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Reconnaîtra-t-on ce personnage, fier et altier, dont l'oeil frise ? J'ai nommé : Gai-Luron, bien sûr, un dessin que j'ai pris plaisir à copier, en grand, d'une image de BD du maître Gotlib ! Une image recopiée au temps de mon adolescence et, - fatalité !-, à l'époque je n'avais pas conscience de l'importance de dater tout ce qu'on fait ! Point n'est besoin de nos jours, c'est l'ordinateur qui le fait pour nous : si on n'y pense pas, le fichier, lui, le sera, daté ...
Et pour cette image de Gai-Luron, elle-même, Gotlib s'est inspiré d'un célèbre artiste du début du XXème siècle ! Un écrivain, poète et chansonnier. En bas de page, une réplique de l'affiche publicitaire peinte par Toulouse-Lautrec.
Gai-Luron, qui a fait rêver grands et petits et qui continue, même si Gotlib est en retraite !
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Pour passer du coq à l'âne, bien qu'ignorant si Aristide Bruant se comportait en coq et sachant que Gai-Luron n'a jamais rien eu d'un âne, mais tout d'un chien malin, je cède au plaisir de retranscrire ici de jolis mots d'enfants, que j'ai découverts dans mon p'tit magazine télé (Télé Z, pour ne pas le nommer) de cette semaine. Après tout, le chien de ce magazine est un cousin de Gai-Luron, cela reste en famille ! Le voici, en couverture, sur un numéro plus ancien ...
La rubrique Rire en chaînes est un fourre-tout où s'assemblent les blagues et histoires drôles de la plus fine à la plus ringarde, toutes adressées au magazine par les lecteurs.
Pour commencer, un rappel sur le sérieux des enfants et le fait que la vie pour eux n'est pas rose non plus tous les jours, même dans les familles où on ne manque de rien.
Grondé par ses parents, un petit garçon se met à crier et à pleurer pendant des heures. Enfin, il s'arrête.
- Alors, demande son père, tu as fini de pleurer ?
- Je n'ai pas fini, papa. Seulement, je me repose un peu.
Anonyme
Pour faire prendre sa revanche à l'enfant de cette première histoire, voici ce qu'un autre déclare gravement à sa maman. Si cette histoire a joliment été arrangée, je ne doute pas que le fond comporte une vérité, de quête identitaire pour l'enfant et de remise en question du dosage extérieur de son affection de la part de la maman.
Une mère envoie son fils pour la première fois à l'école :
- Tu seras sage, hein, mon chéri ? Tu vas écouter la maîtresse, mon petit coeur, tu mettras bien ton manteau pour aller dans la cour de récréation, mon chou, et tu ne te disputeras pas avec tes nouveaux copains, mon petit canard ...
Le soir, quand l'enfant rentre de l'école, sa mère impatiente, lui demande :
- Alors, mon ange, as-tu appris des choses pour ton premier jour de classe ?
- Oui, maman, j'ai appris que je m'appelais Pierre.
Christiane Arons, 59320 Hallennes-lez-Haubourdin
Encore plus fort ? Hé hé, voici :
Joseph, du haut de ses sept ans, entre plein d'assurance dans un magasin de jouets. Tout en désignant l'objet de sa convoitise, il s'adresse au vendeur :
- Je voudrais la voiture rouge qui est sur l'étagère.
Puis il sort de sa poche quelques billets de Monopoly. Le vendeur, mi-attendri, mi-gêné, lui dit :
- Mais ... ce ne sont pas de vrais billets.
- Normal, répond Joseph avec logique, ce n'est pas une vraie voiture !
Anonyme
Ben, moi j'ai bien aimé, les histoires elles-mêmes et leur rapprochement par le magazine ! Pas de rire graveleux, ni grivois, du léger et sérieux à la fois !
Lenaïg
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Fini le muguet,
je n'ai plus beaucoup d'idées,
pour la fin de mai.
Mai qui se termine,
ai-je fait ce qu'il me plaît,
le quart, la moitié ?
Mai à Montréal,
la révolte estudiantine
en rappelle une autre.
Lenaïg
10 commentaires -
Ma lecture est terminée depuis mardi soir et je n'ai rien écrit depuis. Maintenant, je sais ! comme l'a chanté, ou plutôt énoncé Gabin ! Je sais ce que cache ce titre, Rosa candida. Si j'ai apprécié ? Le fait est que je ne l'ai pas lâchée, cette narration entièrement au présent de l'indicatif et à la première personne du singulier, ce qui lui donne beaucoup de force et d'impact sur le lecteur, qui n'est point dans la distance qu'entraîne le fameux "il était une fois" ! Je me souviens, au passage, que notre camarade d'écriture et mentor Slévich privilégie lui aussi la narration au présent de l'indicatif. Ce que je peux révéler, c'est que j'ai trouvé tous les personnages extrêmement attachants, tous évoqués, décrits à travers les impressions, les sentiments et le regard d'un seul, le héros, le narrateur. Je ne révèlerai pas non plus la couleur de la fleur (et pour cause ...), je mentionnerai juste qu'une couleur s'impose à la fin, peut-être dans un autre endroit qu'un jardin ...
S'y passe-t-il d'atroces événements dedans ? Meurtres ou accidents ? Ah ah, je ne le dirai pas, sauf que moi, je m'y suis constamment attendue, au détour des phrases. Pourquoi ? Parce que j'ai été perméable à l'interrogation et à la tension permanente du narrateur. Trouve-t-il le bonheur ? J'ai mon idée, je veux laisser ceux qui n'ont pas encore lu se faire la leur !
On remarque sur la jaquette du roman traduit en anglais, et rebaptisé La serre, la lave noire islandaise. Ah, l'Islande ! terre de volcans, de sources d'eau chaude et de geysers. S'il est bien question de cette lave noire dans le roman, on ne doit pas s'attendre à se plonger dans des jacuzzi naturels et improvisés ! Cela m'aurait bien plu, mais non. Mais quel que soit ce qui s'y passe, on y rencontre toujours par les yeux du narrateur une famille islandaise, du personnel hospitalier, des moines, des villageois ...
Je me suis demandée en lisant, au début du roman, si "mon" jeune homme n'avait pas échoué dans une réplique de l'Auberge rouge (le film) et si son errance en voiture dans une sombre forêt, n'allait pas déboucher sur des événements sanglants ... Il en ... réchappe, en tout cas, puisque le roman se poursuit ! Est-ce une fausse piste que je fabrique, pour m'amuser et dérouter ceux qui passeraient par cette page ? Peut-être bien que oui !
Puis je n'ai pu m'empêcher de penser à un autre film, Rain Man, et au duo formé par le beau Tom Cruise et son frère autiste incarné par Dustin Hoffman. Mais, ici, le beau personnage, aux dires du narrateur, n'est pas celui qu'on pourrait croire ! Autre clin d'oeil qu'exprès, je n'expliciterai pas !
Et il y a ... une Arlésienne aussi, dans ce roman ! Qui est présente, disparaît et revient, et repart ... Et revient, ou reviendra peut-être, c'est son affaire, pas la mienne, même si, là encore, j'ai mon idée. La scène d'amour dans la serre, que j'ai mentionnée dans mon premier billet, en ajoutant que s'il s'agissait d'une partie de jambes en l'air parmi les fleurs, je ne trouvais point le sujet original, c'est avec cette "Arlésienne" islandaise que le narrateur la vit, mais cette scène quand commence le roman est derrière lui, pas les conséquences qui forment une grande partie de la trame du roman. Un indice : la vision fugace d'un bout de chou mignon comme tout, nommé Flora Sol !
Assez écrit pour aujourd'hui. Qu'on sache que si on aime la bonne cuisine et comment la préparer, on ne sera pas déçu : viande de veau, encornets n'auront plus de secrets et la juste cuisson du riz non plus ... En haut de page, les jaquettes des romans traduits en anglais et en espagnol. Dans un autre billet, je choisirai certainement des citations de phrases du roman. Je termine en glissant une dernière photo, celle d'Odur, l'auteur -même couleur de cheveux que son héros-, enroulée dans sa grosse écharpe bleue, ou violette, comme ... Anna.
Lenaïg
4 commentaires -
Aucun poème ne sera si grand, si noble,
si véritablement digne du nom de poème,
que celui qui aura été uniquement écrit
pour le plaisir d’écrire un poème.
Baudelaire, repris par Verlainedans son article Charles Baudelaire en 1865.
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Mes vers fuiraient, doux et frêles,
Vers votre jardin si beau,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'oiseau.
Ils voleraient, étincelles,
Vers votre foyer qui rit,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'esprit.
Près de vous, purs et fidèles,
Ils accourraient nuit et jour,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'amour.Victor Hugo,
recueil Les contemplations, 1856
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De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Ou l’Indécis au Précis se joint.C’est de beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi ;
C’est par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la couleur, rien que la Nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !Prend l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on y veille, elle ira jusqu’où ?Ô qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.Paul Verlaine,
Jadis et Naguère (1885)
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Prenez un mot prenez en deux
faites les cuir’ comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d’innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
A écrire Vraiment ? A écrire ?Raymond Queneau,
Pour un art poétique
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Récolte de tableaux sur Google :
Jean-Michel Folon, Magritte, estampe japonaise,
Matisse (2), Charles Lapicque, Chardin et Françoise Collandre.
14 commentaires -
Dante est un nobliau
Qui vit au Moyen-âge.
On le trouve très beau,
Il est loin d'être sage.
Il n'est plus un puceau,
Fourré dans les corsages
Des filles du château
Et celle du village.
Il ne pense qu'aux jeux
Et néglige l'étude.
Puis il tombe amoureux
De la jeune Gertrude.
Il la couve des yeux,
La demoiselle est prude,
L'approcher il ne peut.
Il passe par l'enfer
Puis par le purgatoire.
Un paradis amer ?
Quelle fin à l'histoire ?
Fleur bleue !
Le tourment l'aguerrit
Et change sa conduite.
Les parents ont dit oui !
Un beau mariage ensuite ...
Réaliste ...
Le père est un drapier,
Pas un aristocrate.
Quel émoi, quel guêpier,
C'est là que ça se gâte !
Lenaïg
Illustration pour la dame de ses pensées :
La Ghirlandata, par Dante Gabriel Rossetti (peintre, poète, écrivain britannique du XIXe siècle, inspiré par le Moyen-âge).
Pour l'accompagnement musical, on va sortir du Moyen-âge pour entrer dans l'ère qu'on appelait autrefois la Renaissance, et qu'on nomme les Temps modernes dans les manuels d'histoire actuels !
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