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Boniface - Marie-Louve, pour la Récré du mercredi chez Jill
Boniface
Qui va à la chasse perd sa place
Inefficace, Boniface se tracasse devant la carcasse de sa vieille Peugeot dont on n’aperçoit aucune trace puisque la masse de sa ferraille est ensevelie sous un mètre de glace et de neige. Sans succès, il fracasse à coups de pelle, il tabasse, il se les casse sur la neige durcie. Impasse. Ici, se fendre en quatre, c’est pareil à donner un coup d’épée dans l’eau ou atteler des fourmis à sa bagnole pour la sortir de là. En mars, personne ne passe sur cette route forestière. Il se voit comme une âme en peine qui remue ciel et terre sans en voir de toutes les couleurs. Partout, juste du blanc. Sous un froid de canard, aucune chance de se sentir sur des charbons ardents. Boniface garde la tête froide. Cette tempête arrivée comme un cheveu sur la soupe ou mars en carême ne montre pas patte blanche. Crier misère ou sur tous les toits, là où ils sont absents, c’est perdre la boussole. Boniface perdrait la face, lui, connu comme le loup blanc pour avoir la main heureuse sur le gibier, ne sait plus sur quel pied danser. Pris au piège dans cette mâchoire de glace, pour prendre la poudre d’escampette, il doit justement y aller par quatre chemins s’il ne veut pas mourir à petit feu en logeant à la belle étoile polaire. Aucune anguille sous roche. Il gèle à pierre fendre.
Tel Barrabas, pas perspicace, Boniface à la chasse par le temps qui court est pris. Il tombe des nues en apercevant la peau de l’ours pas vendue encore. Mouillé jusqu’aux os, après avoir sué sang et eau en tentant de mettre main basse sur bécasse, sa Peugeot, il prie. Adieu veaux vaches, cochons, poules et couvées ! Couchées sur la place, la peau de l’ours et celle de Boniface demeurent face à face devant une même mort. Rire jaune. Une histoire à dormir debout pour faire peur aux oiseaux de malheur qui vont à la chasse aux petites biches qui leur font des grimaces. De ces pas dans la neige, on perd la trace de Boniface.
Mot de passe à la récréation de maîtresse : Priez pour Boniface. Amen.
Marie-Louve
Illustration :
Tags : boniface, chasse, aucune, sous, sans
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Commentaires
Une multitude d'expression, à en perdre le fil ......
Bon le pauvre a disparu, JB va le retrouver, c'est sûr !!!
Bonne journée
Bonjour élève Marie-Louve, élève du Grand Nord... Oui les filles maîtresse JB vient de retrouver Boniface dans la cour de récré... Oh le pauvre il est tout bleu... La bienvenue Boniface... Mercis mille à toi Marie-Louve pour cette aventure bien campée.... Bises de m'dame JB
Bonjour Marie-Louve, Reinette, Anne et Jill. Oui, on a envie de sauver ce Boniface que la neige va ensevelir complètement sous sa peau d'ours ... Pourtant c'était un chasseur sans pitié.
Le climat que tu crées ici, Marie-Louve, doit avoir pour origine cette neige qui vous tombe vraiment dessus sans discontinuer au Québec en ce moment, alors que nous approchons de la date officielle du printemps.
L'humeur sombre du tableau a sans doute aussi un rapport avec l'épisode d'avant-hier à Montréal, dont tu as été le témoin impuissant et révolté, de cette femme maltraitée et enlevée vers une destination qu'on ignore et qu'on ne peut qu'envisager avec horreur. Tu a voulu tenter d'évacuer cette tension provoquée par ton impuissance et l'énervement devant la passivité des gens qui pouvaient faire qq chose en nous rapportant ta propre journée incluant cet épisode on ne peut plus dérangeant, dans le texte posté juste avant. On peut penser sans doute sans se tromper, oui, que tes deux textes sont liés.
A plus tard, Marie-Louve qui dort encore, si tu as trouvé le sommeil. Merci beaucoup à toi, la soupière de café t'attend et les crêpes de la Chandeleur.
Gros bisous.
Un petit coucou tout sourire ! Bravo pour l'exercice de style tu n'as pas raté une seule expression possible et Boniface est piègé mais peut-être point désespéré .....
(cela me rappelle une année à la montagne où il avait tellement neigé pendant la nuit que le lendemain matin les gens ne savait plus où étaient leur voiture. nous avons vu un monsieur d'enneiger avec ardeur pour s'apercevoir in fine que ce n'était pas sa voiture à lui !!! il était fou de rage
) 
Merci reineette. Ton passage sous mon texte me fait grand plaisir. J'apprends que Boniface est sorti du bois grâce aux prières des élèves de maîtresse :-)).
Bonne journée. 
excellent ! entre les citations de-ci, de-là et l'histoire très recherchée !!
j'aime.
christelle
Bonjour Anne et grand merci pour ce commentaire déposé en soulignant le but de mon exercice: utiliser des expressions de la langue française au service de Boniface. Amitiés.
Coucou jill-bill. Merci de me permettre de jouer dans votre cour de récré. Grâce aux élèves enjoués de maîtresse, on prend un immense plaisir à cette récré. débordante d'enthousiasme. Mes amitiés. Bonne journée.
Perspicace Léna , on ne peut rien te cacher. Tu trouves les traces de tous les liens cachés sous la neige. Je crois bien que tu as raison quand je lis ton analyse. Merci pour cette lumineuse illustration trouvée par toi. Je partage la soupière qu'on ramène dans la cour de récréation pour aujourd'hui. La soupière et la louche. Ha, ha, ha. Bisous. Bonne journée !
Bonjour ABC, l'important, c'est que lees deux pauvres personnes aux prise avec ces glaces et ces neiges en montagne en soient sorties avec tous leurs morceaux. :-)) Merci de ta visite sur cette lecture qui se veut un jeu. Cordialement, ML.
Bonjour m'anette, je partage le même avis: spectaculaire la belle illustration débusquée par Léna. Amitiés, ML.
@ vous tous, grand merci ! Je prendrai le temps d'aller lire vos Boniface dès que le temps me le permettra. À bientôt et au plaisir du jeu !
nous allons prier
mais mon boniface dirait Améne ta semaine avec la mienne ça me fera une bonne quinzaine!!!!!!!!!!!!!!
je rigole mais un peu sérieuse je dirais que c'est un très joli texte bien pensé
j'ai adoré le lire
bravo
bisous de bretagne ( les côtes!!!!!!!!!!!!!!!)
Bonjour Marie-Louve,
Je viens un peu tardivement prendre connaissance des Boniface de la cour de récré. Eh oui, je n'ai pas entendu la sonnerie.
J'ai bien aimé le ton de ce texte et la photo est vraiment originale. C'est une belle participation que je découvre en même temps qu'un blog.
Caroline
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Chez Lenaïg vous êtes, on ne doit pas s'y prendre la tête !
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ok je prierai pour lui
quelle aventure
bisous