• L'égoïsme est-il inhérent à l'individu ? Café philo vendredi !

    Yvonne et Stéphanie vous invitent à participer au

     

    CAFE PHILO

     

    Vendredi 19 MARS 2010

     

    AU CAFE « Le PICARDIE »

    1, rue Pierre Brossolette [Place Danton]-94200-Ivry-sur-Seine

    [métro Mairie d’Ivry]

     

    A partir de 19h30, repas 12 euros par personne

    (réserver si possible avant le 18 Mars au 01 46 72 19 77 ou par email lepine.stephanie@neuf.fr )

    A partir de 21h, débat sur le thème :

     

    « L’EGOISME EST-IL INHERENT A L’INDIVIDU? »

     

    Avec Gunter Gorhan, juriste, Edith Perstunski-Deléage, professeur de philosophie

     

    (Animateurs bénévoles)

     



    Une première réflexion, à la va-vite, après avoir interrogé mon entourage : cela dépend de chaque individu, on l'est ou on ne l'est pas, on peut le devenir … Il faut distinguer l'égoïsme de l'égocentrisme …

    Ensuite, on essaie de creuser un peu, même si les méninges sont un peu rouillées, comme celles d'une marmotte après un rude et long hiver !

    On regarde dans les dictionnaires. Je donnerai les définitions trouvées ci-dessous.

    Avant de consulter les dictionnaires, je me lance dans un petit essai maigrichon, qui vaudra ce qu'il vaudra !


    Je vais distinguer l'égoïsme de l'égocentrisme d'abord, ensuite de l'indifférence.

    La notion d'égocentrisme me ramène à l'égoïsme enfantin : un enfant se prend pour le centre du monde, faute d'avoir découvert le monde autour de lui !

    L'éducation familiale jouera un rôle dans la vision qu'il développera du monde extérieur.

    Plus l'enfant sera mis sur un piédestal, plus il sera conforté dans l'idée de son importance, voire de sa supériorité sur les autres. Sorti de la cellule familiale et confronté aux autres enfants, il refusera de prêter ses jouets, il n'acceptera pas que d'autres enfants que lui monopolisent l'attention, etc.


    C'est à ce moment-là que l'égoïsme peut s'installer : l'égocentrisme de l'enfant, donc sa tendance initiale involontaire à tout ramener à lui deviendra un choix personnel.

    Choisira-t-il d'être égoïste parce que la tendance figure bien dans ses gènes et qu'il y cèdera même si son expérience lui a fait appréhender la notion contraire d'altruisme, d'intérêt pour les autres ? Cela, je n'en sais rien du tout et ne peux pas y répondre. Je ne peux que penser que la volonté intervient à ce stade-là.


    Il y a une phrase que bien des adolescents sortent à leur entourage actuellement : "Je n'en sais rien qui était … Henri IV, François 1er, Louis XIV, qu'est-ce que c'était que le Front Populaire, ou Mai 68 ! … je n'étais pas né !" Et on sent bien que c'est le moindre de leurs soucis, que leurs intérêts et leurs préoccupations sont ailleurs. Egoïsme de ne s'occuper que de jeux vidéo, de foot ou de tennis, de ne vouloir connaître que les chanteurs people et de s'en ficher de qui était Jean Ferrat, par exemple ? De ne pas s'intéresser à ceux que les hommes qui les ont précédés, et sans qui ils n'existeraient pas, ont accompli ? Egoïsme, ou indifférence ?


    Et le mot indifférence donne à la réflexion une autre tournure : l'égoïsme serait-il une façon de se défendre, une attitude plutôt qu'un choix à des époques, ou des lieux, dans le monde où le verbe vivre est inconnu, où il s'agit d'assurer sa propre survie ? Un choix pour se protéger ?
    Est-ce vraiment un choix dans ces cas-là, ou une nécessité ?


    Je repense à la phrase communément prononcée : "on ne peut pas porter tous les fardeaux du monde sur ses propres épaules". C'est vrai que lorsque tout va bien pour soi-même, on ne peut pas entrer en empathie avec tous ceux qui souffrent sans être atteint soi-même, au risque de tomber dans la dépression devant l'énormité de la souffrance et sa propre incapacité à résoudre la misère mondiale.


    Et l'indifférence affichée vis-à-vis des SDF dans la rue, par exemple, par ceux qui ne les regardent même pas, ne répondent pas à leurs bonjours et ne leur donnent jamais quelques pièces pour aller s'acheter à manger, un ticket de restaurant ou de métro, peut être qualifiée d'égoïsme. Les gens imperturbables sont bien des égoïstes, fiers de leur réussite et inconscients que la barrière est mince entre le confort et le dénuement ; il suffit d'un licenciement, d'un divorce, d'une succession d'ennuis, de dettes imprudentes pour se retrouver, soi-même, à la rue. Mais l'égoïsme, ou l'indifférence de ceux qui passent en refusant de voir cette réalité, s'appuie sur la  conviction qu'à eux, cela ne pourra jamais arriver.


    Le contexte économique actuel, je crois, change la donne, cependant : l'état de précarité à tous les stades rend les gens moins sûrs d'eux. Peut-on avancer que leur égoïsme alors commence à inclure la réalité des autres et de ce fait s'oriente vers l'altruisme ?

    Il faut donc que la menace soit commune pour que s'impose la solidarité et l'intérêt pour les autres !


    Comment se fait-il, alors, que même en situations extrêmes, des humains s'oublient pour sauver la vie d'autres gens, y compris au péril de la leur ? Que des humains qui ont tout, le confort, l'aisance financière, se lancent dans des opérations humanitaires, bénévolement ou pas, n'hésitent pas à partir dans les zones tourmentées du monde, acceptant eux-mêmes de vivre dans le dénuement pour apporter leurs capacités et leur savoir à l'amélioration du bien-être des autres ? Conclusion sûrement hâtive de ma part, mais je ne demanderai pas mieux que d'écouter des avis plus éclairés : c
    ette dernière question que je me pose m'apparaît comme une preuve que l'égoïsme n'est pas inhérent à l'individu quand il devient adulte.


    Lenaïg
    ***

    Egoïsme, nom masculin (du lation ego, moi).
    Tendance qui porte un individu à se préoccuper exclusivement de son propre intérêt sans se soucier des autres.
    Egocentrisme, égotisme.
    Contraires : altruisme, générosité.
    Définition du Larousse multipoche 2008.

    Egoïsme, nom masculin (1755, du latin ego "moi").
    1°) Disposition à parler trop de soi, à rapporter tout à soi.
    V. égocentrisme, égotisme, vanité.
    "On est fâché de trouver perpétuellement l'égoïsme dans Montaigne" (Encycl.).
    2°) Attachement excessif à soi-même qui fait que l'on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels.
    V. Amour-propre, individualisme.
    "Chacun pour soi dans ce désert d'égoïsme qu'on appelle la vie", Stendhal.
    "L'égoïsme raffiné d'un vieux célibataire", Anatole France.
    "L'amour, qui est l'égoïsme à deux, sacrifie tout à soi", Raymond Radiguet.
    Par extension : tendance chez les membres d'un groupe, à tout subordonner à leur intérêt.
    Antonyme : altruisme, désintéressement.
    Définitions du Petit Robert des noms communs 1986. 


    Note : je n'avais pas pensé à vanité, ni amour-propre et je ne connais pas le sens exact du mot égotisme. Pour faire bref : disposition à parler de soi, allant jusqu'au culte du moi et au narcissisme ...


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Mars 2010 à 11:33
    Lenaïg Boudig
    Bonjour, Nike Shocks ! Merci beaucoup de votre visite. Vous devez être une adepte de la course à pied ... Revenez quand et autant que vous voulez ! Si vous voulez vous exprimer ici, faire paraître un texte, une photo, un dessin, de vous, ou des choses que vous avez appréciées, bienvenue !
    Votre commentaire fait énormément plaisir.

    PS : je réponds en "commentaire", mon accès à "réponse" étant encore bloqué ce matin.
    2
    Vendredi 19 Mars 2010 à 18:22
    fransua
    coucou léna, un petit essai maigrichon !!!! mais pas du toit et le jour où tu écriras maigre, ne s'est pas encore levé !
    un sujet très vaste et très interessant, je te souhaite une bien belle soirée litteraire (ps je crois qu'il est inhérent à l'être humain mais tout est dans le mesure du contrôle et dans la volonte du sesir de le laisser primer ou de le mettre en retrait )
    Bises d'amitié
    3
    Dimanche 21 Mars 2010 à 10:42
    Lenaïg Boudig
    Mona, permets-moi de te rappeler le nouveau défi de Bruno le Croqueur de mots au passage, si tu es intéressée. Je crois que l'échéance est au 24 mars.
    J'ai déjà des photos de moi bébé, que Maman a confiées à ma cousine et je les ai reçues par messagerie !
    Oh ben, tant pis, si je fais le défi après l'échéance, j'espère que non, mais j'écrirai qq chose sur le sujet !
      <=== Tiens, les revoilà ! Mais sur Plumes au vent, elles sont plus variées, hé hé !
    4
    Anaëlle
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:57
    Anaëlle
    Personnellement, je pense que l'égoïsme est normal: c'est une simple question de survie... On pense d'abord à soi avant de penser aux autres! Le proverbe bien connu "Charité bien ordonnée commence par soi-même" est empli de sagesse!
    5
    Mona l
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:57
    Mona															l
    A partir du moment où l'humain suit le principe du plaisir, l'égoïsme est naturel. Mais l'intelligence permet de vérifier que trop d'égoïsme conduit au conflit donc à un déplaisir plus fort donc il est limité par lui même, non? Ton compte rendu ne peut qu'être intéressant Lena! Bizarre je peux commenter à nouveau, mais pour combien de temps? Signé: Spamona.
    6
    marie-louve
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:57
    marie-louve
    Nous naissons tous par nécessité de survie avec cette capacité de s'approprier un certain contrôle ou du pouvoir égoïste sur les autres en commençant par celui de crier sa faim à sa mère... Ce besoin nécessaire, une fois satisfait, le plaisir est ressenti. Ici, on nomme la satisfaction de besoins essentiels à la survie. Il me semble que lorsqu'on parle d'égoïsme, on ajoute une valeur morale ou un sens moral à ce mot et sa pleine charge affective. L'être humain étant avant tout de nature grégaire portant avec lui un besoin de se situer dans la hiérarchie de sa famille au début de sa vie et par la suite, avec son environnement social par extension, il se socialisera et pour recevoir des gratifications , il apprendra soit positivement ou négativement «valeur morale» selon son cadre de vie et sa propre interprétation en construisant son moi et son sur-moi. Je lance des idées en vrac, mais je suis persuadée que l'histoire personnelle de chaque être humain contribue à le façonner et le mène à se comporter selon cette résonnance en lui. Pour être altruiste, il faut la capacité de ressentir l'autre que l'on identifie à soi comme pareil. Hitler était'il égoïste? Altruiste ? Il a pourtant ramé dur pour l'Allemagne en convainquant tout un peuple de participer à une des pires  calamités du dernier siècle. Comment expliquer cela ? Se pourrait'il que ce personnage sans le savoir se vengeait de la cruauté de son père. Celle qu'on lui avait fait subir pendant son enfance. On l'avait dominé si cruellement qu'une rupture de sensibilité à sa propre souffrance lui aurait permis de survivre. Sa propre histoire l'aurait possiblement conduit à exercer sur les autres le sort qu'on lui avait fait subir. Il lui fallait une cause pour déposer ce qu'il portait en lui. La conjoncture économique et polique de cette époque lui en servait une des plus terribles....Je m'éloigne, mais ce sujet me fait voir de tout côté. Je sais que des observations de comportement chez les bébés humains nous portent à croire que dès le  jeune âge, un bébé qui entend des pleurs ou de la détresse chez un autre réagira en affichant une mimique troublée. Donc, l'enfant naît sensible à l'autre. Comment perdons-nous cette sensibilité ? La question que je me pose est là ! Je vais vite aller lire la suite. Y'a pas à dire, tu me fais réfléchir ! À plus. Café et croissants.   
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