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    Parrain : un personnage mystérieux, homme fondu sous les clichés et les fantasmes populaires. Pénétrons dans son âme, ses désirs, ses peurs, ses espoirs.

    Êtes-vous prêt au voyage, à vous perdre dans ses abîmes ?

     

     

    Un parrain  

     

    « Monsieur Fernand, pourrais-je vous voir ? Monsieur Fernand, ce serait  pour... Monsieur Fernand... »

     

    Les Italiens diront que l'on ne me parle pas comme ça, comme à un Don ;

    les Américains ricaneront, les Russes souriront, et vous les Français, et les autres ? Que m'importe ces foutues traditions montées comme des murs d'enceinte sur une respectabilité de façade, qu'importe la vérité des apparences ! Ce que je sais moi seul le sait, ce que je pense m'appartient et m'échappe en même temps. Peuh ! Personne ne voit ce que j'éprouve vraiment, ils me craignent en tremblant de ce que je ferais d'eux, si...

    J'ai peur, et je ne peux le dire à personne, encore moins à mes proches ;

    qu'est-ce qu'ils penseraient alors ? Je suis riche, puissant, adulé, haï et craint à la fois, j'ai bâti un empire comme mes prédécesseurs, comme ceux qui me succèderont ; et alors ?

     

    Du sang, rien que du sang...

     

    Rappelle-toi Fernand, de ton enfance qui n'était pas misérable, au milieu de ce monde pourri. Tu ne le voyais pas alors ce monde et tu voulais tout, déjà. La famille, la fratrie : celle qui t'inculque les désirs interdits en te convainquant que Dieu le permet. Ils le mettent à toutes les sauces celui-là, ils crachent dans le bénitier et se signent ensuite, ils achètent les bonnes oeuvres avec un sourire en coin, ils t'endorment le corps et l'âme. Mais c'était si bon la vie, cette semence d'adolescent qui regardait les filles comme des fruits ardents, des images de chair dénudant leur poitrine. J'avais quinze ans, l'univers m'appartenait et la Terre m'ouvrait ses bras de pucelle farouche. Ce sont, elles, ces putes, ces garces, qui m'ont souillé le coeur et alangui la carcasse. Ah ! Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour elles ? Il me les fallait toutes et tu parles ! Le pognon, voilà le grand séducteur, hein... ?

     

    Et après ; j'étais pris. Bah ! Il y avait le clan ouais bien sûr, la cosa, le fric, les affaires... Fais tes études, petit qu'il m'avait dit le paternel. Les études ; on sait pourquoi, on croit connaître...

     

    — Monsieur Fernand ?

    — Laisse José, laisse. Qu'on ne me dérange pas. Va voir Pierre ou Dédé qui s'en chargeront.

     

    L'homme au masque dur trembla de la main droite dès que la porte se referma. Sa tête se baissa en accueillant son membre dans un mouvement lent, comme pour l'arrêter. On eût dit qu'il priait. De grosses gouttes perlaient sur son crâne.

     

    Je me débrouillais pas mal à l'université, et quand les scribouillards me tannaient, m'esbouriffaient, m'escagassaient comme ils disent à Marseille, le pognon accrochait la note de l'examen. Les affranchis, que c'est pratique s'il faut. J'ai quand même voulu vivre « à l'honnête » vers vingt ans. Une garce m'avait plaqué dès qu'elle avait appris que l'oseille s'essoufflait dans mes poches : le vieux m'avait coupé les vivres ad vitam aeternam ; enfin presque.

     

    Les apparences : je réalisais l'envers du décor ; en un instant, le monde m'apparut comme une immense estrade de théâtre et je voulus jouer juste, par défi ; petite crise d'adolescence tardive...

     

    J'avais été au catéchisme comme tant d'autres qui obéissent et pensent à autre chose devant des matrones cléricales rarement sexy, mais très gentilles. Les vieux, ça leur donne bonne conscience. On y parlait des sept péchés capitaux comme d'une pelote dont le bout sulfureux entraîne une foule de petites conneries en boule de neige. Tu parles, c'était surtout celui de la luxure qui m'intéressait. Le vol, l'avarice, l'envie, la paresse, quoi ? C'est pas la vie ça ? Maintenant je comprends mieux la spirale sans fin, les petites choses entraînant d'autres choses, un peu moins faiblardes jusqu'à...

     

    Pistolet - www.eleonard.chez.comLe meurtre ? Et quoi ! La nature n'engendre pas la jungle, peut-être ? La première fois fit de moi un homme parmi les autres. Du reste mon père ne donnait-il pas l'exemple dans la famille ? J'ai vomi mes tripes jusqu'à ce que je puisse les recouvrir sous les mouchoirs d'autres escarmouches. À partir du second coup de sang, on s'y fait. Enfin...

     

    Ils ne vous disent pas, les gars, la lumière rouge d'hémoglobine fondant sur vous comme une cape mal ajustée posée à la « va-vite », les cris sourds qui rampent dans vos oreilles avec une note aiguë à la fin, les voix mystérieuses qui vous pressent le « palpitant » comme une pompe mal graissée qui se vrille. Ils ne vous racontent pas ce que les mots ne peuvent pas décrire, quelquefois... Les films d'horreur sont pour les enfants de choeur...

     

    Et vous devenez un jour le patron, le cador dont les yeux fusillent l'inconscient ou le lâche. Ils ne vivent pas vieux dans les familles. On vous fait des courbettes avec un couteau dans le dos qui servira à ouvrir la lettre des obsèques de votre mort. Ils vous aiment avec un regard acéré. Mon père a tiré sa révérence et le gratin bourgeois a fourbi ses anciens pour la cérémonie. J'étais son lieutenant, au vieux. J'avais joui pour un temps de l'ivresse des forts qui maîtrisent un rouage sans comprendre le tout.

     

    À présent, mon heure venait, sombre et réelle, avec l'angoisse étreinte d'un pouvoir à étendre en devant faire confiance à des fripons rusés qui vous adorent un jour et qui le lendemain...

     

     A suivre

     

    Dominique

     

    Illustrations :

    Mafioso : www.img.generation-nt.com

    Pistolet : www.eleonard.chez.com/images/pistolet%202.gif

     

     

     


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  • maisons-arbres-L-1

     

     

    Vers dorés


    Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
    Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
    Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
    Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

    Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
    Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
    Un mystère d'amour dans le métal repose :
    "Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !

    Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
    A la matière même un verbe est attaché ...
    Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

    Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
    Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
    Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

     

     

    Gérard de Nerval,

    proposé par Dominique ! 

     

     

    pierres fleuries 

     

     


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  • 98792581chene-des-hindres-jpg

       

     

    Tout est vivant ! 1990 (à Gérard de de Nerval)



    Eh quoi ! Tout est vivant !
    Le souffle de la vie
    Je sens de toutes parts
    Et mon coeur saigne, hagard,
    Ne pouvoir le dire au passant.

    C'est le mur qui sourit ...
    Et l'esprit de la pierre
    Sous les rochers ouverts
    M'observe et puis m'envie ...

    Moi, dans les soirs d'été,
    Au coin d'un chêne plein
    Et levant bien les mains,
    J'ai vu les nains chanter.

    Moi, dans les champs de blé,
    Parfumés de pétales
    Au souffle du Mistral,
    J'ai vu les fées danser.

    Venez, venez, nous monterons !
    Sous les arbres et dans les senteurs
    Nous verrons le soleil chanteur
    Versant moult liqueur de jonc.

    Mais n'ayons point notre âme morte,
    Car sinon les feux de l'enfer,
    En des petits bonhommes verts,
    viendront brûler à notre porte ...

    Chassons, chassons les idées noires
    Qui possèderaient notre vie
    Si le mental de nous s'enfuit;
    Eh quoi ! Il y a aussi le monde noir !

    Et je dis que tout est vivant,
    Des démons aux sylphes des cieux,
    Des ondins aux esprits de feu
    Qui parlent à nos coeurs d'enfants ...

    Comprendront les êtres d'amour :
    Ils ont la lumière dans ce coeur,
    Et leus yeux, lorgnant la laideur,
    Ont la sagesse pour toujours ...

    Eh quoi ! Tout est vivant ! Tout !!!

     

     

    Dominique

     

     

    Photo :

    Chêne en forêt de Paimpont

    www.coeurdebretagne.com

     


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  •  Noël

     

        Pour ce réveillon,  je vivais un petit repas amélioré avec ma femme et mes enfants dans la paix et le calme. Idem pour le premier janvier.

     

     

    bruegel repas de noces l

     

    Cette année, le 24 décembre fut long et bruyant car nous avions invité du monde. Les convives nous demandaient de la musique rythmée sur une nourriture abondante dans l'espace et le temps, bref une fête banale orientée quantité. Nous en fûmes malades les deux jours suivants... Seuls les convives nous laissèrent un baume de paix.

     

    Certains préfèrent les nourritures de l'esprit qui dosent avec sagesse le calme et la douceur, tâchant d'être gourmets sans devenir gourmands. Est-ce le fait de se priver, faire attention ? Plutôt celui d'une vie simple et puisant aux joies de l'instant.

     

    Après avoir savouré des plats variés alliant finesse et nouveauté, nous nous sommesDominique-Zintzmeyer-Nature-morte-aux-raisins-54242 promené avec l'espérance des justes, non celles des sensations toujours plus fortes permettant d'oublier une réalité haïe peut-être, dédaignée en tout cas... Même des gens soi-disant éduqués roulèrent sous la table ou, du moins, rentrèrent éméchés et ivres d'un plaisir tout terrestre.

     

    Mais l'âme, que dit-elle ? Elle ne souhaite pas une fuite du corps certes, seulement un mariage harmonieux entre elle et ce temple où elle a pris naissance : plénitude innaccessible aux sens s'ils ne sont tabernacle pour le règne du Roi...

    ***

     

    L'hiver.

     

        L'hiver sous nos tropiques, celles qu'on confondrait, parfois, à d'autres latitudes, L'hiver près de Marseille, arrive lentement. Derrière l'été indien jusqu'aux jours de Toussaint, on oublie sa venue, espérant un automne chassant les premiers froids qui s'évanouiront en flirtant avec Pâques.

     

    Il vient, l'hiver pourtant. il souffle sans la neige, à tout petites touches d'un glacis verglassé ne tenant pas longtemps. Ici, il ressemble à la pluie, brusque, et en laissant pantois les vieillards du pays qui roulent en tremblant. Dès qu'un ciel de glace survient à l'horizon, chacun se réfugie dans son gite chauffé : les gens du sud ne sont pas courageux face aux rigueurs fugaces troublant leur paradis.

     

    photo 1276634595781-8-0 w350Lorsque le temps grossit, on croirait au-dessus comme une coque noire faisant des terres un four : la nuit brille en plein jour et le peuple soupire, sermonnant le soleil qui devrait être là... Clarté, clarté, revient ! Afin de supporter le brouillard des coeurs glauques qui reviendront bientôt, à la belle saison et nous emporteront la lumière de l'âme !

    ***

     

    La première année

     

     

         C'est la première année où je trouve le printemps bien trop long, la première saison où j'espère avec avidité une herbe qui soit sèche, un parterre défloré allant vers le désert.

     

    Oui, la pluie est fort tombée ces derniers mois, et l'herbe a trop verdi dans nosarbra garrigue contrées du sud,  mais je la couperai sèche en bordure des rochers... Les graines attentives aux moindres humidités s'étirent à vue d'oeil en " poussades " sauvages qui narguent le passant. Ras le bol de sarcler au milieux des cailloux une herbe monstrueuse ! Eté, été, viens donc nous abreuver sous ta cape étouffante, faire fuir le touriste derrière son parasol à l'allure insolente !

     

     Ces jours, je respire l'éther, la chaleur qui vient, je vibre aux vapeurs évasives de l'odeur qui s'élève vers un ciel silencieux annonçant juillet-août au teint caniculaire. Ces parfums de garrigue : thyms, cystes ou genevriers, signent une sécheresse nécessaire aux chaleurs. Lorsque la pluie, de nouveau tombera en un orage rapide qui hurlera ses gros mots, alors je me cacherai sous le toit bienfaisant d'une sieste estivale...

     

    Aujourd'hui, en ce seize juin Léna m'a appelé, inquiète par les pluies. Ces pluies devenant diluviennes auprès de Draguignan jusqu'aux bords de Fréjus n'ont pas atteint mes terres, ma maison de poète... C'est que, elle grimpe la plaine pour voir tout autour d'elle, c'est que, fidèle pour son "maître", ce lieu d'habitation astique le mistral, lui glissant un clin d'oeil vers le Roi Eolien qui tutoie le bon Dieu... Amie, amie sereine : Léna, je vais bien ; merci pour ton sourire.

    ***

     

    Dominique


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  •     L'été

     

        L'été s'en vient. Déjà, dès le printemps, on le sent approcher pour prendre possession de nos terres sudistes. Il semble désirer notre attente peureuse qui se languit de lui et le craint à la fois, l'été.

     

    pt55107Nous, provençaux de souche ou de passage, on sait qu'après la mi-juin, s'intallera un manteau de soleil, possessif et tenace qui nous plaquera au sol comme un fagot trop lourd. On sent le plaisir attractif des travaux saisonniers qui laisseront épuisés les forçats de la côte devant les joies festives du vacancier heureux. On craint cette chaleur pesante qui écrase les corps sur le coup de midi. Plus d'odeur, plus de pluie, seulement les passants en foules versatiles ne nous regardant pas. Ils sont comme en un autre monde, celui de leurs repos, et nous, les autochtones, fonçons tout droit devant et même les cigales deviennent assourdissantes pour nos oreilles rouges.

     

    Ici, quand le flot des voitures bouche toute la ville, nous passons par derrière, prenant des raccourcis de plus en plus connus. L'air moite nous assome, mais nos corps sont fidèles aux saisons déjà vieilles. le sourire goguenard quand nous scrutons de loin les dos rouge-écrevisse de nos chers invités, nous fuyons vers les ombres qu'ils repoussent d'instinct. C'est que, eux ne produisent pas, venant chercher au sud ce soleil d'été dont ils rêvent au nord.

     

    J'ai souvent travaillé aux mois des vacanciers. Moi, le bosseur précaire, ne part pas en vacances pour pouvoir compenser le chômage d'hiver. Mais depuis quelques temps, on ne veut plus de moi, même à cette saison mangeant le corps des jeunes. J'ai cinquante ans...

    ***

     

        Après l'été.

     

        Le ciel, devant moi, était plein de nuages, suspects dans nos contrées. Depuis trois mois, nos yeux n’avaient vu que du bleu, secoué quelquefois d’un mistral fugitif éclaircissant l’azur déjà clair.

    De temps à autre, des troubles vaporeux surgissaient de la mer et donnaient au regard la moitié d’une vasque brunâtre à l’horizon. Très vite disparaissait l’espérance de pluie, et la chaleur trônait, fière et enorgueillie de sa saison. Les odeurs semblaient lourdes, plaquées sous la sueur et les sons des cigales. On respirait à peine.

     

    phare-tracteur1-300x168Le calme est presque revenu. Les touristes s’étiolent, nous les voyons marcher avec timidité, car ils ne peuvent plus cacher leurs corps derrière la foule… Ça et là, ils regardent, craintifs ou désinvoltes : ils ne sont plus les seuls…

     

    Aujourd’hui, après une pluie diluvienne que les gens du pays attendaient vaillamment et exècrent déjà, je glisse entre les flaques grises sorties des caniveaux. Le temps est comme au ralenti : l’homme respire après l’été.

     

    Je vais pouvoir goûter au silence automnal, et enfin respirer les odeurs de la pluie qui revigorent profonde notre terre desséchée.

    ***

     

        Près de Lyon

     

       Juste une parenthèse qui dura quatre mois en vivant près de Lyon : un tout petit village entre Vienne, dans l'Isère, et notre Dame de Fourvière. J'avais pris les devants pour faire des semailles proposées par un tiers, un de ces paysan nommé Granvil, pionnier des années quatre-vingt à l'agriculture biologique. Ma femme me rejoindrait plus tard.

     

    Lyon St Jean Basilica Notre Dame de FourviereMoi, citadin peu coutumier de la campagne en dehors du poulailler entrevu chez ma grand-mère,  j'étais enchanté de découvrir ce monde étrange. Je n'eus jamais autant d'énergie, de santé, de pêche comme on dit, que lors de cette expérience.

    La terre raboteuse sentait cette odeur caractéristique vous vivifiant directement par les narines comme ces jours avant la pluie qui vient, en une atmosphère électrique et douce à la fois.

     

    Dans ses mains, le paysan prenait ses semences avec une verve joyeuse et m'expliquait le travail à venir, les précautions à prendre, l'endurance à tenir, car les semailles doivent autant que possible s'appliquer en une fois, le temps pouvant tourner. Granvil, enthousiaste et joyeux, grimpait sur son tracteur, un engin bricolé comme un jeu mécano qu'il aurait raccordé. On le voyait monter sur son cheval d'acier, le sourire aux oreilles et l'oeil vers le ciel : il jouissait de la terre.

    Quand le soir tombait aux lumières dans la nuit, nous revenions fourbus sur la glèbe chauffée du travail mécanique. Les odeurs de guano mêlées aux roues graisseuses difusaient un parfum moderne et passéiste.

     

    Au jour, je m'en allais cueillir les plants du potager qui avaient essaimé, et nous mangions, repus, des repas vivifiants introuvables ailleurs ; la nature nous aimait... Plus tard, casqué d'un bonnet shtroumph, une photo surprit mes rencontres surprises avec des fleurs montées en graines de poireaux sur un champs de martiens. L'effet, surréaliste, était total. Heureux souvenirs, heureuse parenthèse, loin de l'enfer des villes où poussent les chômeurs....

    ***

     

         Automne

     

        Quatorze octobre ; d'un coup, l'automne arrive sortant d'une bourrasque de la mer presque fraîche. Présence revivifiant nos formes, des oreilles aux joues la chair ne semble plus la même : grisée au frisson des saisons. med-champignon-royal-des-bois-visoflora-5543

    Un ciel gris s'est logé au-dessus de nos têtes avec du bleu entre des ronds différents de l'été. L'air vibre, silencieux de sons nouveaux, au milieu des odeurs respirées par nos pores jusque dans nos entrailles.

    Le temps a soudain ralenti, figé par les froids à venir et laissant l'homme comme alangui d'avoir trop couru après une chaleur qui s'est évanouie...

    Quand les jours se faneront d'une lumière plus courte, nous resterons chez nous, diminueront nos vies pour choisir une pause. Humus, terres couleur de châtaigne, senteurs et feuilles rougeoyantes créeront nos paysages. Les champignons, cueillis après les pluies qui saignent nos sillons de semences nouvelles, annonceront l'hiver.

    Respire l'odeur vivante qui pénètre nos corps jusqu'au coeur de nos sens. Ami, vois-tu la nuit qui tombe ?

    ***  

     

    Dominique

     

     

    Illustrations :

    www.routard.com Paysage de Côte d'Azur

    www.lespaysans-lefilm.com Coproduction Treize au Sud et France Télévisions - Photo : la frustration.

    www.fr.academic.ru Notre Dame de Fourvière.

    www.visiflora.com Champignons.


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