• MON BEAU SAPIN - Le RAHAR de Noël !

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      Je travaille à l’usine de transformation laitière de Mel Happain. Je suis responsable du magasin de stockage de la matière première et des produits finis : lait, yaourts, crèmes fraîches ou glacées, fromages. Mon patron est un quadragénaire qui se présente plutôt comme un jeune premier dynamique. Il a divorcé depuis belle lurette et mène la belle vie. Sa coquette petite villa recèle tout le confort désirable, jusqu’à une salle de fitness des plus moderne. Il va sans dire que Mel Happain est un chaud lapin, l’écho de ses conquêtes arrive jusqu’à nous.


      Mais c’est un excellent patron, quoiqu’on dise. Il ne rechigne pas à délier la bourse pour des avances (justifiées tout de même) sur salaire ; de toute façon, son entreprise marche du tonnerre. Mel Happain est donc très estimé de ses employés. Je me rappelle l’année dernière quand je me suis marié, il nous a gratifié, Judith et moi, d’une coquette somme, préférant donner de l’argent plutôt qu’un cadeau qui pourrait ne pas nous plaire. En fait, nous n’avions su le montant qu’à la maison en ouvrant l’épaisse enveloppe. Il nous a d’ailleurs fait l’honneur d’inviter plusieurs fois Judith à danser. Évidemment, le moins que nous avions fait avait été de l’inviter à dîner, ce qu’il avait accepté de bon cœur.


      Nous n’avions pas regardé à la dépense, et Judith avait préparé de nombreux plats assez raffinés. Pour ma part, je m’étais réservé de faire la vaisselle — je ne me doutais pas qu’elle serait aussi conséquente — et j’avais laissé ma femme avec notre hôte. Judith n’est pas seulement belle, elle est aussi cultivée et j’ai remarqué que sa conversation captive les gens. Elle a aussi un caractère heureux et de la cuisine je pouvais entendre son rire cristallin ; le boss doit avoir beaucoup d’humour et ils semblaient bien s’entendre, tous les deux. Quand je les avais rejoint après ma longue tâche, monsieur Happain étais comme essoufflé et s’essuyait délicatement les lèvres : il avait failli s’étrangler avec le délicieux liqueur, avait–il dit.


      Les fêtes de fin d’années approchent, et comme tous les autres, c’est une période que j’appréhende un peu, car les dépenses vont naturellement augmenter. Pour le réveillon, pas de problème, le treizième mois va nous aider à passer de bonnes fêtes. Comme Judith et moi n’avons pas encore d’enfant, les fêtes de Noël organisées par le boss ne nous concerne pas vraiment : on ne pourra picorer que des amuse-gueules et boire quelques flûtes de champagne.


      Judith est institutrice, et elle n’a donc pas classe aujourd’hui. J’ai envie de l’emmener faire les provisions, tant pour remplir le congélateur que pour la préparation de Noël, afin d’éviter les ruées de samedi. Je prends donc mon courage à deux mains et vais solliciter la bienveillance du boss pour m’accorder mon après-midi… et une petite avance.


      Monsieur Happain m’a accueilli avec son fameux sourire charmeur. Il comprend bien que je veuille profiter que ma femme soit libre pour faire le marché, mais on traverse une période fébrile, n’est-ce pas ? Bon, compte tenu de ma compétence et de la confiance dont le boss me témoigne, je pourrais quitter l’usine à quinze heures et demie, pourvu que mon assistant fasse bien le boulot. Quant à l’avance, le patron est absolument navré, l’arrivage de ce matin a lessivé tout le liquide disponible ; il va s’absenter pour une affaire urgente et ne peut attendre le retour du comptable pour l’envoyer à la banque. Il n’y a pas de fondé de pouvoir chez nous.


      Tant pis, Judith et moi aurons quand même, au moins, le temps de faire notre marché. En passant devant elle, je confie à la secrétaire du boss ma déception et ma déveine. Elle a été un peu étonnée : son agenda ne comporte aucune sortie du patron. Moi je pense qu’il a été absorbé par l’organisation des fêtes de demain et il a dû oublier.


      J’entre tout guilleret… et je m’arrête pile : Judith est en peignoir.
      — Mais Judith, je t’ai téléphoné ce midi, pourquoi n’es-tu pas prête ?
      — Euh… Je sais, mais Mel… euh… ton patron est venu.
      — Ah oui, et pourquoi donc ?
      — Ben il a dit qu’il est revenu d’une course et est passé à sa banque, et il a dit que tu lui avais demandé une avance. Alors, puisqu’il ne pouvait plus te voir à cette heure, il est passé pour me remettre cette avance… avec un petit bonus pour nous acheter un beau sapin.

      — C’est formidable, Judith. Ah, il est chouette, mon boss Happain.

     

     

    RAHAR

     

     

    Illustration :

    www.le-deguisement.fr

     

     



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  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Décembre 2011 à 12:17
    Jean-Pierre

    Joyeux Noël et passe de bonnes fêtes de fin d'année avec les tiens !

    2
    Samedi 24 Décembre 2011 à 13:12
    Monelle

    Son Boss est chouette mais lui fait un beau cocu !!!

    Gros bisous !!!

                 Monelle

     

    3
    Samedi 24 Décembre 2011 à 15:12
    Mamylilou

    Que la soirée te soit douce, bisous tout pleins

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    4
    Samedi 24 Décembre 2011 à 17:19
    fransua

    joyeux Noël à toi Rahar

    avec mon amitié

    Fransua

    5
    Jeudi 29 Décembre 2011 à 16:20
    Marie-Louve

    " L' art de passer un beau sapin ! " Expression québécoise.

    La maîtresse, le  chaud lapin et l'employé-Père Noël qui s'ignore.

     Heureux Temps des Fêtes Rahar ! 

    6
    Rahar
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    Rahar

    Merci beaucoup Jean-Pierre. je te souhaite la même chose... enfin, pas d'être cocu comme le héros (hi hi), mais de passer d'excellentes fêtes en famille.

    7
    Rahar
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    Rahar

    Ooooh ! Fransua, j'adore Tinkerbell. Merci pour la carte.

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