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Défi n° 29 chez les Croqueurs de mots : au bord de la mer - Relevé par Marie-Louve
Note : reprogrammation du Défi ce lundi 17 mai car, indication de Pascale la Tricotineuse, c'est bien aujourd'hui le Jour J !La proposition de défi de Hélène le Calame et la Plume :
Pour le défi n°29, Chez les "Croqueurs de Mots", je vous propose de passer une journée d'exception... AU BORD DE LA MER.
... Sujet presque libre.
Que ce soit Vincent, Paul, Caroline ou vous, votre récit peut mettre en scène le nombre de personnes que vous voudrez.
Vous aurez tout loisir de parler en tant qu'acteur, ou spectateur de l'histoir
VOTRE MISSION, SI VOUS L'ACCEPTEZ: On ne se moque pas de la vieille dame tannée et fripée qui fait bronzette à côté de votre serviette, ni de quiconque d'autre!
... Et dans votre texte, doivent paraître 3 mots ou expressions que voici:
- "J'ai les mains moites et les pieds poites",
- "Le radeau de la Méduse",
- Hélios.
Oh, le petit plus qui peut faire la différence: récit à deux ou plusieurs plumes bienvenus, mais ne vous y sentez pas obligés...A bientôt,
Hélène
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Au bord de la mer
- Albeeeeeert ! Tu as mis la glacièèèèr…dans le coffre arrièèèèreee ? Tu n’as pas oublié mon gonflable ? Ah ! Non. Tu ne vas mettre ce beau pantalon à carreaux vert lime ! Tu deviens fou ou quoi ? Si ma sœur te voyait ? Elle s’en fâcherait. Un dernier cri Esprit qu’elle a payé la peau des fesses à son dernier shopping pour ton anniversaire. Va m’enlever ce pull en coton et cachemire jaune citron. Ma parole, il est dingue !
- Qu’est-ce que tu m’embêtes Philomène ! C’est toi qui dis toujours que je ne sais pas te mettre en valeur quand nous sortons ensemble. On s’en va à la plage des Grillons Sautés et tu m’as encore hululé hier soir que tous tes amis de ton club de golf y seraient présents pour le pique-nique annuel au profit du couvent du Saint-Corps du Christ. C’est pas chouette de ta part de ne pas reconnaître mes efforts. Si, et re-si. La glacière et ton coussin gonflable sont déjà embarqués. Ne manque que toi.
- Albeeeeeeeeeert ! Tu joues avec mes nerfs ! J’ai dit pas ce costume-là ! Mets ton maillot hawaïen et ton pull tennis. L’asymétrie ne manque pas d’effet cette saison. Tu ne viendras pas à mon pique-nique déguisé en nappe à carreaux. Suffit ! Accélère le rythme sinon je me retrouverai sur les galets en haut de la falaise. Tu as pris le parasol et ma chaise transat dans le hangar ? Il faut tout te dire. Comment veux-tu que je fasse ta mignonne le soir venu ?
- Quoi ? Tu feras ma mignonne ? Donne-moi cinq minutes et je te reviens habillé en « ton style me ressemble». Après tout, ma beauté est ton état d’esprit. Je reviens Mignonne. Tu seras la première au balcon sur le sable. Promis. A l’abri du soleil et de la soif. Ta chaise et tes crèmes. Tout est là. Va t’asseoir ma Lolo, ma Biquette sur la banquette avant de la Peugeot. J’ai mis le vin blanc sur la glace.
- T’as intérêt à te magner. Je ne veux pas que Lucienne Payenne se place devant moi. Je ne verrai plus la mer devant.
Aussitôt dit, aussitôt revenu, Albert mit la clé dans le démarreur et le moteur de la vielle Peugeot ronronna comme un chat ayant avalé un serin. Philomène calmée enfonça son chapeau de paille sur sa tête de peur que le soleil n’abîme sa peau de lait pendant qu’elle écoutait Bach, Brandenburg Concerto no 1 en F majeur et le deux et le trois en G majeur.
Albert rêvait et sifflait dans le vent de l’air salé du bord de la mer.
Sans peine, il trouva un espace tombé du ciel tout au bord de la mer sur la plage des Grillons Sautés et gara sa voiture dépenaillée tout autant que lui. Philomène reprit ses esprits et prit conscience qu’ils étaient enfin arrivés à bon port.
- Albeeeert ! J’ai les mains moites et les pieds « poites » ! Sont-ce mes chaleurs qui reviennent ? Albeeeeert ? Dis-moi. Mon maillot, tu ne trouves pas qu’il me grossit ? J’aurais dû choisir le rouge. Il me va mieux non ?
- Mais non ma mignonne ! C’est moi qui te dévore du « poite-rail». Tes petits petons sont à la fine pointe. Descends avant que la foule ne prenne place. Tu vois le radeau de la Méduse ? On va s’y installer confortablement et le sable ne saura poncer la peau fine de tes pieds de biche veloutée.
- Albeeeeert ! Parfois, vous me faites chavirer par vos mots si délicats que j’en oublie qui vous êtes. Ce Concerto m’a envoûtée.
Philomène et Albert prirent place sur le radeau de la Méduse après avoir traîné tout leur attirail de plage autour d’eux. Alanguie sur sa chaise transat, Philomène vida la bouteille de petit blanc rafraichissant et se laissa flotter comme un nénuphar sur l’eau. Elle s’endormit ainsi. Albert en profita pour faire trempette et plonger au fond de la mer en recherchant des étoiles. C’était sa pêche. Philomène sera sa mignonne.
Lucienne Payenne arrivée après les douze coups de midi sonné au clocher du couvent resta loin des buissons ardents. La chaleur d’Hélios incendiait la plage désertée. Tous les invités du pique-nique annuel s’étaient réfugiés sous le chapiteau protecteur pour les dégustations de circonstance.
Quand Albert sortit de l’eau salée, les cloches de quatre heures sonnèrent. Horrifié, il retrouva sa Philomène toujours endormie, couleur rouge pompier dans son maillot blanc coquille d’œuf. Il comprit sur le champ ou plutôt sur ce radeau, qu’il n’ira plus au bois ce soir avec sa mignonne. Il entrevoyait déjà la scène.
-Albeeeeeeeert ! La glacièèèèèèreeeeeeeeeeee !
Marie-Louve
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L'illustration :
DAUMIER & DUBOUT
Deux caricaturistes marseillais
Voir Le catalogue de l’exposition Du 28 septembre 2007 au 31 janvier 2008A l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance d’Honoré Daumier, la Fondation Regards de Provence présente un ensemble de 170 peintures, caricatures, dessins, affiches et sculptures de Honoré Daumier et Albert Dubout.
La Fondation Regards de Provence rapproche Honoré Daumier (1808-1879) et Albert Dubout (1905-1976) le temps d’une rétrospective - deux artistes originaires de Marseille, qui à près d’un siècle d’intervalle, choisirent d’exprimer leur art en s’inspirant du monde dans lequel ils ont évolué. Cette exposition présente plus de 170 dessins, affiches, tableaux et sculptures des deux artistes, du vendredi 28 septembre 2007 au dimanche 20 janvier 2008 dans les salons du Palais des Arts.
Tags : plage, philomene, mer, ton, albert
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Commentaires
Génial !!!
j'ai adoré cette peinture vivante d'une après midi de coups de soleil !
et "in a summertine" .. Mungo Jerry ... Toute une époque, et un été pour moi aussi.
(ça fait un peu ancien combattant, mais tant pis! )
Bisous à toi
merci Léna ! Tu es géniale encore une fois, j'ai adoré ton choix d'illustration. Je ne connaissais pas ces dessins ni ces artistes. Une belle occasion d'aller les retrouver sur le Net. C'est fou mais pendant que j'imaginais mon texte, je pensais à des caricatures de Norman Rockwell . Je me suis beaucoup amusée en imaginant cette folie juste pour rire.
Merci aussi à hauteclaire pour son gentil commentaire. Bisous à vous deux.
Hi, hi hi Mona, c'est Philomène qui va " clocher de la peau " ! Pauvre Albert! J'espère qu'il mettra des bouchons à ses oreilles :-))) Bon WE Mona. Bizs.
Bravo, Marie-Louve, pour ce défi relevé de main de maître... Ou de maîtresse femme!
Elle est carrément épouvantable, Philomène, non?
Amitiés. Ravie de te lire!
Un grand plaisir de vous voir sur cette page et de venir nous lire. C'est très apprécié. Merci jill bill et aussi à Hélène. Je suis parfaitement d'accord. Cette Philomène, quel poison ! La Philo se mène à sa perte ... Chose certaine, ici elle est brûlée, mais pas Albert. :-))) Bon WE.
Ah ces femmes qui veulent tout elle en oublie l'essentiel.
Bien monté ce défi, j'ai adoré.
Bisous
rhoooo hihihi Marie Louve tu as fait une merveille de rigolade avec cette expédition plage !!! quel bonheur !!! la glacièèèèèèèère va être nécessaire pour soigner les coups d'hélios !!
J'arrive ! M'a fallu faire de la glace toute la journée... :-)))
Merci à vous tous de votre visite et de vos gentils commentaires. Maintenant, je dois chercher qui est Raymond Souplex et Jeanne Sourza. J'imagine qu'ils onr en commun de la Philomène et de son Albert ! Je tente d'aller sur vos pages ...mais je laisse Philomène à la maison. :-)))
voilà un texte qui mérite bien ses coimmentaires
Bises à toi Marie Louve et contente de te retrouver
fransua
Bonjour Fransua ! Heureuse de te retrouver et merci de ta viste. Bisous. J'essaie de te retrouver sur tes pages, mais je suis plutôt " bornée " avec les manipulations de ces opérations informatiques à exécuter. Ah ! Misère, je n'arrive pas à percer ces mystères. Je vais essayer par le blog de Léna. Bizs.
16Mona lVendredi 6 Juillet 2012 à 08:5517jill billVendredi 6 Juillet 2012 à 08:55Et bien mes félicitations à Marie-Louve que je découvre dans un texte savoureux ici à la plage !!! Vrai que la caricature est délicieuse d'ironie !!! Bonne soirée à vous mesdames, au plaisir de vous lire signé jill
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Bravo Marie-Louve et merci pour ton histoire, où Madame ne pourra même pas supporter la moindre caresse ni le moindre bisou du soir, ayant été infidèle à son mari toute la journée dans les bras ... du soleil !
Voilà qui fait oublier le vent d'est qui fait la guerre au printemps.
La chanson qui accompagne ton écrit, je l'ai en vinyl 45 tours ! Elle me rappelle quand je vivais en Angleterre, où on va aussi à la plage et où j'ai connu de magnifiques journées là-bas au bord de la mer ...