• 2011 Rue Barré, Montréal P.Q. - Di et Marie-Louve - 7/1 - Marie-Louve

    Et si nous prenions des nouvelles de nos sémillantes dames d'un certain âge, Cunégonde et Josette ?

    Laissons-nous emporter à nouveau par leur vie mouvementée ...

    Allons d'abord chez Cunégonde, nous nous rendrons chez Josette juste après !

    Pour l'heure, c'est chaud, chaud ! Une fougueuse nuit d'amour commence ...

    Plume de Marie-Louve sur cette page, donc pour la première partie du chapitre 7 ...

     

    Un petit jeu, accessoirement :

    Dans le défilé d'élégantes mules qui pourront se faire admirer au fil de la lecture, il s'agira :

    • de deviner lesquelles sont à Cunégonde,
    • de discerner les intruses !

    Marie-Louve propose un lien vers une vidéo musicale qu'il n'est pas possible de faire apparaître en direct sur la page.

    On est donc invité à cliquer sur ce lien, ou le copier-coller sur son moteur de recherche.

    ***

      

     

    Avertissement: Ces textes sont politically incorrects et ne reflètent pas les opinions des auteures.

    http://www.dailymotion.com/video/x54z4y_shirley-theroux-un-homme_music


    No 7.  La grande séduction chez Cunégonde

    (par Marie-Louve)

     


    Mules à talons hauts -mules-high-heels - www.forum.judgehype.comContrairement au vieux proverbe qui disait que l’habit ne faisait pas le moine, Cunégonde toujours au parfum, ne laissait jamais au hasard ses choix de vêtements ni de ses gestes. Pas de Rolex «bling-bling», mais un kimono de fine soie retenu par un ruban doré glisserait avec autant de facilité qu’un patin sur la glace. L’homme de sa vie sorti d’un coup de foudre ou d’un double gros gin, n’avait encore rien vu de sa félinité dans sa belle guêpière accentuant ses charmes féminins. Juchée sur ses mules à talons hauts, elle se pavanait devant son idyllique Poulet en balançant discrètement ses hanches étroites afin d’en faire apparaître l’existence. Tournant comme une hirondelle autour de sa table de cuisine, elle mit en place son argenterie et sa vaisselle du dimanche ainsi que ses coupes de cristal d’Arches importées des vieux pays, mais probablement fabriquées en Chine. Elle jeta les yeux sur son magnum de Baby Duck tout en constatant qu’il était vide. Elle fit demi tour et empoigna d’une main de maîtresse, son gallon de vin Saint-Georges qu’elle regretta avoir choisi au détriment du capiteux Nuits Saint-Georges de Bourgogne. Ne pouvant autrement, elle fera la bombe avec son Saint-Georges et son Poulet. Trop tard pour les regrets.

     
     
    Mules à talons hauts - mules-roses-swarovski - www.club.doctissimo.frPendant ce temps, debout devant la fenêtre ouverte sur la ruelle, l’inspecteur sans devoir, furetait du regard, par déformation professionnelle et il aperçut une grosse dame jouant du balai sur son balcon. Elle lui paraissait louche dans son costume de jogging à l’effigie de Mickey Mouse. Il aurait parié qu’elle faisait le guet de la ruelle. Vendait’ elle de la drogue aux habitués de ces lieux ? Il chassa cette idée, se souvenant qu’il n’était plus au travail, mais bien avec le sosie de sa Lulu si la vie ne lui avait pas ravie pendant sa lune de miel. Il pivota sur lui-même et fut ébloui par la transformation fabuleuse de son hôtesse revêtue d’un chatoyant kimono. Par politesse de gentilhomme, il censura sa pensée, mais tous ses membres se dressèrent pour lui venir en aide de manière courtoise.  En toussotant, pour se donner contenance, il ouvrit la conversation :


    -Pardonnez-moi, chère madame Cunégonde ! Je suis là à rêver et j’en oublie de vous aider. Laissez-moi nous servir de ce délicieux vin rouge avant de célébrer par un tchin-tchin conventionnel ce merveilleux moment de notre rencontre. Je vois que votre rôle de femme parfaite, vous savez tenir puisque par votre sagesse, vous nous aviez déjà mis les mets chinois à réchauffer. Nous parlons, nous parlons et la patience ne se mange pas froide comme disait ma Lulu.

    - Elle avait bien raison votre Lulu. La patience échauffant l’esprit, le corps en tire profit. Ceci dit, pouvons-nous nous tutoyer ? Cela me paraîtrait plus simple et plus intime entre nous, n’est-ce pas ? 

    Mules ? Non, charentaises de secours ! - www.3suisses.lu

     

     Sur ces mots, Paul Poulet s’approcha galamment d’elle en lui tendant une coupe de vin qu’elle accepta en lui roulant des yeux coquins. Enhardi par ce regard invitant, il fit glisser ses doigts sur la peau de soie de son kimono voluptueux à la hauteur de ses fesses. Un frisson parcourut l’échine de Cunégonde qui recula d’un pas avant de se diriger vers sa fenêtre et de tirer les rideaux pour fermer les yeux aux curieux de sa ruelle qui assurément étaient aux premières loges derrière leurs fenêtres pour écornifler chez elle. Elle revint près de lui, approcha son frêle cou de son visage en lui demandant s’il aimait l’odeur de son nouveau parfum. Poulet s’approcha de son corps pour y plonger la tête entre ses deux petits seins. Il apprécia,
    -Vous entendez les battements de mon cœur ? Il devient fou de votre odeur de miel et de rosée, celle de ma Lulu. Donnez-moi un double gros gin avant que je ne fasse des folies.

    Satisfaite de son effet sur son beau Poulet, elle gloussa entre ses bras avant de s’en extirper pour lui préparer un généreux triple gros gin sur glace qu’elle lui tendit en roucoulant,

    -          Tu as faim Paul ? Laisse-moi te servir la soupe Wrong tong pendant qu’elle est chaude. Quand l’appétit va tout va ! La soirée est jeune, gardons-nous de la patience au chaud.

    Mules de fête ! - plumetis-rouge-blanche- www.club.doctissimo.frL’inspecteur, sans résistance se laissa choir sur la chaise capitaine et Cunégonde revint avec son bol de soupe qu’elle déposa devant lui. Sur ses genoux, elle prit place et le fit manger comme un oiseau au nid tout en lui susurrant à l’oreille qu’elle ne comprenait pas ce sans-gêne avec lequel elle se comportait avec lui. Jamais, dans sa vie, elle n’avait agi ainsi. C’était à cause de lui. C’était  lui qui lui faisait cet effet. Elle lui chantonna, « Tu me fais tourner la tête, mon manège à moi…» Elle en était confuse, mais cela lui plaisait. Avec orgueil, Paul, mangeait  les sons et les sens de Cunégonde pendant que sa main gauche caressait l’entre cuisse de sa nouvelle geisha. Le gros gin avait opéré. La table et les plats restèrent en plan et les deux jeunesses avancées finirent la nuit dans le grand lit blanc de la veuve. L’énergique Paul Poulet, honorablement, fit grimper Cunégonde au septième ciel plus d’une fois. Quand le petit matin les réveilla, ils étaient tous deux à bout d’énergie, mais calmes comme des bébés repus. Paul devait se rendre à son travail. Il hésitait. Il ne voulait plus quitter des bras aussi chauds que ceux de sa Lulu à Tahiti.

    Mules à talons hauts - www.zalando.fr-          Qu’est-ce que tu dirais si on restait au lit toute la journée ?  
    -          Ce serait trop beau !
    -          C’est décidé. J’appelle au poste et je me déclare malade.
     

    Cunégonde regardait sa chambre. Les couvertures en désordre, son beau kimono au sol, tous leurs vêtements éparpillés ici et là au hasard de la scène passionnée de leur première nuit d’amour imprévue et son cerveau vacilla. Ciel ! Les voisins ? Les poubelles ! C’était le jour du ramassage des ordures sur la rue Barré. Comme une flèche, elle se leva et elle mit sa robe de chambre en peluche rose bonbon avant de se précipiter dans la cuisine où elle retrouva l’homme de sa vie en train de préparer le café du matin. L’apercevant mettre dans un grand sac à ordures les restes des mets chinois, il lui lança :

    -Mais non ma Poupée, laisse-moi faire. Je vais tout faire ça pour toi. Va dans ton lit, je t’apporte ton café et après je vais mettre les ordures dans ta poubelle dehors.

     


    Mules ... confortables - www.univers-nature.comCunégonde n’en croyait pas ses oreilles. Elle. Poupée. Jamais personne ne lui avait dit des mots aussi beaux. Encore sous le choc de cette tendresse adressée à elle, Cunégonde l’informa qu’elle devait descendre sa poubelle au bord de la rue.
    -Je te le redis. Laisse-moi faire. J’ai fait mon appel au poste de police pour les informer de mon absence et en cause, la maladie. Maintenant, je vais prendre soin de toi. Mets-nous de la belle musique douce dans ta chambre. Je finis le café, je descends tes poubelles et je reviens nous préparer un petit déjeuner de roi.

     

    Il se tourna pour l’embrasser quand ils entendirent des cris venant de chez les Marsoin. C’était Josette. « Roger ! Roger ! J’te parle pis tu m’écoutes pas. Roger ! C’est les poubelles aujourd’hui. Vite avant qu’elles passent ! C’est toujours pareil avec toé. Chus tannée ! Ça fait trois semaines que tu les oublies. Y’a plus de place sur le balcon. Va me porter ça au chemin tout de suite ! Madame Mules à talons hauts - www.shopping.cherchons.com - Effrayantes, non ?Labelle-Rathé n’aura pas assez de place pour passer nous voir. » - « J’suis pas sourd Josette ! Tu sauras Josette Marsoin que mes poubelles sont déjà au chemin.  Celles qui traînent, c’est celles de la Brouillette-Légaré. Pis, Labelle-Rathé a l’a juste à maigrir si a veut passer !»  - « Tais-toé Roger ! Si t’étais gros comme elle, tu ne dirais pas la même chose. C’est parce que c’est une femme qu’elle n’a pas le droit d’être grosse ?  T’as vu la grande horloge à côté ! Viens pas me dire que ce paquet d’os en longueur, c’est du joli ! Pis à part de ça, je sais que tu as découché avant-hier. Prends-moi pas pour une dinde. Je dormais, mais je le sais que tu as découché. …»

     

     

     

    Ahuri, Paul Poulet referma la porte du garde-manger pour faire taire cette conversation intime dans la vie du couple d’à côté. Il prit Cunégonde dans ses bras, lui tapota les fesses et lui dit :

    -On ne va pas se gâcher notre belle journée en écoutant aux portes de telles folies. On a mieux à faire ma Poupée.


    Cunégonde croyait rêver. Elle devait dormir, ne pas être réveillée.  Pour en être certaine, elle toucha la poitrine gonflée de son Poulet, inspira profondément et lui annonça qu’elle allait prendre une douche. C’est ça. Une douche la réveillerait. Pourtant Boulette était bien là. Elle avait fait le tour des mets chinois pendant la nuit et ainsi gavée, elle dormait sur le tapis au bord de la porte. Elle la regarda et pour la première fois, elle vit que Boulette était plutôt jolie avec sa fourrure grise et blanche. Elle eut Mules charentaises à talons ! - www.legaluchat.free.frpresqu’envie de la flatter du revers de sa main. Et là, elle prit peur. Elle se réfugia dans la salle de bain et devant son miroir, elle resta figée en s’observant comme devant une étrangère. Il lui revint en tête une phrase que son père disait en riant : «  L’amour, c’est plus fort que la police ! » Non. Il lui fallait réagir. Non. Elle avait aimé ça. Que faire ? Comment faire ? Elle avait peur. Vivement, elle s’arracha de ce miroir, se dévêtit et fit couler abondamment  l’eau chaude sur son corps gelé. Après, elle se sécha, brossa ses dents, s’aspergea de parfum et elle se maquilla pour cacher ses craintes en les effaçant de sa peau.  Une serviette enroulée autour de son corps, elle traversa le corridor de son appartement pour aller vers sa chambre afin se vêtir convenablement. Elle enfila un jeans et un chemisier ajusté qui soulignait sa taille fine.  Inquiète, elle revint dans la cuisine pour retrouver celui avec lequel sa vie risquait de basculer. En l’apercevant, Paul Poulet la complimenta sur sa beauté en ajoutant que sa Lulu avait les mêmes talents de bon goût vestimentaires. Puis, il ajouta en lui balançant la une du Petit Journal de Montréal sous les yeux :

    -Tu as vu cette nouvelle Cunégonde ? Regarde ! Encore un autre incendie criminel au salon funéraire Guay sur la rue Desgelée.  L’accusé est un membre de gang de rue, majeur et d’allégeance bleue, il est actif dans le domaine des stupéfiants. Il s’agit d’un de mes bums que j’avais sous enquête. Je le savais que ce Soundstone n’était pas clair. Notre Petite Bourgogne est devenue une poudrière avec ces bandits de rue en culottes courtes. Deux dégénérés de moins à traîner dans nos rues devenues le Far West des sinistres frères Dalton.

    Mules ou chaussons ? chaussons-femme - www.isotoner.frMal à l’aise, Cunégonde prit place devant son café déposé sur la table. Timidement, elle lâcha :

    -          Justement, je crois que j’y suis allée un peu fort avec le gars des Bloods hier chez Quiquine Couche Tard. 
    -          Quoi ? Mais voyons ma Poupée !  Tu as fait exactement ce qu’il fallait pour sauver ta vie et celle de la propriétaire du dépanneur. Ces voyous se multiplient comme des punaises dans nos rues et nos maisons. Ce sont des agents de contamination dans notre société. Il faut leur faire une lutte féroce. Si tous les citoyens avaient ta trempe, nous n’en serions pas là dans nos rues devenues des champs dignes des Westerns avec les frères Dalton dedans. Je ne veux plus t’entendre dire de pareilles sornettes.  Au contraire, grâce à toi, cette vermine ne coûtera pas cher en frais d’avocats  pour sa défense et ses soins à dispenser en prison pour le garder. Il a eu ce qu’il méritait.  Point à la ligne. Un rat de moins dans notre quartier !
    Rassurée Cunégonde interrogea finement son nouvel ami :
    -C’est pour moi ce petit déjeuner ?
    Mules à talons hauts - OSCAR - www.ernest-collector.com- Pardi ! Ma belle, pour qui d’autre veux-tu que j’aie préparé ce délicieux repas du matin ? Mange pendant que c’est encore chaud. J’ai mis les poubelles sur la rue et les éboueurs sont déjà passés les prendre. Après, je t’emmène acheter un nouveau matelas. J’ai très mal dormi la nuit dernière. Y’a des bosses dans ton matelas.
     

    Sur ces mots, Cunégonde rougit comme une pivoine. Elle lui raconta qu’elle plaçait une brique sous son matelas auquel cas elle serait attaquée en pleine nuit par un malfaiteur comme on le voit souvent dans les journaux qui racontent les invasions de domiciles particulièrement chez les gens âgés.

     


    -          Tu vois ce que je te disais ! Ces bandits pourrissent notre existence. Plus moyen de dormir en paix sur un matelas dans nos chambres. Voilà pourquoi je te réaffirme que tu as bien fait hier. Un cancrelat de moins dans notre vie de la Petite Bourgogne. D’ailleurs, je crois bien avoir repéré une vendeuse de drogues hier en observant ta ruelle.  C’est qui la grosse femme de l’autre côté ?
     
    Marie-Louve
    À suivre …

    ***

    Dans la foulée (ou presque) : la nouvelle page de Di !

    Shirley Théroux n'est pas (encore) disponible sur Deezer.

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Mercredi 23 Mars 2011 à 18:35
    Lenaïg Boudig

    Coucou Marie-Louve, de retour chez moi ce soir, mon premier geste a été de venir savourer vos textes, à Di et à toi. C'est tout simplement excellent, et je pèse mon mot, là, dans le genre, chez l'une comme chez l'autre !

    Désolée d'avoir dû étaler vos prestations éblouissantes sur deux pages, en raison de leur longueur à chacune. Pourvu que cela ne décourage pas certains lecteurs, sauf s'ils sont vraiment pressés, ce qu'on comprendrait ... Mais, alors, j'espère qu'ils repasseront !

    Si nous n'avons pas de commentaires, nous espérons bien avoir quand même eu des lecteurs, qui n'auront pas manqué l'occasion de bien se marrer !

    A plus tard, bizzz !

       

    2
    Mercredi 23 Mars 2011 à 21:27
    Marie-Louve

     Hi,hi,hi Elles sont vraiment givrées ces deux bonnes femmes. Je les adore. Malgré le fait que j'aie écrit cette page qui raconte Cunégonde, elle réussit à me faire rire encore. Merci Léna pour cette magnifique mise en page. Bisous,

    3
    DI le
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:46
    DI															le

    Bonjour Hélène, Si je clique sur "Lire les commentaires", cela me ramène au texte de notre amie Marie-Louve (inachevé). Je vais réessayer un peu plus tard. Le défilé de mules est super. Lesquelles sont à Cunégonde ? (héhé). Je clique d'abord sur "Publier ce commentaire" et voir s'il apparait.

    4
    DI le
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:46
    DI															le

    Si je clique sur "Lire les commentaires", cela me ramène au texte de notre amie Cunégonde, mais inachevé.

    Peut-être que c'est un bug temporaire.

    Mais ça y est, je vois maintenant les commentaires après avoir cliqué pour faire un petit coucou.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :