• LE VISAGE À LA FENÊTRE - Chapitre 2 - RAHAR

    LE VISAGE A LA FENÊTRE - Chapitre 2 - RAHAR

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     http://www.ateliersdeprevention.com/index.php/risques-sante-nutrition/le-frigo.html

     

    Un jour, alors que nous prenons le petit-déjeuner, Estelle perturbe le repas en annonçant qu’elle a entendu des pas au grenier. Personne n’y est encore allé, mais les combles de la maison ne sont pas assez importants pour être qualifiés de grenier, on devait sûrement s’y déplacer courbé.

    « Qu’est-ce qui te fait dire ça, ma puce ?

    — J’entends des craquements au-dessus de ma chambre, p’pa.

    — Bah, la maison n’est plus de toute jeunesse, le bois peut travailler, ce qui est dû aux différences de température.

    — Ohoo, aurais-tu peur, sœurette ?

    — N’importe quoi ! Ça m’énerve, c’est tout.

    — Allons les enfants, dépêchez-vous, je vais être en retard au travail… Dis chéri, quand est-ce que tu vas m’acheter une voiture ?

    — Eh bien, en ce moment, on pourrait s’acheter une Smart...

    — Sale radin, les enfants ne tiendraient même pas dans le porte-bagage.

    — Oh p’pa, une Mégane serait bien !

    — Estimez-vous heureux qu’on ait la possibilité d’acquérir bientôt une Kia ou une C1. Nous ne roulons pas sur l’or, que je sache. »

     

    À l’anniversaire d’Estelle, nous avons organisé une petite fête intime. La petite a invité trois de ses meilleures amies. Ella a vu trop grand et les enfants eu presque une indigestion de gâteau. Le lendemain, nous avons été réveillés par les imprécations bruyantes de James. Prévoyant comme un écureuil, il avait rangé dans le frigo une part de ce qui restait du gâteau.

    « Qu’est-ce qu’il y a, mon gars ?

    — Estelle a pris mon gâteau, p’pa !

    — Même pas vrai, petit menteur. Je m’en suis tellement gavée hier que je ne pourrais pas en toucher pendant des jours.

    — Allons, tu as dû te lever pendant la nuit et tu ne t’en souviens pas.

    — Mais non m’man, je le saurais si je me suis levé.

    — T’es p’têt somambule, p’tite tête. Faut l’amener au psy, p’pa.

    — Somambule toi-même ! T’es qu’une sale égoïss.

    — C’est assez ! Ce n’est qu’un gâteau. Allez vous préparer, tous les deux.

    — Oh doux Jésus ! Le reste de pâté a aussi disparu !

    — Euh… Tu crois que l’un d’eux serait somnambule ? »

     

    Cette nuit, Ella m’a réveillé. Elle a entendu quelque chose tomber dans la cuisine. Je me lève en bougonnant et je vais voir. J’allume, et j’ai failli marcher sur une fourchette. Mais qu’est-ce qu’elle fait ici, loin de la place des couverts ? Nous n’avons pas encore de chat ni de chien, les enfants n’étant pas encore assez responsables pour que nous en prenions. Alors je suppose que c’est quelque souris qui fait des siennes. Ce qu’Estelle a entendu peut très bien être une nichée de ces sales rongeurs dans les combles. Je prends donc la résolution d’acquérir quelques tapettes et un peu de lard ; le fromage comme appât n’est qu’une absurdité.

    Aucune souris n’a été attrapée, et pourtant, nombre de pièges ont été désamorcées. Bien entendu, le lard a disparu. Le plus intriguant est que personne n’a entendu aucune tapette claquer. Nous ne sommes tout de même pas sous l’emprise de quelque somnifère pour ne pas nous réveiller au déclenchement bruyant d’un piège.

    En préparant le petit-déjeuner, Ella se gratte la tête : il lui manque un pain, le goûter de l’après-midi serait compromis.

    « Pourtant, je crois avoir bien pris quatre pains au supérette, hier soir.

    — Bah, tu as dû te tromper dans tes comptes, c’est tout… Ce n’est pas grave, ma chérie, on n’a qu’à en acheter en rentrant à midi.

    — N’empêche, ça m’énerve… Tu crois que je suis déjà gâteuse ?

    — Quoi, tu rigoles ? Tu n’as même pas la quarantaine. Ton boss ne t’accablerait-il pas de trop de boulot ? »

    Un autre jour, James surprend sa sœur furetant dans sa chambre. J’accours pour séparer ces deux chenapans.

    « Mais qu’est-ce que tu fais dans la chambre de ton frère, ma puce ?

    — Mon baladeur MP3 a disparu.

    — Et tu crois que c’est moi qui l’ai pris ? Tu es tout simplement désordonnée… à moins que tu ne l’aies oublié à l’école.

    — À l’école, il ne quitte jamais ma poche.

    — Tiens p’pa, v’là le mien. Qu’est-ce que j’ai besoin de lui faire une niche, à Estelle ?

    — Sois raisonnable Estelle, si ton frère dit qu’il ne l’a pas pris, je le crois. Tu ferais mieux de te rappeler où tu l’as oublié.

    — Mais p’pa…

    — Allons, sortons ma puce. »

     

    Alors que nous regardons le journal à la télé, le regard d’Ella accroche par hasard la toile qui orne le mur de côté.

    « Dis, c’est toi qui a touché au tableau ?

    — Non, pourquoi ?

    — Il n’est pas tout à fait droit. C’est moi qui l’ai accroché et tu sais que j’ai l’œil.

    — Dites les enfants, vous ne l’auriez pas un peu bousculé par inadvertance, par hasard ?

    — Mais non p’pa, nous sommes assez grands pour ne plus courir comme des mouflets.

    — Et pis, tu crois qu’on s’amuserait à longer le mur ? »

     

    A suivre

    RAHAЯ


  • Commentaires

    1
    Marie Louve
    Lundi 8 Septembre 2014 à 19:57

    Ils ne sont pas seuls ! le proprio radin a possiblement trouvé moyen d'économiser en habitant incognito les lieux ? Je suis sur les pas de ce pas fantôme. :-))

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    2
    Lundi 8 Septembre 2014 à 21:01
    LADY MARIANNE

    suspens !!  qui mange la nuit ?
    avec une fourchette ?  ma chère !!
    trop bien ! j'aime les histoires de revenants- d'entités qui restent dans les lieux-
    ouvrons l'oeil et nos oreilles !!
    bonne inspiration !! ce dont je ne doute pas-

    3
    Rahar
    Lundi 8 Septembre 2014 à 23:07

    Marie-Louve, le proprio est un rentier aisé, voyons. Il a sa grosse villa en plein bourg.

    4
    Lundi 8 Septembre 2014 à 23:31

    il se passe vraiment des choses bizarres dans cette maison

    5
    Mardi 9 Septembre 2014 à 08:45

    Bonjour Marie Louve, Lady, Flipperine, Rahar, et tous ! Des choses très bizarres, en effet, Flipperine ! Une entité mystérieuse, ou plusieurs (?) m'a tout l'air d'occuper les lieux aussi. Est-ce un revenant, comme le suggèrent Marie Louve et Lady Marianne ? Ou alors, des Chapardeurs, comme dans les romans et les films, des gens du petit peuple fantastique ?

     

    6
    Mardi 9 Septembre 2014 à 08:48

    Ou s'agit-il carrément d'autre chose ? Je pencherais pour cette hypothèse ...

    clown

    7
    Victoria
    Mardi 9 Septembre 2014 à 12:37

    Sûr, ce n'est pas un fantôme. un fantôme ne mange pas et n'écoute pas de la musique. C'est un squatteur qui occupe le grenier et sort la nuit pour se restaurer. 

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