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Par lenaig boudig le 24 Janvier 2011 à 19:00
Sans doute connaissez-vous le feuilleton télévisé « Louis la Brocante ».
Eh bien ! Je viens de découvrir un personnage bien ancré dans la réalité, éloigné des stéréotypes virtuels et autrement plus amusant.
J’ai nommé : Louis la Débrouille.
J’ai fait sa connaissance ce matin alors que je faisais la queue dans un supermarché.
Enfin, pour être vraiment honnête, j’ai appris son existence grâce à l’article d’un journal régional.
Bon, j’avoue, pour tromper mon attente : chariot surchargé, code barre inexistant à la caisse, trou de mémoire quant au numéro d’une carte bancaire, long discours entre une cliente et la caissière, cousine au 2e degré … j’ai attrapé le quotidien La Montagne bien en évidence sur une gondole et, j’ai consulté les dernières nouvelles.
Première page, rien de passionnant : l’actualité vue et revue, commentée et recommentée, en somme du cuit et du recuit.
Avis d’obsèques : personne ne faisant partie de mes connaissances.
Infos sur ma ville : ouverture d’un restaurant bio. M’en fiche !
Je désespérais de trouver une anecdote croustillante à me mettre sous la dent quand soudain, un titre attira toute mon attention : Vol à la gendarmerie en Creuse.
Meuh oui ! les Parisiens, voilà de quoi vous en boucher un coin, vous qui considérez que de tous les départements français la Creuse fait partie des arriérés dans lesquels il ne se passe jamais rien. D’ailleurs, comme le disait si élégamment un de mes cousins issu de la capitale : « Pas à dire, la Creuse comme la Corrèze, c’est carrément le « trou du c… du monde. »
Alors là, nous n’avons plus rien à envier à vos banlieues, c’est qu’il s’en passe de belles par ici.
Figurez-vous que notre maraud a dérobé quelques mètres du grillage qui délimite la caserne de la gendarmerie de Guéret.
Pour quoi faire me direz-vous ? Mais enfin, c’est évident : pour construire un poulailler.
Ah ! le bougre ne manque pas d’humour. Où aurait-il pu trouver une clôture aussi bien adaptée ?
Et puis, peut-être pensait-il que cette barrière, propriété du ministère de la défense et de l’intérieur réunis, serait la meilleure protection pour sa volaille, elle-même chapardée à un de ses voisins.
Mais, ce n’est pas tout, il faut ajouter que le véhicule utilisé pour le transport des bêtes et des matériaux avait été « emprunté » sur la place du marché.
Franchement Arsène Lupin comparé à notre Louis la Débrouille c’est de la roupie de sansonnet.
Victoria
Et pour réconcilier tout le monde, de la Creuse, cette très belle région verte et miroitante de ses lacs et rivières, en passant par la Lorraine, avec mes sabots dondaine et la Bretagne, retrouvons-nous à Paris pour chanter ...
(Note de Lenaïg)
Illustrations : voir albums Animaux et Livres, films, affiches.
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Par lenaig boudig le 13 Janvier 2011 à 00:08
Nous sommes en novembre 1902, en Haute-Loire. Il est environ quinze heures et, trois agriculteurs qui reviennent du marché de Laussonne progressent péniblement dans le manteau neigeux qui recouvre la campagne.
Ils sont fatigués par leur lente progression et frigorifiés par le froid piquant qui leur mord le visage.
Leur mutisme n’a d’égal que le silence immaculé qui les entoure.
Pas un piaillement d’oiseaux, aucune présence humaine ou animale qui viendrait rompre le calme environnant.
Quand tout à coup, un hurlement prolongé déchire la quiétude des lieux et les fait sursauter.
Des cris, des plaintes et des appels au secours semblent venir du moulin d’Etienne Joubert, seule habitation dans ce paysage désertique.
La peur leur donne des ailes et oubliant toute lassitude, malgré la neige qui freine leur progression, ils se précipitent.
Sur le seuil se tient Marie, la femme d’Etienne. Elle crie horrifiée : « Aidez-moi, je vous en supplie, vite, vite ! »
A l’intérieur, dans la cuisine, ils assistent à un spectacle hallucinant.
Les deux filles du meunier, âgées de 12 et 14 ans gisent au sol, secouées de convulsions. Puis, elles sont projetées et traînées sur le plancher comme si une force invisible les malmenait.
La maison semble possédée : la vaisselle vole en éclats au quatre coins de la pièce, les meubles se soulèvent et s’écrasent à terre.
Les vaches meuglent dans l’étable attenante en ruant et en martelant les cloisons de leurs sabots et de leurs cornes.
De plus, elles sont mystérieusement recouvertes de draps blancs.
Les agriculteurs malgré leur vigueur ont du mal à maîtriser les fillettes.
Soudain, le sabot de l’une d’elles est projeté dans une vitre qui éclate.
Aussitôt, une pierre lancée du dehors par on ne sait qui en brise une autre.
Un des agriculteurs qui la ramasse intrigué la lâche aussitôt la paume de la main brûlée.
La femme du meunier hagarde marmonne : « C’est la Marie Exbrayat. »
Marie Exbrayat est la vraie mère des adolescentes, décédée depuis huit ans.
Pas de doute, le moulin est hanté. La nouvelle fait le tour de la région comme une traînée de poudre.
Des curieux viennent même « camper » près de la bâtisse.
Mais, ils s’enfuient vite attaqués par une volée de projectiles
( cailloux, sabots…) ;
On se décide à appeler un exorciste. Son intervention est vaine.
Les fillettes sont à nouveau traînées et secouées. Les bougies s’éteignent seules. Des bruits de pas résonnent dans le grenier vide.
Ces manifestations ne cessent qu’en 1903, date à laquelle les deux jeunes filles quittent le moulin pour aller s’installer à Paris où elles finiront leur vie.
Leur départ est salué par des accusations, on les nomme « Filles du Diable ».
Du moulin, il ne reste aujourd’hui que des ruines.
Mais les évènements qui s’y rattachent demeurent encore bien présents dans les esprits.
En effet dans les années 80 un moniteur d’escalade blessé par une pierre tombée malencontreusement sur sa tête a fait renaître les superstitions.
Certains se sont attachés à avancer des théories pour expliquer ces phénomènes paranormaux.
Le meunier, joueur invétéré criblé de dettes aurait été obligé par la justice à vendre son moulin et aurait imaginé et créé à l'aide de ses enfants ces phénomènes étranges pour le rendre invendable/
Autre explication, ces adolescentes perturbées par la mort de leur mère, « souffraient avec fracas et fureur » et dégageaient une énergie capable d’engendrer un poltergeist.
Personnellement, je préfère la première opinion car ayant encore un ado à demeure, je n’aimerais pas voir mon mobilier soudainement pris de la danse de St Guy.
Victoria
Illustrations :
Moulin de Rembrandt,
Moulin de Mondrian,
Eructation du diable
(sources dans album Fantaisies 3).
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Par lenaig boudig le 11 Janvier 2011 à 00:10
Depuis quelques temps, notre journal régional publie des histoires étranges sous le titre « Mystère ou canular » que je vais essayer de vous retranscrire ici, à ma façon.
Nous sommes au mois d’octobre 1826 dans le village de Vigeois en Corrèze.
Il fait nuit. Et, malgré le froid, un attroupement s’est formé autour de l’ancienne école aujourd’hui désaffectée.
La découverte d’un corps putréfié aux membres découpés et à la tête décapitée a jeté les villageois hors de chez eux.
Avec effroi, ces braves paysans reconnaissent l’un des habitants du bourg : Jacques Bonnel, leur quincailler, mort de maladie deux mois plus tôt.
Quelqu’un a déterré le jeune homme et l’a affreusement mutilé.
La rumeur publique accuse ouvertement Léonard Lafarge, chirurgien sexagénaire dont l’état d’ivresse perpétuel perturbe les nuits des Vigeoyeux.
Bien entendu, il se trouve même des témoins prêts à affirmer que le docteur Lafarge leur a offert un joli pécule pour l’aider à récupérer puis à transporter le corps.
Mais ce dernier et ses cinq complices présumés (tous issus du corps médical) nient tout en bloc.
Cependant des indices l’accusent : il avait loué l’ancienne école, soit disant pour y élever des canards et sa profession le dessert : n’aurait-il pas voulu disséquer le corps pour parfaire ses connaissances ?
Léonard Lafarge est déclaré coupable et condamné à 16 francs d’amende, ce qui est peu cher payé.
L’affaire aurait pu s’arrêter là mais des évènements laissent encore planer un doute sur cette sombre histoire.
On apprend par la suite que quelques Vigeoyeux exerçaient une surveillance du cimetière après l’enterrement de Bonnel comme s’ils s’attendaient à cette profanation.
Peu de temps après, le neveu de Léonard Lafarge est élu maire de Vigeois et le fils du propriétaire de l'ancienne école où le corps a été examiné par la justice est nommé juge de paix.
Alors, une autre piste est avancée : Jacques Bonnel avait le mauvais œil pour preuve les mauvaises récoltes dues à un printemps glacé et pluvieux.
Il fallait trouver un coupable et ce quincailller créancier de tout le canton en était l’image parfaite.
On avait voulu le purifier au cours d’une cérémonie de sorcellerie en n’hésitant pas à profaner sa tombe.
Il est bien connu qu’il suffit d’exhumer et de décapiter les prétendus sorciers pour anéantir leurs sorts.
Il fallait bien stopper ces calamités !
Et Lafarge, me direz-vous ?
Peut-être s’interrogeait-il sur les causes de la mort de Bonnel et en homme de sciences, il avait voulu vérifier.
Au fait pour descendre un peu plus dans l’horreur, on avance une dernière raison. Il paraît qu’en Limousin on récupérait la graisse des cadavres en les faisant brûler dans le but de fabriquer des onguents.
En tout cas, le mystère reste entier et si vous envisagez une autre théorie, n’hésitez pas à laisser un message.
Victoria
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Par lenaig boudig le 29 Décembre 2010 à 14:04
Lenaïg m’avait demandé la photo de mon sapin, de ma crèche et des tableaux que j’avais réalisés.
Je ne suis pas photographe, pour preuve, vous ne trouverez pas l’ombre d’un appareil photo chez moi.
Aussi, dans l’urgence et en attendant que mon ami arrive avec son appareil photo numérique, mon fils prit deux clichés (la crèche et le sapin) avec son téléphone portable.
(Pour les tableaux, Lenaïg devrait patienter car, quelques uns ornent les murs de notre petit pied à terre de Sète et je préfère attendre notre prochain séjour dans le Sud pour lui envoyer la totalité de mes « créations ».)
Le résultat était loin du chef d’œuvre espéré et je jugeais même l’ensemble sombre et un peu flou.
Mais bon, en attendant mieux…
J’étais quand même déçue parce que elle aurait du mal à distinguer les personnages de ma « crèche païenne ».
Si je dis « crèche païenne », c’est parce qu’elle ne correspond en rien aux critères attendus par les Catholiques.
Vous n’y trouverez ni Jésus, ni Marie, ni Joseph, ni l’âne, le bœuf et les bergers.
Mais, vous serez surpris d’apercevoir le café de César et les joueurs de cartes, le moulin de Daudet, Monsieur Seguin et sa chèvre, les joueurs de boules et les promeneurs près de la fontaine sur la place du village.
En fait, un morceau de Provence sous le sapin que j’expose chaque année à la même époque.
Etrange, direz-vous. Non, dans la mesure où ce condensé de paysage qui fait renaître Pagnol et Daudet a pour moi une consonance bien particulière.
C’est un merveilleux cadeau qu’un Ange aujourd’hui disparu me fit quelques mois avant de s’envoler.
Et, pour marquer son souvenir je l’associe depuis à la fête de Noël.
Une façon de lui dire : « Tu vois, je ne t’oublie pas ».
Vous vous demandez sans doute mais où veut-elle en venir avec ce titre énigmatique ?
Alors, observez bien la photo du sapin en haut à gauche (partie entourée).
Certains penseront à un effet d’optique moi, j’y ai vu une apparition de l’au- delà, un signe, un petit coucou, un clin d’œil, que sais-je !
Mais, quelle émotion j’ai ressentie !Victoria
billet posté sur Plumes au vent et sur OB.
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Par lenaig boudig le 4 Avril 2010 à 11:21
hervebaudry.blog.lemonde.fr/...
Elle attendait que la neige tombe, parce qu’un Noël sans neige, ce n’est pas un vrai Noël.Du moins, c’est ce que sa grand-mère répétait chaque année, à la même époque, en scrutant le ciel avec appréhension.
Et puis, ce blanc manteau qui recouvrait le paysage environnant, qui accrochait aux sapins une parure scintillante, ajoutait à la magie de cette nuit une note féerique.
Elle jeta un œil à la pendule, il n’allait pas tarder.Désœuvrée, elle tapota pour la énième fois la nappe damassée, redressa une branche de houx, aligna un couvert mal disposé, alluma les bougies puis, enfin satisfaite, s’installa dans un fauteuil au coin du feu.
Elle laissa son esprit vagabonder. Il allait venir, lui, son amour, paré de toutes les qualités.
Il emplirait son logis de son sourire charmeur, de sa voix chaude, de ses paroles si tendres.Comment un homme si parfait qui alliait tant de beauté et d’intelligence avait pu s’intéresser à elle, si quelconque et insignifiante.
Mon Dieu, quelle chance elle avait mais comme elle l’aimait aussi, si entièrement, si passionnément, devançant ses moindres désirs, sans cesse à son écoute, toujours à le révérer.
Les aiguilles de la pendule continuaient à tourner, l’heure était passée.
Elle s’approcha de la fenêtre. La neige tombait en flocons serrés. Voilà qui justifiait son retard, il ne pouvait pas rouler trop vite. Et, elle replongea dans une douce attente.Le coucou de la pendule la fit soudain sursauter.
Une peur soudaine l’étreignit.
Il devait être bloqué par la neige. Il avait peut-être eu un accident.
Elle devenait folle d’angoisse.
Un verre de champagne à la main, entouré de ses amis, il se plaisait à imaginer qui de ces belles jeunes femmes, la rousse flamboyante, la blonde éthérée ou la pulpeuse brune, il ravirait, ce soir le cœur. Il avait tout son temps. La nuit lui appartenait.Il attendait que la neige fonde.
Auteur : Victoria.
***
Note de Lenaïg :
Jeu du texte sandwich lancé par Marc Varin sur son forum Plumes au vent.
Très contente d'avoir l'assentiment de Victoria pour poster ici son texte, de même que sur Plumes.
Ma participation à moi est exclusive à Plumes au vent, sujet oblige ...
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