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Moi qui n'aimais que les romans,
les longs, les gros, les aventures
Et qui en ai lus tant que tant,
voici que je viens aux lectures
de tout ce qui s'écrit en vers,
fleurit en belles métaphores,
pour sublimer notre univers.
Et j'en lis encore et encore !
Des grands et classiques sonnets,
Hugo, Nerval ou Lamartine,
les vers libres et japonais,
je me les redis en sourdine.
Le temps qui passe et les saisons,
petites choses éphémères,
l'amour, les drames, les dictons,
La Fontaine aussi tant qu'à faire !
Quelquefois mieux que des essais
en prose bien articulée,
les poèmes font de l'effet ;
autre structure à la pensée.
Lorsqu'on s'en est bien imprégné,
c'est là qu'on commence à écrire.
On est le premier étonné
de tirer des sons de la lyre !
Lenaïg
Illustrations :
L'hôtel complet, www.humour.cote.azur.fr
Le corbeau et le renard, www.magic.recre.com
Le barde et sa lyre, assurancetourix.gif
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Dans un vallon de paysans trimant dur la terre et ses glaces tyroliennes, les cloches de l’église du hameau Südtirol, Alto Adige, fendent l’air à toutes volées. C’est pour la belle Wallis, fille de la baronne Wilhelmine Von Hillern et d’Alfredo Catalina qui prend mari dont elle ne veut pas.
Pour une histoire de vaches et de prés verts, on jette la gracieuse Wallis dans les bras du puissant Gelner Strominger, premier fils vautour du vieux renard d’Alto Adige. Une tragédie. Tout le village pleure ce mariage arrangé pour briser le chœur des anges grecs. Au pied de l’autel, en larmes, Wallis à la voix d’or, chante un aria à sa mère :
http://www.youtube.com/watch?v=-pkNpl-tZIw&feature=related
« Eh bien, je m’en irai loin,
Aussi loin que l’écho de la pieuse cloche...
Là, à travers la neige blanche !
Là, à travers les nuages d’or !
Là où l’espoir
Est regret, est regret, est douleur !
O de toi ma mère, maison joyeuse,
La Wally s'éloignera, très loin de toi,
Et peut-être, peut-être ne reviendra-t-elle jamais plus vers toi ,
Tu ne la reverras plus !
Jamais plus... jamais plus.
Je m’en irai seule et loin...
Aussi loin que l’écho de la pieuse cloche,
Là, à travers la neige blanche !
Je m’en irai, je m’en irai seule et loin...
Et à travers les nuages d’or ! »Outré et mortellement offensé pour l’honneur de son fils, Strominger père, réclame un duel dans le sang pour laver son honneur et garder les vaches et les prés de la baronne.
Dehors, altier, juché sur son puissant destrier à la robe de jais, Walter amoureux fou de sa dulcinée, la douce Wallis aux yeux de pervenche, entame d’une voix de ténor le traditionnel yodle de son village voisin.
Dans l’église, la tension des invités devenus hostiles aux deux familles, monte à ce point qu’une étincelle de la courte mèche du lampion suspendu au-dessus du sanctuaire mettrait le feu aux poudres.
À cet instant, Wallis, des edelweiss plein sa blonde tignasse, prit ses jambes à son cou et courut jusqu’à la sortie de l’église, là où, son beau Walter l’attendait. Dans ses bras de titan, il l’emporta au bout du monde à Milan.
C’est à la Scala que ces deux tourtereaux devinrent des célébrités de l’opéra : la diva, la Wally et Caruso lui-même.
Les histoires d’opéra ont le droit qu’on change la fin. Pas nécessaire de mourir pour chanter et jouer les grandes scènes classiques. J’ai dit !
Marie-Louve
Illustration pour la blonde Wallis :
Femme, Alphonse Mucha
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Un dernier billet pour boucler la petite expérience dans laquelle je me suis lancée, évoquer ce roman que je viens de lire sans en dévoiler le contenu, l'intrigue ni la fin.
Je voudrais souligner le flou artistique qui nappe le récit quant aux lieux où les faits se déroulent. Si on ne disposait pas des prénoms et noms de famille, on devrait deviner dans quel pays on évolue ! Mise à part la lave noire, où une tragédie familiale a eu lieu, on aurait du mal à se repérer ... Volonté affirmée, ou instinctive, de la part de l'auteur ? Je ne sais, mais l'effet en est que le roman acquiert ainsi une dimension universelle et hors du temps tout en gardant sa modernité par les détails, tous chaleureux, de la vie courante. On voudra pardonner ma naïveté et mon ignorance, mais j'avoue que je ne situe pas le pays dans lequel le héros débarque après un voyage en avion ... mouvementé pour lui ! Ce peut être, en regardant la carte : la Norvège, ou le Danemark, non ? Regardez ! Eh non non non, je ne l'ai pas dit, mais les aventures aussi intérieures qu'extérieures du jeune homme ne se passent pas en Islande de fait, mais ailleurs ! Ce qui n'empêche pas l'Islande d'être très présente, grâce aux souvenirs et aux conversations téléphoniques.
Pour connaître le nom du héros, il faut attendre longtemps ! Car il ne se présente pas, au début du roman, il nous englobe tout de suite dans son monologue intérieur, comme s'il écrivait son journal. On apprend vite que son frère autiste s'appelle Josef et que leur père le désigne, lui, affectueusement par : "mon petit Lobbi" et on découvre plus tard son double prénom : Arnljótur Thórir, comme son grand-père.
La rosa candida, dans tout cela ? Elle est décrite par Frère Matthias, page 161 : "une rose blanche rare", mais les boutures que le héros a, contre vents et marées, transportées avec lui jusqu'au jardin pour lequel il a tout quitté, dont une fleur est maintenant éclose sur le rebord de sa fenêtre, n'en sont pas ! Sa fleur, à lui, y ressemble beaucoup mais voici comment il la décrit :
"Rose à huit pétales ; ce sont huit pétales soudées au fond de la corolle et puis deux fois huit autres à l'extérieur, vingt-quatre pétales en tout, en trois rangs qui forment le bouton, presque toujours humide de rosée .../... C'est exact qu'elle est apparentée à Rosa candida, à ceci près qu'elle n'est pas blanche. Il s'agit d'une souche plus robuste, probablement le seul spécimen au monde .../... Bien que j'aie parcouru d'innombrables livres sur les roses, je n'ai encore jamais trouvé de variété comparable .../... Et puis les tiges sont sans épines". Sa couleur ? Voici ce qu'avance Frère Matthias : .../ "un coloris vraiment insolite. Elle n'est pas rose, ni violette. Mais pourpre, n'est-pas ?" Arnljótur Thórir confirme.
La jaquette du roman original offre une représentation très intéressante d'une rose qui ressemble fort à la rose d'Arnljótur Thórir, sur ... un vitrail, non ? Son coeur jaune éclatant me semble très important. Et la religion est présente, bien que je l'aie à peine mentionnée, mais d'une façon discrète, comme si elle ne voulait pas s'imposer, c'est très curieux et pas désagréable ...
Ce qui m'a bien plu dans le roman, ce sont toutes les questions que se pose le héros, qu'on peut se poser soi-même ou qu'on a pu se poser aussi. J'avais annoncé dans le billet précédent, que je le citerai. Finalement, je vais me contenter de citer ceci (page 52) :
"Je passe la main dans mes cheveux épais tout hérissés, qui sont assurément un signe particulier frappant. Il ne fait pas de doute non plus que je suis d'une pâleur inquiétante même considérant que de nombreux rouquins ont l'air enfarinés toute leur vie. Si l'on fait abstraction de mon allure juvénile, je me sens comme un homme courbé sous le poids des ans à force d'avoir vécu, dans le corps d'un homme jeune. Ne s'agit-il pas désormais de passer le temps jusqu'à la tombe ? Y a-t-il encore quelque chose qui puisse me surprendre ?"
On peut sourire d'une telle réflexion désabusée en sachant que le héros n'a que vingt-deux ans ; pourtant des éléments inhérents à sa vie influent certainement sur son état d'esprit. Arnljótur va avoir bien d'autres occasions de se poser des questions, et nous avec lui, et de revoir et revoir sans cesse son bilan !
Il n'est pas le Petit Prince de St-Ex, c'est un adulte, qui a les pieds bien sur terre et les mains dans le terreau et pourtant c'est aussi un intellectuel, qui a fait des études et pose et surtout se pose autant de questions que le Petit Prince ; il a aussi sa rose, qu'il apporte sur son nouveau lieu de vie et qu'il va veiller et faire s'épanouir avec des soins infinis. Ce qu'il découvre peu à peu, c'est qu'une autre variété, -que dis-je !- une autre espèce de rose s'impose dans sa vie, qui le séduit ! Il évoque bien d'autres fleurs islandaises, en passant ; j'ai retenu plusieurs de ces noms et j'ai voulu voir à quoi elles ressemblent. On peut donc contempler, dans l'ordre sur cette page : le silène acaule, le géranium sylvestre, l'alchémie en manteau de Notre-Dame, ainsi que les épilobes roses et la rose pimprenelle ...
Lenaïg
Sources des photos de fleurs :
Le silène acaule www.laugavegurinn.uniterre.com
Le géranium sylvestre www.planfor.fr
L'alchémie en manteau de Notre-Dame www.domenicus.malleotus.free.fr
Les épilobes roses www.fr.wiktionary.com
La rose pimprenelle www.visoflora.com
Carte de la Scandinavie :
www.p2.scanditours.fr
4 commentaires -
Ne pas regretter
ce qui n'est pas arrivé !
Car ce pouvait être pire,
à en perdre le sourire !
***
Moi, drôle de bonne femme,
pensant aux mots de Suzâme,
Pacifique franc-tireur,
j'écris au petit bonheur ...
***
Feuilles d'arbres ont poussé,
voici mon rideau d'été,
devant ma grande fenêtre,
elles bruissent ; le bien-être !
Lenaïg
Et le chemin vers chez Suzâme : clic !
Fenêtre 1916, par Matisse.
3 commentaires -
Mug de thé au lait,
celui des heures anglaises,
entre amis, sereins.
Celui-là faisait du bien,
son souvenir m'emplit d'aise.
***
Du lait dans le thé,
le scientifique nous dit
que c'est hérésie !
Effet placebo, alors,
et pourtant, effet très fort !
***
Le thé sans le lait
nous offre ses qualités,
comme une tisane ?
Des feuilles, pas un sachet,
Thé, tilleul à savourer.
***
Lenaïg,
qui curieusement vient de terminer sa tasse de café,
s'étonnant du cheminement de sa pensée.
Images :
www.alittlemarket.com
www.emva.fr
www.phyderma-et-moi.fr
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