• J'ai eu envie de faire renaître ce texte, que j'ai relu avec attendrissement, non pas attendrissement sur ma petite personne mais sur notre entente à tous dans le cadre du site disparu !

     

     

    Samedi 5 juillet 2008.

     

    Notre amie de plume Victoria vient de nous proposer d’écrire « le texte le plus beau ». Quelle bonne idée ! J’aime la simplicité de l’énoncé qui, paradoxalement, contient des myriades de questions, auxquelles nous allons tenter de répondre. Moca, par exemple, a compris « le plus beau texte d’amour ». Stellamaris avec humour a réagi ainsi : mais c’est-ce que je m’efforce de créer chaque jour ! Tiens, moi je ne m’étais pas encore demandé si je voulais écrire du « beau », jusqu’à présent je pondais mes textes selon l’inspiration, voire le besoin, ce qui venait naturellement, ce qui voulait sortir de moi. Des œufs, quoi, n’est-ce pas, Tof’ ? Ton Œuf, Tof’, est déjà beau, tes Urgences aussi, pour ne prendre que ceux-là.


    Chez tous ceux que j’ai lus sur le site Lgdm, j’ai toujours repéré au moins un texte que j’appréciais pour sa beauté. Par beauté, je signifie : images poétiques, évocatrices et marquantes ; essais argumentés, remarquables, de rigueur peut-être, mais surtout de clarté ; pastiches de chansons dont les nouvelles paroles sonnent en pamphlets bien balancés ; contes savants, innovants, truffés de références littéraires et légendaires ; récits fantastiques, où l’imagination s’envole et plane haut, permettant l’évasion hors de toute vilaine ou morne réalité.


    Je ne saurai pas écrire un hymne à la beauté, car on pourrait aborder le sujet comme cela, mais cela ne me bloque pas. L’idée lancée m’accompagne et mon feutre rose parcourt les feuilles en ce moment avec gaieté. Oh, je ne choisis pas toujours un feutre de cette couleur mais, aujourd’hui, j’avais envie d’essayer celui-là. Au début, je tapais directement mes textes sur mon ordinateur mais, comme j’ai toujours ne serait-ce qu’un calepin sous la main, près du canapé, de mon lit, dans mon sac si je suis dans le métro ou lors de longs trajets en train, j’ai rapidement pris cette habitude de coucher sur le papier mes premiers jets. J’essaie de faire des économies, toutes les pages sont remplies, verso comme recto, mes vieux agendas, mes carnets de répertoire téléphonique, vont bientôt être pleins à craquer ! Souvent après, sur l’ordinateur, des corrections se font, d’autres idées s’ajoutent. Quant aux feutres, originellement, ils étaient destinés à colorer mes nouveaux dessins, puisque je suis nulle en peinture. Mais ce pot bleu vif où les feutres m’attendent me fait toujours de l’œil quand je m’apprête à écrire. Alors, j’en saisis un et … je me plonge dans le bonheur.


    Je m’aperçois que le choix de la couleur du feutre n’est pas un hasard, comme je l’ai déjà écrit dans mes textes ici. Comment l’ai-je écrit déjà, et dans quel texte ? Je reverrai cela plus tard. J’ai la conviction de plus en plus ancrée que tous mes actes, même les actes manqués (qui sont le contraire de ce que leur appellation veut dire) s’inscrivent dans des mouvements d’ensemble plus vastes et qui me dépassent. Si je pouvais communiquer à ceux intéressés le bien-être que je ressens, munie de cette conviction ! Je peux toujours essayer. C’est quelque chose que l’on doit pouvoir rattacher aux concepts de destin, de Providence, en sachant que le libre arbitre est présent.


    En admettant que ma mort me fasse définitivement plonger dans le néant, je sens que je ne disparaîtrai pas. Je me fondrai dans la nature et existerai par elle, tout simplement. En plus, peut-être même que maintenant que j’écris, je continuerai à vivre grâce à ceux qui me liront, mes enfants de papier ou de mots remplaceront l’absence de progéniture. Je ne regrette pas de ne pas avoir créé d’enfants de chair et de sang ; pour certains et certaines, c’est facile à faire, des fois en fait beaucoup trop facile, pour d’autres, plus difficile et risqué. Est-ce de la fatuité, du sans-gêne de penser que tous les enfants de la Terre sont un peu les miens ? Tant pis !


    Mais mais mais mais mais (à lire avec emphase ! Si vous trouvez dans quelle chanson, et par quel chanteur ce mot est répété comme cela, vous gagnerez … toute mon estime, si tant est que vous ne l’aviez pas déjà ! Car moi, j’ai le ton dans la tête mais le souvenir net ne me revient pas*), je ne crois pas que ma vraie vie s’arrêtera là. Je pressens qu’elle continue, au-delà de la mort physique, comme un courant électrique continu … Tiens, je pense à la foudre qui, quelquefois, malgré les précautions qu’on prend, appareils électriques débranchés, réussit à y passer quand même, si les prises ne sont pas très éloignées des fiches murales. Je me souviens, du coup, d’une extraordinaire nuit passée sous la tente dans un camping de St André de Cubzac, au-dessus duquel un gros orage sévit plusieurs heures. La pluie battante avait détrempé la toile de tente, qui ployait de plus en plus, j’étais à la fois trempée de sueur et transie de peur et, comble d’horreur, la lampe de poche s’allumait toute seule, ce n’était pas moi qui osait l’éteindre ! Dehors, les phares des voitures s’allumaient aussi tous seuls, fait véridique ! Ils « flashaient » par intervalles. Sac de couchage humide, peau mouillée, la foudre omniprésente, je me disais « nous allons y passer ». Le sang-froid, peut-être feint, de celui qui « dormait » à côté a fini par me rassurer et j’ai enfin sombré dans le sommeil. Au matin, je me suis réveillée avec une étonnante sensation de paix : la foudre nous avait visité, délivrant je ne sais quel message et s’en était allée. En tous cas, ce n’était pas notre heure et le camping fut épargné.


    J’ai toujours d’elle une frousse bleue, la panique s’empare de moi dehors en plein orage, même si j’arrive à le cacher et je suis de celles qui seraient capables, à l’abri sous un toit, d’aller me cacher dans le placard à balais ! Bon d’accord, un peu moins maintenant … C’est un atavisme gaulois, qui fait que je redoute que le ciel me tombe sur la tête !


    De ce petit récit, je veux extraire une idée de continuité et, bêtement c’est possible car je suis hermétique à la physique, je soupçonne que l’électricité a un rôle connexe à jouer. Donc, tant mieux que je me sois emparée d’un feutre rose, symbole de gaieté, naïveté, absence de sérieux, car je suis en train de produire une jolie série d’élucubrations. Je pourrais poursuivre sur le même mode et tenter de révéler d’autres pistes, qui trottent dans ma tête, convergeant vers l’assurance que la vie ne prend jamais fin, mais ce sera pour une autre fois. Le feutre bleu va me remettre dans le « droit chemin », c’est celui qui sert habituellement pour les essais, la philosophie, ainsi que l’orange !

    Le vert, c’est souvent pour la famille, pour l’imagination aussi …


    Avec Mona et mes autres copains, nous écrivons beau : « bô », car nous renforçons ainsi le sens de ce mot ! Mon Ours Castor est « bô », forcément, c’est le « mien » ! Oh bien sûr, il a vieilli mais il ne veut pas croire que, pour moi, il reste le plus beau ! Eh bien si ! Il n’est pas à côté de moi, alors j’en profite. D’ailleurs, si je ne lui fais pas lire ceci, il ne le verra pas. De son côté, il a encore écrit de belles choses mais il faudra le prier pour qu’il veuille les publier. Je n’ai pas écrit le texte le plus beau, mais le mot m’a éclairée tout au long de mes considérations et je me réjouis d’avance de lire les œuvres des plumes amies et de participer au choix, dans celles-ci, du « texte le plus beau ».

     

     

    * La chanson en question est : "Mai mai mai, Paris, mai" de Claude Nougaro. Grâce à William N'Paï, le petit mystère avait été éclairci !


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  • large eclairs-1024x768-3 101624Note : une version française figure sous ces deux poèmes farfelus, pour tenter d'en faire saisir le sens à ceux qui ne liraient pas l'anglais.

    Image : aideordi.com










    Little brain shaking before the storm !

    I wish I might
    Write in English ...
    Shall I finish
    A poem bright ?

    “Bright” is too strong,
    Only for sound !
    What a poor ground
    Will say the throng !

    I want to try ...
    “Poor” ? never mind !
    Leave it behind ...
    Don’t ask me why.

    Becoming clear,
    Born in my brain
    No need to fear,
    Idea again !

    Does it matter ?
    Yes, for pleasure !
    A new leisure,
    No much clatter !

    Where does it lead ?
    Yet I don’t know,
    Things high and low ...
    Will people read ?

     

    Yes, after all, clatter matters !

    "No much clatter",

    The first a game !

    It's not the same

    In the latter ...

    What's it about ?

    Well, my first text !

    This is the next,

    Though I am "out" :

    There is thunder,

    Noise and lightning,

    It's happening !

    I'm just under ...

    I am not proud,

    There is clatter,

    I do matter,

    It is so loud !

    And so flashy ...

    It is all near

    How much I fear

    Thunder dashy !

    I'm a coward,

    I made a joke,

    Is this a poke

    Pushing forward ?

    To beat my fright

    I wrote again,

    During the rain.

    Have I been right ?

    Poem making,

    Compulsory,

    I am sorry,

    Helped me waiting !

    Lenaïg


    These two crazy poems were written on a stormy evening during the 2009 summer.
    ***

    Minuscule tempête sous crâne, avant l'orage ... en vrai !
    Si je pouvais
    écrire en anglais ...
    Finirais-je
    un poème brillant ?
    "Brillant" est un mot trop fort,
    c'était pour la rime !
    Quelle maigre base
    Dira la foule !
    Je veux essayer.
    "Maigre" ? Tant pis !
    Alors, laissez tomber !
    Ne m'demandez pas pourquoi.
    Tout devient clair
    dans mon esprit.
    Pas de crainte,
    l'idée surgit.
    C'est important ?
    Oui pour le plaisir !
    Un nouveau loisir,
    sans grand fracas !
    Où vais-je ainsi ?
    Je ne sais pas encore,
    des bas et des hauts ...
    Les gens liront-ils ?


    Pas de fracas, disais-je ?!
    "Sans grand fracas",
    le premier [poème] était un jeu.
    Mais le deuxième,
    c'est du sérieux !
    De quoi s'agit-il ?
    Mais du texte qui précède !
    Voici le suivant
    Et je n'en mène pas large.
    Il y a du tonnerre,
    du bruit et des éclairs,
    c'est en direct,
    je suis en plein dedans.
    Je ne suis pas fière,
    le voilà, mon "fracas" !
    Je ne ris pas,
    C'est tellement fort !
    Et trop lumineux,
    C'est tout près.
    Je suis terrifiée
    devant la foudre si rapide.
    Je suis une mauviette,
    J'ai fait une plaisanterie,
    Est-ce un coup du sort
    qui s'impose ainsi ?
    Pour vaincre ma frayeur,
    J'ai écrit sur mon cahier
    pendant qu'il pleuvait.
    Ai-je eu raison ?
    Composer des poèmes,
    c'était plus fort que moi,
    excusez-moi,
    j'ai trompé mon attente !

    Voilà une traduction aussi fidèle que possible, car les associations de mots d'après les mêmes sons en anglais ne peuvent pas être restituées.
    Strong = fort, throng = foule,
    Ground = terrain, sound = son,
    Clatter = vacarme, ou fracas, matter = avoir de l'importance,
    etc !
    ***


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  • Sur un rythme de tanka


    Être narcissique,
    se regarder le nombril,
    se mettre en péril.
    Le sens a évolué,
    plus de dramatique issue.


    Le pauvre Narcisse,
    l'éphèbe mythologique,
    en perdit la vie.
    C'est en se mirant dans l'eau
    Qu'il vit comme il était beau.


    Il devint esclave
    de son admirable image,
    en fut amoureux.
    Insensible aux jeunes filles,
    il maigrit et disparut.


    L'éphèbe fit place
    à des fleurs blanches et jaunes
    qui prirent son nom.
    Les narcisses parfumées
    étaient là, flottant sur l'onde.


    Le centre du monde,
    un enfant croit que c'est lui,
    se prend pour un roi.
    Il grandit et apprendra
    qu'on trouve plus fort que soi.


    Mais la vanité
    parfois envahit les grands,
    leur âme pourrit.
    Ils en sont à s'adorer,
    sont aveugles au danger.


    Brio, beauté passent,
    les amis alors se lassent,
    le charme est rompu.
    La chute peut être dure,
    constat plus vrai que nature.


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  • Sculpture-Grand-Palais_edited.jpg                                                                                                      

    Exposition temporaire de sculptures sur les Champs-Elysées et les édifices avoisinants, un hiver passé.
    Ici, à contre jour, un être extraordinaire côtoie un bel attelage classique sur le toit du Petit Palais.



    Le lipogramme est un exercice d'écriture qui consiste à rédiger un texte en se privant d'une ou plusieurs lettre(s) de l'alphabet (en général des voyelles).
    Attention ! Il ne s'agit pas de tronquer des mots en leur enlevant la (ou les) lettre(s) en question mais de ne pas utiliser de mots comportant la (ou les) lettre(s) en question.

    L'ouvrage de référence est : LA DISPARITION de Georges Perec.

    *****




    Lipogramme N° 1 : Adage sans a.

    De nuit, on dit que tous les félins, tous les greffiers sont gris. Tout dépend des nuits ! Si Séléné luit, on voit encore les couleurs et on distingue s'ils sont gris, noirs, tricolores et tigrés ! Méfions-nous donc des idées reçues …

    *****

     

    Lipogramme N° 2 : Historiette sans e.

    Robin prit son arc. Il partit, il chassa, loin.

    Sans son compagnon, son mari, Marion avait froid.

    L'ami Brutus proposa son abri à Marion, qui lui cria : non !
    Pas d'amant pour Marion qui s'occupa, tricota, chanta son amour pour Robin, sans troubadour.

    *****

     

    Lipogramme N° 3 : Rêverie sans i.

    A Caracas, on trouve des urubus !

    L'as-tu vu de tes yeux ?

    Non. Papa chanta cela pour nous amuser dans notre enfance. Au Venezuela, un poste se présenta, Papa pensa postuler, ou postula, mais en tout cas ne l'eut pas ; nous ratâmes cela de peu.

    Pour les urubus, tu l'as cru ?

    Pour sûr, tu n'as pas connu Papa, nous bûmes ses paroles ; l'auteur de nos jours à aucun moment ne se moqua de nous, sauf en annonçant la couleur !

    *****

     

    Lipogramme N° 4 : Scénario sans o.

    Ils cheminaient dans le désert et s'étaient égarés. L'eau menaçait de manquer. Cette perspective les hantait.

    Les mirages les bernèrent : ils virent des lacs, des cascades, des piscines, des jacuzzi, des jus de fruits, des whiskies, qui à peine entrevus disparurent aussi sec.

    Des méharis empêchèrent la fin tragique des imprudents perdus, qui leur crièrent : grand merci et vive la vie !

    *****


    Lipogramme N° 5 : Aventure sans u.

    Dame Lapine venait d'avoir ses enfants. L'infidèle Maître Lapin déjà badinait dans les bois voisins. Renard malin, tenaillé par la faim, avait des visées concernant les petits. La fine Lapine le savait et l'attendait. Elle fit semblant de s'absenter ostensiblement du terrier.

    Renard saisit l'occasion et mit son nez dans l'entrée. Or, Dame Lapine, s'étant glissée par la seconde entrée, le chopa et mordit férocement l'appendice allongé de notre renard, qui détala en glapissant. On ne le revit pas dans la contrée. Bien fait !

    ***** 

     


    That's all, folks, for today ! 

     

     

     

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  • Ou : le jeu des sept anomalies.

    Ce curieux dessin que je réalisai à quatre ans et que je brandis fièrement au nez de mes parents fut aussitôt transformé en joli tableau par mon père et fixé au-dessus de mon petit  lit d'enfant. Il n'a pas été abandonné, mon père l'a conservé et je le retrouve maintenant sur la cloison dans le grenier de la maison familiale. Chaque fois que je passe devant, je ris et me dis qu'il aurait pu fournir matière à un "psy". Ma Doué ! A quoi j'ai échappé ! On peut le regarder d'un oeil distrait et sourire de l'application maladroite qu'on y discerne, imaginer la joie de l'enfant à qui son père a déclaré : "il est très beau, ton dessin, je vais te l'encadrer". Je me souviens que dans la même journée, c'était fait.

    Pourtant, ce tableau colorié présente bien des étrangetés. Il pourrait être utilisé pour le jeu Cherchez les erreurs, ou -je préfère- anomalies. Le lecteur qui passera par ici voudra peut-être se prêter à ce jeu et les relever, ces anomalies, avant de prendre la peine (ce pour quoi je l'en remercie) de lire mon petit récit.


    Au premier plan, un chemin qui ne mène nulle part, première anomalie qui saute aux yeux ! Le chemin prend naissance devant la porte, décrit un arc de cercle qui le fait revenir ... au pied du mur ! Je crois me rappeler que, traçant ce chemin, je n'ai pas voulu le laisser s'arrêter au bas de la feuille, comme surplombant le vide ; alors je suis remontée, avec l'impression de maîtriser ainsi la situation, de terminer l'ouvrage, qui ne débouche donc pas sur l'infini, dans un inconnu qui me faisait peur.

    Une deuxième anomalie ? Allez !
    La porte, bien au centre, est minuscule par rapport aux proportions du logis et aussi comparée aux fenêtres. Pourquoi ? Pour barrer l'entrée à de grands dangers ?

    Une troisième anomalie, tant qu'on y est !
    Une multitude de fenêtres anarchiquement et joyeusement distribuées, toutes disposant de plein de vitres, comme pour pouvoir bien observer ce qui se passe à l'extérieur, bien à l'abri ?

    Une quatrième bizarrerie ?
    Deux sapins, postés chacun d'un côté de la maison, triangles verts nets, solidement campés sur leurs troncs, mais flottant dans l'espace, plus haut que la base de l'habitation, reposant juste l'un et l'autre sur un petit trait horizontal !

    Une cinquième anomalie ?
    Sous un beau soleil rayonnant en haut à droite, les deux cheminées exhalent à profusion de la fumée, signe qu'il y a du monde dans cette maison et qu'il y fait  bon vivre. Seulement, les fumées partent explorer le monde chacune dans une direction opposée ! Y avait-il un vent tourbillonnant, ou ces fumées sont magiques et animées ?

    Une sixième anomalie, très facile à interpréter :
    l'herbe verte devant la maison (ah, mais c'est vrai, le sol ne s'est pas vraiment dérobé ...) souffre d'un petit rectangle toujours vert mais beaucoup plus foncé. C'est quand même du vert. Sans doute que le crayon avait besoin d'être taillé et, dans mon empressement à couvrir la surface, je me suis emparée d'un autre crayon opérationnel immédiatement, d'une teinte différente mais voisine. Au moins, c'était  la preuve que je n'étais pas daltonienne. Pauvre de moi, j'avais bien assez de défauts de vue comme cela, on ne tarderait pas à s'en apercevoir. Si j'avais pris du violet, comme cela est arrivé à mon compagnon l'Ours Castor, on se serait aperçu de cette particularité visuelle.

    Une septième et dernière anomalie, après je vous laisse souffler !
    Mais il n'y a que moi qui puisse la considérer comme telle. Le toit se pose un peu là, il est doté de deux "chiens assis", autres fenêtres typiques de mon pays natal, mais il est rouge, alors que je n'ai encore été entourée que d'ardoises bleues, SAUF sur les livres (pas "dans" mais "sur", car je ne crois pas que je sache déjà lire !).

    Oserai-je avancer que l'importance est donnée à ce qui s'élève vers le ciel, dans l'imagination, la rêverie, l'idéal et que j'y emporte même un peu de nature, mes deux petits sapins verts bien peignés, gentils gardiens sentant bon la résine comme les vrais sapins de Noël d'autrefois. Ceux que j'ai peu observer dans les grands magasins ne sentent rien ! Tristesse d'un monde aseptisé. Et on nous conseille de nous méfier des faux, ceux en plastique, qui pourraient dégager des émanations toxiques, je crois ...

     

     

    Lenaïg

     


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