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Marharid et la fausse vérité - Lenaïg
A Marharid, épouvantée,
Le Boss avait tout raconté.
Sa femme venait d’accoucher,
Il en était bien retourné.
Ce fut juste une boucherie,
Ce fut affreux, avait-il dit.
Notre petite fille est née,
Mais ma femme a bien dégusté.
Marharid fut bien occupée,
Et pensait avoir oublié.
Mais le lendemain tout changea,
Curieux, Marharid avait froid.
Des profondeurs de l’inconscient
Surgit un message violent :
Jamais ça, jamais ça, pas ça !
Et c’est sûrement pour cela
Que son corps alors décida :
Nous ne passerons pas par là !
Et le sang se mit à couler
Tout un mois sans discontinuer.
Personne rien n’y comprenait,
Marharid non plus sur le coup
Mais plus tard elle comprit tout.
Pas d’opération décidée,
Hôpital puis repos, arrêt
Chez ses parents, récupérer.
Enfin tout cela s’arrangea.
Comment ? Médocs et chocolat !
On lui avait dit d’en manger,
Elle ne s’est donc pas privée !
Marharid n’a pas enfanté,
Qui pourtant aime les bébés
Et dit qu’elle n’a pas trouvé
Le bon papa quand il fallait.
Voilà la version officielle.
Ce sont les hasards de la vie
A ses amis raconte-t-elle.
Mais ce n’est pas vrai, ma jolie.
Tu savais que ce serait dur
Pour un résultat pas bien sûr.
Enceinte, alitée et cerclée
Tu aurais fait ce qu’il fallait.
Mais au bout, serait-il bien né ?
Valait mieux pas, c’était un choix,
Pas de regret, mais pas de glas.
Marmots chinois et bébés noirs
Et les petits enfants dits blancs,
Elle se réjouit de les voir,
Les aime tous en même temps
Et rêve, dans son faux malheur,
Pour eux tous, un monde meilleur.
Lenaïg
Texte de base : vendredi 28 mai 2008.
Marharid : prénom breton, pour Marguerite.
Tags : marharid, bien, fut, petits, enfants
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Commentaires
2jill billVendredi 6 Juillet 2012 à 08:563Mona lVendredi 6 Juillet 2012 à 08:56Compris. je suis un peu fatiguée ce soir pour faire un com intelligent et lire plus mais je reviendrai! :))
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Mais oui cette histoire si habilement racontée me touche profondément, mais sa conclusion remplie de sage lucidité nous ramène à l'essentiel. La tendresse et l'amour des enfants y demeure toujours présents et bien vivants. Bisous.