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LE MOTEUR AGRAV - 1/2 - Rahar
– Encore en retard, Lionel. Tu sais que c’est la troisième fois, cette semaine.
– Ne m’en parle pas, Cathy. Il y a eu une queue interminable à la station d’essence. Et j’ai dû m’arrêter pour souffler, la pollution a aggravé mon asthme. On m’a demandé ?
– Si tu veux parler du boss, heureusement non. Mais ces épures doivent être terminés avant 14 heures.
– Bah, ce n’est rien, je finirai ça en deux coups de cuillère à pot.
– Je me suis demandée pourquoi un génie de la physique tel que toi se contente d’un poste minable de finalisateur de conception.
– Je pourrais te renvoyer la question, à toi qui est une mathématicienne émérite. Non tu vois, je ne tiens pas à me rouiller dans un emploi de fonctionnaire, avec des moyens obsolètes, voire insuffisants. Ici au moins, je dispose d’appareils à la pointe de la technologie.
– Toi, tu as une idée derrière la tête. Ta fonction ne nécessite pas l’utilisation de ces appareils. Ne ferais-tu pas du travail personnel ? J’ai vu que tu expédies comme en te jouant le boulot, ce qui te laisse plutôt assez de loisir.
– Tu ne vas tout de même pas cafter, tu te rends compte du salaire de misère qu’on nous octroie ici ?
– Je veux que tu me mettes au courant de tes manigances et que tu m’y associes.
– Écoute Cathy, ce que je fais est de longue haleine. Ne t’attends pas à un profit immédiat… Mais si tu veux, je pourrais t’inviter à dîner…
– Je te vois venir, mon lapin…
– … et je te ferai visiter mon hangar, pas ma chambre à coucher.
– Ah… Et qu’y a-t-il dans ton hangar ?
– Tu verras par toi-même. D’ailleurs, j’ai besoin d’une bonne mathématicienne.
*
– Waouw ! Quel bric-à-brac ! Tu t’y retrouves dans tout ce fouillis ?
– N’oublie pas que l’atelier d’Edison n’était pas plus ordonné, et pourtant tu sais combien d’inventions il nous a légué.
– Et tu as la prétention de comparer son génie au tien ?
– Je suis en train de concevoir un nouveau moteur écologique qui va révolutionner le transport.
– Écoute, les moteurs électriques sont au point, le seul problème reste les batteries. C’est un type de batterie révolutionnaire que tu dois trouver.
– Tu n’y es pas. Mon moteur n’a pas besoin de batterie… Enfin si, juste pour le démarrage. Il fonctionne sur le principe du générateur sur-unitaire.
– Hum, Je vois… Mais jusqu’ici, les générateurs construits ne peuvent même pas propulser un chariot de supermarché plein.
– Ah mais le générateur de ma conception sert à modifier la gravité, il est destiné à un glisseur agrav.
– Tu es fou, les meilleurs physiciens y planchent déjà, et dans de bien meilleures conditions. Sans résultat palpable jusqu’ici.
– Voilà ce que c’est que de ne pas se cultiver. Sache que les nazis avaient déjà trouvé la solution, ils avaient construit des soucoupes volantes, mais ils ne pouvaient pas s’en servir comme arme d’attaque et les avaient abandonnées ; et tu as certainement entendu parler du crash de Roswell, l’armée américaine a pu ainsi accéder à des technologies extraterrestres. Évidemment, l’armée a gardé tout ça pour elle.
– Et tu penses arriver à créer ce moteur ?
– Je suis déjà sur la bonne voie, mais ton aide sera beaucoup précieuse pour finaliser mon projet. Tu verras, on va éliminer la pollution, ce que cherchent toujours les écologistes. On n’utilisera plus les avions, gros pollueurs… Et mon asthme ne me fera plus souffrir.
*
– Alors Lionel, où en sont les négociations de financement ?
– Je ne sais pas trop, Cathy. Le PDG d’Ecoenergy prétexte des procédures complexes.
– Pourtant il avait semblé être très enthousiasmé par la bulle flottante.
– Je crois que c’est louche. Je pense qu’on devrait se renseigner un peu.
*
A suivre
RAHAR
Illustration : www.planete-plus-intelligente.lemonde.fr
Tags : – ne, moteur, ton, – tu, c’est
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Commentaires
Bonsoir Christian. Elle est pour moi très intéressante, cette dernière nouvelle que tu m'as confiée des "anciennes", celles que nous avions pu lire sur Lgdm (nostalgie, nostalgie !).
Ai-je eu raison de la "couper" en deux ? La suite de toute façon dès demain matin !
Maintenant, les voitures électriques sont en circulation, il y en a 4 en bas de ma rue ! Mais tu soulèves des lièvres qui ne sont pas tirés que de ton imagination !
Merci beaucoup, bises à toi.