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Défi n° 55 de Cap'tain Tricôtine : Chanson et haïku des regards - Lenaïg
Chanson des regards
N'avons-nous pas croisé quelquefois des regards
Qui viennent nous happer, cela sans crier gare ?
Entre deux inconnus, quelque chose démarre,
Une complicité, simple fruit du hasard ?
Phénomène très bref quand on doit sans retard,
Dans un aéroport ou bien dans une gare,
Attraper avion, TGV, tortillard.
Reste le souvenir d'un bel appel de phares !
Cet inconnu croisé, on ne saura jamais
Pourquoi il nous plaisait, ni ce qu'il pouvait être.
On gardera secret juste un petit regret
De n'avoir pu ouvrir en grand cette fenêtre.
Si notre coeur est pris, nos yeux cessent d'errer
Et alors on n'a d'yeux que pour celui qu'on aime.
On est aveugle au fond, on est tout concentré
A manger du regard rien que celui-là même !
***
Haïku des regards
Regards tout glacés
Qu'on pourrait dire d'acier
Juste à ignorer.
Regards pétillants
Dans les yeux des étincelles
Bonheur partagé.
Malaise dans l'air
Regards en coin qui s'épient
Mais sans se croiser.
Des regards complices
Qui se parlent en secret
Surprise à la clé.
Un beau regard myope
Peut avoir un charme fou
Mais lui voit tout flou.
Lunettes prescrites
Par-dessus ou par-dessous
Regards de presbytes.
Peur et fixité
L'animal est aux aguets
Ne pas s'approcher.
Un matou en chasse
Yeux qui brillent dans la nuit
Souris, aux abris !
L'amour dans les yeux,
Le bon regard de son chien
Cela fait du bien.
***
Lenaïg
pour le jeudi en poésie de Tricôtine link
Illustrations :
Trompe-l'oeil www.fleuruseditions.com
Jeune fille aux fleurs, extrait, de Pierrot Le Renardeau
Diverses (sources indiquées dans les albums).
Pour finir : le fameux regard du loup de Tex Avery
et en illustration sonore, le beau poème d'Antoine Pol superbement interprété par Georges Brassens.
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamaisA celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanouiA la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa mainA celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérantChères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du cheminMais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revusAlors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir.
Tags : regard, yeux, sans, secret, celle
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Commentaires
Hello Lena... Des regards puis un jour le regard, en haïku tout est dit de par ton regard sur le regard, illustré pile poil.... Bravo à toi, bises de jill
Tous les regards sont représentés que ce soit dans la chanson du regard ou tes haïkus et bravo pour la recherche des photos !
Bonne journée - bisous
Quel bon moment passé sur cet article, à voir et à écouter! Merci pour tous ces regards. Amitiés.
Alors là! Tu as fait fort! Poème, haïkus, illustrations, Brassens... Tout est formidable! Pour un jeudi en poésie réussi, c'est un jeudi en poésie réussi! Bises. Mireille
coucou Léna, quel billet encore une fois, je ne sais plus sur quel sujet rebondir !! j'ai adoré ta chanson aux regardx qui se croisent viiite laissant une empreinte une impression ... et puis de tes Haïkus en ribambelle (gourmandises comme ces sachets en accordéons, dérouleurs de zan ) tous aussi succulents les uns que les autres avec une préférence pour le regard myope... j'en suis !!! !! et finir par cet ode aux femmes!! tu m'en a fait sortir les zyeux à facettes pour ne rien manquer !! bravo !! plein les mirettes Tricôtinette des bizzzoux j'ai encore quelques regards à croiser avant la paupière close
Les regards sous les feux de la rampe ! Et j'avoue que tu les fais briller de mille feux. Avec grand plaisir, j'ai ouvert grand mes yeux pour lire tes magnifiques textes. Bon WE. bisous.
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Superbe article: les regards en disent longs et haïku, senryu , ici le prouvent déjà .Bises