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Ecriture au ralenti ce matin, désir de contemplation et de sourires pour chasser le vilain mois de mai !
On se concocte une mini expo ? Allez, c'est parti !
Le Musée Boudig, inventé pour l'occasion, ouvert au Terrier, propose d'admirer de belles fleurs en vase tout en portant son attention sur les autres composantes des tableaux.
Des natures mortes où nous allons traquer les traces du vivant !
Aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, la mode était de déposer des insectes dans les natures mortes ! Une façon de faire entrer l'extérieur et la nature en vrai dans les tableaux, d'y réintroduire le vivant ... Voyons plutôt ...
Bouquet tout en subtilité, rondes et tendres pivoines et tulipes doucement bicolores, un discret vase de verre qui n'en est pas moins bien présent, émergeant du noir ambiant par la grâce du pinceau ... Et, tout en bas, un grand papillon, prêt à s'envoler !
Jan Brueghel
peintre flamand
1568-2625
Bouquet sophistiqué qui se veut champêtre et c'est très réussi, sur une noble table en marbre et, là aussi, la nature et le vivant sont entrés, avec les fleurs : la gente dame des lieux va-t-elle frémir quand elle apercevra ... un criquet, tout étonné, et chantonner en faisant un voeu quand son oeil captera la coccinelle sur la feuille ?
Rachel Ruysch
peintre néerlandaise
1664-1750
Un saut dans le temps ? une rose blanche que le feuillage met en valeur dans un soliflore vert pâle, un coquillage exotique pour écouter les mers chaudes ? Et surtout, une cafetière ! Mais oui, pause café, il est prêt !
Henri Matisse
peintre français
1869-1954
Et la voici, notre tasse de café ! Du sucre, ou pas ? Une orange pressée ? Pour les viennoiseries, les biscuits, on compte sur les visiteurs ... Ici, on peut apporter son manger !
Vite, la grande rose rose est assoiffée !
Que nous dit donc cet escargot ? Je me hâte lentement, je goûte le temps présent ?
Camille Bombois
peintre "naïf" français, bourguignon
1883-1970
Toute la subtilité de la "naïveté".
Bouquet d'oeillets, vase chinois ? Jolie nappe aux iris et l'assiette pour les viennoiseries de la pause café !
La conversation se fait littéraire ... Vous écrivez, ma chère ? Racontez-nous ...
Armand Guillaumin
peintre français
1841-1927
L'un des premiers impressionnistes.
Vincent nous avait habitués aux tournesols ! Cette fois-ci, que nous a-t-il mis dans ce pichet ?
Vous avez deux livres en cours de lecture ? Est-ce que vous nous les recommandez ?
Vincent Van Gogh
peintre et dessinateur néerlandais
1853-1890.
Il est temps que les spectateurs soient livrés à eux-mêmes, que chacun se forme sa propre vision, la visite n'est pas terminée, d'autres bouquets, d'autres objets vous attendent ... Qui voudra s'intéressera à la revue Nord Sud que le peintre "fauve" espagnol catalan Joan Miro a faussement laissé traîner près de ses fleurs en pot. Pour poursuivre l'exploration, rendez-vous dans la salle "Natures mortes aux fleurs, etc" (un clic ! ici, ou dans le pavé des albums photos sur la droite).
Quel est le peintre qui ouvre joliment cette exposition ?
Christian Jéquel, découvert grâce à Monelle (clic !),
dans sa page du samedi.
Il a choisi de mettre l'accent sur sa technique et a déposé sa palette et son verre à couteaux à côté de son grand vase de fleurs multicolores.
Quand les couteaux se font caressants et créateurs de bonheur !
Lenaïg
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Rosa candida est un roman. Cela faisait plusieurs fois que j'étais passée devant. Une fois, je l'avais pris en main et feuilleté. Un livre bardé de prix, voyons voyons ... Quoi ? Une partie de jambes en l'air dans une serre ? L'amour physique dans les rosiers ? Quelque chose dans le genre de Lady Chatterley revisité ? Tout ça pour ça ? Sans trouver la chair triste ni avoir lu tous les livres, il me fallait plus nouveau, plus inédit ! J'avais reposé le livre et j'étais ressortie, sans rien acheter. Je dois faire attention à mon budget, je n'achète plus de livres, même de poche, à tour de bras comme avant et je me suis inscrite à la bibliothèque.
Mais l'appel des librairies est plus fort que moi et je m'y retrouve régulièrement le soir avant de rentrer chez moi. Et ce titre, Rosa Candida, continuait à jouer les fantômes dans un coin de mes pensées. Tout comme : "Rosa maldita", un nom cité dans un jeu d'écriture auquel j'avais participé sur facebook avec grand bonheur, le but était de caser un certain nombre de mots imposés, chacun ayant proposé le sien ; d'ailleurs, à tout seigneur tout honneur, le seigneur étant ici celle qui rédige ce billet, hi hi, je propose le lien vers le poème que j'avais composé pour la circonstance : L'escargot et sa moto - Lenaïg.
L'autre soir, j'ai craqué, j'ai revu le roman, je l'ai acheté (en édition Points, dans mes moyens !). Et comme un coup de fatigue en ce moment me fait laisser plusieurs romans en plan, celui-ci je ne le lâche plus et l'idée m'est venue de venir au clavier jeter mes impressions au jour le jour. Commencé cette nuit, il m'a surpris, ce n'est pas du tout ce que j'imaginais. Je ne dévoilerai pas ses secrets, mais je vais essayer de décrire en petites touches l'effet qu'il me fait ! Auparavant, je ne vais pas me priver et je vais passer par toutes les digressions qu'il me plaira, forte de l'adage de mai qu'on connaît, mai dont le ciel a décidé de nous tomber dessus par baquets ! Puis, sans oublier que ce mois de mai comporte son lot de catastrophes, naturelles ou non, que par exemple la terre tremble en ce moment dans le nord de l'Italie et que bien des gens sont dans la frayeur et la peine et que certaines maisons se sont effondrées, me concentrer sur une histoire qui me transporte ailleurs, en Islande précisément tiendra en respect tout éventuel assaut d'idées noires ou d'aquabonisme.
La rosa maldita, je n'ai pas réussi à comprendre, malgré des recherches sur le net, l'origine de son nom, alors j'ai eu envie de broder un peu. Une information vérifiée : c'est le nom d'une fleur, point une rose mais une pivoine. Ensuite, voici ce que je me suis dit : cette pivoine, une fleur maudite ? puisque c'est ce que maldita veut dire en espagnol. Mais pourquoi cela ? Je vais plutôt tirer ce sens vers : mal dite, ou mal nommée ! Mais oui, c'est une pivoine, pas une rose ! De la pivoine au pavot, il n'y a qu'un mot et peut-être flotte-t-il autour de la fleur un parfum sulfureux inventé, l'enfer de la drogue se profilant à l'horizon ? Allons donc ! Le froufrou de la robe des pivoines est d'une délicatesse délicieuse qu'on caresse des yeux.
Mais la pivoine rose mal dite doit maintenant s'effacer, pour qu'entre en scène la rosa candida, ou rose blanche, qui a donné son titre au roman et qui va étaler en douceur sa candeur et sa blancheur, et diffuser tout son parfum.
A l'origine, la rose n'avait que cinq pétales et c'était une plante sauvage. Elle s'est bien sophistiquée depuis, s'offrant à l'invention et à la main de l'humain qui a voulu en sublimer la beauté. Mais la rosa candida, elle, est une rose à huit pétales, comme prend soin de le souligner le héros du roman lorsqu'on lui demande de quelle variété sont les boutures qu'il transporte partout avec lui jusqu'au but de son voyage, avec un soin infini. Je n'y connais rien du tout en botanique ni en horticulture, je ne vais pas essayer d'en écrire plus à ce sujet, du moins aujourd'hui.
Si le nom rosa maldita me paraît espagnol, celui de rosa candida est sans conteste latin, d'une langue qui reste bien vivante en botanique. En abordant le roman, j'ai imaginé que les roses du héros seront donc blanches, mais peut-être pas, ou pas seulement ? Si j'en crois la photo ci-dessus, elle se pique de la coquetterie de jolis points roses ! Au stade de ma lecture, j'ignore encore la couleur de ces fleurs, toujours en boutures !
Juste une dernière réflexion, aujourd'hui, sur le nom de l'auteur car il est grand temps de l'indiquer et que je me familiarise avec lui, faisant connaissance avec les noms de famille islandais : Audur Ava Ólafsdóttir. Est-ce un homme, ou une femme ? J'ai posé par jeu la question à mon frère hier (bien sûr, je le savais déjà), mais il m'a répondu tout de suite sans connaître l'auteur : une femme ! S'amusant de mon air épaté, il m'en a posé une autre, de question : comment se terminent les noms des auteurs scandinaves, qui font fureur depuis quelques années (à juste titre d'ailleurs) ? J'ai pensé à l'auteur de la terrible trilogie Millenium : Stieg Larsson, et à la terminaison "son", qui, comme en anglais, signifie "fils" (fils de) et mon frère m'a demandé alors à quoi me faisait penser la terminaison "dottir" ... Comme j'ai tardé à trouver, il m'a dit : "dottir", comme "daughter", fille en français (fille de).
Le lecteur qui passera par ici et qui est intéressé pourra aller se renseigner sur le net à propos du roman et de son auteur, car mon but n'est ici que de produire, non pas des pages d'encyclopédie (il s'en trouve sur le sujet qui émanent de spécialistes) mais de réagir en temps réel à ma lecture, nonobstant la naïveté ou la simplicité de mes propos, en comptant sur la science d'autrui qui pourra rectifier des erreurs ou apporter des précisions à son gré. Je n'hésiterai pas à signaler ce que je ne comprends pas, ou pas bien. Demain, j'évoquerai le héros, son histoire et son environnement, le défi étant de ne rien indiquer sur l'intrigue. Y baigne-t-on dans une atmosphère aussi dangereuse que celle où évoluent le journaliste suédois Michael Blomkvist (tiens, tiens, pas de terminaison en "son" !) et la célèbre hackeuse Lisbeth Salander ? Ah, c'est différent, mais j'ignore encore à quoi m'attendre, bien que rendue à la 198ème page ...
Lenaïg
Illustrations :
- la belle édition du roman et la rosa maldida, www.librairielareserve.fr
- l'édition Points du roman, www.lecerclepoints.com
- la rosa maldita paeonia, www.valdetours.es
- la rosa candida, www.librairielareserve.fr
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la carte de l'Islande, www.bourlingueurs.com
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Ecolastique !
Echo ... lastique ?
Hééé ... 'cor ... élastique !
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A l'origine de ce mot, chez nous ici, se trouve un écho. Ou, du moins, quelque chose qui lui ressemble. Mes fins limiers imaginaires ont dressé l'oreille, ou plutôt les deux oreilles pour être exacte, lorsque, perplexe, je l'ai prononcé. Ce mot leur parlait et nous sommes partis enquêter par les chemins inventés, ceux qui se jouent de la pluie qui encore tombe aujourd'hui !
"Hééé ... 'cor ... 'lastique" ! Ce fut ce qu'un papi capta, un jour, du fond de son jardin, venant de l'intérieur de sa maison. Cri de colère de sa petite-fille en visite le mercredi, occupée à faire ses devoirs ou à faire une oeuvre d'art. Avant de se lancer à l'assaut de sa pelouse, il jugea plus prudent de quitter sa tondeuse à gazon et d'aller quérir des éclaircissements. Tout semblait calme maintenant : la jeune écolière, devoirs terminés (enfin, on l'espère) confectionnait en effet une nouvelle oeuvre d'art nécessitant des élastiques. Le bocal aux élastiques étaient hermétiquement refermé. Elle se tenait assise à un bout de la longue table et, à bonne distance, sur ladite table, trônait le chat, mine de rien, pose hiératique.
"Papi, ton chat m'a encore fauché et mangé des élastiques !" s'écria la fillette. Le chat regarda papi de grands yeux qui se voulaient innocents et entreprit de faire sa toilette. "Qu'est-ce que tu as encore fait, hein, vilain chat ? Tu ne peux pas laisser ma petite princesse tranquille ? Tu ne l'aimes pas, on ne sait pas pourquoi, mais reste au large ! Manger des élastiques, chat idiot, pas bon pour ton ventre !" Le chat sauta de la table et disparut, c'était l'heure de sa sieste.
Ce chat aime son maître (si tant est qu'il le considère ainsi) et le lui témoigne bien. Mais la princesse de papi, il la tolère et ne supporte pas qu'elle l'approche, crachant dans sa direction dès qu'elle s'avance vers lui. A-t-elle été trop brusque dans sa petite enfance, lui a-t-elle tiré la queue ? Elle ne se souvient de rien et si on ne sait pas ce qui s'est passé, lui s'en souvient. Qui dira qu'un chat n'a pas de mémoire ?
ECOLASTIQUE ? Sous cet écho, voici donc révélé le secret de notre petite réalité que nous vous livrons ici, mes fins limiers et moi. Nos chemins inventés nous ont conduits à une histoire vraie. Ce chat, du coup, a pris goût aux élastiques et à leur odeur ; dès qu'il peut en subtiliser un, il le prend, le hume, le mâche et l'avale ! Pour le plaisir sûrement car je peux garantir qu'il ne meurt pas de faim ... Est-ce nocif ? Il va falloir téléphoner au vétérinaire ... Ceci était donc notre vérité, oui, mais sous ce mot, s'en cachent d'autres, à découvrir dans :
l'Arbre à Mots, chez Soakette (clic !)
Ici texte et photos de Lenaïg
Pour interpréter sur cette page le rôle du chat : un charmant ratounet mécanique, offert par :
mon amie chanteuse Frédérique (clic !) ;
remonté, il file comme une flèche, je ne m'en lasse pas !
***
Un petit clic pour un clip ? Si on aime les chants de marins du point de vue des femmes, la romance baignée d'embruns, il faut absolument aller faire un tour dans le coin (clic après le nom de Frédérique !).
Et aussi, peut-être, ceci :
Sometimes, par Ommm, album : Echo System.
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La glycine jolie
maintenant s'assombrit :
pour monsieur le verger,
nous l'avons délaissée !
Bien sûr, c'est inventé :
l'ombre s'est allongée !
Cette humeur, je leur prête,
à ces grappes violettes !
On a pris le café
plus tôt dans la journée,
la glycine au soleil
et nous dessous la treille ...
La glycine embaumait,
narines enivrées !
Puis bain dans la soirée
dans les fleurs des pêchers !
Pétales en tapis
et partout, sur les branches.
L'horizon se rosit
et la douceur est blanche.
Miracle des photos
qui font faire une trêve :
quand il ne fait pas beau,
on s'y croit, et on rêve !
Lenaïg,
Merci à Erato (clic !) pour ses belles photos
et à Plume (clic !), qui nous a fait faire connaissance !
Pour découvrir d'autres fleurs, d'autres jardins, ces deux liens sont de merveilleux chemins (entre autres !).
Poème proposé à Textoésies et vous (clic !),
la communauté de Suzâme.
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Mai veut rester gris,
chassant le soleil sans cesse,
menaçant de pluie.
Par l'image, je m'enfuis,
voici le parc, je souris.
***
Un désir de couleurs,
et de senteurs subtiles ?
Les contempler, tranquilles ?
rendez-vous chez les fleurs !
***
Tulipes en hauteur,
la beauté étagée,
jaune pâle et douceur ;
dessous, plus colorées,
en largeur s'étalant,
des plants de primevère,
violets et rouge franc,
s'alliant sans manière
à un bel oranger ;
sont-ce là des pensées ?
tous les noms, je ne sais !
Parmi elles, glissées,
que mon regard recueille,
des petites en blanc,
pointillés dans les feuilles,
un spectacle épatant !
Le vert est décliné
en formes contrastantes :
traits hauts, droits ou courbés,
belles rondeurs dansantes.
***
Façon de penser à rien,
Juste goûter le spectacle,
cela peut faire grand bien,
un minuscule miracle !
Lenaïg,
pour l'Ami-mot (clic !), en remerciant Pierre
de m'avoir permis de m'asseoir
sur un banc de ce jardin ce matin !
Et ce n'est pas fini, plus tard, je me rendrai au verger,
sur de belles photos d'Erato (clic!).
Et comme je suis restée terre-à-terre, mais joliment j'espère (!),
voici le Jardin extraordinaire de Charles Trenet !
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