• Milieu de l'été, mi-août, thème du Coucou du haïku - Suite

    Le vieux pont n'a plus
    son tablier ni ses câbles
    nostalgie d'été

    Milieu de l'été, mi-août, thème du Coucou du haïku - Suite

    Lenaïg

    Photo 1 :
    prise de loin, dans un chemin au-dessus de Trégarvan
    le 16 août 2014.
    On aperçoit l'Aulne
    et on distingue les deux ponts : le nouveau, triomphant
    et un pilier de l'ancien, qui n'est plus que l'ombre de lui-même.
    On le détruit, ses mauvais matériaux
    de juste après la guerre sont entièrement rongés.

    Photo 2 :
    prise de l'allée piétonnière du nouveau pont fin juillet 2014.
    Le vieux pont avait encore ses câbles.

    Voici ce que j'ai déjà écrit sur le pont de Térénez
    (voir plutôt en bas de page) :

    clic !

    Le vieux pont de Térénez - Lenaïg

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_de_T%C3%A9r%C3%A9nez


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  •  C'est un été en Finistère - Lenaïg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est un été en Finistère,
    là où la mer n'est jamais loin,
    l'air sent les fleurs, l'herbe, le foin,
    on se dit qu'est-ce que ça peut faire
    que le soleil reste caché,
    le gris du ciel a sa lumière,
    atmosphère particulière
    qui donne de l'intensité.

    Lenaïg,
    qui n'a pourtant pas manqué de soleil en Finistère cette année : longues journées chaudes et ciel bleu radieux, température de l'eau à 21° ! D'autres journées au temps changeant tout le temps et du gris par moment.

    Photo 1 : petit pont fleuri, Daoulas, Cornouaille, Finistère
    Photo 2 : basilique Notre Dame du Folgoët, pays léonard, Finistère

    C'est un été en Finistère - Lenaïg


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  • pont recouvrance

     

    J'avais mon permis depuis peu. Papa me prêtait son auto. Un samedi, j'allai seule rendre visite à mes grands-parents, à soixante-dix kilomètres de là. J'étais fière, tout s'était bien passé. J'avais acquis de l'assurance, maintenant, alors que je n'en menais pas large la première fois que je me retrouvai au volant sans personne à côté.


    Oui, j'étais fière ! D'être arrivée seule en auto rendre visite à mes grands-parents et d'être repartie sous leur regard un peu ému. J'abordai le carrefour avant le célèbre (?) Pont de Recouvrance à Brest quand soudain, PAN, je crevis ! Heu, je crevai. Enfin pas moi, un pneu … quoique ma fierté se dégonfla aussi d'un coup.


    Je ne pouvais pas me garer, il fallait avancer et, horreur, franchir au moins le pont. Ce grand moment de solitude dura très longtemps. POUT POUT POUT POUT POUT ! Rouge comme une pivoine (parce c'est-ce qu'on dit dans ces cas-là), regardant droit devant moi, je sentais du coin de l'œil les passants médusés qui ne passaient plus, les chiens en laisse qui, d'habitude, marchent le plus loin possible des rambardes du bord du pont parce qu'ils ont le vertige, cette fois prêts à sauter à l'eau, épouvantés par ce véhicule étrangement pétaradant qui avançait sur le pont, les mouettes au dessus de moi qui n'en pouvaient plus de rire, les autos derrière moi contraintes également de rouler au pas, mais personne ne protesta, le pout pout pout étant suffisamment éloquent.


    Enfin, j'atteignis la petite place à la sortie à droite, m'imaginant que tout le monde était à son balcon …

    Je garai la voiture de Papa et fonçai droit dans une cabine téléphonique qui me tendait les bras.

    "Allo, Maman ? Où est Papa ? J'ai crevé, en abordant le Pont de Recouvrance …"

    Papa arriva, en bus ou à pied, je ne sais plus et, ni une ni deux, régla le problème. Je crois bien qu'il rigolait dans la barbe qu'il n'avait pas. Si je me souviens bien, c'est quand même moi qui ai repris le volant pour finir MON trajet.


    Oh, théoriquement, je savais changer une roue mais je trouvais les boulons durs à dévisser et à revisser, même avec la "croix". Cela m'arriva plusieurs fois par la suite, Papa était … trop loin. Ce que je faisais alors, c'était sortir le cric et la roue de secours, commencer à m'affairer et, à mon grand soulagement, il y avait toujours un homme pour venir me prendre la roue des mains et finir le travail. Je remercie encore mes sauveurs providentiels. Maman, elle, y arrivait très bien et n'avait besoin de personne, du temps où elle avait l'entière mobilité de ses bras.

     

    Lenaïg

     


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  • Carte postale du littoral breton, disons, dans les années 1960-70 ...
    ***

    - Toc toc ! Y a quelqu'un ?

    - Marijanik, c'est toi qui arrives, là ? Dans la cuisine je suis ... Viens donc voir, y a plein de brujuns dans ma pâte à crêpes ! Toi, tu vas m'arranger ça ...

    - Ben, je vais essayer ... Beau temps aujourd'hui, hein, Soaz !

    - Ya, brao an amzer, ça nous change un peu de tout ce crachin qui est tombé.

    ***

    - B'jour Mam'goz, b'jour Marijanik ! Des crêpes pour le midi, chouette !

    - Bonjour, Iffic, te voilà réveillé !

    - Ah, Iffic, tu es venu en vacances ? Mais quand est-ce que tu vas t'arrêter de grandir, toi ? Tu es déjà plus haut que ton père !

    - Iffic, mets ce panier de buzucs dans le couloir et reviens prendre ton bol de jus. Tu vas à la pêche ?

    - Oui gast, avec le temps qu'y fait, on va mett' le canot' à l'eau, Lomig et moi.

    - Iffic, ma Doué ! Je sais bien que t'as entendu les vieux dire ce mot, ça t'amuse, mais moi je préfèrerais que tu ne jures pas comme ça ...

    - OK, Mémé, alors je dirai juste "garh", comme le cousin René ...

    ***

    - Ah, ces jeunes, et ça s'habille drôle quand même, Marijanik ! Regarde-moi ce djiin tout en pillous avec des trous !
    Allez, bois ton café, y a du pain, du beurre et un couteau pour manger avec ...
    Sois gentil, Iffic, avant de partir, arrange-moi le fil à linge dehors : depuis la tempête, il est tout en distribil !

    - No problemo, Mam'goz, kenavo, à toutt'

    ***

    Brujuns : grumeaux
    Brao an amzer : beau le temps (= il fait beau)
    Mam : maman
    Goz = vieux, vieille
    Mamgoz = grand-mère
    Buzucs = vers de terre
    Gast : putain
    Pillous = bouts de tissus
    Distribil = en pendant, de travers
    Kenavo = au revoir.

    Certaines phrases françaises qui semblent bizarres sont directement calquées sur les tournures bretonnes.
    ***
    Lenaïg


    Moments intenses 1 : Lenaïg et Stratus en bateau


    Un bel été du début des années '80
    Lenaïg et Stratus sont en bateau,
    aucun des deux n'est tombé à l'eau !


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  •  

    Pour la réhabilitation de Bécassine.

    J'aime bien Bécassine et je vais trouver le courage de la défendre !

    A sa façon, Chantal Goya a déjà œuvré en ce sens.

    Puis moult djeuns ont dansé sur "Bécassaïne c'est ma copaïne" !


    Bécassine a été dessinée … sans bouche !

    J'ignore quelles étaient les intentions de ses auteurs mais je vois là un symbole superbe.

    Sous la IIIe République, la langue bretonne était purement et simplement interdite.

    Il était interdit de … "parler breton et de cracher par terre".


    Cracher par terre, je comprends, c'est peu hygiénique. Cela me fait penser aux vieux loups de mer en train de chiquer leur tabac et de se racler la gorge dans un bruit de cataracte en expulsant leurs déchets !

    Soit dit en passant, chiquer était peut-être moins nocif que fumer ; ceci n'engage que moi.


    En tout cas, Bécassine ne chique pas et fume encore moins.

    Que sa bouche ne soit pas dessinée ne l'empêche pas de parler, mais … en français. A mon avis, elle pense en breton ; ceci explique cela.

    Tout interdit qu'il était, le breton a réussi à s'infiltrer dans la langue française. Le nom "bijou", par exemple ! Et le verbe rigolo "baragouiner" ! Celui-ci a été apporté par les jeunes conscrits bretons qui désignaient le pain par le nom "bara" et le vin par "gwin". Ah, on se moquait d'eux, on disait qu'ils "baragouinaient", mais … le mot est resté, il est entré dans le dictionnaire.


    Pour en revenir à Bécassine, ce n'est pas m'importe qui ! Elle est venue comme petite bonne chez la Marquise de Grand Air au Faubourg St Germain mais, au pays, son oncle Corentin est un notable : c'est le maire de son village.

    Bécassine lit tout haut son courrier à sa patronne, celle-ci prétextant une mauvaise vue.


    Bécassine écrit très bien aussi et sans fautes. Elle poste des lettres à sa mère et rédige son journal.

    Encore plus fort : Bécassine sait conduire ! Un des albums (que je n'ai pas) s'intitule : "L'automobile de Bécassine". Bécassine gagne une auto dans un concours et apprend à conduire. Il n'y avait pas beaucoup de femmes entre 1920 et 1930 qui pouvaient en faire autant !


    D'accord, petite Bécassine, tu n'es pas sexy mais que tu es mignonne en poupée de chiffon !

    Le temps t'a figée en jeune fille qui ne pense pas encore aux garçons, mais cela a du bon !


    Tu es fleur bleue dans ta tête,

    Mais agis comme un garçon.

    Tu explores, tu enquêtes,

    En cela tu as raison !

    29 mars 2008

     


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