• Les terroristes en culottes courtes - Michel Thibault

    banner bullying - www.facs.ppst.com
     
    Les terroristes en culottes courtes
     
     Fils d'un marin qui pourrait donner la réplique à Hulk Hogan dans un ring, Arthur est le plus grand de sa classe.
     
     Malgré sa taille, il ne fait pas de mal à une mouche. Un gentil géant. Un doux qui ne riposte pas aux attaques d'un groupe de gamins qui le tourmentent. L'autre jour, Arthur est rentré tout sale à la maison. «Ils m'ont poussé dans la boue.» Régulièrement, il se fait bousculer dans les casiers. «T'es bébé ! C'est juste pour jouer !», qu'ils se défendent. Ils, ce sont trois ou quatre malfaisants qui harcèlent Arthur sans arrêt depuis trois ans. Toujours les mêmes.
    Ça a pris du temps avant que le garçon se confie. Ses parents pensaient bien qu'il se passait quelque chose. La perspective d'aller en classe rendait leur enfant nerveux. Lui si avide d'apprendre, il allait à l'école à reculons.
     
     Quand ils ont su, ses parents ont encouragé Arthur à dénoncer ses tourmenteurs à son professeur. Avec sa grande taille, les plaintes du gamin n'ont d'abord pas été prises au sérieux. Même une fois les faits reconnus, l'école semblait incapable de faire cesser la violence envers l'enfant. Ses parents étaient désemparés. «On avait le goût de dire à Arthur de se défendre, de sacrer une volée à ses agresseurs beaucoup plus petits que lui pour qu'ils cessent une fois pour toutes», explique la mère.
     
     Elle se désole qu'on autorise à l'école des gestes qui, dans la société, sont considérés comme des crimes. Un phénomène malheureusement fréquent et tabou.
    Dans une série sur la violence à l'école, la journaliste Patricia Blackburn rapportait récemment les résultats d'une étude menée par la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands concluant que le mal est moins présent qu'on le croit. Le syndicat des profs a réagi au résultat avec scepticisme. Moi également.
    drawing-bullying4 - www.mentalhealthsupport.co.uk«Les établissements sous-déclarent. Moins par lâcheté que par peur d'avoir mauvaise réputation et de faire fuir les derniers bons élèves.» J'ai lu cette phrase sur le site internet d'un magazine de France, L'Express. Je suis persuadé qu'elle est aussi vraie ici. Consolation : nos établissements et nos enfants ne sont pas pires qu'ailleurs sur la planète. «La violence à l'école, un défi mondial», annonce le titre d'un ouvrage cité par L'express, écrit par un certain Éric Debarbieux.
     
     Ce qui est moins rassurant, c'est que personne sur la planète n'ait encore trouvé de remède à ce fléau qui empoisonne la vie d'enfants et peut la leur gâcher. Les agressions et l'intimidation ne font pas mal seulement sur le coup. Elles peuvent être dévastatrices sur l'estime de soi et poursuivre une personne tout sa vie.
     
     Un premier pas à franchir pour contrer les terroristes en culottes courtes serait de cesser de banaliser leurs gestes en considérant qu'il s'agit de jeux d'enfants insignifiants.

     

     

    Michel Thibault

    Le Soleil de Châteauguay

    www.monteregieWeb.com

     

     ***

     

    Illustrations :

    www.facs.ppst.com

    www.mentalhealthsupport.co.uk

     

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 11 Septembre 2010 à 14:16
    rouergat

    Bonsoir LenaÏg

    Les temps ont bien changé, il n'y avait pas d'agression trop forte dans la cour de l'école

    Les instituteusr étaient respecté et nous honorions nos parents

    Tout ça a disparu

    Bon dimanche

    Amicalement

    2
    Samedi 11 Septembre 2010 à 17:22
    marie-louve

     

    Le premier berceau d’apprentissage des comportements sociaux c’est la cellule familiale comme le souligne Jill Bill.

     

     http://www.retrouversonnord.be/famille.htm#Comment

     

     

    "Tout individu est en interaction constante avec son environnement. Si son comportement est étudié sans tenir compte de cette interaction, d’importants paramètres échapperont à l’observateur. Cette perspective implique que les comportements psychopathologiques ne doivent pas être considérés de façon linéaire, comme l’expression de perturbations ou de conflits provenant uniquement de " l’intérieur " de l’individu, mais aussi comme l’expression de ce qui se passe à l’interface entre cet individu et son environnement. Les symptômes prennent ainsi une signification plus élargie : celle de véritables métaphores relationnelles."  (Gérard Salem, " L’approche thérapeutique de la famille ", Masson, Paris, 1996, p.52)

     

    « Si les enfants devenaient ce qu’en attendent ceux qui leur ont donné la vie, il n’y aurait que des dieux sur la terre. » A. Poincelot.

     

    On sait bien que les dieux ont des ailes ou des cornes dépendamment du comportement qu’on leur a inculqué…

    On apprend la loi de la meute…Si personne ne se réveille, le modèle se perpétue.

     

    La violence sous toutes ses formes à l’école est pareillement présente à tous les niveaux dans nos sociétés. Famille, école, travail, relations entre les différentes nations, etc.… Exercice de pouvoir et de contrôle sur les autres et l’environnement pour assurer la survie ou pour calmer  des frustrations conscientes ou inconscientes subites dans l’histoire personnelle de chacun. Ça et bien d’autres raisons à explorer.

     

    On banalise la violence parce qu’elle est intégrée dans nos comportements acquis par nos premiers apprentissages. Exemple : Mes parents «m’aimaient !!! ?? » et pour mon bien, ils me frappaient quand je ne répondais pas à leurs attentes. Je ressentais de la colère, mais par peur du rejet, je me soumettais. J’avais besoin de leur amour pour survivre. Dès lors, une grande confusion s’installe. Je refoule ou je réprime mes émotions pour me protéger et protéger mes parents. La loyauté envers son clan. Je ne le sais pas, mais cette colère devra s’exprimer ailleurs, sur d’autres victimes qui me permettront de me venger. Le cercle de la violence est en place…

     

    On pourrait  écrire des pages sans fin sur ce sujet pour en faire l’analyse et ouvrir sur  des pistes de résolution du problème vécu de tout temps.

     

    Oui, la violence est banalisée de partout sauf quand elle devient aussi grande qu’une tour devant soi et qu’il faille les tribunaux pour la nommer un crime. Et encore là, avec un bon avocat retors, capable de jouer aux échecs avec les lois, le criminel sortira indemne de ses fautes.  

     

    Désolée Léna, j'aurais pu faire un billet d'humeur avec mon commentaire.  

    Bon WE et partageons la grosse soupière avec les pancakes sucrées. Bizs.

     

     

     

    3
    Samedi 11 Septembre 2010 à 17:49
    Lenaïg Boudig

    Bonjour tout le monde ! J'arrive peu après toi, Marie-Louve. Le billet de Michel, je le connais depuis hier, comme toi et il est paru à midi ici. C'est sûr que les parents sont les premiers guides des enfants dans la vie et si ce rôle n'est pas rempli, les conséquences peuvent être catastrophiques. Il faut être guide au sens, par exemple, où il faut faire comprendre aux enfants que tout n'est pas permis, que les autres, petits et grands doivent être respectés. En dehors de cela, il y a les pressions du monde extérieur, de la société, des "modes" dans les comportements (en bien comme en mal !) ...

    Je dis des choses banales et je répète certainement ce qui a été dit plus haut, mais il ne s'agit pas de baisser les bras et de dire qu'on ne peut rien faire !

    Tu remercieras Michel pour avoir offert son article à mon blog. Et si tu veux que ton commentaire "d'humeur" paraisse sur une page spéciale, juste signale-le moi. Moi je trouve qu'il s'intègre bien sur cette page, c'est la continuité de l'article. Comme tu veux. Bizzzz à toi et à Grand Loup !

    4
    jill bill
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:52
    jill bill

    Bonjour Lenaïg, super billet sur l'enfance des cours d'école... Y a t'il seulement encore de gentils gamins en culotte courtes... Certainement que oui. Vrai que le cela fait du dégât  à tous points de vue ces jeunes violences . Le remède ?  L'exemple vient d'en haut, que les parents reprennent les rennes de l'éducation, le monde s'enlise dans l'incivisme et la bêtise...  Bisous ma petite étoile. Merci.  Jill

    5
    Anaëlle
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:52
    Anaëlle

    Un excellent article que j'ai lu avec grand intérêt, d'autant que je suis enseignante. Je suis d'accord sur le fait que la violence à l'école est probablement sous-déclarée. Les élèves ne sont pas tendres entre eux! Il ne s'agit pas seulement d'agressions physiques, il peut aussi s'agir de violences verbales; par exemple, l'an dernier dans l'une de mes classes, les élèves se moquaient de l'un de leurs camarades parce qu'il était roux...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :