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Par lenaig boudig le 28 Avril 2010 à 22:43
Dieu Tout Puissant réfléchissait. On l'aurait très bien vu (au figuré, bien sûr, car une des particularités de DTP était qu'un oeil humain ne pouvait pas le voir : trop grand, trop beau, trop éclatant ? Le mystère restait entier), on l'aurait donc très bien vu dans la pause du Penseur de Rodin (au jardin et épargné par les fientes de pigeons, cela allait de soi), ou alors dans la pause, similaire, du Penseur africain, statuette en terre cuite du Nigéria (voir ci-dessous).
Devait-il prendre le pouvoir sur ces humains en perdition : individualistes, cruels, incapables, eux, de penser dans le long terme ? C'était donc tout ce qu'ils faisaient de leur libre arbitre ? Mais ... Dieu Tout Puissant avait ses projets, ses plans à mettre à exécution ! Ces humains, pourtant, se gonflaient d'importance comme la grenouille de La Fontaine ; cela en devenait insupportable. Et ces humains se croyaient les seuls objets de son attention, en plus ! Si ce n'était point vrai, DTP gardait le secret là-dessus.
Ou alors ces humains avaient tendance à l'oublier, sauf quand ils se fourraient dans le pétrin, auquel cas certains voulaient bien se souvenir de lui, pour plaider leur cause, pour l'appeler à l'aide. Dieu Tout Puissant intervenait, ou déléguait, en fonction des urgences et des priorités dans l'Ordre des choses qu'il avait lui-même établi. Ingrats humains, qui ignoraient que pour qu'ils prissent vie, il avait dû voir et revoir ses calculs, de façon à ce que les planètes du système solaire ne fussent pas toutes aspirées au début par l'énorme boule de feu, pour qu'elles réussissent à trouver leur orbite.
Dieu Tout Puissant savait que rien n'était fixé une bonne fois pour toutes. DTP aimait bien son grand chantier, car il ne se reposait jamais sur ses lauriers ; même qu'il n'avait peut-être pas qu'un seul chantier en train mais, là encore, c'était son affaire. Il arrivait que DTP fût satisfait de ses petits humains. Certaines réalisations scientifiques, artistiques, certains systèmes de pensée étaient magnifiques.
Mais en cette année 2010 (ainsi que la désignait les humains), rien n'allait plus. Ils ne tiraient aucun enseignement des erreurs passées, qu'ils s'en souvinssent ou non. Outre leur égoïsme et leur course à l'argent, le chapitre des religions prenait une fort mauvaise tournure. Qu'ils utilisassent leur religion à des fins politiques, pour qu'un groupe dominât les autres, c'était une rengaine infernale et DTP en avait ras la casquette.
L'envie le démangeait d'intervenir, mais ... les éliminer, les éradiquer comme bêtes nuisibles et trouble-fête, cela n'entrait pas dans ses plans, il se serait renié lui-même. De plus, il n'en serait pas débarrassé pour autant : il lui faudrait les recaser autrement, tout bousculer ... L'apparition du virtuel, Dieu Tout Puissant aimait bien, pour des raisons qui n'appartenaient qu'à lui.
Ce virtuel informatique était à double tranchant, mais il rapprochait les humains entre eux et malgré eux. DTP fondait de grands espoirs que réel et virtuel se combinassent ingénieusement, pacifiquement, positivement. Il commençait à s'intéresser aux travaux du groupe POUR UN GOUVERNEMENT MONDIAL sur Facebook !
Il rêvait (lui aussi) qu'ainsi, ses créatures se rapprocheraient de lui, même en le considérant comme un concept (chacun l'appréhendait à sa manière ; certains humains ne l'appréhendaient d'ailleurs pas du tout). Dieu Tout Puissant souriait avec tendresse et indulgence en considérant les chercheurs humains : ces derniers temps, ils étaient, ces chercheurs, contrairement à certains religieux enragés esclaves de leur désir de domination, moins sûrs d'eux, plus mesurés dans leurs affirmations.
DTP ne leur demandait pas de chanter, comme Jean Gabin : "maintenant je sais ! Je sais qu'on ne sait jamais !". Dieu Tout Puissant ne niait pas la sagesse de cette chanson, non non, il approuvait que les savants se rendissent compte que plus on cherchait, plus on avait à découvrir ! Puis il venait d'y avoir ce coup du petit volcan islandais et ses trois cratères qui avait destabilisé une grande partie du trafic aérien, comme un rappel aux humains de leur fragilité et de leur manque de vues à long terme ... Un peu d'humilité, que diable (DTP ne se trompait pas d'interjection, il se montrait farceur à son heure) ! Et cette humilité était à la fois rafraîchissante et ... constructive !
DTP ne perdait pas de vue (et la sienne était ... panoramique) que :
"autrefois", "maintenant", "demain", "souvent", "jamais", etc ... étaient étroitement liés, que le temps et l'espace comportaient une unité et c'était sur cette piste qu'il voulait les lancer. Tout était dans tout et réciproquement, de même que tout et rien pouvait se confondre, à condition de savoir de quoi on parlait.Pensées recueillies (en toute subjectivité) par l'envoyée spéciale de :
Pour un gouvernement mondial équitable pour tous les Terriens (sur Facebook)
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Par lenaig boudig le 21 Mars 2010 à 12:32Après le débat du Café philo du Picardie à Ivry sur Seine le vendredi 19 mars 2010
La question était : l'égoïsme est-il inhérent à l'individu ?
Je vais jeter ici mes notes griffonnées lors du débat. Celui-ci s'est déroulé calmement, sans que les gens s'enflamment pour faire valoir leur position, que plusieurs intervenants se coupent la parole ou quoi que ce soit. D'ailleurs Gunter veille toujours à ce que cela n'arrive pas, ou à calmer le jeu lorsque les esprits s'échauffent !
Comme Edith a répondu par écrit à mon petit essai avant même le débat, je suis fière d'indiquer que mes propos ont capté son attention et je reporte ici la phrase importante qu'elle a soumise à ma réflexion : " j'essaie de penser à votre dernière question : peut-on dire que malgé l'égoisme (acquis) dans notre type de société, il est possible d'introduire des modes de comportement qui contribuent à l'atténuer et qui indiquent peut-être à l'horizon comment tendre vers un autre monde possible ?"
Edith a commencé son texte ouvrant le débat en rappelant que la première réponse donnée, en général, est que l'égoïsme est inné, alors qu'on sait que l'homme est pourtant un "être de société".
Au XVIIIe siècle, il existait le verbe "égoïser", tombé depuis en désuétude, qui voulait dire : trop parler de soi.
Montaigne était classé comme égoïste dans cette optique.
Pour l'égotisme, on peut aller lire Les Lettres persanes de Montesquieu.
Une définition de l'égoïsme peut être retenue dans notre monde contemporain : c'est un attachement excessif à soi, qui fait qu'on subordonne les intérêts des autres à soi.
Pour Jean-Jacques Rousseau, l'égoïsme est acquis, dans une communauté sociale régie par l'inégalité.
Juste en passant car je ne suis pas très au courant, il a été signalé que Pierre Levy fait l'éloge de l'homo economicus. Tout le monde fait du commerce et cela fait avancer le monde. Chaque individu développe ses propres forces, si pauvres soient-elles.
Gunther a rappelé que Karl Marx n'était pas contre l'argent."Pour Marx, la monnaie n'est pas un moyen d'échange comme elle devrait l'être, mais un but en soi. Le capitalisme produit naturellement un culte de l'argent" (phrase trouvée sur le net).
Diverses questions ont été posées par les intervenants :
- y a-t-il une autre économie que celle de marchés ?
- tous les échanges sont-ils marchands ?
Je laisse les questions ouvertes, faute d'avoir bien saisi les réponses ou les avis.
Je signale pour les courageux qui continueraient à lire qu'on a évoqué Georges Bataille et "La Part maudite", aussi. Je suis allée me renseigner mais très imparfaitement, donc je n'en dirai pas plus. J'avais d'ailleurs compris "La part de vie" !
Ah, et : la Planche de Carnéade ! La connaissiez-vous ? Moi pas. Carnéade est un philosophe grec antique. Je crois qu'il n'a pas écrit mais il a été repris par Cicéron.
Il s'agit d'un cas de figure qui pose plein de questions et qui est repris dans les cours de droit pénal aussi, à ce que j'ai vu après coup.
Un naufragé repère une planche à laquelle il peut s'accrocher pour ne pas se noyer. Or, un autre individu y est déjà accroché et la planche ne peut accepter qu'une seule personne.
Le choix qui se présente est donc de céder à un égoïsme de survie qui fait noyer l'autre personne pour sauver sa propre peau, ou d'opter pour un altruisme au sens plein, se laisser couler pour que l'autre vive.
Nous nous sommes souvenus qu'il faut s'aimer soi-même avant de pouvoir aimer les autres, nous avons constaté que le mot égoïsme ne revêtait pas le même sens pour tous les participants. Nous avons donc continué à raisonner sur la distinction entre le BON et le MAUVAIS égoïsme.
Nous nous sommes dits qu'il faut être quelqu'un d'intelligemment égoïste avant que d'être altruiste, ou tout simplement pour pouvoir l'être.
Nous avons parlé du bénévolat, cela s'imposait. Certains se sont demandés si en faisant du bénévolat, on ne se faisait pas plaisir à soi-même avant tout. Si quand on souffrait de la souffrance des autres, donc qu'on ressentait soi-même le mal, ce n'était pas égoïstement pour supprimer notre propre mal d'avoir mal pour eux qu'on s'affairait à supprimer celui des autres !
Je garde l'impression qu'il arrive qu'on S'OUBLIE soi-même lorsqu'on va à la rencontre ou au secours des autres. Gunter a mentionné, mais je ne me souviens pas du contexte exact, qu'il était bénévole à l'écoute des suicidaires. Je voulais simplement le mentionner ici.
On a insisté sur le rôle détourné de l'argent, belle invention pourtant à ses débuts pour les échanges et la communication. Au niveau des nations, on a jugé sévèrement l'Allemagne, qui voudrait évincer de la communauté européenne les pays qui ne peuvent plus payer, comme la Grèce. On a réfléchi sur le trafic d'organes humains, sur le remplacement des valeurs humanitaires par l'appât du gain, de l'argent omniprésent : un médecin n'est plus un médecin, maintenant, c'est un "producteur de soins", etc ...
J'ai gardé ce que je trouve le plus beau (!) pour la fin.
Le POTLACH (ou potlatch) !
Je ne connaissais ni le mot ni le concept.
Référence : Marcel Mauss, 1923.
Le potlach, c'est le lien social par LE DON ET LE CONTREDON.
Cette particularité rituelle s'ancre dans la culture amérindienne.
Une société ayant le devoir de DONNER, RECEVOIR ET RENDRE.
Dans nos sociétés occidentales, ce rituel subsiste, par exemple dans les cadeaux échangés à Noël.
Implicitement, le don ne doit pas se mesurer, sinon on reste dans une société inégalitaire.
C'est comme cela que les Amérindiens se sont faits avoir par les colons : si les Amérindiens offraient de l'or, par exemple, ils recevaient de la bimbeloterie en échange, etc ...
Dimitri, un participant, pince sans rire, nous a fait rire en déclarant qu'il venait de comprendre la signification du verbe RENDRE, dans cette optique.
Il a vécu une partie de son existence en Auvergne, où il a été reçu à son certificat d'études. Sa mère lui avait préparé une belle motte de beurre de la ferme pour l'apporter à l'instituteur. Jusqu'à aujourd'hui il avait toujours pensé que ce geste était insignifiant mais maintenant il comprend que c'était une façon de RENDRE à l'instituteur tout ce que celui-ci lui avait donné !
En gardant à l'esprit ce potlach, pour ouvrir le débat, on s'est demandé si l'on ne pourrait pas introduire des modes de comportement pour réduire les inégalités engendrées par le système économique actuel.
Epicure soutenait qu'il est possible à tout âge de bien vivre avec plaisir. Mais en n'étant plus asservis par la crainte des dieux, la crainte de ceux auxquels nous sommes asservis, la crainte de la mort. En évitant, en se soustrayant à ces craintes, on obtient les conditions du plaisir.
Donner, recevoir, rendre, ne pas céder au désir de toute puissance, voilà qui fait notre humanité.
***
Image :
visible sur www.indianer-web.de/nordwest/postlach.jpg, entre autres.
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Par lenaig boudig le 18 Mars 2010 à 12:37
Yvonne et Stéphanie vous invitent à participer au
CAFE PHILO
Vendredi 19 MARS 2010
AU CAFE « Le PICARDIE »
1, rue Pierre Brossolette [Place Danton]-94200-Ivry-sur-Seine
[métro Mairie d’Ivry]
A partir de 19h30, repas 12 euros par personne
(réserver si possible avant le 18 Mars au 01 46 72 19 77 ou par email lepine.stephanie@neuf.fr )
A partir de 21h, débat sur le thème :
« L’EGOISME EST-IL INHERENT A L’INDIVIDU? »
Avec Gunter Gorhan, juriste, Edith Perstunski-Deléage, professeur de philosophie
(Animateurs bénévoles)
Une première réflexion, à la va-vite, après avoir interrogé mon entourage : cela dépend de chaque individu, on l'est ou on ne l'est pas, on peut le devenir … Il faut distinguer l'égoïsme de l'égocentrisme …Ensuite, on essaie de creuser un peu, même si les méninges sont un peu rouillées, comme celles d'une marmotte après un rude et long hiver !
On regarde dans les dictionnaires. Je donnerai les définitions trouvées ci-dessous.
Avant de consulter les dictionnaires, je me lance dans un petit essai maigrichon, qui vaudra ce qu'il vaudra !
Je vais distinguer l'égoïsme de l'égocentrisme d'abord, ensuite de l'indifférence.La notion d'égocentrisme me ramène à l'égoïsme enfantin : un enfant se prend pour le centre du monde, faute d'avoir découvert le monde autour de lui !
L'éducation familiale jouera un rôle dans la vision qu'il développera du monde extérieur.
Plus l'enfant sera mis sur un piédestal, plus il sera conforté dans l'idée de son importance, voire de sa supériorité sur les autres. Sorti de la cellule familiale et confronté aux autres enfants, il refusera de prêter ses jouets, il n'acceptera pas que d'autres enfants que lui monopolisent l'attention, etc.
C'est à ce moment-là que l'égoïsme peut s'installer : l'égocentrisme de l'enfant, donc sa tendance initiale involontaire à tout ramener à lui deviendra un choix personnel.Choisira-t-il d'être égoïste parce que la tendance figure bien dans ses gènes et qu'il y cèdera même si son expérience lui a fait appréhender la notion contraire d'altruisme, d'intérêt pour les autres ? Cela, je n'en sais rien du tout et ne peux pas y répondre. Je ne peux que penser que la volonté intervient à ce stade-là.
Il y a une phrase que bien des adolescents sortent à leur entourage actuellement : "Je n'en sais rien qui était … Henri IV, François 1er, Louis XIV, qu'est-ce que c'était que le Front Populaire, ou Mai 68 ! … je n'étais pas né !" Et on sent bien que c'est le moindre de leurs soucis, que leurs intérêts et leurs préoccupations sont ailleurs. Egoïsme de ne s'occuper que de jeux vidéo, de foot ou de tennis, de ne vouloir connaître que les chanteurs people et de s'en ficher de qui était Jean Ferrat, par exemple ? De ne pas s'intéresser à ceux que les hommes qui les ont précédés, et sans qui ils n'existeraient pas, ont accompli ? Egoïsme, ou indifférence ?
Et le mot indifférence donne à la réflexion une autre tournure : l'égoïsme serait-il une façon de se défendre, une attitude plutôt qu'un choix à des époques, ou des lieux, dans le monde où le verbe vivre est inconnu, où il s'agit d'assurer sa propre survie ? Un choix pour se protéger ? Est-ce vraiment un choix dans ces cas-là, ou une nécessité ?
Je repense à la phrase communément prononcée : "on ne peut pas porter tous les fardeaux du monde sur ses propres épaules". C'est vrai que lorsque tout va bien pour soi-même, on ne peut pas entrer en empathie avec tous ceux qui souffrent sans être atteint soi-même, au risque de tomber dans la dépression devant l'énormité de la souffrance et sa propre incapacité à résoudre la misère mondiale.
Et l'indifférence affichée vis-à-vis des SDF dans la rue, par exemple, par ceux qui ne les regardent même pas, ne répondent pas à leurs bonjours et ne leur donnent jamais quelques pièces pour aller s'acheter à manger, un ticket de restaurant ou de métro, peut être qualifiée d'égoïsme. Les gens imperturbables sont bien des égoïstes, fiers de leur réussite et inconscients que la barrière est mince entre le confort et le dénuement ; il suffit d'un licenciement, d'un divorce, d'une succession d'ennuis, de dettes imprudentes pour se retrouver, soi-même, à la rue. Mais l'égoïsme, ou l'indifférence de ceux qui passent en refusant de voir cette réalité, s'appuie sur la conviction qu'à eux, cela ne pourra jamais arriver.
Le contexte économique actuel, je crois, change la donne, cependant : l'état de précarité à tous les stades rend les gens moins sûrs d'eux. Peut-on avancer que leur égoïsme alors commence à inclure la réalité des autres et de ce fait s'oriente vers l'altruisme ?Il faut donc que la menace soit commune pour que s'impose la solidarité et l'intérêt pour les autres !
Comment se fait-il, alors, que même en situations extrêmes, des humains s'oublient pour sauver la vie d'autres gens, y compris au péril de la leur ? Que des humains qui ont tout, le confort, l'aisance financière, se lancent dans des opérations humanitaires, bénévolement ou pas, n'hésitent pas à partir dans les zones tourmentées du monde, acceptant eux-mêmes de vivre dans le dénuement pour apporter leurs capacités et leur savoir à l'amélioration du bien-être des autres ? Conclusion sûrement hâtive de ma part, mais je ne demanderai pas mieux que d'écouter des avis plus éclairés : cette dernière question que je me pose m'apparaît comme une preuve que l'égoïsme n'est pas inhérent à l'individu quand il devient adulte.
Lenaïg
***
Egoïsme, nom masculin (du lation ego, moi).
Tendance qui porte un individu à se préoccuper exclusivement de son propre intérêt sans se soucier des autres.
Egocentrisme, égotisme.
Contraires : altruisme, générosité.
Définition du Larousse multipoche 2008.
Egoïsme, nom masculin (1755, du latin ego "moi").
1°) Disposition à parler trop de soi, à rapporter tout à soi.
V. égocentrisme, égotisme, vanité.
"On est fâché de trouver perpétuellement l'égoïsme dans Montaigne" (Encycl.).
2°) Attachement excessif à soi-même qui fait que l'on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels.
V. Amour-propre, individualisme.
"Chacun pour soi dans ce désert d'égoïsme qu'on appelle la vie", Stendhal.
"L'égoïsme raffiné d'un vieux célibataire", Anatole France.
"L'amour, qui est l'égoïsme à deux, sacrifie tout à soi", Raymond Radiguet.
Par extension : tendance chez les membres d'un groupe, à tout subordonner à leur intérêt.
Antonyme : altruisme, désintéressement.
Définitions du Petit Robert des noms communs 1986.
Note : je n'avais pas pensé à vanité, ni amour-propre et je ne connais pas le sens exact du mot égotisme. Pour faire bref : disposition à parler de soi, allant jusqu'au culte du moi et au narcissisme ...
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Par lenaig boudig le 8 Mars 2010 à 11:23Il convient de mettre une majuscule à la date aujourd'hui. Hier, nous étions : le 7 mars, pas de majuscule pour une date ordinaire (je l'ai appris à l'école primaire), mais le 8 Mars est une date anniversaire, désormais historique. Devant cette journée à majuscule, je suis un peu comme Marie Colmant, que j'ai entendue ce matin à la radio. Interrogée sur ce qu'elle pensait du 8 Mars, elle a répondu : "quelle horreur !" Puis elle s'est expliquée : ce jour-là, on arrête de battre les femmes et, le lendemain, on recommence !
Olympe de Gouges
"Féministe avant l'heure", en pleine révolution, elle a rédigé Les Droits de la femme et de la citoyenne, écrit une pièce de théâtre contre l'esclavage des noirs. Son soutien à Louis XVI, entre autres, lui a valu de monter sur l'échaffaud.
C'est assez vrai, cette exclamation de Marie Colmant. Ceci est d'ailleurs valable pour toutes les autres "Journées". L'Ours Castor ajoute qu'il ne faut pas oublier les hommes battus et il a raison aussi. Je m'empresse de préciser qu'à ma connaissance, mon compagnon ursidé n'en fait pas partie (à part un coup de raton laveur en peluche sur le crâne quand il m'énerve trop, mais je me suis déjà exprimée là-dessus ; d'ailleurs, je ne le fais plus). On comprendra donc que je ne balaie pas d'une chiquenaude cette Journée : il ne manquerait plus que cela !
Lorsque nous trinquons ensemble, l'Ours me dit toujours : "A tes dix-huit ans !" Je lui retourne le compliment. Quand je pense que pour être majeure, moi, il m'a fallu attendre encore trois ans ! Après, Papa, sa tâche bienveillante mais sévère accomplie, ne m'a plus jamais rien imposé ; il a même appuyé mes choix dans la vie, souffert en silence quand mes amours allaient mal, mais ... je m'épivarde (joli terme québécois).
Cette Journée commémore tous les combats des femmes pour se faire reconnaître en tant qu'êtres humains pensants, pour ne pas être constamment reléguées au second plan, pour ne pas rester dans l'ombre, pour dépasser le statut de mère de famille au foyer quand ce n'est pas leur tasse de thé, j'en passe et des meilleures. Un jour, à un questionnaire sur le Plum'Art, j'ai répondu que, dans une deuxième vie, je souhaiterais réapparaître en homme ... pour voir. Je n'ignore pas qu'il peut être difficile d'être un homme aussi.
Mais être libérée de la contrainte physique des vingt-huit jours, des ragnagnas, qui m'ont tant fait souffrir adolescente et à laquelle la pilule contraceptive (avant même de m'être utile en tant que telle) a mis un terme dès qu'elle m'a été prescrite, quelle joie ! Les douleurs terribles de l'accouchement m'ont toujours révoltée tout autant qu'épouvantée : une autre "pénitence" ! (terme religieux : c'est bien la première femme symbolique, Eve, qui s'est entendue dire "tu enfanteras dans la douleur", tout cela pour s'être montrée aventureuse, avide de découverte et de savoir, bravant la colère divine). Tant de douleurs pour un si beau cadeau : un enfant, qu'ensuite on allaite (ou pas), qu'on choie, qu'on protège, qu'on éduque jusqu'à ce qu'il vole de ses propres ailes ... Je ne comprends pas.
Simone Veil,
le courage d'une femme ... de droite
L'IVG, légalisée en France grâce au courage et à la détermination de Simone Veil, est actuellement remise en question, hélas. Non ! Il ne faut pas ! Pas de retour aux avortements clandestins, qu'on ne voie pas ressurgir inévitablement les faiseuses d'anges et leurs terribles aiguilles à tricoter. Que chaque femme reste libre de son choix, sans être culpabilisée, sans être accusée de meurtre, quand une contraception a échoué, qu'un viol a eu lieu et tant d'autres cas qui trouvent leur justification. Ne pas oublier le Manifeste des 343, signé à une époque où la contraception en était encore à ses balbutiements. 343, ce n'était pas beaucoup, finalement, si on tenait compte de toutes celles qu'elles représentaient dans le monde.
Privilégier partout la contraception, que les femmes et les hommes décident en conscience des meilleures conditions pour accueillir un enfant.
Je ne peux m'inspirer pour ce petit essai du DEUXIEME SEXE de Simone de Beauvoir, je ne l'ai pas lu ... alors que j'ai à peu près tout dévoré d'elle par ailleurs. Mon compagnon, lui, l'a lu, avec difficulté car c'était ardu m'a-t-il dit et il peut m'en parler. Maintenant que l'ouvrage vient d'être traduit en anglais, autant combler ma lacune et entretenir, perfectionner mes connaissances linguistiques !
Je passais pour une excentrique, il y a encore quelques années, quand je serinais souhaiter que les termes de civilité "mademoiselle" et "madame" disparaissent du vocabulaire et qu'il ne reste que "monsieur" pour tout le monde, le prénom étant suffisant pour renseigner sur le sexe. Etait-ce si saugrenu ? On a bien supprimé les photos, l'âge, etc des CV actuels ; après tout, les employeurs ont-ils besoin de voir immédiatement qu'ils ont affaire à un homme ou une femme, ce qui est souvent discriminatoire, avant même de considérer les compétences ?
Photo de Florence Aubenas.
Je suis en train de terminer son livre :
Le Quai de Ouistreham.
J'aurais pu être dans la rue cet après-midi mais la maladie qui m'a secouée trois mauvaises semaines à la fin de l'an passé, le froid qui dure et mes défenses amoindries, ma fatigue persistante m'en ont dissuadée. Je dois me garder en forme pour mon travail partiel, que je fais avec entrain et plaisir, en regrettant seulement qu'il ne soit pas à plein temps. Même ma nouvelle passion pour l'écriture pâtit de mon état physique, l'inspiration ne m'arrive plus aussi facilement et le sommeil prend souvent le dessus ! J'ai tenu malgré tout à rédiger un petit essai, tout maladroit et incomplet qu'il reste.
Allez, sans trop me pousser : bonne fête, toutes les femmes, et bonne fête tous les êtres vivants !
Oh ! Tiens, je suis pour : la Journée de tous les êtres vivants. Ce jour-là, nul ne se battra, ne se tuera, ne se mangera !
Lenaïg
Note : choix personnel de trois femmes seulement, mais entre celles que j'admire, j'aurais pu aussi ajouter ici Louise Michel et George Sand.
8 commentaires -
Par lenaig boudig le 4 Mars 2010 à 09:00Nouveau jeu sur Plumes au vent : le jeu des quinze mots difficiles !
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Rappelons-nous qui a inspiré Charles Perrault pour son personnage LATITUDINAIRE de Barbe Bleue ... Au passage, nous pouvons penser que le roi d'Angleterre Henry XVIII était aussi présent à l'esprit du célèbre auteur de contes de fées français. Mais c'est sur l'énigmatique autant qu'horrible Gilles de Rais que nous allons nous pencher. Le moins qu'on puisse dire est qu'après son aventure extraordinaire aux côtés de Jeanne d'Arc, le noble compagnon d'armes et maréchal de France, troquant ses armures, ses tenues LANUGINEUSES contre des pourpoints brodés et des ESCAFIGNONS, ne s'adonna pas à la chasse aux LEPIDOPTERES ni à celles des sangliers. Peut-être fut-il découragé par des échecs à cause de HOURETS aussi peu dynamiques que des ANODONTES ?
Evoquer ses exactions provoque en nous de la DYSPNEE. Relégué dans son château de Machecoul lors d'une disgrâce momentanée auprès du roi de France, Gilles de Rais ne chercha nullement à jouer les BARBACOLES mais, sans aucune EREUTHOPHOBIE ni auto-COHIBITION, le baron se livra au massacre de centaines d'enfants capturés par des FRELAMPIERS sans scrupules et surtout sans le sou. Eut-il recours à la GOETIE dans sa quête d'INSENESCENCE ? Nous avons du mal à l'imaginer puisque nous savons qu'il était très pieux et qu'il fut épouvanté lorsque l'Evèque de Nantes l'excommunia.
Il est reconnu que Jeanne la Pucelle était guidée par une voix divine mais les Anglais, avec l'assentiment de l'Evèque Cochon, la jugèrent sorcière et la condamnèrent au bûcher. Gilles de Rais, d'après l'Histoire, fut d'une fidélité sans borne envers la Pucelle d'Orléans, aussi solide que la CADENE au mât d'un navire. Son cerveau disjoncta-t-il, ensuite, écartelé entre son émerveillement devant le miracle représenté par la personnalité de Jeanne et le fait qu'elle ait pourtant été brûlée vive en tant que sorcière, déstabilisé par son ennui au fond de son château de Machecoul près de Nantes, lorsque le roi de France, mécontent de certains faits militaires, le bannit un temps des affaires de la Guerre de Cent Ans ?
En se plongeant dans l'alchimie et la magie, il se prit à rêver d'immortalité pour lui-même, en utilisant le sang et la chair des malheureux enfants capturés. Peut-être laissa-t-il aussi libre cours à des penchants sexuels exacerbés, qui lui valurent l'accusation, entre autres, de sodomie lors de son retentissant procès ? Des doutes subsistent et il est étonnant d'apprendre que Gilles de Rais a été réhabilité de façon posthume, sans que ce fait ne se soit jamais beaucoup ébruité.
Les rumeurs enflèrent à son sujet et l'Eglise prit les choses en main avec une CAVILLATION remarquable. Ce fut la première fois qu'un baron du royaume comparut en justice. Le procès commença par une inculpation pour un fait relativement mineur mais se développa, prenant Gilles de Rais de court, par les accusations sans appel de "sodomie, sorcellerie et assassinat". Gilles de Rais, peut-être ange devenu démon, fut, comme Jeanne, livré au bûcher avec ses deux valets.
Lenaïg
***
Gilles de Rais m'est venu à l'idée après que j'aie regardé Des racines et des ailes sur France 3 hier soir. J'ai trouvé l'émission passionnante, même si je suis assez familière des lieux visités. Gilles de Rais n'y a été mentionné que très brièvement lorsque l'architecte en chef des monuments historiques nous a montré les ruines de son château, mais "Passion patrimoine : Bretagne au coeur" nous a promené dans un agréable va-et-vient entre la Mer d'Iroise et la Bretagne intérieure : en plongée pour voir les restes de la partie arrière de l'Amoco Cadiz et la flore sous-marine vivace, sur l'eau pour assister à la récolte d'algues, etc ; dans les Monts d'Arrée, les enclos paroissiaux et les magnifiques vitraux des églises qu'on est en train de rénover ; à Quimper et au château d'Anne de Bretagne à Nantes ...
Pour en revenir au jeu de Marc, sur les quinze mots, je ne connaissais que LEPIDOPTERE.
Les autres, j'ai dû les chercher dans mes dicos, ou quand ils n'y figuraient pas, sur le net !
***
Voici les définitions que j'ai trouvées :
Anodonte :
- qui ne possède pas de dents
- mollusque bivalve d'eau douce
- coquille mince sans dents
Barbacole :
Maître d'école ... à barbe (La Fontaine)
Cadène :
pièce de voilier solidaire du pont, supportant les câbles tenant le mât
Cavillation :
Subtilité de raisonnement
Cohibition :
Empêcher d'agir
Ereuthophobie :
crainte excessive, pathologique, de rougir
Escafignon :
chaussure légère (terme vieilli) - Sentir l'escafignon : sentir des pieds !
Frelampier :
homme de peu et qui n'est bon à rien
Goétie :
magie incantatoire par laquelle on invoquait les esprits malfaisants
Dyspnée :
difficulté de la respiration
Houret :
mauvais petit chien de chasse (voir par ex. Molière, Les Fâcheux)
Insénescence :
qualité de ce qui ne vieillit pas
Lanugineux :
- qui a l'apparence de la laine
- couvert de duvet
Latitudinaire :
d'une morale très large, très relâchée
Lépidoptère :
ordre d'animaux arthropodes antennifères de la classe des insectes, ainsi nommés à cause des fines écailles qui recouvrent leurs ailes
Ex. : le papillon.
***
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