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101 Rue de la Mazurka - Chapitre 30
Roman jeu multiplume par courriels.
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Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
SKUTE = Skarpetta & Services Secrets Unifiés de Toute l'Europe (organisation policière).
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Auteur : Marie-Louve
De : charlottedes3maison @ hotmail.fr
Envoyé : 03/10/2009 13:22
A : Lumina40 @ hotmail.com
Coucou Lulu ! Je sais. Tu as raison, ce n’est pas gentil de ma part de ne pas t’avoir donné de nouvelles avant. Je viens de rentrer, j’ai écouté tous tes messages sur mon répondeur. J’en ai eu pour trente minutes. Ma mère en panique, toi qui cherche à comprendre, ma banque parce que j’ai oublié de payer mes comptes !!! Ha la la !! Je reviens les pieds sur terre un peu. J’ai voulu te rappeler, mais c’est toi qui n’es pas à la maison cette fois. Lulu, j’avais raison : c’est LUI mon amour que je voulais depuis toujours. Si tu savais comment il est tellement « mimi », beau de partout ! Lulu, je suis folle de lui ! C’est mon homme, je l’ai dans la peau ! Quand il me regarde, je sais que je suis sa plus belle à lui. Je le savais dès le premier regard, il était mon celui à moi. Quand je pense que je me sauvais de mon amour en imaginant des sornettes qui me faisaient peur de l’avoir perdu d’avance.Lulu, je suis allée chez sa sœur et son mari ! Ils sont pareils à lui. Des amours vraies qui m’ont fait rire comme une enfant. Ils ont plein d’animaux, des moutons, il y en avait un tout noir et si mignon parmi les autres. En cachette, au début, je lui donnais des carottes et du poulet. Il n’aimait pas ça. Quand Tugdual m’a vu, il a ri et m’a dit que les moutons mangeaient des herbages. Après, j’ai dit au mouton noir que je le trouvais joli parce que nous avions la même tête. Je suis certaine qu’il a souri sans rire de moi. Enfin, tu sais ce que je veux dire. On ira aux Nounours Farceurs. J’ai mille souvenirs à te raconter.
Tugdual et moi, on a marché dans les prés et les collines en se racontant tout de notre vie. Il me tenait toujours la main et s’arrêtait à chaque pas pour m’embrasser en me caressant follement. Tu comprendras que souvent dans les petits coins à l’abri des regards, sur la mousse fraîche des champs au bord du ruisseau qui traverse leur ferme, ensemble, on a visité les anges qui demeurent au septième ciel au-delà de ce que je croyais possible. Il est romantique, je craque quand il glisse ses yeux de saphir sur mon corps en laissant courir sa main qui me dessine des frissons partout…Lulu ! Je tombe dans les pommes, je te jure et je me sens comme une droguée de sa présence. Il me manque toujours quand il n’est pas à côté de moi. Il me dit que c’est pareil pour lui, mais nous devons aussi revenir sur terre. On ne veut plus se séparer… c’est trop pas possible de ne plus dormir collés l’un près de l’autre comme des petits lapins amoureux …Tu sais, j’ai supplié Bérangère, la sœur de Tugdual, de me donner un bébé lapin exceptionnel. Attends de le voir. Gaspard aussi en est tombé amoureux. Il le surveille et lui tient compagnie. Les animaux ne sont pas fous. Gaspard est heureux, il a tout ce qu’il lui faut et ce lapin, il a compris qu’il appartenait à notre famille.
J’ai peine à croire que demain, je devrai retourner au travail. Snif… Tonton Wilfrid et sa Georgette démesurée en tout tellement elle est gentille et pleine d’humour m’apparaissent aussi amoureux que nous deux. La seule différence, je suis certaine que mon Tugdual est plus vigoureux sous la couette… je le sais. Impossible autrement. J’ai attendu longtemps, mais je reçois au centuple ! Même Cendrillon ne soupçonne pas ce que je sais maintenant. Elle n’a eu qu’un prince et de nombreux enfants. Moi, j’ai Tugdual et la vie en rose dans ses bras. Il m’aime !
Là, je dois te laisser, ma mère va m’étriper. D’elle, j’ai dix messages d’impatience sur mon répondeur et je ne compte pas ceux de ma boîte courriel. Tonton lui a écrit des folies qu’elle a prises au pied de la lettre. Ses messages : Charlotte ! Vite réponds-moi avant que tu ne commettes l’irréparable ! Charlotte tu vas me rendre folle ! Le curé Bourrelle me dit de te dire qu’il veut vous rencontrer toi et monsieur Tugdual au plus tôt ! Tu ne peux pas vivre dans le péché éternellement… Je n’ai dit à personne que tu n’as pas couché dans ton lit. J’ai bien dû dire la vérité au curé en me confessant. Je prie pour toi et lui. J’ai recommencé à faire brûler des lampions. Tu ne me donnes pas le choix ! J’ai acheté de revues pour la Mariée de l’année. Tout est bien précisé Dans ces revues. La démarche et le protocole à suivre. Je te ferai savoir ce qu’il faut que tu fasses… et patati et patata.
Ma mère ne changera jamais…, mais je sais qu’elle m’aime à sa manière. Je vais de ce pas lui répondre.
Bisous Lulu et à bientôt aux Nounours Farceurs.
Charlotte, vraiment Hot maintenant. Hi hi hi…
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De : Juliette.des3maison @ hotmail.fr
Envoyé : 06/10/2009 07:05
A : Wilfriddrag @ hotfree.f
Mon cher frère bien-aimé,Pardonne-moi de t’écrire sur cette adresse courriel ultra confidentielle que tu m’avais déjà glissée en me recommandant de ne l’utiliser qu’en cas d’extrême importance. Je n’ai plus le choix. Je viens de parler avec ta charmante Georgette, mais comme tu le sais, elle a ri aux oiseaux sans réussir à me calmer. Je veux bien être réjouie par votre nouvel achat d’un plumard « King size » dernier cri, capable de tenir électroniquement la bonne température et la position idéale pour soigner vos lombagos, mais je demeure morte d’inquiétude pour ma Charlotte. Tu m’avais promis de la protéger comme j’ai promis à notre mère de prendre soin de toi.
Ce matin, en prenant mon petit déjeuner conformément à mes habitudes, je lisais mon journal, Dernière heure, Étoile-Sur-Mer. Les cheveux dressés sur la tête, j’ai appris par notre grande journaliste, Sévérine Lalancette, que ton voisin d’appartement, ce dangereux bandit, tueur psychopathe sûrement, avait pris la poudre d’escampette et courait partout dans les rues de santa Patata. Tu connais ma Charlotte ! Elle serait assez naïve pour lui tomber dans les pattes les yeux fermés. Elle est comme ça depuis sa naissance. Qu’ai-je fait au bon Dieu pour avoir eu un enfant aussi problématique ? Elle ne fait rien comme les autres. Faut toujours qu’elle court droit dans les pièges. Ce Tugdual, il l’a séduite trop facilement ! J’ai des doutes et le curé Bourrelle aussi. Ce n’est pas normal. Charlotte n’a jamais aimé les hommes. Elle les fuyait comme la peste. Je ne comprends plus rien avec elle. D’ailleurs, ai-je déjà compris cette malheureuse enfant qui est pire qu’une croix à porter sur toute ma vie. Pourtant, j’ai tout fait pour elle. Je suis dans tous mes états pour elle et j’ai peur qu’il ne lui arrive encore des malheurs. Luigi Paper pourrait bien la prendre en otage, la kidnapper dans votre immeuble de la Mazurka. Elle ouvre la porte à n’importe qui ! Je t’en supplie, ramène-la chez toi avec Georgette. Je pourrai enfin dormir tranquille.
J’ai écrit à Charlotte, je lui ai laissé des messages et elle ne me répond pas. Quelle tête folle cette enfant ! Jamais elle ne comprendra l’amour inconditionnel d’une bonne mère qui veut le bien de son enfant.
Veille sur elle et surtout ne te laisse pas manipuler par ses beaux grands yeux de lapin de garenne. Elle est comme son père ! Tu te souviens ?
J’attends des nouvelles le plus tôt possible. Sinon, je prends le train et j’arrive avec le curé Bourrelle dès que possible.
Je dois te quitter pour assister à la messe spéciale que j’ai payée pour nettoyer l’âme de Charlotte. Je serai de retour Au Jardin d’Antan vers onze heures. Je dois voir mon médecin pour ajuster ma médication. Le cœur veut me sortir de la poitrine et j’ai les nerfs à fleur de peau. Elle va me faire mourir !
Je t’embrasse et transmets mon affection pour ta charmante Georgette.
À bientôt,
Ta sœur Juliette qui t’aime.
***Images :
Les Amoureux de Peynet
Photos des lapins du prochain film de Tim Burton, Alice au pays des merveilles (sortie 24 mars)
Chapeau de curé.
Tags : j’ai, tugdual, moi, charlotte, enfant
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Commentaires
2marie-louveVendredi 6 Juillet 2012 à 08:57
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Coucou Marie-Louve. C'est reparti, hi hi ! Je ris en me demandant si le curé Bourrelle va débarquer au 101 un jour, ou non ...
Et le jugement de Juliette sur Luigi est, me semble-t-il, bien exagéré !
Bisous