• Affaires d'héritage et potins - Lenaïg

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    Mercredi soir, je fus contente d'avoir saisi au passage l'info émanant de mon poste de télévision que France 3 allait diffuser, en hommage à Elisabeth Taylor, le film La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks, d'après la pièce de théâtre de Tennessee Williams. Je m'installai donc devant.

     

    Et je me suis trouvée plongée dans l'atmosphère particulière de ces états américains du sud, à la chaleur étouffante en été, dans ces vastes propriétés entourées de plantations, où les demeures avancent leurs colonnes de stuc et leurs balcons de bois, riant du filtre satirique à travers lequel Tennessee Williams et Richard Brooks nous faisaient découvrir l'histoire d'une famille en crise, où la caricature le disputait à une exploration psychologique fouillée.

     

    L'impression d'étouffement ne provient pas seulement de la température ambiante, dans cette vaste demeure, où les deux fils du patriarche, dont c'est l'anniversaire, et leurs femmes et enfants viennent d'arriver, pour célébrer dignement l'événement. Dans cette maison, la grand-mère veut qu'aucune porte ne soit fermée à clé ! Bonjour, l'intimité !

     

    Je veux souligner d'abord le jeu de scène tout en retenue et pourtant bien prenant de Paul Newman dans son rôle de Brick l'écorché vif, et d'Elisabeth Taylor, loin ici de la Mégère apprivoisée, très digne dans son rôle d'épouse délaissée, d'une élégance raffinée dans son rôle de Maggie, en jupe droite à mi-mollets et au chemisier des années cinquante finissantes, la taille fine soulignée par une large ceinture. La scène dans la chambre où Maggie retire, puis remets ses bas, après avoir enlevé la giclée de crème glacée qu'elle a reçue sur les jambes dans le jardin est sans doute bien érotique, mais à moi, elle donnerait presque la nostalgie des bas et des porte-jarretelles, que je n'eus pas à porter longtemps, la mode faisant place aux collants et le pantalon s'imposant petit à petit !

     

    Elle s'étire, mon introduction, qui ne traite pas le sujet annoncé à proprement parler. Je ne résiste pas à évoquer la scène où le patriarche, Big Daddy, joué par l'expressif Burl Ives, malade, souffrant, se glisse avec peine mais avec un plaisir qu'il nous fait éprouver, dans la moelleuse robe de chambre qui vient de lui être offerte par la sincère et prévenante Maggie ! Ainsi vêtu, paradoxalement il se dévoile, en tête à tête avec Bricks dans la cave aux souvenirs, révèle son passé d'enfant plus que pauvre et son père clochard qu'il aimait, explique pourquoi il est devenu l'homme puissant et inaccessible sous l'apparence duquel il a bâti son "empire" ... ChatteSurUnToitBrulant5Et là, il est bien question d'héritage ! Big Daddy n'est pas dupe des manigances de son autre fils et sa bru, de leur trop grand empressement à le fêter, se rendant compte qu'ils envisagent déjà de tout rafler après sa mort ! Big Daddy souhaite que ce soit son fils Brick qui, plus tard, prenne sa succession, à condition qu'il se ressaisisse et qu'il arrête l'alcool ...

     

    Brick refuse dans un premier temps mais ses terribles blocages cèdent sous l'influence de la lucide et chaleureuse humanité que son père sait enfin extérioriser ; la fin de l'histoire est très morale, l'autre fils revenant à la raison ...

     

    Je poursuis ma réflexion en songeant à toutes ces familles qui s'entredéchirent à la mort d'un père ou d'un parent immensément riche. A ceux qui veulent tout rafler, ne rien partager ! C'est là qu'interviennent les potins mentionnés en titre. Qu'ai-je appris, au détour d'une émission de télé un dimanche soir ? Qu'on ne peut évaluer avec précision la fortune laissée par Serge Gainsbourg, par exemple, Jane Birkin et Charlotte ayant "verrouillé toutes les infos", étant sous-entendu que  Lulu et Bambou seraient  hors du coup, ainsi que les ex-femmes de l'illustre compositeur et chanteur ... Oh, Jane et Charlotte, seriez-vous d'affreuses grippe-sous égoïstes ? Je souhaite que ce sordide éclairage jeté sur cette famille composée, décomposée, recomposée,soit plus un ragot qu'un potin ; d'ailleurs, je viens de lire une interview de Lulu Gainsbourg sur le net (Gala), où celui-ci, qui vit à Boston et commence à se faire un nom en tant que musicien, déclare, en substance : je me manque de rien, mais "mon but n'est pas de vivre sur ce que mon père m'a laissé. Là encore, je remercie maman, elle m'a inculqué la valeur de l'argent et le respect. Je sais être raisonnable. En avion, je voyage souvent en classe économique. Et, pour aller de Boston à New York, je prends le bus."

     

    imagesEt je repense aussi à Eva Gabrielsson, la compagne du journaliste et romancier suédois, Stieg Larsson, l'auteur de MILLENIUM (trois volumineux tomes parus, un quatrième à sortir et le cinéma qui a pris le relais). Eva a participé activement à son oeuvre et, du fait qu'aucun contrat de mariage ou autre n'a été signé, s'est trouvée complètement dépossédée des droits d'auteur colossaux, dont la famille de Stieg Larsson s'est emparé. C'est le magazine ELLE grâce auquel j'ai appris cette injustice ; j'ai conservé précieusement l'article, mais je ne l'ai pas sous la main, il est resté dans un classeur de ma chambre du Ponant ! Cependant, si on explore le net, on se rend compte que de nombreux journaux et magazines se sont fait l'écho de l'injustice et Marie-Françoise Colombani en a fait un livre.

     

    1016397 3284902Quel démon pousse les gens déjà riches à en vouloir toujours plus, à amasser une richesse absurde puisqu'elle ne sert pas à améliorer le sort de ceux qui en auraient vraiment besoin ? Ouf, je vais peut-être avoir l'air de me vanter : chez nous, on n'est pas des "people" au sens français, juste des "people" au vrai sens anglais, des gens, ordinaires mais lorsque, dans très longtemps j'espère, notre maman, qui nous dit parfois : "il vous restera toujours la maison !", ne sera plus là, nous savons qu'il n'y aura aucune dispute.

     

      

    Lenaïg  

     

    Note : un site a été créé, pour venir en aide à Eva Gabrielsson. Je viens juste de le découvrir et vais y retourner.

    A toutes fins utiles, j'en donne le lien :

     http://www.supporteva.com/fr/

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 27 Mars 2011 à 15:42
    Reinette

    c'est toujours ceux qui en ont le plus qui veulent encore plus

    je ne comprends pas non plus

    bisous

    2
    Dimanche 27 Mars 2011 à 15:43
    Marie-Louve

    Que voilà un beau billet d'humeur en partant avec le départ de la célèbre Elizabeth Taylor. Hélas, l'argent, les héritages sont souvent des pommes de discorde chez des humains atteints de la maladie de " toujours plus pour moi  et c'est juste à moi". Leur convoitise est hors de toute valeur morale. C'est une bien triste réalité.Les abuseurs sont aux aguets de tout ce qui leur profite en oubliant les autres sans vergogne. Ils savent manipuler en utilisant tout à leur profit.  

    Bravo pour ce moment de juste réflexion. Bon dimanche Léna. Bisous.

    3
    Dimanche 27 Mars 2011 à 15:45
    Marie-Louve

    Je ne vois pas mon long commentaire ! Il doit être en attente.

    4
    Dimanche 27 Mars 2011 à 16:03
    Mireille

    Le film d'abord. Tu nous le racontes avec des mots simples et vrais. Je l'ai vu il y a longtemps et il m'avait beaucoup touchée, acteurs justes, ambiance pesante, beaucoup de réalisme, le côté sordide des guetteurs d'héritage, la psychologie des personnages... bref, un grand film!

    Les guetteurs d'héritage, je pense à Zorba le Grec et à la scène où les femmes s'arrachent ce qu'Anthony Quin laisse alors qu'il n'est même pas mort! Film vu trop jeune, il m'a marquée pour toujours. Papa et maman se sont fait donnation. C'est bien. Ce qu'ils ont, il l'ont gagné durement à deux. Après, nous nous arrangerons gentiment, en regrettant qu'ils n'aient pas vécu plus longtemps.

    Bises à toi et bonne fin de week end! Mireille

    5
    Dimanche 27 Mars 2011 à 16:04
    Mireille

    DONATION bien sûr!

    6
    Dimanche 27 Mars 2011 à 16:07
    Mireille

    ILS .... ça ne va pas moi, aujourd'hui ! Faut dire que je sors du restaurant où nous avons fêté les quatre-vingts ans de papa! J'ai l'esprit un peu embrumé... Deux fautes d'orthographe ! J'ai honte !

    7
    Dimanche 27 Mars 2011 à 19:43
    jill-bill.over-blog.

    Ah Lena, les histoires d'héritage, même où il y a peu on arrive encore à s'entre déchirer et parfois les beaux-enfants se montrent comme des vautours... Merci pour l'article... Je t'embrasse et longue vie à ta maman encore... 

    8
    DI le
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:46
    DI															le

    Elizabeth Taylor, une bonne actrice, mais ce qui m'impressionne le plus d'elle, ce sont ses nombreux mariages mais encore plus: deux fois avec le même homme. Je ne savais pas que Serge Gainsbourg avait un fils, je pense n'être pas à point sur ce qui se passe dans la vie des vedettes. Par contre, je sais que les plus belles femmes se laissaient prendre à un certain charme ou un charme certain. J'ai connu un homme qui a reçu une fortune d'un ami d'enfance qui lui a tout laissé en héritage, privant ses deux enfants de tout. Pourquoi ? Je ne sais pas la raison mais il y a eu contestation de la part des enfants et ils n'ont rien obtenu. Leur père était millionnaire. Ce n'est pas juste pour la dame de Millenum mais la loi c'est la loi et il n'y a rien à faire contre cela mais les héritiers ne lui ont vraiment rien donné? Pft - Ils ont peut être des raisons, mais peut-être pas de bonnes raisons. Merci de ton article Hélène. À bientôt.

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