-
Coup de mou ! Interpellation des crayons et interrogation sur : Mon style ! - Lenaïg
L'appétit vient en mangeant, dit-on, pour inciter les gens qui l'ont perdu à le retrouver petit à petit. Est-ce que l'écriture vient en écrivant ? Oui, mais parce qu'une idée, au moins, me trottait dans la tête et l'écriture servait à la développer. Que se passe-t-il en ce moment pour que mon stylo ne me saute pas dans la main et ne courre pas ensuite sur le papier, puis mes mains sur le clavier ? Des idées de sujet passent, fugaces, dans ma tête et je ne les saisis pas au vol, un "à quoi bon ?" s'interposant, à tort ou à raison.
***
Les crayons sont au repos,
Qui dorment dans la coupelle !
Ils se disent : Qu'attend-elle
Pour nous sortir de ce pot ?
Qu'on nous taille et qu'on dessine,
Qu'on trace en noir, en couleurs,
Idéogrammes et fleurs,
Tous au charbon, à la mine !
***
C'est en forgeant qu'on devient forgeron, dit-on aussi. Mais j'ai beaucoup écrit, surtout depuis avril 2008. Suis-je devenue écrivain, ou écrivaine, car le féminin instituée par les amies québécoises me convient, même si l'Académie renâcle à le valider ? Je réfléchis, je conclus que oui, je suis écrivaine, puisque, jusque-là, j'ai pris tant de plaisir à écrire, en touchant un peu à tous les domaines. Ce ne sera jamais comme … Patrick Modiano, Jean-Marie Le Clézio, Marguerite Duras, Colette, par exemple, non plus comme : Bernard Werber, Amélie Nothomb, Marc Lévy ou Guillaume Musso !
"A la manière de", peut-être, lors de jeux littéraires, mais je ne vivrai jamais de ma plume, que je me le tienne pour dit ! L'ai-je jamais cru un jour, d'ailleurs ? Peut-être dans mes rêves les plus fous mais il faudrait … qu'une fulgurance géniale me traverse, que j'atteigne l'universel pour que les critiques me remarquent et que les lecteurs se jettent sur moi, ha ha ! De plus, il paraît que 700 ouvrages sont en compétition pour les prix littéraires de la rentrée ! Comment pourrais-je lutter ? Je ris car je n'ai pas cette ambition, juste celle d'une "œuvre" assez accomplie pour la faire paraître sur papier !
***
Joli texte que nous avons eu, pour notre dictée du 15 août au Musée de l'Ecole rurale et tout le monde s'est appliqué sans avoir peur de se tacher les doigts à l'encre violette !
Au passage, j'ai admiré le style d'André Lichtemberger dans sa "nuit sur la plage" : des mots simples délicieusement choisis pour parler aux sens du lecteur ... (voir le texte de la dictée, si on veut, dans le texte précédent : Souvenirs provisoirement épars).
***
Je me souviens ... de m'être interrogée sur mon style ! En ai-je un, moi qui touche à tout, écris souvent des petits riens ?
Tiens, je vais taper mon texte rédigé le 7 janvier 2009, que je n'ai plus que sous forme manuscrite.
***
Mon style ?
Je m'interroge sur mon style
Je me demande si j'en ai !
Ma confiance est-elle en péril ?
Aujourd'hui je baisse le nez.
Ces vers que j'écris, en sont-ils ?
C'est sûr, je suis loin du sonnet !
Le bonheur c'est un coup de fil
pour citer la publicité !
Ces mot ne sonnent pas débiles,
Déjà, il fallait les trouver !
J'aime ce qui a l'air facile,
Que le travail reste caché.
Quand j'étais élève docile,
Je faisais de bons exposés.
J'arrivais tremblante, fébrile,
J'avais composé, répété,
Mais craignais rires imbéciles
Qui m'aurait vite démontée.
Quand la magie venait, subtile,
D'un auditoire captivé,
Pourquoi se faire de la bile ?
Je me détendais, rassurée.
Cet équilibre était fragile,
Tout le temps à renouveler.
Un professeur d'anglais hostile
Critiquait ma simplicité.
Il se montrait très difficile,
Il voulait des mots compliqués.
Il pouvait froncer les sourcils,
J'avais bien traité le sujet.
Pas de copier-coller habiles
Dans un langage élaboré.
Cela m'aurait été utile,
Mais je ne voulais pas céder.
Je me serais sentie futile,
Je n'aime pas paraphraser.
Mes lectures furent fertiles
Et m'ont quand même façonnée.
Sans me regarder le nombril,
J'aimerais pouvoir décompter
Combien de mots forment mon île
Au trésor, mon moi, ma cité !
Je peux être très volubile,
Mes mots viennent sans les chercher.
Ils me forment comme un coutil,
Tissu pour montrer les idées.
Alors, pas de crainte puérile,
Je vais pouvoir continuer.
Forêts en feu, sous l'eau des villes,
Bien des humains sont éprouvés.
Des gens meurent sous les missiles,
Le reste n'est que fatuité.
Comment peut-on être tranquille ?
L'humanité reste en danger.
Lenaïg
Poème en rimes purement sonores, retouché le 30 août 2010.
Le voilà bien dans mon actualité ! C'est bien vrai que "l'équilibre est fragile et tout le temps à renouveler" !
***
Photo de la salle de classe prise par M. Sébastien Luguern.
Tags : stylo, tete, mot, bien, petit
-
Commentaires
Eh bien, les mots ne font pas de résistance et si le plat est copieux il est loin d'être indigeste. Ecrire parce que l'on aime et pour que d'autres viennent se désaltérer aux mots laissés là à leur intention. Belle nuit, Lenaïg l'humanité a besoin des mots pour se raconter et se soutenir. Adamante.
Que oui, tu as un style ! Vois la plume à ton panache ! Que faut'il de plus pour être écrivaine ? Rien. Mon humble avis. Bisous.
J'oubliais. J'aime bien ton petit crayon mexicain ou venu des Caraïbes ? Il a bonne mine au milieu de ses amis. :-))))
Une question Lénaïg, cela me trotte dans la tête depuis longtemps. J'avais lu un article un jour, qui m'avait beaucoup touchée, de quelqu'un qui laisse la lampe de sa cuisine allumée, la nuit, l'hiver, un clin d'œil amical et un peu de chaleur pour l'automibiliste isolé qui passe sur la route. Est-ce toi ?
Il me faudra donc continuer l'enquête, je trouverai et te dirai. Belle nuit et merci de ta réponse. Adamante
9jill billVendredi 6 Juillet 2012 à 08:53Bonjour Lenaïg, le rouge et le blanc te vont bien... ton style c'est ta personnalité, ton moi intérieur, il est comme il est, tu écris donc tu es écrivaine, même si amateur, la rentrée littéraire à plus de 700...Moi j'ai fait mon choix, je viens chez toi ! Nothomb A j'aime bien dans les auteurs que tu cites. Histoire plaisante, verbe imagé, création, n'envie rien, tu es tout ça !!! Si je devais rejouer une carrière pro j'irai vers la pub, l'image et les mots...ou parolière, j'aime aussi la chanson. Je vais te laisser Lenaïg, fais de beaux rêves et à demain... Bises de jill
Ajouter un commentaire
tu seras écrivaine ma fille!! sur papier ou ailleurs, les mots font partie de ton coeur , et tu fais partie des croqueurs !!! bravo Lénaïg ! le plaisir d'écrire commence par se faire plaisir à dire les choses, on rêve d'écrire le texte magnifique, mais bout à bout, les billets d'humeur d'humour et de style ne sont-ils pas déjà des oeuvres ? Allez un coup de mou pour la rentrée, c'est normal, t'aurais dû voir ma tête au lever ce matin Tricôtinette n'avait pas la banane !! bizzzoux ma belle écrivaine ....les stylos vont s'accrocher tu vas redémarrer en trombe !!