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Tu seras "juste quelqu'un de bien" ... ma fille ! - Lenaïg
u seras "juste quelqu'un de bien"… ma fille !
onjour, toi ! Même si la douce chanson de Nougaro "Cécile, ma fille", en ce glacial dimanche d'automne assombri par un brouillard de neige, semble te bercer à merveille dans ton sommeil, ce serait un mensonge de te laisser croire que moi, je ne te voulais pas !
C'est juste que nous ne t'avions pas prévue si tôt, ta mère ni moi, mais la mystérieuse nature en a décidé autrement ; une faille dans l'exactitude thétique de nos précautions contraceptives, l'invasion facétieuse du hasard dans nos vies pourtant réglées comme des horloges ? Nos plans de carrière, nos fermes résolutions à ta mère et moi pour satisfaire nos ambitions respectives, ont subi un bon tour de toupie.
u as eu raison de t'imposer ; nous vivions comme des somnambules, uniquement portés par notre désir de fonder notre propre boîte de publicité. Nous ne prenions même plus de vacances, menacés par les insomnies, plongés dans nos investigations pour cerner les créneaux porteurs. Longtemps que nous n'étions pas allés nous ressourcer à la mer, ou reprendre des forces à la montagne. De projet en projet, soumis aux exigences de la clientèle, nous aurions continué à repousser l'échéance et il aurait fini par être trop tard pour t'avoir, toi puis le frère ou la sœur qui viendra après ! Nous avions l'illusion de tout maîtriser et … badaboum ! Coup de tonnerre : l'annonce de ta venue. Coup de tonnerre, oui, mais pas coup de massue ! Avec toi, maintenant, nous prendrons le temps de pandiculer, d'aller revoir les phares et jouer dans les vagues.
râce à l'internet, ta maman n'interrompra pas son travail, en alternant séances devant l'ordinateur, sessions de tétée ou d'étendage de tes grenouillères dans la buanderie ! La seule contemplation de tes petits habits colorés mignons à croquer qui sèchent au bout de leurs pinces à linge me rend fou de joie ! Avec toi, c'est risettes et causettes à ta façon ! C'est que tu es prolixe, déjà ! Et, du coup, nous voici plus calmes : plus de fêtes jusqu'à pas d'heure à l'extérieur avec les copains. Terminée, cette tranche de notre vie ! Pourtant le sort ne nous a pas filouté ! Notre existence n'a pour autant rien de monastique.
mpossible de t'évoquer par des litotes, ma petiote ! Nous béons tous d'admiration devant toi, à en être gaga ! Tu comprends ce que tu peux, mais nous ne pouvons nous empêcher de te parler du Père Noël qui va venir bientôt. Pour la première fois dans notre appartement trône un sapin et le regard émerveillé que tu promènes sur les boules et les guirlandes nous fait retrouver nos propres yeux d'enfants.
api, plutôt dépressif depuis la mort de ma maman, semble renaître comme un phoenix depuis que tu es née, sa tristesse est évanescente. Il a cessé de rester figé devant le mausolée mental qu'il lui a érigé. C'est lui qui a proposé d'endosser le costume du Père Noël lors de la distribution des cadeaux. Je n'ai pas le don d'ubiquité mais, par ailleurs, je le soupçonne de s'être remis à la peinture chez lui en secret. Maman serait heureuse si c'est vraiment le cas. Mon inénarrable père ! Cela ne m'étonnerait pas qu'il ait entrepris de refaire la Grande Odalisque d'Ingres en lui enlevant ses trois vertèbres de trop, histoire de se rendre compte si elle sera toujours aussi belle !
a fille, nous t'accompagnerons autant que possible sans nous imposer sur ta route encore à tracer. Quoi que tu deviennes, une artiste, une funambule en roulotte dans un cirque, une cuisinière hors pair dont les casseroles magiques te feront connaître dans le monde entier, une aventurière te lançant dans les courses à la voile en solitaire sans escales, côtoyant les albatros, ou une infirmière, une secrétaire, une libraire, une fleuriste, une pompiste, une chimiste, etc, je te souhaite de briller, petite flamme qui va grandissant !
igné : papa.
Lenaïg ,
sur les cinquante mots imposés de L'Esprit de la lettre, cette semaine sur facebook.
Illustrations : voir album Alphabet pour les lettres, et album Bouts de choux pour la chambre de bébé.
Additif ! Si on veut ... caresser du regard le joli dos d'une jeune dame qui a tout ce qu'il faut, mais pas trop, on peut aller admirer l'"odalisque" de Rouergat, dont je mets le lien ici :
http://souvenirs-caussenards.fr.over-blog.com/article-croquis-academiques-61303153.html
Mais c'est moi qui parle d'odalisque, puisque c'était un des mots imposés, la jeune femme que j'évoque se trouve dans "Croquis académiques" de HV (Rouergat), posté le 22 novembre dernier !
Tags : ton, imposes, moi, coup, fille
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Commentaires
je ne comprenais pas pourquoi ces mots étaient en gras je croyais que quelque chose m'avait échappé, superbe prouesse, et j'ignorais qu'on trouvait ces 50mots imposés sur face Book superbe travail d'écriture on est emporté et on ne se rend compte de rien...
Bonsoir Lenaïg, bravo à "papa" pour sa belle lettre à sa fille... Tu en imposes ! Bizzzzzzz de jill
Bravo Léna!! tu as posté encore un texte volumineux rempli d'émotion avec tous ces mots imposés c'est pas une mince affaire !! un papa plein de tendresse et de générosité !! gros bizzzoux Léna, je passerai dans le week end peut-être de ci de là... j'ai du boulot en papyrus et mon embarquement pour une traversée coquille de noix dimanche !!
7jill billVendredi 6 Juillet 2012 à 08:50Salut Lenaïg, j'ai de la chance d'avoir du temps libre pendant que monsieur est à son bureau... Pas de soucis familiaux du genre hospitalisation sinon... La communauté, c'est Bigornette qui a m'a confié le flambeau pour cause de maladie. Je fais de mon mieux pour saluer tout le monde et poster mes défis... Vrai que cela prend du temps... Quand on aime on ne compte pas dit le dicton certes mais faut pouvoir... il a bon dos celui-là.. Bizzzzzzzzzzzzzzz Lena...
8Mona lVendredi 6 Juillet 2012 à 08:50J'en aurais presque eu la larmichette à l'oeil, si le mot "pandiculer" ne m'avait point fait plonger dans des abimes de perplexité... vite, Saint Google, à la rescousse de l'ignare que je suis!
9Mona lVendredi 6 Juillet 2012 à 08:50Trouvé! Je ne pandicule pas en public car il est impoli de bâiller sans mettre la main devant la bouche. Mon chat n'arrête pas de le faire!
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et bien quelle belle lettre ! je croyais que la maman était toi au début...........................belle prouesse avec les mots imposés car on ne s'en rend même pas compte
Bises