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Par lenaig boudig le 11 Février 2011 à 12:22
Bonjour, Chers Lecteurs ! C'est Manon, qui vous offre la primeur de deux extraits de courriels échangés entre Tugdual Kerloch et sa mère Bérengère, qui viennent d'arriver sur nos téléscripteurs (comme on disait autrefois dans les rédactions de presse, mais c'était avant l'internet), grâce à notre hackeur mystérieux et attitré (ou à l'un d'entre eux, car nos sources doivent être plurielles).
Les extraits nous sont parvenus non datés, nous mettrons de l'ordre dans cela plus tard. Contentons-nous de lire, vous voulez bien ?
***
De : Tugdual
A : Bérengère
Coucou Maman !
[...]
Tu as vu où j'ai mis les pieds, en tombant amoureux de ma belle et toujours inquiète Charlotte ?
Belle Maman est un volcan !
Va-t-elle entrer en éruption quand vous vous rencontrerez ? Je ne crois pas et, d'ailleurs, Juliette crache en permanence des flammes ! Je compte sur toi pour faire des étincelles qui vous mettront l'une et l'autre au diapason ! Allez, Maman, tu es futée, tu sais aller vers les autres, tu trouveras un terrain d'entente et vous ne vous affronterez pas, vous ne vous tournerez pas le dos !
En attendant, qu'est-ce que j'ai ri, sous cape, lors du séjour de Juliette chez moi ! Si je l'avais laissée faire, nous aurions eu des crucifix partout !
L'Oncle Wilfrid est acide !
C'est un vieux grigou, incroyablement imbu de sa personne, un personnage carrément odieux qui piétine tout ce qui bouge autour de lui, peut-être même un maffieux. Fascinant comme héros de roman, c'est sûr, mais absolument infréquentable dans la vie.
Non seulement, il croit m'écraser de son mépris, mais il s'applique, en plus, depuis qu'il est en retraite, à détruire tout ce qu'il pouvait y avoir de positif dans son image de patron efficace, doublé d'un mécène averti. Prend-il plaisir à s'enlever toute sa crédibilité ?
Le souhait le plus cher de ma Charlotte est que nous ayons un enfant, et voilà que Georgette attend des jumeaux ! On se croirait dans une compétition, comme dans une surenchère, comme si l'Oncle Wilfrid et la nouvelle tante de Charlotte tenaient à faire mieux que nous, n'ayant pas trouvé d'autre idée que de nous copier, en en rajoutant ! Car ils n'ont pas fini de s'en vanter, tous les deux ! Mais avoir des enfants est à la portée du tout-venant !
[...]
***
De : Bérengère
A : Tug
[...]
C'est bien, mon Tug, que tu ne te sois pas laissé atteindre par les insultes de ce Wilfrid. J'espère bien que ce n'est pas ce genre de procédés qui serait à même de t'ébranler, te déboulonner ... Tu as acquis assez de maîtrise de toi (ce que ce Wilfrid qualifie de mollesse ou de lâcheté) pour ne pas aller lui tordre le cou, non plus (rassure-moi, je ne me trompe pas ?).
M'est avis qu'il n'a pas quitté la direction mirobolandaise de son plein gré. Il a dû faire un faux pas de trop et, chez les agents secrets, ça ne pardonne pas. Mais il ne va en être que plus virulent et amer, sous ses airs plastronnants. Quelle chance pour toi, qui viens d'être engagé, qu'il ne soit plus le chef !
Tu sais que j'ai invité Juliette à venir me rendre visite, pour que nous fassions connaissance entre quatre-z-yeux ! Nous avons le même âge à peu de choses près. Je n'ai pas encore sa réponse. Je verrai bien si c'est une personne qui s'écoute parler, certaine de son bon droit et de ses bons sentiments, qui ne se remet jamais en question, ou s'il y a une ouverture qui admette qu'on puisse penser autrement !
Autre chose :
Devenue pro du net et de l'informatique (!), je t'envoie le lien vers Le Courrier de Tante Luce, de la Gazette Picarde, où une certaine Mauricette demande conseil ...
http://plumes.au.vent.xooit.fr/t4358-Courrier-de-Mauricette-a-tante-Luce.htm
Tu découvriras cette merveille avec Charlotte !
Ton beau-frère Gildas en rigole encore. Il dit qu'en bottant en touche, dans sa réponse, cette fine mouche de Tante Luce détourne l'attention du problème crucial, permet à Mauricette de prendre du recul de ce fait !
Ta voisine, chère au coeur de ton patron Fred, Noëlle Nozvad, à qui j'ai envoyé le lien aussi, m'a remerciée pour cette pépite et sa rédaction ne va pas en rester là !
[...]
***
Lenaïg
Nouveau bienvenu dans la saga : Dyonisos, auteur du Courrier de Tante Luce, qui écrit, entre autres, sur Plumes au vent ! Je le remercie encore de m'avoir tant fait rire.
3 commentaires -
Par lenaig boudig le 29 Novembre 2010 à 23:48
Les frasques de Gaspard et le cocotier bavard
De :
Charlotte (Des3maison@hotmail.fr)
Envoyé :
2010-12-01 //// 8 :07
À :
Lumina40@hotmail.com
Coucou Lulu,
Vite réponds-moi ! Je ne sais plus où donner de la tête.
J’ai besoin de toi, c’est urgent. Mon Tugdual et les agents de la SKUTE passent notre appartement au peigne fin depuis que Gaspard avide de gourmandises, a déchiqueté mon arbre de Noël. Mon beau cocotier-cadeau-de-Lolita que j’avais décoré de mille et une friandises choisies chez Languedoc est en lambeaux. Je suis en état de choc.
Le chenapan a profité de notre absence pour s’empiffrer de dragées et de pain d’épices. J’imagine que surexcité par tant de sucreries, ce gros malin ayant de l’énergie en trop, s’est amusé à éventrer le tronc de mon cocotier décoratif et a découvert le pot aux roses du malicieux Luigi Paper.
Pour l’instant, personne ne doit savoir ce qui m’arrive. Je cours un grand danger encore une fois. Lulu, dans mon cocotier, Gaspard a trouvé des trésors louches, des pierres précieuses à la centaine, des liasses de billets valant une roue de fortune et un carnet noir rempli de secrets. Mon Tugdual et Fred, le nouveau chef de la SKUTE, ont confisqué tout ce précieux butin en disant que c’était la pêche et non un sapin ce cocotier.
Lulu, je n’ai plus d’arbre de Noël !
Pire, je dois m’éloigner de la maison dangereuse et Tonton Wilfrid m’envoie au Japon avec les grands créateurs de la mode Santapatatienne. Tout ça, pendant que mon patron, le gentil monsieur Paolo Tequila est encore hospitalisé. Heureusement, sa bonne psychiatre veille sur lui constamment. Cette gentille dame, la docteure Toctoc connaît mon patron sur le bout de ses doigts. Elle est la seule à savoir le calmer de ses peurs imprévisibles. Elle m’a promis son aide et saura me remplacer au bureau afin de soutenir son cher patient. Je la soupçonne d’être amoureuse de Monsieur Paolo, mais lui, je crois qu’il a peur des femmes fortes.
Comme si toutes ces tuiles n’étaient suffisantes, ma mère vient de me faire une scène d’enfer quand elle a appris que sa bonne amie, dame Valence Cienne avait reçu une invitation à dîner chez les chics Steve et Zizi et pas elle. Juliette me réclame à hauts cris de l’introduire à la table des invités en faisant du chantage auprès d’eux. « JAMAIS !» que je lui ai répondu. Elle est furieuse contre moi.
Au secours Lulu !
Ton amie depuis toujours,
Charlotte
De :
Lumina40@hotmail.com
Envoyé :
2010-12 -01 08 : 27
À :
Charlotte (Des3maison@hotmail.fr
Je suis là Charlotte ! Par chance, j’ai congé aujourd’hui. Prends ta tuque, tes mitaines et rejoins-moi de suite au bistro de Nounours Farceurs. Nous discuterons calmement. Ne panique surtout pas, qui sait, dans ton état pas certain encore, tu risquerais de perdre peut-être un bébé.
Pour ne pas alerter ton cher Simon-Templar-Tugdual et lui mettre la puce à l’oreille de nos secrets, je te téléphone sur le champ, mine de rien, pour t’inviter au brunch du matin des Nounours.
Bisous et courage ma belle Charlotte.
PS : N’oublie pas d’effacer nos deux emails. Dans ton énervement, tu risques de trahir la loi du secret de la SKUTE.
Je serai une tombe sur ce coup.
…………
Marie-Louve
Références des illustrations : voir album Bouts de choux.
4 commentaires -
Par lenaig boudig le 29 Novembre 2010 à 23:00
De : Georgett007@coolmail.fr
Georgette (épouse de l’oncle Wilfrid)
Envoyé : le 30. 11 . 2010
A : Juliette Des3maisons@fallballmail.fr
Sœur insupportable de l’insupportable Wilfrid
Tahiti le 29 novembre
Bonjour Juliette
Ta fille est grande maintenant, laisse la vivre ! Elle fait ses choix comme j’ai fait les miens et si elle se trompe, elle en assumera les conséquences en adulte, non ?
Votre mère n’est pas morte à cause de lui : il l’aimait mais si elle a absolument voulu manger ces champignons sous prétexte que le pharmacien n’y connaissait rien de rien et qu’elle les connaissait mieux que lui on ne pouvait pas attendre qu’elle survive, non ? Wilfrid a essayé de l’empêcher d’y goûter en la tirant en arrière de toutes ses forces mais il était encore trop jeune, elle pesait bien 250 kilos et l’a presque assommé avec la poêle à frire. Elle a même exigé de les lui faire avaler sans succès en essayant de le culpabiliser : « Tu n’as pas confiance en ta propre mère, ingrat ! » Il a serré les mâchoires et lui a répondu NON en la fixant droit dans les yeux. Alors folle de rage, rien que pour prouver qu’elle avait TOUJOURS raison, elle a tout avalé devant lui : morte en quelques minutes, DEBOUT, enfin pendant les minutes où elle agonisait. Et toi tu étais en train de te confesser au joli prêtre remplaçant, Francis ; tu le faisais tous les soirs sans réussir à lui plaire, enfin c’est ce que m’a raconté Wilfrid et je n’ai aucune raison de ne pas le croire ; il est franc avec moi, au moins en général.
Je regrette que Wilfrid ait refusé de te prêter notre appartement, mais c’est dans sa logique ; tu sais bien pourquoi ! Il m’a avoué qu’il allait payer une partie du voyage au Japon des deux « rigolos » à condition qu’ils emmènent Charlotte pour lui changer les idées. Il ne fait jamais rien pour rien mais l’idée est bonne, non ?
Sadica, notre caméléon, se porte comme un charme. C’est Wilfrid qui le nourrit parce que, bon, les insectes je n’aime pas vraiment, mais je lui parle avec tendresse et il rosit de plaisir en se rapprochant de moi… Les rubans roses et jaunes lui vont à ravir mais Wilfrid les lui enlève quand il sort le promener en laisse, ravi d’attirer l’attention sur la plage. Je sursaute toujours un peu quand il sort brusquement sa langue interminable mais crois tu qu’il dévore les araignées en plus des mouches et des moustiques ? Ce serait un grand soulagement pour moi. Wilfrid rigole quand je lui pose la question.
Nous nous entendons à merveille de nouveau et…. Je crois être enceinte de jumeaux. Wilfrid en est si heureux qu’il me cède tout et m’embrasse sans arrêt. Le bonheur !
J’espère qu’il va se réconcilier avec Tugdual et toi ! Il l’a traité de faible, la pire injure pour lui parce qu’elle est à l’origine de tous les problèmes (d’après Wilfrid) et Tugdual n’a pas apprécié, forcément.
Nous rentrons à l’appartement la semaine prochaine.
Wilfrid a répondu qu’il acceptait ton baiser mais je préfère ne pas répéter la suite de la phrase.
Bises
Georgette
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Mona
Illustrations :
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Champignon, choix de Mona : "joli, mais ..."
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Caméléon jeune, choix de Mona.
4 commentaires -
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Par lenaig boudig le 25 Novembre 2010 à 20:34
De : fred.louarn @ skute.mi
Envoyé : début novembre 2010 22:54
A : noelle.nozvad @ kiwi.mi
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Salut, ma Fifi Brindacier Nolimit (1) !
D'abord : tu me manques et, crois-moi, même si je suis loin de toi, je n'irai pas jusqu'à dire que je ne pense qu'à toi, à ton rire, à tes idées aussi géniales que farfelues, à tes yeux, à ta frimousse, à tes [censuré], à ton [censuré], et encore à tes [censuré] ou à ton [censuré] ... hééé non (soupir), je ne pense pas qu'à toi, tout bêtement parce que je n'en ai pas le temps. Mais à chaque petit moment de relâche, je me rattrape, je deviens Claude Nougaro devant son écran noir qui ne reste pas noir ! Bon, je me suis auto-censuré, tu mettras ce qui te plaît -tu me connais- entre les crochets !
Ils sont sympas, tes deux nouveaux voisins et ... très amoureux l'un de l'autre. Avec eux, je suis tranquille, je ne crains pas la concurrence : ni l'un ni l'autre ne cherchera à te tourner la tête, du moins pas dans un sens qui me déplairait fortement. Dis, un doute m'habite : ne suis-je pas un peu vieux pour toi ? Dix ans de différence, à ton avantage ... C'est moi qui, à ton contact, ai l'impression de rajeunir. Tu remercieras de ma part Stevy et Zizi pour leur agréable compagnie l'autre soir chez toi. Avec vous trois, je me suis éclaté, ça m'a rendu tout léger, libéré du poids des enquêtes et de mes nouvelles responsabilités.
***
Bon, c'est pas tout ! Retour à la dure réalité. Voici les infos officielles que je vais te laisser le soin de faire parvenir à l'APM (2).
Le suicidé du Cours Michel Houellebecq n'a pas fini de faire parler de lui. La piste du suicide peut d'ores et déjà être écartée (psst, Nono, c'est pas du style journalistique, ça ? ). Malgré toutes les précautions prises par les criminels, la police scientifique mirobolandaise et le SKUTE ont détecté des indices encore tenus secrets qui confirment une intervention extérieure. On a fait boire à l'homme un bouillon d'onze heures et le malheureux a rendu l'âme juste avant qu'on ne le balance par-dessus le mur. Un témoin de dernière minute (3) a apporté son concours involontaire mais précieux à l'enquête : l'homme s'est assis sur un banc du Cours certainement parce qu'il se sentait mal, étourdi, l'effet du breuvage ingurgité finissant d'agir ; ce breuvage contenait, entre autres, une puissante dose de soporifique. Le cri entendu par notre témoin a peut-être été un dernier sursaut de la part de l'homme, qui a compris qu'il était en train d'y passer et qui a très probablement eu le temps de voir ses assassins s'approcher.
Le SKUTE ne veut en révéler plus pour le moment, hormis le fait qu'il y a bien eu mise en scène : déshabillage, pliage méticuleux des vêtements, papiers d'identité, argent laissés dans les poches ; d'après le témoin, l'homme était aussi en possession d'une petite valise qui, elle, a disparu.
***
Maintenant, pour toi, ma Noëlle, voici ce que je peux te révéler : les papiers de l'homme sont faux. On s'en doutait déjà lors du dîner où tu nous a rassemblés, Stevy, Zizi et moi ; c'est désormais certain. Cet homme n'était pas un innocent lui-même : il avait usurpé l'identité d'un citoyen américain. Je suis obligé de m'arrêter là, mais tu as ainsi la raison de mon déplacement aux Zamériques, comme dit Stevy. Ne t'inquiète pas, mon voyage là-bas, devrait être sans risque ; c'est ici qu'il pourrait y avoir du grabuge ...
***
L'avion du SKUTE m'attend ... Bon dodo, ma Nono, bisous partout de ton grand fou, que la vie te soit belle, ma Noëlle,
Fred
***
- (1) Nolimit : nom de plume de Noëlle Nozvad. Noëlle s'était déguisée en Fifi Brindacier lors de la grande fête organisée par Luigi et Lolita (saison 1).
- (2) APM = Agence de presse mirobolandaise.
- (3) Le témoin de dernière minute : Paolo Tequila !
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Lenaïg
Références illustrations : voir albums Fantaisies 3 et Livres, films, affiches.
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