cible reste quasiment seule et je n’sais quoi encore…. Merde ! c’ que vous venez d’accomplir n’est pas un travail de pro – il y va de la santé du clan - c’est une faute très très grave que j’inscris sur votre actif. Je n’en reviens pas encore - on dirait que vous cherchez à vous payer vos propres têtes et la mienne avec.
    Je ne vous pardonnerai plus jamais aucune autre faute – à moins que vous ne vouliez être corrigés pour de vrai par le boss ! Je m’en tiens là, en espérant qu’une telle faute ne s’renouvellera plus jamais et que vous n’agissiez plus dorénavant au 101….. sans me consulter. A transmettre à qui vous savez.
    Pour votre information et la leur : la police se mord les doigts d' avoir laissé échapper les dogs. Imaginez c’qui aurait pu arriver au clan ! le protégé de Tugdual n’est autre que Jérémie, le sdf du coin près du café « taupes cinq hontes » – êtes vous contents de vous maintenant qu’il va être renvoyé sur le pavé ? c’est bientôt l’hiver et il était pourtant au chaud – bande de malfrats sans cœurs !
    J’inscris malgré tout une bonne note sur votre actif - au moins, vous n’en sortez pas les mains vides de cette bévue – vous savez maintenant que la cible, témoin du vol de la toile est bien à Santa Patata sinon pourquoi la police se donnerait-elle autant de mal à jouer une telle comédie – Le conseil de la fin : Faudrait envoyer vos dogs renifler les traces d’Anton Vega – des colporteurs ça s’paye non ?

    Et moi je profite de la paire d’yeux en moins de Tugdual occupé à s’faire soigner pour mettre en exécution mon projet de transaction.
    ce mail n’appelle pas de réponse.
    Luigi

    ***

     

     

    Chez le Doc TocToc

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : fred.louarn
    Envoyé : le 10 septembre
    A : G100soucis
    Sujet : consultation urgente requise


    Salut Toubib,
    Un service à vous demander, qui vous sera payé par qui vous savez, mais pas à cinquante euros la ligne, vous pouvez toujours courir, ha ha !
    Cela concerne Tugdual KERLOCH, un garde du corps qui a fait ses preuves bien des fois et qui travaille ponctuellement pour nous.
    Vous lui écrirez directement, en vous recommandant de ma part, qu’il ne vous réponde pas d’aller vous faire voir chez les Grecs !

    M. Kerloch vient de se faire attaquer par derrière, en protégeant son client à l’entrée du Parc Paul-Tournenron l’autre matin.
    Vous avez pu lire ou entendre les détails de l’affaire.
    Il en résulte une nuque bien amochée (rien de vital), l’obligation de porter une minerve pour un bout de temps et des céphalées qu’il gère très bien tout seul, je ne vous “mobilise” pas pour cela bien entendu.

    Il s’agit de son moral, qui est au plus bas, bien qu’il réussisse à donner le change en public.
    Il n’arrête pas de me ressasser qu’il s’est fait avoir comme un bleu.
    Sachez qu’il n’est absolument pas en faute et qu’il ne veut pas l’entendre de ma bouche.
    M. Kerloch avait terminé son service, de nuit, quand l’agression s’est produite. Il prenait le chemin de retour chez lui, il se trouve que son client sortait aussi promener son chien dans cette direction.

    Le client aurait pu être descendu par les agresseurs quand M. Kerloch s’est écroulé. C’est très grave, mais ce n’est pas Kerloch qui est à blâmer, ce sont les deux zigotos de la surveillance policière de jour qui sont restés traîner un peu au café, avant de suivre Kerloch et son client discrètement. Leur arrivée en voiture a néanmoins contribué à faire fuir les deux agresseurs.
    Ces deux-là se sont fait sonner les cloches en bonne et due forme.

    A vous de lui donner des tuyaux pour qu’il considère que ce qu’il s’obstine à considérer comme une bavure de sa part ne l’est pas. Je connais votre science, votre sagacité sous votre côté un peu “charlatan” (très réjouissant, d’ailleurs), je compte sur vous.

    Merci,
    Fred Louarn
    ***

     

     

    Au deuxième, à gauche en sortant de l'ascenseur :

     

     

    De : Noëlle Nozvad

    Envoyé : le 10 septembre
    A : G100soucis
    Sujet : consultation pour un article


    Cher Monsieur Sansouci,
    J’aurais besoin de vos lumières, rémunérées par mon journal La Gazette, évidemment, pour un article que je prépare sur les superstitions.
    Pouvez-vous me recevoir, et quand ? Ou alors pouvons-nous entretenir par messagerie électronique, puisque c’est votre outil de travail privilégié ?

    Je me doute bien que vous n’allez pas manquer de m’analyser moi-même ! Je ne demande pas mieux.


    Vous avez sûrement déjà compris que ce sont des motivations personnelles qui me dirigent vers vous.
    Voyez-vous, j’avoue, j’ai mes propres superstitions et d’autres, connues, qui m’affectent même si je n’en parle pas pour ne pas me ridiculiser.

    Il se trouve que, dernièrement, j’ai dû malgré moi passer sous une échelle, pour qu’on ne se moque pas de moi et à plusieurs reprises, une pie seule m’a narguée avec insistance, d’une branche d’arbre et du toit d’en face de mon immeuble.
    Depuis, même si j’arrive à chasser ces nuisances stériles de mon esprit dans la journée, je n’arrive plus à mes fins, dans mon travail (plusieurs articles me sont passés sous le nez), j’ai imprudemment mélangé les couleurs dans ma machine à laver, le résultat a été catastrophique, mon soufflé aux coeurs de palmier à la sauce tomate maison s’est écroulé lamentablement devant mes invités un soir, etc.


    Ce matin, au lever, j’ai fini par me dire qu’un mauvais sort me poursuivait ! Et les épisodes de l’échelle et de la pie me sont revenus.
    Voilà, Docteur, l’entrée en matière à nos futures discussions.


    Merci de me contacter dès que vous aurez un instant, il n’y a pas d’urgence.
    Cordialement,
    Noëlle Nozvad, nom de plume Nolimit
    ***

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Tugdual Kerloch

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : G100soucis
    À : tugdual.kerloch
    Date : 2009-09-10 11:50:09
    Sujet : Consultation (réponse express)


    Monsieur Kerloch,


    Permettez-moi de me présenter, je suis le docteur G. Sansouci, psychiatre attaché à l’hôpital de la Cité des Bobos Mentaux de Santa Patata. Un ami de ma connaissance qui vous veut du bien me propose de vous conseiller afin d’éviter que votre moral ne tombe à terre. Pour ne rien vous cacher, il s’agit de votre collègue de travail monsieur Fred Louarn. Il s’inquiète de votre moral en pente descendante, suite au traumatisme que vous avez vécu la semaine dernière et dont les journaux ont fait la une.


    Je vois le problème qui vous affecte. Vous croyez avoir failli à la tache, mais il n’en est rien. Vous n’êtes aucunement responsable. Le blâme revient aux deux gorlots mal empêtrés et à votre client qui n’avait pas à sortir son chien si tard le soir. Si ce n’était du chien, vous ne vous seriez pas laissé avoir comme un amateur. Votre orgueil en est affecté, mais gare à lui, car il est la porte d’entrée de péchés subséquents. C’est le premier en lice dans les péchés capitaux.


    L’orgueil n’est pas nécessairement un défaut, il est bon d’en avoir. Les problèmes surgissent uniquement quand il est mal placé. Vous avez perdu votre estime de soi simplement parce que vous ne pouvez avouer que vous pouvez vous tromper. Je décèle un peu de perfectionnisme là-dessous. Des relents d’enfance qui vous ont marqués dans votre inconscient tout au long de la vie, je le parierais au poker.

     

    La solution est de regarder les faits comme si vous les aviez visionnés dans un film où vous-même seriez remplacé par Lino Ventura. Qu’aurait-il fait de plus lui? Il n’aurait pas fait mieux je vous jure. Quand on se fait attaquer par derrière, on ne peut réagir toujours à temps comme Simon Templar qui n’est plus le Saint, comme vous devez le savoir. Voilà, à quoi ça sert de gagner à tous les coups? Vous prendrez votre Revenge. Ce que vous avez à retenir de ce que je vous écris, c’est que peu importe si on perd quelques batailles sans importance, l’important c’est de gagner la guerre. Personne n’a été tué, le promeneur et son chien son saufs et vous seul avez quelques ecchymoses, ne tombez pas dans le cycle de la dépression.


    Remontez-vous, soyez aux aguets, soyez un fin renard, et ne cachez plus votre malaise sous de fausses apparences devant les autres. Regardez autour de vous et confiez-vous, une âme aimante vous aidera. Avouez qu’on ne peut gagner à tous les coups et reposez votre nuque et pour les migraines, laissez-les aux femmes. Elles en ont besoin souvent comme excuse. L’orgueil qui vous aveugle est comme une poutre devant vous qui vous empêche sans doute de voir la forêt derrière un arbre.


    Cher monsieur, recevez tous mes respects,


    G. Sansoucis (G100soucis)

    ***

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Charlotte Destroismaison

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-13
    À : Lumina

     

    Lulu ! Réveille-toi ! Vite.
    Il faut qu’on aille encore Aux Nounours à l’heure du lunch. J’en ai long à te raconter. Je suis trop sous le choc. Il faut que je te le dise tout suite ! Tu dors. Je le sais, mais moi je te parle.
    Tu as vu ? Soir de pleine lune ! Ben c’est vrai le charme a fonctionné. Depuis que j’ai cousu un trèfle à quatre feuilles sur le bonnet de ma poupée talisman de madame Minou, j’ai plein de chance qui m’arrive sans même avoir mis mes bustiers Vintage. Je ne pouvais pas, il faisait trop froid ce soir. Gaspard et moi, on est allé frapper à la porte de mon celui que tu sais. Il est malade. Je voulais lui venir en aide si possible. Ma gêne n’a pas gagné cette fois.

     

    Gaspard m’a traînée de force en tirant sur sa laisse et il était là devant moi, il refermait sa porte. Surpris qu’il était et moi donc ! J’ai foncé droit au but. « Gaspard et moi, on voulait vous amener prendre une marche de santé, mais on voit que vous partez. Ce sera pour une autre fois. »
    Ben, avec ses deux saphirs plein de sourires dedans, il a répondu : «Heureux hasard ! C’est là que j’allais. On y va ? »
    J’étais prise au piège et mes jambes avançaient en tenant sur Gaspard au bout de la laisse. Il parle beaucoup. Une chance. J’ai répondu à ses questions. Il sait que je suis célibataire et que tonton est un grand malade en vacances. Lui, il n’a pas d’enfant, mais dans sa famille, il y en a et il adore les enfants.

     

    Rendus au parc, on s’est assis côte à côte sur le banc des amoureux. Gaspard a couru vers la Frizapla qui vagabonde toujours. On dirait qu’ils s’aiment.

    Tu te rends compte ! Je sentais son parfum. Gentlemen de Givenchy, j’en suis certaine. Demain, je vais aller en acheté à la parfumerie. Juste pour me rappeler ce moment magique sous la pleine lune, lui et moi. On a parlé. C’était frisquet. Il m’a tendu la main pour que je

    me relève doucement du banc des amoureux. J’ai failli lui sauter dessus et l’embrasser comme une folle. Gaspard est arrivé. La laisse au cou, on est rentré tous les trois en parlant de Lolita qui se faisait plutôt rare ces derniers jours. C’est beaucoup plus calme au 101 depuis la tragédie des rats qu’il a dit. Moi, j’ai rien dit.


    Arrivés à son étage, il m’a fait un bisou sur la joue et m’a tenu la main en me disant merci pour ce beau plaisir. Demain, on remet ça ?

    C’est juste à ce moment que je me suis aperçue que je crois que je lui plais, mais pas certaine. Peut-être qu’il aime juste marcher pour sa santé ? Puis Madame Van Der Prout est apparue en kimono rouge et chaussée de pantoufles à pompons noirs prétextant s’enquérir du boucan dans l’immeuble. On s’est quitté. J’ai répondu : « Bonsoir. Alors à demain !»
    Je te dirai plus demain Aux Nounours Farceurs.
    Bisous ma Lulu,
    Omondieu, vais-je dormir cette nuit ?
    Charlotte qui t’aime.

    ***

     

     

    Au troisième, à gauche en sortant de l'ascenseur : Luigi Paper

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

     

    De : C-luigi-Paper
    A : Faroukolov
    Le 14.9.2009
    Objet : des nouvelles plutôt bonnes.

     

    De retour au 101 rue Mazurka, Lolita s’est jetée dans mes bras en pleurs – pour se racheter elle m’a tout avoué – elle est restée blottie contre moi pendant très très longtemps – elle m’a parlé de tout… de sa vie passée, de sa famille, de ses échecs, de ses espérances, de l’attachement qu’elle me voue, de nous deux , de notre avenir – elle m’a offert, sans équivoque, la séance de confession la plus large et la plus profonde qui soit – machiavélique comme je suis, j’ai profité de ce moment de faiblesse pour lancer mon projet « coup poker » l’assurant que s’il vient à être mené à bout et bien, il sera le dernier à porter, bien entendu, ma signature. Je l’ai martelée comme il se doit que l’argent est tout dans la vie d’un couple, qu’il faut assurer sa postérité pour garantir une paisible retraite. J’ai cogné fort, très fort contre celui qui a dit que « l’argent ne fait pas le bonheur – je lui ai démontré par des exemples concrets qu’il n’est qu’un « sacré menteur » - j’ai parlé du bonheur qu’on récoltera à devenir riches, des projets qu’on montera ensemble, du luxe , des paillettes, des rivières de diamant et pierres précieuses qu’elle mettra autour du cou …… et avec une pointe d’humour, sachant évidemment qu’elle était beaucoup romantique pour adorer ça, j’ai fait le rapprochement sympathique des « L » de nos prénoms respectifs (Luigi et Lolita) – je lui ai dit qu’avec nos deux « L » ailes réunies nous pourrons planer très haut au ciel où nous irons à notre guise, cueillir des étoiles en or et des astres en diamants… et telle une éponge absorbant mes mots, elle est restée là à m’écouter attentive et patiente – j’ai essayé par ailleurs d’appuyer très fort sur ce qui lui fait le plus mal : la misérable vie de nomades que nous avons mené jusque là à la lisière d’une jet-set frivole et imbécile - vivre à l’affut de soirées mondaines, en opportunistes, ne fait de nous que de simples mendiants de luxe et c’est pourquoi il est si important, pour nous, de réussir ce coup de poker , lequel nous ouvrira les portes de la gloire et nous permettra de s’payer la grâce et les folies de nos rêves - Du coup et sans même prendre en considération les dangers, ni calculer les conséquences de sa décision, Lolita a répondu oui à ce projet, oui à cette transaction - je l’ai même trouvée prête et pressée à mettre en exécution le projet qu’à bien y réfléchir, je dirai même, que toute sa vie, elle n’a fait qu’attendre une semblable brèche pour rebondir sur l’opportunité qui fera briller son nom et lui concèdera la vie dorée dont elle rêve.


    Ainsi, nous avons passé la nuit à échafauder un plan. Il sera désormais réaliser sur trois étapes –

    1- Lolita est chargée seule de conduire l’opération intitulée « Joindre l’utile à l’agréable » – Ainsi et pour garantir le maximum de réussite au projet « coup poker » Lolita doit avoir dans ses bagages à part son charme d’épicurienne ambitieuse :
    - son propre passeport - son titre d’agent secret, étant un atout majeur dans l’opération – il lui permettra, sans trop de difficulté de passer entre les mailles de la douane et de la police.
    - un titre de congé qui devra être en bonne et due forme (elle saura le faire signer, sans trop de difficulté, par Tonton chef 1er, invoquant un motif bidon mais compatissant) et ce, pour ne pas attirer l’attention de ses collègues, ni sa hiérarchie
    - un laissez-passer et un ordre de mission fictifs , qu’elle dit pouvoir les faire faire en mettant en contribution la naïve et gentille secrétaire/standard Marionnette.
    2- se fabriquer un alibi en béton au cas où ....
    3- trouver un moyen pour faire diversion et éviter les commérages.

    Tu as mon feu vert, à partir de maintenant, pour prendre contact avec les principaux acteurs pour la prise en charge du billet d’avion, la réservation d’hôtel et pour fixer les bases de la transaction.

    Réponse urgente m’obligerait - A bientôt
    Luigi

    ***

     

     

    De : Faroukolov
    A : C-luigi-Paper
    Le 16.9.2009
    Objet : les nouvelles sont plutôt bonnes.

     

    ci-joint : Billet électronique et coordonnées de l’hôtel -

    Départ de Santa Patata : le 20.9 à 5h du matin
    Arrivée : à 16h à l’île des oubliettes
    Escale
    Départ de l’ïle des oubliettes – destination Bora Bora : à 20h
    Arrivée le 21.9 à 8h du matin
    Accueil à l’Aéroport
    Accompagnement à l’Hôtel Tengra – Rue fleuve de la discorde – chambre 201 avec vue imprenable sur buanderies
    (Mot-de-passe exigé et garantie d’acquittement de la somme requise de la marchandise commandée auprès de la Banque Bora- Flous sur C.B N° 001234567890111213)
    Un commissionnaire prendra contact avec la commerçante le 22.9 à 17h00.

    L’équipe garantit un séjour agréable à la commerçante.

    ***

     

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Tugdual Kerloch

    Auteur : Lenaïg.

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    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre
    A : G100soucis

     

    Bonjour Monsieur,
    C’est avec surprise et fureur que j’ai reçu votre consultation à domicile, que je n’avais absolument pas sollicitée.
    Bon sang, mes problèmes intimes, je les réglais tout seul et il n’était pas question que j’en fisse part à qui que ce fût ...
    Ce bougre de Fred, en vous demandant d’intervenir sans m’avertir, s’était ainsi immiscé dans ma sphère privée !
    La première chose que j’ai faite, après lecture de vos conseils, a été de saisir mon téléphone et de l’enguirlander copieusement ... Il m’a laissé déverser mon flot de noms d’“oiseaux”, empruntés au vocabulaire du Capitaine Haddock je dois avouer et ... il m’a ri au nez ! Après un court instant de stupeur, j’ai ... ri aussi !


    Vous avez raison, Toubib diabolique, j’ai péché par orgueil. Je ne me soucie pas beaucoup de religion mais je n’ignore pas que l’orgueil est un péché déclaré “mortel” ... Ce ne doit pas être par hasard.
    Il est possible que, dans ma tête, en effet, je me sois cru invincible, sans me le formuler vraiment.
    Je reconnais que, dans l’affaire qui nous mobilise vous et moi, j’avais la garde un peu baissée, l’”épée” au fourreau et “ensommeillée”, à six heures du matin après une nuit de veille vigilante.
    Mon service était bien terminé, vous avez raison.


    Mes deux collègues de la “régulière” se sont fait sonner les cloches pour leur retard de trois minutes, qui leur a fait manquer l’agression. Mais nul n’est parfait et ils ne se sont pas

    retrouvés “à la circulation”, poste nécessaire mais où bien des policiers ne souhaitent pas s’éterniser si leurs aptitudes les portent vers d’autres aspirations ...
    Les grands pontes du SKUTE et de la police mirobolandaise ont daigné reconnaître qu’ils ont eux-mêmes mésestimé le danger !


    Quant à la cible leurre, Jérémie, il ne nous en veut pas du tout ; c’est un bon coureur à pied, qui était prêt à détaler ; c’est par inquiétude pour moi qu’il est resté ! Son chien Rataplan n’a pas démérité car, même à terre et sous le coup d’une douleur fulgurante, je l’ai entendu grogner et sortir les crocs ; entre deux de mes trente-six étoiles tournoyant dans mon crâne, je l’ai entrevu se précipiter sur l’un des agresseurs avant que celui-ci ne se jette dans la voiture. Il lui a manqué de peu le mollet, dommage !


    Vous savez tout, Toubib “TocToc”, merci de votre précieux email. Vous m’avez fait réfléchir sur mon avenir professionnel, je vais changer un tantinet d’orientation et je vous tiendrai au courant.
    Cordialement,
    T. Kerloch
    ***

     

     

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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Adresses email des personnages intervenant dans ce chapitre

    Gsansouci @ toctoc.psy

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Rocknroll @ gazou.mi

    Juliette.des3maison @ hotmail.fr

    Lumina40 @ hotmail.com

    ***

     

     

    Le 28 août 2009, Charlotte avait fait parvenir une demande de consultation, très énergique,

    Au "Doc TocToc" (Auteur : Marie-Louve - se reporter au Chapitre N° 9).

    Le hacker inconnu vient de découvrir la réponse du psychiatre à Charlotte, datée du jour même.

    D'ailleurs, dans le chapitre N° 13, nous avons pu lire une "relance" de Docteur Sansouci à Charlotte, qui voulait s'assurer qu'elle avait bien reçu sa réponse …

     

     

     

    Charlotte prend, enfin, le temps de répondre

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    À : gsansouci
    De : Charlotte
    Date : 2009-09-06
    Sujet : Suivi. ???
    Tel que reçu de votre cabinet, en preuve,

     

    « De : gsansouci
    À : Charlotte
    Date : samedi, 5 septembre 2009 à midi juste
    Sujet : Suivi de votre dossier # 36-24-36 »

     

    Recevez dans un premier temps, mes sincères remerciements et mes excuses de ne pas avoir répondu semble-t’il à votre invitation à me venir en aide. J’ignore comment, mais j’imagine que mon serveur de courriel a dû rechuter. Parfois, il fait des pannes hors contrôle.


    Vous me trouvez fort surprise par votre offre renversante en me proposant de participer à un programme d’études avancées dans la recherche inconsciente. Je vous en suis reconnaissante.
    Cependant, honnête jusqu’au bout des ongles, je dois refuser l’avantageuse proposition lancée pour mon bien personnel. Je sais que beaucoup de malheureux ont besoin de vos précieux soins et qu’ils sont sous la pauvreté.


    Sachez que depuis mon appel au secours, j’ai trouvé ma solution. Je fuis le danger. Ignorant que vous aviez répondu à ma requête, j’ai dépensé mes 50 et un peu plus euros chez madame Minou. Depuis que j’ai ma poupée de porcelaine aux yeux vert d’eau, surpiquée à ses jupons, et coiffée d’une toque de mouton naturel, tout va mieux dans ma vie.
    Je suis des cours d’art dramatique et j’y excelle selon mon enseignante. J’ai l’esprit ailleurs et cela me soulage de mes tensions amoureuses sur la ligne de la fatalité. J’ai accepté la cruelle réalité et ne suis plus en conflit avec moi-même. Je m’étais mis marteau en tête, mais j’ai lâché prise en me prenant en main avec mon amie Lumina.

     

    Vous avez toute ma gratitude parce qu’il est rare aujourd’hui de voir des personnes aussi bonnes que vous.
    Si d’autres malheurs me tombent sur la tête, je n’hésiterai pas à vous écrire, mais sur une base gratuite. Ma conscience me refuse d’abuser de la générosité des honnêtes personnes. C’est ma ligne vie tracée au creux de ma main du cœur comme Madame Minou l’a vue. Je la suis.
    Bien vous soit fait !
    Charlotte Des Trois-Maison.

    ***



    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : gsansouci

    À : Charlotte
    Date :2009-08-28 19:07:23
    Sujet : Re

     

    Enchantée mademoiselle Des Trois Maisons,

    Mon éthique professionnelle est on ne peut plus respectueuse. J’aviserai ma secrétaire d’annuler cette publicité interdite que vous avez trouvé sur Internet et dont vous me faites part subtilement.
    Je constate dès les premiers mots que vous m’adressez que vous êtes une femme qui prend de nombreux détours afin d’atteindre votre but amoureux et que les obstacles qui se dressent vous empêchent de l’atteindre. Ils sont pour vous une échelle sans fin où les marches sont de plus en plus pénibles à monter. Vous risquez de souffrir de vertige.

    Ne désespérez pas, vous avez utilisé des moyens surnaturels qui ne vous ont apporté qu’illusions. Pour réaliser un rêve, il faut savoir oser.

    Votre côté rationnel saute aux yeux. Vous êtes une personne organisée dans votre tête. Pourrais-je vous comparer à un gouvernement, oui? Le problème est que votre ministre du cœur fait interférence avec votre cerveau. Vous souffrez manifestement du « syndrome du gouvernement en chute ». Un cas courant mais jamais nommé.

    Toutes les femmes sont belles mais le plus beau d’elles est dans le sourire et dans les yeux qui dévoilent l’attrait qu’elles ont pour un homme. Cependant, n’allumez pas des étincelles trop brillantes. Il risquerait d’avoir peur et de prendre la fuite. L’homme est un chasseur qui n’aime pas les proies trop faciles. Tout est dans la modération. Croyez-en mon expérience, les atouts d’une femme vont bien au-delà de l’apparence physique. Cependant, quelques ornements supplémentaires sur votre peau le retiendra davantage, une coiffure qui vous avantage, des vêtements qui vous donnent un air moins sage. Vous êtes allé au-delà de votre budget pour investir dans votre garde-robe, chez l’esthéticienne et le coiffeur. Bravo chère demoiselle. Ce sont des Euros bien placés. Ils vous rapporteront en investissements du côté confiance et estime de soi. Car une condition essentielle pour séduire un homme est de se sentir bien dans sa peau. Quand une femme se sent belle, intelligente et déterminée, il n’y a rien à son épreuve. Les fortes foncent doucement et les faibles fondent rapidement.

    Il faut un premier contact réussi, car nous avons cinq minutes lors d’une conversation pour nous donner une idée de l’autre, de juger s’il nous intéresse de le revoir et d’allonger une conversation qui peut conduire à l’autel. Présentez-vous simplement en lui offrant votre aide comme bonne voisine. Si votre impression est bonne, ajoutez que vous aimeriez prendre un café dans un bistrot s’il accepte, afin de discuter de n’importe quoi de sensé. Si vous êtes chanceuse c’est lui qui vous l’offrira et vous aurez fait un gros pas. Un conseil de bricolage, des sujets d’actualité, mais surtout, surtout, faites le parler de lui. Les hommes sont toujours honorés de se sentir importants Si son ego est trop gros, laissez tomber. Il ne pensera jamais qu’à lui et ne s’intéressera à vous que pour la galipette. Et en partant vous démolira sur tout ce qui est précieux pour vous, votre estime de soi. Ce n’est pas ce que vous désirez et moi non plus.

    Votre rationalité se déchire lorsque votre cœur pleure à la pensée que cet homme puisse vous ignorer. Soyez naturelle et je ne le répéterai jamais assez, laissez le s’exprimer. Les femmes ont trop tendance à monopoliser la conversation et les hommes parlent peux. Intéressez vous à lui mais sans insister, ils aiment garder leurs petits secrets les premières fois. Le naturel, la gentillesse, c’est ce qu’il y a encore de mieux pour séduire un homme.

    Monsieur est infidèle? Savez-vous pourquoi? Est-ce un infidèle notoire dont les aventures sont connues entre l’Atlantique au Pacifique ? Est-il malheureux en ménage? Si c’est le cas, c’est votre chance. Mais n’allez pas vous battre avec un balai avec une rivale. C’est disgracieux et monsieur n’aimerait probablement causé un scandale dans la rue.

    La ménopause ne cause pas de problèmes à l’amour. Qui a bien pu vous dire de telles sornettes. L’amour n’a pas d’âge et rien de tel pour une femme amoureuse de mettre de côté ces légères indispositions car par son état amoureux, elle oublie ses chaleurs et devient toute chaleur pour son homme.

    Cette première consultation est gratuite car j’offre parfois la possibilité à des personnes désespérées de trouver avec eux la solution de leurs problèmes gratuitement. Une B.A. (bonne action) par jour depuis toujours. Scout un jour, Scout toujours.

    Je suis heureux de vous rendre service et soyez heureuse mademoiselle.

    GSansouci, psychiatre

    ***

     


     

    Au troisième à gauche en sortant de l'ascenseur, chez Luigi Paper,

    D'étranges et nouveaux personnages apparaissent …

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    À C-luigi-Paper
    De: Rock’n Roll
    Envoyé : 2009-09-03

     

    Bonjour Luigi,
    Au nom de notre amitié et de nos rapports conviviaux, Franz et moi-même, ne pouvons garder le silence plus longtemps devant la désastreuse conséquence des calomnies qui circulent quant à la prétendue présence de notre précieuse amie Lolita, ta Lolita aux Taupes Des Cinq Hontes.
    Nous ne pouvons croire qu’un amour comme le vôtre soit déchiré sur la place publique. Jamais Lolita ne s’est présentée au Taupes Des Cinq Hontes ! De cela, nous pouvons en témoigner formellement avec plusieurs autres amis communs. On a lu ce torchon, La Gazette avec la rage au cœur. Lolita en pleurs demeure injustement victime d’un traquenard à furet.


    Comment peux-tu douter de ton ange adoré ? Jamais Lolita ne te tromperait avec un quidam ou pire, un roturier sans envergure. Ressaisis-toi ! La jalousie est mauvaise conseillère. Depuis ton départ pour ton voyage d’affaires, ta bien-aimée a eu la générosité de venir habiter avec nous, pour nous prêter main de tendresse auprès de notre adorable princesse, la petite Flavie qui réclamait à haut cris sa tantine Lolita pour jouer dans la piscine à la Petite Sirène avec elle. Tu connais la sensibilité de ta douce, jamais elle n’aurait refusé ce plaisir à la petite.


    Nous ne pouvons croire que tu accordes crédit à ce canard sans esquisse. Des trucages de photos aux profits de papas radis qui sont prêts à tout pour vendre leurs potins de bas étage, des tissus de mensonges pour étoffer leurs discours chez People. La grande Lolita n’a pas quitté notre demeure depuis ton départ. Elle ne mérite pas ou plutôt tu ne la mérites pas.
    Franz et moi t’invitons ce soir à notre table pour le dîner offert en l’honneur de Lolita qui vient de recevoir le prix Phéno-Mania de l’année. Bien sûr, tout le gratin de Miroboland sera présent. Il serait dommage que ton absence soit remarquée par tes meilleurs associés, tels les inséparables Wilfrid et Paolo.

     

    Nous t’offrons là une excellente chance de réparer ton erreur auprès de celle qui t’aime plus qu’elle-même. Après discussion au sein du clan, Franz te recommande de te présenter ce soir en tenue de gala pour l’heure du cocktail.
    Bella et Franz.
    ***

    :

     

     

    Retour chez Charlotte, sur le même palier que Luigi,

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Juliette
    Envoyé : 07-09-09 06:42:01
    À : Charlotte

     

    Ma grande et charmante Charlotte, tu ne peux savoir à quel point tu as fait plaisir à ta mère ! Je savais bien qu’il y avait en toi une part de moi-même, ma générosité. Et ma sensibilité attachée à ma famille. Merci mille fois !

     

    Mon petit frère et sa douce Georgette, quelle femme extraordinaire, sont arrivés hier à Sainte-Frigide-Sur-Mer pour vivre en cocooning leur passion amoureuse. Je n’ai jamais vu mon Wilfrid aussi ragaillardi depuis la mort de maman. Enfin, du bonheur dans sa vie. Tu as bien fait de lui recommander une lune de miel avec son infirmière qui en est amoureuse démesurément, mais quelle grandeur d’âme !

     

    À Sainte-Frigide, l’automne est la plus colorée des saisons qui font de ses violons, chanter la nature et griser les doux regards amoureux. C’est la fête au village. Tonton avait réservé une suite présidentielle à l’hôtel Étoile-Frigide-Sur-Mer sans se douter qu’il viendrait au bras d’une perle rare valant une roue de bonne fortune pour un cœur aussi tendre que celui de mon petit frère. Elle a le regard d’un ange protecteur posé sur lui.

     

    Pour me changer les idées du lugubre Jardin D’Antan, depuis que la chicane a pris entre moi et la folle qui croit que je veux son Piquet-Chassé parce que je joue au trictrac avec lui, je me suis permise une chambre à l’Hôtel pour ne pas laisser mon petit frère seul. Ma preuve de bonne civilité pour accueillir ma future belle-sœur, la gracieuse Georgette. Comment as-tu fait pour dénicher une fiancée à ton oncle Wilfrid et que tu ne sois même pas capable de t’en trouver un pour toi ? Tu seras toujours un mystère insoluble pour moi ! Tu lui cherches une infirmière pour assurer la relève pendant tes absences et tu fais rentrer l’amour dans sa vie.

     

    Tu es ton propre malheur par entêtement. Bon, je démissionne. Je ne peux plus te guider. Il faut que j’en arrive à accepter l’évidence : ma fille restera une vielle-fille par sa très grande faute, trois fois plutôt qu’une !
    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-07
    À : Lumina


    Island Blues ! Je coule…
    Lulu ! Tu m’as abandonnée ou quoi ? J’sais plus quoi penser ? Tu ne réponds pas à mes appels depuis deux jours ! T’ai-je fait de la peine sans le vouloir ? Je suis au désespoir plus bas que jamais. Arrête de me bouder. Je te jure que je m’améliorais. Je ne prenais même plus de photos de lui, mais après la lecture de la Gazette et les nouvelles à la télé, j’ai craqué…

     

    J’ai voulu courir sauver mon voisin. Tu ne me répondais pas. J’y suis allée avant que l’assassin ne le tue pour de bon. Arrivée à bout de souffle et les nerfs dans le tapis, devant sa porte, j’ai frappé avec disons, assez de vigueur. Et là, il était devant moi. Sans réfléchir, tremblante, je lui ai lancé : Votre femme veut votre mort ! Il était trop tard, c’est à ce moment que j’ai aperçu les deux traîtresses. Madame Castagnettes et Jane Hairmaniaque ! Pan ! En pleine gueule. K.O, les yeux ouverts sur la vérité. Muette, stupéfiée !

     

    Lui, il m’a souri en disant : Ma femme ? Quelle femme ? J’ai dit, la vôtre ! Madame Lavande. Non, je ne sais pas son nom. Je sais juste son parfum. Je n’ai pas de femme qu’il a dit en riant aux éclats. Moi je suis devenue rouge de colère. J’entendais la musique de transes et d’extases de Maharaja, cœur de Lion ou la route des Gitans. Je ne sais plus. Mon amour tournait comme une tempête dans ma tête. Il voulait que je vienne partager avec eux le «succulent festin» préparé par la vamp Der Prout qui s’épivardait comme une veuve joyeuse.

     

    Entrez, entrez ! Madame Hermina se fera une joie de vous faire goûter les délices qu’elle m’a généreusement préparés pour me réconforter. Au menu : salmorejo, la Zarzuela et olleta. La gentille demoiselle Jane, nous offre le magnum d’Hermanos Lurton. Allez, je vous invite !
    Dans son dos, la vamp Der Prout me chassait avec des yeux de fusils. QUELLE MUFLERIE ! Je tremblais des yeux à la tête. J’ai murmuré : Désolée, mon Gaspard est tout seul.

     

    Je suis repartie en grande vitesse avant d’éclater en sanglots devant mon celui qui n’est qu’un play-boy qui se vautre dans la luxure. Tu aurais dû voir le bustier à pigeons de la gardienne ! Elle était dans sa maison à lui avec l’autre jeune tête en l’air qui pourrait être sa fille. C’est bien fini entre lui et moi. Mais ma peine veut pas partir.

     

    Puis, tu n’es plus là toi non plus. Au moins, mon patron Tekila est en congé de maladie. Il a le don de m’énerver avec sa petite voix de grincheux calculatrice intégrée. Si t’es là, on pourrait aller ensemble aux Nounours Farceurs et tu pourras me dire ce qui ne va pas.
    Y’a juste Gaspard qui m’aime ! Pourquoi tu ne me réponds pas ?
    Charlotte.

    ***

     

     

    De : Charlotte
    Envoyé : 2009-09-09
    À : Lumina

     

    Chère Lulu !
    Une autre fois merci d’être venue à mon secours hier. C’est ma faute, je n’avais pas lu ton courriel qui m’annonçait le décès de la grand-mère d’Hubert. Pauvre femme ! 102 ans et mourir seule, oubliée sous le soleil dans sa chaise roulante. Quel triste sort, retrouvée au matin par une équipe de contractuelle chargée d’entretenir la pelouse de son CHSLD Le Voilier La Santé. Pardonne-moi mon étourderie. Je suis tellement désolée de ne pas vous avoir accompagné à Rivière-Aux- Renards pour les obsèques de mémé Latendresse. J’en ai les larmes aux yeux.


    Je ne saurais jamais me faire pardonner ma folie passagère. Tu as quand même accepté de venir dîner une autre fois avec moi Aux Nounours Farceurs malgré tout. Que serais-je sans toi ? C’est génial de m’avoir remis un pot de mille comprimés de Millepertuis pour combattre l’abattement et les sautes d’humeur. J’ai pris cinq comprimés hier avant d’aller dormir comme tu m’as dit. Promis, je vais les prendre pour un mois au moins.


    Ce matin, j’ai écouté « La vie en rose ». Ça m’a remuée tous les sens et je crois que je vais oser encore une autre tentative. J’y pense fortement depuis que monsieur Tugdual «c’est son nom » est monté chez moi pour me demander s’il pouvait m’aider après ma fuite de chez lui. J’étais en larmes encore. Idiote, j’ai répondu que c’était mes allergies comme tu le sais déjà.


    Je dois rester calme et me divertir pour reprendre le contrôle de ma vie. Tu as raison. Comme tu verras le jeu du hasard joue pour moi. Ce matin comme tous les autres matins, j’ai ramassé mon capuccino au Café Arthé avant d’entrer au travail. Que vis-je? Hercule le proprio, punaisant une affiche sur le babillard. La voyante avait raison. La balance de la chance était là devant moi sur l’affiche.
    « Avis de recherche. Troupe de théâtre amateur « ARTOC » Comédiens de passe-temps demandés/ées. Metteur en scène : M. Alain Gallopin recherche des comédiens en herbe pour jouer la pièce : Un destin nommé désir.

     

    L’intrigue : Irma, une adolescente de quinze ans a un père absent. Sa mère, Mina milite pour la défense des droits des victimes. Elle est très occupée à défendre la cause des malheurs. Irma se sent seule, mais elle a du chien et déploie toute son imagination pour séduire l’amour.
    J’ai tout écrit les informations et j’ai déjà mis mon nom sur la liste des soupirants aux auditions prochaines.


    Ce soir j’écrirai à Tonton que je veux ma liberté un peu pour apprendre la comédie. Je sais que madame Georgette veille sur lui, donc je peux avoir une vie meilleure. Je veux être la mère et jouer le rôle qui me ressemble. Ce sera plus facile pour moi. La petite fille Irma, c’est un personnage secondaire. Je veux être moi-même.


    Je crois que Tonton sera d’accord. Il va un peu mieux depuis que son infirmière le visite tous les jours. Elle fait des miracles et son caractère s’améliore. Je sens qu’il veut son indépendance. C’est le bon signe. Le moins bon, je le soupçonne de laisser Gaspard au vagabondage durant la journée. Ce chien me demande la porte de plus en plus, il me gratte le bois avec ses pattes et jamais il ne faisait cela avant. Je n’aime pas ça du tout. Gaspard est un beau mâle et on pourrait me le voler lui aussi.
    Si je suis choisie pour jouer cette comédie, je risque de rencontrer un autre homme pareil qui m’aime.

    ***


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    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
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    Adresses email des personnages apparaissant dans ce chapitre

    Anna.nozvad @ kiwi.mi

    Noelle.nozvad @ kiwi.mi

    Jane.hermanie @ orange.fr

    Hector.hermanie @ hotmail.fr

    Julien.saint-honore @ yahoo.fr

    Lumina40 @ hotmail.com

    Charlotte.des3maison @ hotmail.com

    Gsansouci @ toctoc.psy

    c-luigi-paper @ hotmail.com

    Faroukolov @ gmail.com

    ***




    Au deuxième étage à gauche, en sortant de l'ascenseur : Noëlle Nozvad

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : Anna Nozvad
    Envoyé : 04/09/09 09:10:03
    A : Noëlle Nozvad
    Sujet : toi !


    Bonjour ma Noëlle,
    Je sais que tu vas me lire tout de suite, mais j’ai appris à être patiente
    pour avoir ta réponse.
    Comme je reçois La Gazette tous les jours, c’est bien sûr tes articles que je dévore en premier
    et je te sens ainsi proche de moi !
    Quand j’ai fini, Papa chausse ses lunettes et s’installe confortablement
    dans son fauteuil pour tout lire aussi !
    Rappelle-toi combien il craignait que ton intégration dans le monde des journaleux
    ne te corrompe ... Il avait l’idée fausse que tous ces gens de la presse
    étaient cyniques et grossiers ; il est revenu sur sa conviction et, crois-moi,
    il admire ce que tu fais, sous ses airs détachés.
    Bravo pour ton papier du 30 août sur les phobies. Monsieur Tequila,
    ton voisin, aurait saprément besoin de suivre les conseils que tu as énumérés pour se faire soigner ...
    C’est sympa de ta part de nous avoir aiguillés sur l’article en ligne pittoresque de ta consoeur
    Océane Bilboquet : M. Tequila grimpé sur son bureau, poussant lui-même des petits couinements de souris, on a ri !
    Bon, ici, Papa ne parle plus de retourner vivre notre retraite en France.
    Nos “vieux” os (la soixantaine, quand même) ont plus chaud à Quoideneuf sur Courriel que dans les Monts d’Arrée !

    Au fait, est-ce que la Bretagne te manque, à toi ?
    Bons baisers de nous deux,
    Maman
    ***

     

    De : Noëlle Nozvad
    Envoyé : 04/09/09 - 09:15:52
    A : Anna Nozvad

    Sujet : vous ! Et un scoop !


    Bonjour ma Maman favorite ! bonjour mon Papa préféré !

    Ah, “on” est bien à Quoideneuf, hein ? Puisqu’“on” veut y rester ...
    Cité Chelou, où Papa a fini sa carrière de prof l’an dernier, par exemple, serait complètement à revoir
    sur le plan architectural pour que les gens s’y sentent mieux.
    Si vous y habitiez, vous n’auriez sans doute pas envie d’y rester : très bruyante, motos et engins divers
    pétaradant toutes les nuits, trafics en tout genre et ... la pègre qui s’y est infiltrée, encourageant la petite délinquance ...

    Bon, assez digressé, je vous donne la primeur d’une info.
    Mon voisin de palier, un nouveau, est un garde du corps de métier, breton aussi, tien ! Un certain Tugdual Kerlohhrh
    (bon, je rigole, ici son nom se prononce Kerloc, donc c’est Kerloch correctement écrit).

    Eh bien, ce matin, alertée par une animation inhabituelle dans la rue, pour un samedi de si bonne heure,
    j’ai vu ce voisin raccompagné chez lui par des hommes en brassard rouge de police ; il portait une minerve.
    J’ai vite enfilé mon peignoir le plus couvrant, saisi ma carte de presse et j’ai ouvert ma porte.
    Pat Hos, du commissariat du quartier, était présent et il m’a laissé rester,
    alors que les autres m’intimaient l’ordre de rentrer chez moi ...
    J’ai fait la connaissance de la victime, qui est un fort bel homme, ma foi :
    Maman, pense à Roger Moore, tu sais, les séries de télé “Amicalement vôtre”,
    ou “Le Saint” !
    Son collègue du SKUTE (eh ouais !) s’appelle Fred Louarn et lui,
    ce serait plutôt le genre Lino Ventura !
    Je crois que quelques atomes se sont accrochés, entre ce Fred et moi,
    hé hé ! Encore un Breton, ils sont partout ! Louarn = renard,
    pour un “flic”, ce n’est pas mal !

    Oui, j’en reviens au fait.
    M. Kerloch travaille en partenariat avec la police, le SKUTE apparemment,
    rien que ça.
    Sa mission actuelle est de surveiller la nuit un repris de justice
    en liberté conditionnelle et en période probatoire, quelqu’un qui supervisait
    des casses de banques, sans armes !
    Une agression a eu lieu à l’entrée du Grand Parc Paul-Tournenron.

    Le “client” de M. Kerloch était penché pour détacher la laisse de son chien ;
    Tugdual Kerloch était campé à côté, sur le qui-vive, car il apercevait un individu
    s’approcher à grands pas, casquette enfoncée sur les yeux et le nez.
    Mais Tugdual a été frappé violemment sur le côté du cou par la crosse
    d’un pistolet qu’a sorti un autre passant au visage dissimulé sous une cagoule
    de survêtement ; Tugdual s’est écroulé.
    L’homme à la casquette a crié, l’air surpris,
    en désignant le “client” : “Shit, ce n’est pas lui ! Quick, on file !”
    Les deux malfrats se sont engouffrés dans une Ouragan ZX,
    à la plaque d’immatriculation fausse.
    D’autres “flics” qui étaient en planque, pas loin sûrement, les ont pris en chasse,
    mais la circulation intense du centre ville a permis aux gansters
    de les semer ...
    Tugdual a quelques jours de repos. Il ne voulait pas mais Fred Louarn
    les lui a imposés.

    Pour la suite et les autres informations recueillies, vous les lirez dans La Gazette
    de demain et vous aurez des échos aux infos
    de la radio et de la télé !

    Grosses bises,
    Votre Noëlle

    ***

    :

     

     

    Chez notre coiffeuse, au quatrième : Jane Hermanie

    Auteur : Anaëlle.

    ***

     

     

    De : Jane Hermanie
    à Hector Hermanie


    Cher Hector,

    Cela fait à peine quinze jours que je suis revenue en Miroboland mais j’ai l’impression qu’un siècle s’est écoulé depuis mon départ de Saint Paul ! J’ai encore le goût des achards* et des poissons fumés dans la bouche, les champs de canne à sucre sont toujours imprimés sur ma rétine et même les margouillats** nichés sous la varangue me manquent ! Mais heureusement, aujourd’hui, j’ai eu tellement de clientes que je n’ai pas eu le temps de gamberger!


    Figure-toi que j’ai une nouvelle cliente: elle a un drôle de nom, Mme Taratatapian, je crois! Elle m’a dit qu’elle travaillait pour un certain Mr Tugdual, un nouveau locataire de mon immeuble. Je l’ai croisé hier dans l’escalier; c’est un bel homme mais il a au moins quarante ans ! Bref, cette Madame Tartapian puait la lavande! Heureusement, c’est encore l’été ici et j’ai pu ouvrir la fenêtre . Sinon, je te jure, j’aurais fait un malaise! Tu sais combien je suis réceptive aux odeurs… J’ai dû être un chien dans une vie antérieure!

     

    Enfin, heureusement,Mme Tartempion voulait juste que je lui coupe quelques mèches qui dépassaient de sa coiffe. Oui, tu as bien entendu, cette dame porte une coiffe bigoudène; Elle m’a expliqué qu’elle militait pour le maintien des traditions bretonnes, même si cela implique quelques efforts pour réussir à concilier traditions et modernité. En effet, je me dis que ça ne doit pas être tous les jours facile de porter un pain de sucre sur la tête !


    Bon, il se fait tard et une lourde journée m’attend demain. Alors, je te parlerai de mes autres clientes une autre fois.
    Bises à Juju et à toi.
    Jane

    ***

    Notes: achards*: légumes découpés en lanières et marinés dans une sauce pimentée.
    Margouillat**: petit lézard domestique.

    ***

     

    De : Julien Saint Honoré
    à : Jane Hermanie

     

    Chère Jaja,

    Je ne veux pas t’inquiéter mais Hector est malade. Je crois qu’il a mangé trop de piments! Il est au lit et n’arrête pas de boire du rhum. Il dit que c’est pour éteindre le feu allumé en lui. Je suis très inquiet; Tu le connais depuis plus longtemps que moi. Peux-tu me donner un conseil ?
    Réponds- moi vite. C’est urgent!
    Bisous.
    Juju

    ***

     

     

    Comment se porte notre Charlotte ?

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Lumina
    À : Charlotte


    Bon matin Charlotte !
    Je viens de lire ton courriel. Tu me demandes mon avis ? Ne réponds pas à ce Bo Diamant ! Il ment.
    Ne vois-tu pas la vérité ? Il n’est pas lui, il est sa Mustang.
    Il est plus petit que toi. Réfléchis deux secondes. Il semble avoir précisé « sans compromis». Ce qui signifie qu’il n’acceptera jamais de porter des souliers avec talons plus hauts comme Al Pacino dans les films. Non ! Laisse passer ce cow-boy au volant de sa Mustang. Tu mérites mieux. Cherche un homme qui pense comme toi. Cela évite les querelles dans le ménage.


    Je te conseille de prendre un carnet et d’écrire pour toi ce que tu penses de la vie et ce que tu désires.
    Quand tu seras certaine de tes réponses, tu iras lire les messages des autres hommes et tu cocheras oui ou non en comparant tes réponses à leurs inventions sur leurs présentations.
    C’est une bonne méthode d’élimination pour trouver plus vite la bonne cible.
    Prends ton temps, ton abonnement est payé pour une année complète.

     

    Sois patiente. Observe les hommes quand ils vont à la pêche, ils attendent calmement pendant des heures et parfois, ils reviennent bredouilles sans problème. Le mari de ma voisine part à chaque année pour une semaine à la pêche et jamais il n’est revenu avec un poisson. Cela ne le dérange pas. Il revient toujours souriant avec un cadeau pour ma voisine. Un jour, il lui a offert un beau collier de perles. Mon Hubert, lui, c’est la chasse aux canards. Il est plus chanceux, il revient avec des canards et moi, pas de perles.


    Ne t’en fais pas, tu es jolie. C’est ton oncle Wilfrid qui mobilise toutes tes énergies en le surveillant pour ne pas qu’il meure seul. Comment veux-tu trouver un amour dans les murs de ta maison ?
    On va essayer avec ce site de rencontre si cela ne fonctionne pas, on trouvera un autre moyen pour te faire oublier cet homme marié qui est débarqué comme une catastrophe dans ton immeuble et dans ta vie.


    Méfie-toi que son épouse ne voie pas ton coup de foudre pour son mari. Je t’avertis, une épouse qui s’aperçoit qu’une autre femme reluque son butin, cela risque d’être une tragédie pour toi.
    Bon courage, je suis là pour t’aider. Passe une belle journée ! Ton amie Lulumimi,

     

    N.B. J’oubliais. Ne dis pas que tu as perdu ton amour. Ça c’est mauvais signe pour un homme.

    ***




    Auteur : Di. 



     

    De : G. Sansouci
    À : Charlotte
    Date : samedi, 5 septembre 2009 à midi juste
    Sujet : Suivi de votre dossier # 36-24-36


    Chère madame Des trois maisons,


    Ma secrétaire m’avise à l’instant que vous n’avez pas fait suite à mon courriel daté du 2009-08-28 où je répondais à votre demande partiellement. Vous sembliez une lionne se préparant à sortir de sa cage en chargeant. J’étais inquiet pour vos proches ainsi que pour vous. Étant un psychiatre émérite dont la réputation n’est pas à refaire, je ne comprends pas la raison de votre silence et mon ego en est affecté. Serait-ce que vous ne désirez pas poursuivre mes traitements? Ou que vous n’avez pas assez d’argent pour payer les honoraires? Si la raison est la deuxième, écrivez-moi à nouveau et nous négocierons une entente. Votre cas m’intéresse. Je suis prêt à vous payer 50 euros la ligne pour vous entendre.


    G. Sansouci, psychiatre

    ***



    Auteur : Marie-Louve.

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 11 / a S.O.S.
    À : Lumina


    Lulu ! Vite ouvre la Gazette du jour. Ça fait vingt minutes que j’essaie de t’appeler au téléphone ! Lâche ton « mémérage» en ligne avec ta belle-sœur.

     

    J’en mettrais ma main au feu ! Mon celui ! On a tenté de l’assassiner dans un parc avec un chien et un autre méconnu. Madame Minou avait raison. Les mauvais signes sont autour de moi. L’amour de ma vie est en danger, je le sens et je suis certaine que sa femme ne s’en soucie pas. C’est peut-être elle qui a commandé le meurtre pour se débarrasser de son mari qui ne couche pas souvent chez lui. Je le surveille assez pour avoir découvert ce pot aux roses ! Elle doit vouloir l’argent de son assurance vie. Il faut que je le prévienne. Dépêche-toi ! Réponds-moi, sinon, je vais frapper à sa porte avant que l’assassin ne revienne en finir.
    SOS !!!!

    ***

     

     

    Côté sombre de notre intrigue, même palier que Charlotte : Luigi Paper

    Auteur : Om Salma.

    ***

     
     

     

    De : Luigi Paper
    A : Faroukolov
    Le : 6.9.2009
    Objet : Retour de Luigi au 101 rue Mazurka.

     

    Par où commencer ?
    J’ai bien fait de quitter le 101 rue Mazurka, cela m’a permis de découvrir Lolita sur son vrai jour – Mon départ brusque et précipité a fait pression sur elle – elle m’a écrit longuement pour me supplier de revenir à la maison – elle a même affirmé avoir voulu attenter à sa vie – comme j’ai pensé que c’était une ruse de sa part pour me faire revenir - j’ai fait pendant deux semaines l’amant indifférent et froid, manière de m’faire désirer et cet astuce a vraiment bien fonctionné– deux semaines ont suffit pour raviver sa flamme et accentuer son désir – deux semaines durant lesquelles, elle n’a pas manqué un jour sans m’harceler à coups d’appels téléphoniques et d’sms – ceci m’a entre temps de préparer un plan ingénieux qui va être décisif dans ma démarche à suivre - j‘ai donc renoué avec elle avec un plan en poche.

     

    De retour et sans trop attendre, j’ai truffé son appart de micros et caméras-girafes rotatives invisibles dernière génération équipées de zoom ultra sensible - son téléphone fixe a été mis aussi sur écoute - le tout est relié à distance à ma Berline/ planque. Après quelques jours passés avec elle, j’ai prétendu un voyage d’affaires pour faire l’espion. Ma planque a duré 4 jours et 3 nuits durant lesquelles, j’ai voyagé dans son univers privé, épié ses faits et gestes – c’est dans un total paradoxe que j’ai vécu tout ce temps là – c’était à la fois l’enfer et le paradis – L’enfer d’être enfermé, mal nourri, sale comme un porc et le paradis d’avoir pu en toute quiétude, pénétrer sa sphère secrète en m’offrant un voyage émouvant et excitant au cœur de sa vie intime.

     

    Tu t’rends compte que je me suis découvert un énième vice : le voyeurisme, c’est immoral je l’sais, mais un vice de plus ou de moins qu’est ce que ça change ? Je n’peux absolument pas te décrire la satisfaction que j’ai tirée en la voyant défiler sous mes yeux dans ses sous-vêtements sexy, ses porte-jarretelles chatoyants ou encore mieux dans son plus simple habit d’Êve. Je me suis imaginé la toucher, la caresser, la sentir et pourtant combien de fois avant ça, je l’ai possédée. C’est en la voyant de loin que j’ai découvert sa féminité, sa grâce, sa sensualité. J’peux te dire que ce fantasme a eu pour moi un goût unique curieusement excitant.

     

    1er jour de planque :
    Lolita s’affaire seule dans l’ appart – une bouteille de cognac à la main – fumant cigarette sur cigarette – elle semble mal au point – son va et vient persistant entre le balcon et le salon m’fait tourner la tête.
    J’entends sonner, je la vois courir – elle répond au téléphone
    - Allo c’est toi chéri – oh pardon… Tonton Bizou 1er chef, j’ai fait erreur, je pensais que c’était mon ami, pas grave, pour le rapport, non pas encore fini- il est à la saisie – oui je m’active- ça n’tardera pas - je le déposerai une fois terminé au Q.G. – bonne nuit. (un soupirrrrr).

     

    2ème journée
    Lolita ne sort pas du tout de chez elle, elle semble anxieuse - elle réfléchit - ne se regarde même dans la glace – elle passe dans la cuisine - prépare une soupière de café noir – elle mange ses cigarettes et boit ses cafés – fait les 100 pas – elle va vers son ordinateur, consulte ses mails - le referme aussitôt (je la connais très bien… je sens qu’une idée germe dans sa tête - elle enlève la puce de son portable pour ne pas être dérangée) – elle se dirige vers la salle de bain ( mon côté voyeur s’met alors en marche, je sens monter le rythme de mes pulsations cardiaques – Ah ! qu’il est bon de pouvoir la mater - Himmmmm, je monte ses courbes et dégringole ses plaines… encore un peuuuuuuuuuuuuuu avant l’amerrissage ….).

    Son bain pris, elle rejoint son lit , manipule son portable, remet la puce à sa place aussitôt, il se met à sonner.


    - Allo ! Ah…C’est toi suzette – oui …tu dis avoir essayé de me joindre toute la journée – c’est possible, peut être le réseau - je sais… je sais que j’ai manqué le rendez-vous ne m’en veux pas – chui pas en état- tu sais, j’ai pas mis le nez dehors – je suis partie dans de sales draps - un rapport à terminer – tu parles… j’ai toutes les données mais le problème que je n’peux pas les porter comme ils sont sur le rapport – tu n’comprends pas, oui j’avoue que c’est pas facile à comprendre…. ni facile à expliquer non plus– mais à toi, l’amie de toujours… à qui je n’ai jamais caché quoi que ce soit - j’vais essayer de t’expliquer - je vis un grand dilemme , je dois trouver la sortie - il s’agit de Luigi … Luigi… oui Luigi , tu n’comprends donc pas - mon Luigi, la tonne de muscles – Ah ça t’revient et ça t’fait rire en plus …. et bein pas moi – sois sérieuse une fois et écoute-moi –suis coincée – en plus, le QG veulent avoir le rapport tout de suite - Pourquoi le QG ? mais parce qu’on m’a chargée de l’filer – oui… le filer – ça t’étonne qu’un type comme lui soit filé – il fait partie du gang Paper – c’est confirmé et j’ai tous les détails mais voilà … mon problème est que je me suis amouraché de ce beau dealer et que je n’arrive plus à m’en défaire, ni à faire la part des choses - si j’porte ce que j’ai sur le rapport, il finira au trou et moi, je ne veux pas le perdre – je sais que j’ai joué avec le feu, voilà…. il a fini par me bruler, t’es contente ? – tu sais, il a pris ma tête, mon cœur et tout le reste - je l’aime, oui je l’aime comme je n’ai jamais aimé – il faut que j’le sauve quitte à falsifier les données – je sens que ma tête va bientôt exploser – bon… laisse moi pour le moment, j’ai besoin d’me reposer – demain, il fera jour.

     

    3ème journée

    Lolita se réveille sur un coup de téléphone :

    - Allo, c’est Marionnette – je sais , je sais que c’est pas toi , … que c’est bien le patron qui t’ harcèle– il n’a donc en tête que le dossier 53210 - je lui ai pourtant dit que je passerai au QG ? une fois le rapport fini– non mais pourquoi… y’a le feu ?
    Lolita prend sa tête entre ses mains et quelques larmes viennent glisser sur ses joues – elle pleure – je l’entends dire : ce que je vais faire me coûtera ma carrière et tout mon avenir mais moi mon avenir, je n’le vois pas sans mon Luigi – elle va vers son ordinateur et se met à taper son rapport. Une fois terminé – elle imprime une copie - Elle lit à haute voix la dernière phrase tapée : l’oiseau en cage peut très bien être libéré – il n’a absolument rien à voir dans le dossier « 0 » du Clan Paper- puis dépose sa signature que la caméra n’a pas manqué de zoomer – on peut lire Pour le Q G / Agent 5 / Lolita Delrozio.

     

    Elle plie le rapport en deux et le met dans son sac – Elle enfile sa p’tite robe beige – choisit les souliers qui vont avec – habille ses lèvres d’un gloss transparent, passe sa main dans ses cheveux pour leur donner du volume - jette un dernier coup d’œil dans la glace et sort.
    Je profite pour dormir un peu. Quand je me réveille c’est presque la nuit – J’entends Lolita tourner sa clé dans la serrure. – je la vois aller directement à la salle de bain (spectacle qui me fait encore une fois jouir de plaisir) et puis elle s’en va rejoindre son lit -

     

    Le coup de grâce final qui ne laisse aucune place aux doutes de la sincérité de ses sentiments c’est quand je l’ai vue renifler mon pyjama, utiliser mon after shave, embrasser langoureusement ma photo, enlacer mon oreiller, compter les étoiles tant je lui manquais.

    Assure le boss que tout est en ordre et que dans peu la commerciale prendra l’avion destination Bora Bora pour chercher le colis.

    ***

     


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