• La Grande Ourse est bien pâlotte - Lenaïg, pour le jeudi en poésie

    ciel

     

     

    Les premiers humains

    Ne connaissaient pas le noir,

    Sous les nuits sans lune.

    L'éclat de milliards d'étoiles

    Empêchait l'obscurité.

     

    La nuit maintenant,

    La ville reste allumée,

    Plus d'obscurité.

    Qui pense à lever le nez,

    Chercher où est la Grande Ourse ?

     

    Dans nos ciels brouillés,

    La Grande Ourse est bien pâlotte.

    Nous avons Vénus, 

    Qui lance toujours ses feux.

    Mais ce n'est qu'une planète.

     

    En rêve, un balcon,

    Sous un ciel clair, dégagé,

    Je m'y posterais.

    Et j'en aurais plein la vue,

    Mieux que carte sur papier.

     

    Lenaïg

    ***

     

    Ce petit poème, en rythme de tanka, m'a été inspiré par mon regret de ne plus distinguer les planètes de notre système solaire et les étoiles de notre Voie lactée, en tout cas pas à Paris, où les lumières sont trop vives et persistantes, ni en Bretagne (où le ciel est souvent couvert).

    Note : "nuit" et "ciel", etc, à prononcer en une seule syllabe, pas en deux. Sinon mon rythme est cassé !

     

    cover4 timelineMais j'avais gardé en tête, aussi, un court passage du roman que je vais évoquer, ci-dessous. C'est une intrigue située dans le fantastique et la science-fiction, où grâce à la téléportation appliquée (pas sans dangers), des hommes se transplantent dans le passé. Sans entrer dans les détails, c'est en pleine Guerre de cent ans que nous les retrouvons. Et ce tout petit passage, anodin par rapport aux événements, m'a pourtant bien marquée ! Je le cite en anglais, car je n'ai pas la version française, et je le traduis de mon mieux.

     

     

    Extrait de Time Line (Prisonniers du temps), 1999, 

    de Michael Crichton,

    dans le chapitre Castelguard,

    compte à rebours 26:12:01

     

    There was no moon. The sky was filled with stars, with the occasionnal drifting cloud. Marek led them down the hill and past the burning town of Castelguard into a dark landscape. Chris was surprised to find that once his eyes adjusted, he could actually see quite well by starlight. Probably because there was no air pollution, he thought. He remembered reading that in earlier centuries, people could see the planet Venus during the day as we can now see the moon. Of course, that had been impossible for hundreds of years.

     

    Il n'y avait pas de lune. Le ciel était couvert d'étoiles ;  un nuage y dérivait de temps en temps. Marek les fit descendre la colline et s'éloigner de la ville de Castelguard en flamme pour pénétrer dans un sombre paysage. Chris s'étonna de constater qu'une fois ses yeux adaptés, il voyait vraiment très bien dans la clarté des étoiles. L'explication devait en être l'absence de pollution, pensa-t-il. Il se souvint d'avoir lu qu'au cours des siècles précédents, comme nous pouvons voir la lune à notre époque, les gens pouvaient voir la planète Vénus en plein jour. Ce spectacle était évidemment impossible depuis des centaines d'années.

    *** 

     


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 12:33
    jill-bill.over-blog.

    Bonjour Lena, on ne regarde plus rien, on court sous des cieux pollués....sans plus lever le nez....lever le pied !    Sympathique rappel....  Merci petite étoile.   Bises de JB 

    2
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 13:11
    stellamaris

    Un joli poème, pour déplorer la disparition ô combien regrettable d'un spectacle tout bonnement magique ! Bises.

    3
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 14:07
    Nounedeb

    Coucou Lenaïg! Tu as raison, et ton poème me donne une idée. Après la Nuit Blanche, il faudrait demander une Nuit Noire, où partout l'on étreindrait réverbères et autres pubs lumineuses. Pour voir le ciel. Pour avoir encore plus peur.... Bises..  :}

    4
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 15:07
    Jean-Pierre

    Les gens ne savent plus voir !

    ça me rappelle une phrase de Devos dans un repotage sur lui :

    " les gens marchent dans la rue tête baissée ... ils ont des soucis ...ils marchent ...comme ça ...Pour le rêveur (ça) les soucis...ça le réveille constamment...alors il lève la tête ..."

    Bonne journée

    5
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 16:14
    marie-louve

    Un beau regard tourné vers le haut, nostagique d'une beauté sur la lumière du ciel qu'on voit disparaître avec la civilisation des humains qui s'approprient tous les espaces. Sous la pollution, le ciel semble s'éteindre. Ou est-ce aussi que les étoiles vivent sous un compte à rebours pareillement à nous, la matière ? merci pour cette belle carte du ciel sous nos yeux. Bonne journée. Bizs.

    6
    ABC
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 16:49
    ABC

    Je t'invite volontiers par une belle nuit d'été, chez nous nous pouvons distinguer les étoiles, les nommer, les regarder filer et rêver

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    7
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 18:27
    Catheau

    Quel plus doux plaisir que celui de contempler l'infini du ciel par les nuits d'été ?

    8
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 19:11
    m'annette

    ah! voilà l'avantage d'habiter en province!

    Nous voyons les étoiles et les planètes

    quand il fait noir!

    Bonne soirée!

    9
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 19:53
    catiechris

    je comprends et partage ton sentiment : douce nuit malgré tout le noir sera en toi !

    10
    Jeudi 27 Janvier 2011 à 21:07
    le-panier-a-histoire

    Merci pour tes mots. Nous avons chez moi, en Provence, de superbe nuits étoilées, particulièrement les jours de mistral. Le nez dans les étoiles et le coeur dans la lune... j'adore ! Bises à toi. mireille

    11
    Vendredi 28 Janvier 2011 à 11:10
    Monelle

    C'est vrai que dans les villes il est difficile de voir les étoiles, même si comme moi on a un ciel dégagé, les lumières de la ville en atténue la densité !

    Bonne journée - bisous

    12
    Vendredi 28 Janvier 2011 à 16:16
    Brunô

    Tu nous fais rêver et ouvrir les yeux pour saisir ces étoiles de poésie.

    gros bisous

    13
    Vendredi 28 Janvier 2011 à 16:35
    Malika

    Bon week-end.

    14
    Vendredi 28 Janvier 2011 à 18:33
    Les chemins d'Anne L

    Retrouver les deux Ourses, Cassiopée. Puis laisser le livre des constellations, perdre nos yeux au gré des étoiles et tendre un fil invisible de l'une à l'autre... apercevoir un lion, le contempler dans un grand frisson de bonheur. Accueillir ces instants si rares. Merci pour cette nuit étoilée. Anne

    15
    Vendredi 28 Janvier 2011 à 21:42
    fransua

    j'aime les nuits et la voie lactée mais je ne connais pas touites les constellations et même les plus connues m'induyisent parfois en erreur mi l'important est d'aimer l ciel et tout ce qu'on peut y voir

    biqsous Lenaig !

    16
    Anaëlle
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:48
    Anaëlle

    Joli poème nostalgique. Il est vrai que nous sommes souvent déconnectés de la nature et que nous ne prenons pas souvent le temps de lever le nez. C'est dommage d'avancer ainsi, le nez dans le guidon, nous devenons aveugles! J'ai adoré aussi écouter la vieille chanson de Tino Rossi ! Merci pour le plaisir !

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