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Défi n° 49 chez ABC : Un métier extraordinaire - Lenaïg
Je voudrais être couturière,
Quel métier extraordinaire !
Ah mais, comment ! Me dira-t-on,
N'as-tu point d'autre inspiration ?
Un rêve de haute couture,
D'une grande gloire qui dure ?
Il n'y a là rien d'inventé,
Même si ça nous fait rêver !
Ce n'est pas ce qui m'intéresse,
C'est juste un regret de jeunesse.
Faute était-ce à mon professeur
Qui fit de ses cours une horreur,
M'obligeant à prendre l'ouvrage
En main droite selon l'usage ?
L'aiguille ne se trouvait bien
Pourtant que dans mon autre main !
J'étais toute désorientée,
J'attrapais de belles suées.
Je n'arrivais qu'à l'à peu près,
Je n'ai plus jamais insisté.
Alors, comme une midinette,
A rêve éveillé je me prête,
Tissus, patrons, dés et ciseaux,
Me feront m'envoler très haut !
Fi de mes paluches godiches,
A moi machine et pied de biche !
Boutonnières aux petits points,
Boutons recouverts avec soin.
Dé magique pour doigt de fée
Je serais première habillée
Avant de prendre mes clients,
Poupée, homme, femme et enfant !
Ma charmante échoppe boutique
Offrirait des habits uniques !
Des fanfreluches de nunuche
Ou des gros blousons à capuche,
Boléros pour aller danser,
Poches pour cacher les secrets,
Pas de vestes en bébé phoque,
Des formes strictes ou loufoques !
Je ferais valser les manteaux !
carmin, vert, noir ou indigo !
Petits pantalons de corsaire
Permettront d'aller prendre l'air,
En faisant silhouette fine,
Ou des robes de ballerine.
Les messieurs auront des gilets
Sans manches du plus bel effet !
Mais où est ton imaginaire,
Ne restes-tu pas terre à terre ?
Ceci est à peine fiction,
Aussi léger que du crépon !
Et bien loin de l'informatique,
Bobines, navettes antiques !
Et si le moine l'habit fait,
Il faut du plomb sous son bonnet !
Alors serais-je une égoïste,
venant vous prendre à l'improviste ?
J'aime les peintres, les sculpteurs
Et les artisans créateurs !
Moi qui ne suis pas manuelle,
trouve l'injustice cruelle.
Mais je saisis cette occasion
D'exprimer un souhait de fond !
Et je repense à Marguerite,
Que j'aimais quand j'étais petite,
Car c'était là ce qu'elle faisait.
Tout le quartier elle habillait !
Les belles chutes colorées
Devenaient habits de poupées.
En pédalant sur sa Singer,
Elle chantait de jolis airs.
Lenaïg,
pour le défi d'ABC à la barre de la quinzaine :
http://detente-en-poesie.over-blog.com/article-chateau-en-espagne-63455781.html
Tags : reve, petits, air, haut, etais
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Commentaires
voila un beau métier mis en avant et avec talent...Singer faisait aussi partie de mes amies...on va peut etre pouvoir créer une communauté
Qui n'a paq eu sa Singer, pour habiller petits et grands, moi la première ! par ce beau poème tu rend hommage à un beau métier, qqu'il soit modeste ou de grand luxe !
Bisous et
Bonjour Lenaig,
une très belle description de ce métier, et je comprends ton regret face à l'incompétence d'un professeur ..
Il parait qu'il y a des créatrices de vêtements virtuels pour les jeux de rôles maintenant, alors ... il n'y a plus qu'à se lancer!Bisous à toi
Comme je te comprends ton rêve moi qui fut aussi gauchère et contrariée par dessus le marché, dyslexique pour renforcer la sauce et qui est bataillée avec la droite et la gauche toute ma vie jusqu'à aujourd'hui !!!
C'est un métier merveilleux, merci d'avoir partagé avec nous ton rêve contrarié...
Bravo pour ce magnifique tissu de vers joliment piqué à la mémoire de Marguerite. Je pense aussi à la grande Coco Chanel qui de ses rêves et sa capacité créatrice a su donner une griffe d'or à cet art. Bon lundi Léna et la soupière s'ennuie ... :-)))
Bizs.
Une chorégraphie de tissus qui dansent avec l'arc-en-ciel
Et inventent des costumes de rêve pour parer chacun de merveilles chatoyantes.
mais ce sera une couturière à ta mesure donc unique.....ainsi tu voulais devenir la fée du tissus et imaginer de beaux habits et pourquoi ne pas avoir songé à habiller tes mots, ils seraient encore plus beaux
bisous Lenaig
Toi aussi alors tu as eu droit au cours de couture? Terrible hein? J'aime beaucoup le joli rêve que cela t'a inspiré. Les "fanfreluches pour greluches" ont retenu mon attention mais tout le reste était superbe aussi. Envolées de couleurs, de formes et de matières, elle devait être merveilleuse Marguerite! Bises. Mireille
Bah moi j'ai rêvé sur ton métier, tu l'as si joliment habillé si tu n'en as pas la technique tu en as la théorique , tu m'as fait baver des ronds de chapeaux au pied de biche et en fourreau Merci Léna c'était magique de fanfreluches turlutu pointues !!! gros bizzzoux devant ta boutique à coudre ...j'suis jalouse
15AnaëlleVendredi 6 Juillet 2012 à 08:48Jolie évocation d'un métier de l'ancien temps. Ma grand-mère maternelle avait appris le métier de couturière car en ce temps-là, c'était ce que de nombreuses jeunes filles apprenaient . A quoi bon leur faire faire des études ? Elles n'étaient que des filles!!
Mais j'ai une nièce qui a un BTS de matériaux souples et j'espère qu'un jour, elle gagnera très bien sa vie grâce à son talent!
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Bonjour Lena, ma mère aussi a eu un grand amour dans sa vie qui s'appellait Singer, la même... Perso j'avais ça en horreur, j'allais planter les graines au jardin avec mon père... Toi c'est la plume...chacun son truc !!! Bizzzzzzz de jill