• La littérature et l'écriture - Vagabondage de Marie-Louve

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    LA LITTÉRATURE ET L’ÉCRITURE

     

     

     

    Marie-Louve

     

     

    www.media.paperblog.fr

    Nojoud, enfin de retour à l'école.

     

     

     

    QU’EST-CE QUE LA LITTÉRATURE ?

     

    Elle serait un art qu’on distingue des autres formes telles la musique, la peinture et ses autres. La poésie se rapprochant davantage à la peinture, la musique et la sculpture selon Jean Paul Sartre. La prose deviendrait l’empire des signes. 

    Peut’on écrire au sens de Sartre sans se proclamer « engagé » par sa parole qui devient action à travers nos mots ? 

     

    Sartre y a répondu. Pour ma part, je m’en vais voir ce qu’il en retourne en moi en tentant d’oublier tous les discours des autres qui m’ont nourrie. Qu’ai-je fait de cette abondante rivière de mots, de ces signes appris ? Ils ne sont pas de moi. Où sont les miens ? Tiens, si j’étais née au fond d’une forêt tropicale ou née du Yémen pour y survivre jusqu’à ce jour, saurais-je qui était Jean-Paul Sartre ?  Si je viens de nulle part de chez vous.  Qui suis-je ? J’ai une histoire. La mienne avec ses référents qui sont différents de tous les vôtres. Je suis votre étrangère. Votre gringo. Mes mots sont mon écho, ceux de mes empreintes sur ma mémoire, sur ma peau, comme des strates géologiques, ils portent un sens, une histoire unique. Je suis votre étrangère et des autres, ne sais que moi par mes sens pour les interpréter.  

     

    Ces mots tracés sur des lignes ne sont que la manifestation de ma présence dans cet espace-temps. Un témoignage, une preuve de mon existence. Je ne suis que des symboles. Rien de plus. Suis-je de vous, une illusion ? Un prolongement de vous ? Suis-je moi, un instant de littérature ? Suis-je la parole des mots en projetant des images de mes pensées pour me dévoiler sur mur comme des graffitis qu’on affiche ? Se voir, vouloir être vu ?

     

    Qu’est-ce que la littérature ? Qu’est-ce que la certitude du sens des mots ? Une peau, une surface lisible qu’on touche du regard ? Un sens. Unique, multiple ?  

     

    La littérature existe là où lire et écrire existent. Que font ceux qui ne savent ni lire ni écrire ?

    Au Yémen, dans certains villages, l’analphabétisme atteint environ 70% de sa population. Près de la moitié des fillettes yéménites sont mariées de force et ce dès l’âge de dix ans. Comment leur est-il possible d’écrire sans écrire ? Peut-être savent’ elles écrire entre leurs deux oreilles. Par la pensée. Puis après,  la parole deviendrait la première forme de littérature. La pensée serait le fond qui précède la forme. Pareillement en littérature quand on pose le fond et le style.

     

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    Qu’est-ce qu’écrire ?

     

    À l’école je suis allée pour apprendre à écrire et à lire. L’un et l’autre sont intimement liés. L’abécédaire, puis des mots et des phrases. Des idées en symboles liés qui racontent une pensée, une vie. La poupée de Lili. C’est déjà toute une histoire pleine grandeur. «  Le chien de Léo » et voilà que s’anime toute une vie dans cet espace contenu entre quatre mots. Un enfant vous le dira. Quatre mots et toute sa vie qui  tourne autour. Écrire, c’est se projeter sur papier ou sur des murs. C’est se dire soi-même, révéler une partie de soi sous le regard des autres. Écrire exige une volonté, un choix de se lier à un autre, à d’autres qui regardent comme un spectateur des idées de soi. C’est placer des lettres pour tracer une photo de son histoire sur des lignes comme on place des notes de musique sur une portée. Sans cette volonté, écrire demeure un mur caché et muet.

     

     Pourquoi écrire ?

     

     Pour qui écrit’on ?

     

    Je m’en vais y réfléchir…

     

    Marie Louve

     

     

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    Clin d'oeil de Lenaïg qui pense aux petites filles qu'on voudrait priver d'enfance et d'école

    (à suivre ci-dessous) :

    Oh ! que ce loup a l'air sympathique, occupé à lire des contes aux petits enfants lapins,

    encore analphabètes ! Faut-il s'y fier ?

    Mais pourquoi pas : s'il était animé de mauvaises intentions, il ne perdrait pas ainsi son temps.

    Le site des écoles en 2008-2009, Académie de Nancy-Metz

     

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    Clin d'oeil de Lenaïg (suite et fin) :

    Notre brave loup de "Heure du conte" semble bien avoir donné à tous les p'tits lapins le goût de la lecture.

    Parmi eux, n'y avait-il pas celui-ci, devenu adulte, qui, grâce à la lecture de son journal, est averti de la présence d'un loup méchant (pas le même sûrement ; d'ailleurs, ils ne se ressemblent pas et ... il y a des loups de tout poil) ; il saura être sur ses gardes.

     

    loup


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 14 Mai 2010 à 19:41
    Lenaïg Boudig

    Ah non Marie-Louve, pour moi tu n'es pas une gringa ! No conozco las fronteras, sobretodo aqui ! Pas de frontières, surtout ici !

    Moi aussi je vais réfléchir et j'ai déjà commencé. Les petites filles yéménites me bouleversent et c'est en pensant à elles, dont on veut abréger l'enfance, que j'ai eu cette envie de faire un clin d'oeil, en amalgameuse que je suis et reste ...

    C'est vrai qu'il y a toujours eu des loups de tout poil, des gentils, des altruistes et des fous qui, partout dans le monde, ont cherché (et cherchent) à maintenir l'obscurantisme à des fins bassement politiques.

    Je vais réfléchir comme toi ! Et quand on a ce besoin irrépressible d'écrire, qu'il serait bon d'avoir fréquemment les avis et les commentaires des lecteurs !

    2
    Vendredi 14 Mai 2010 à 20:57
    marie-louve

    J'adore tes petits loups et tes lapins tout autour ! Merci Léna tu sais faire bon poil de ta brosse à tableau. :-))) J'ai utilisé le mot " gringo " pour signifier qu'en littérature, quand un lecteur entre dans les mots d'un auteur, nécessairement, il est l'étranger qui s'approche de l'inconnu. La littérature est le pont entre l'écrivain et le lecteur: un moyen d'apprivoiser la différence ou la ressemblance. C'est selon. La différence s'ajoute, distingue,  la ressemblance identifie le pareil. Ce n'est jamais un moins. J'espère que d'autres viendront nous dire avec leurs mots de réflexion, ce serait chouette !  Bisous et bon WE.

    Merci à Mona qui nous rappelle que Sarte "chosifie" le lecteur . Sarte ! Tout un SUJET ! :-))) Bizs.

    3
    Mona l
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:56
    Mona															l

    Quelle réfléxion sérieuse sur mon blog favori, associé à des illustrations fantaisistes. bon Marie louve, je m'engage à y réfléchir (tu sais que jean paul Sartre daisait que le regard de l'autre nous "chosifiait" ) mais pitié pas ce soir!

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