• Le passé du Père Noël, une histoire trouble, juste pour rire - Marie-louve et son Grand Loup

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    Le passé du Père Noël,

    une histoire trouble, juste pour rire

     

     

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    Le passé du Père Noël, une histoire trouble, juste pour rire

     

     

    Mettez la main sur votre âme d’enfant. Enfin, ceux qui en ont une ! Les autres contentez-vous de lire.

     

    On s’en va dans la nuit des temps, là où tout commence. Là, c’est le domaine des dieux de l’Antiquité.

     

    Faut bien partir d’un lieu. Donc, il était 4, 3,2, une fois le Chaos. L’univers surchauffe et bouillonne comme une immense soupe aux pois dans l’infini. Les étoiles étaient criblées de ténèbres et la terre s’y confondait tout comme le feu se veinait de glace pendant que l’air devait peser des tonnes. En ce temps-là, la vérité ne se baladait jamais toute nue, elle portait toujours un tissu de mensonge, mais de vrais mensonges. Tout était possible. Le futur était antérieur  à un passé composé de lendemains.

     

    Or probablement un dimanche, un dieu ni connu ni compris, entreprit de mettre de l’ordre tout autour. Pour avoir une idée de la taille du défi qui l’attendait, ouvrez une boîte de soupe en conserve et séparez tous les ingrédients. Y compris la farine et le glutamate monosodique. Voyez que ce n’est pas une mince affaire. Toujours est’ il que le dieu anonyme, parvint sans trop de problème à dissocier le jour de la nuit, le ciel de la terre et le glutamate monosodique du lactosérum en poudre.

     

    Une fois son œuvre achevée, il invita tout le panthéon à une grande réception au cours de laquelle un dieu qui se sentait très seul, créa l’Homme, la Femme et entre les deux, les Enfants. Ici, on peut croire que ce fut le premier réveillon de Noël et la naissance d’un enfant sur la paille fraîche. Ouranos, dieu du ciel fut bien avant Sarkozy et Harper, le premier roi de ce nouveau monde. Avec son épouse Gaïa, la belle Terrienne, il eut un fils Chronos qui donna quelques misères à son géniteur et à sa progéniture.

     

    On pourrait dire que tous ces dieux se comportaient un peu comme nos ministres et nos présidents d’aujourd’hui sur notre planète. Sauf qu’ils vivaient en Grèce l’hiver et à Rome l’été. Allez savoir pourquoi ? Économie d’impôts ? Qu’à cela ne tienne, chaque déesse et chaque dieu était responsable d’un ministère particulier ou d’un secteur d’activité quelconque. Aphrodite avait la cote d’amour, Hermès contrôlait les services postaux et les réseaux de communication, Zeus, la lumière, le pétrole et l’électricité. Pour en savoir davantage, lisez «Les Métamorphoses » d’Ovide. Sinon, cette parenthèse ne se fermera jamais.

     

    Puis un jour, Chronos détrôna son père et il épousa sa sœur Rhéa. A la ronde, il lançait en ricanant qu’il avait de très bons enfants, tendres et bons au goût. Toutefois, Rhéa n’appréciait vraiment pas que le fruit de ses entrailles serve d’amuse-gueule à son époux. Par la ruse, elle épargna son fils Zeus qui ne finit pas ses jours sous la dent de son père Chronos. Ce goinfre, dévora ce jour-là un caillou en pyjama plutôt que Zeus. gods family portrait new - www.lostinbrittany.org On dirait bien que Zeus échappa à mort comme Jésus le prétendu Roi des Juifs le jour du massacre des Saints-Innocents sous le règne du peureux roi Hérode. Question de géographie, il faut savoir aussi que Chronos et Saturne ne font qu’un même temps selon qu’on soit en Grèce ou à Rome.  Sous le règne de Saturne, la Création entra dans un  cycle de l’Âge d’Or. Dans ce temps-là, tous étaient égaux, beaux et gentils. On faisait bombance particulièrement entre le 17 et le 24 décembre. Ainsi au temps des Saturnales, tous sans dessus-dessous vivaient au rythme trépident de banquets gargantuesques et d’orgies continuels. C’était comme ça dans le bon vieux temps de l’Antiquité. La rigolade est terminée. Zeus ayant éliminé son père Chronos, l’heure de la récréation a sonné. La politique olympienne change. On met de la lumière et là, c’est du sérieux. On devra payer pour cette lumière.

     

    Avant d’aller plus, loin, il faut savoir aussi que les Anciens étaient persuadés que les dieux étaient très bavards. Du haut de l’Olympe, ils adressaient leurs quatre volontés aux mortels. N’ayant pas le téléphone, les dieux communiquaient en brassant les nuages, en soulevant l’océan ou en envoyant des oiseaux de malheur. Or, quand ils ont remarqué que le soleil se couchait de plus en plus tôt à l’approche de l’hiver, les Anciens se sont grattés l’occiput. «  C’est de mauvais signe. Mauvaise augure. Les dieux ne sont pas contents c’est évident. Ils menacent d’éteindre la lumière », entendait-on dans les atriums.

     

    Selon l’Homme Antique et son Épouse, il n’y a pas cinquante-six façons d’apaiser la colère de Zeus et compagnie, il faut des sacrifices. Donc, au jour dit « celui des enfants », avait lieu un grand rituel. Pour redonner un peu de vigueur au Soleil, on immolait d’un poignard solennel des fillettes, quelques garçonnets ou un poupon à peine détaché du sein de sa maman. Comme l’affaire avait l’air de marcher, « les jours se mettaient à allonger comme le nez de Pinocchio à partir du 21 décembre», on s’adonna à cet éhonté gaspillage pendant des siècles.

     

    De nos traditions en voie de disparition, rares sont ceux qui de nos jours fabriquent encore la galette des Rois. Savez, on met une fève dans un gâteau et celui ou celle qui s’étouffe avec «la fève» devient le roi ou la reine de la journée. Cette coutume tient son origine des Saturnales qui a laissé ses traces.

     

    La preuve. Parmi les jeunes soldats romains, on choisissait  au hasard un Roi des Saturnales. Le soldat désigné par le sort voyait sa vie transformée. D’abord, il quittait ses habits de légionnaire pour revêtir un costume réservé aux souverains. Puis métamorphosé en Roi, le soldat avait le droit de mettre à exécution tout ce qui lui passait par la tête. Au gré de ses humeurs, il pouvait réaliser absolument tous ses phantasmes et assouvir ses instincts les plus bas, voire souterrains. Il conduisait son char avec les facultés tellement affaiblies qu’il se croyait en Mustang GT ; il voyait deux cent vingt-cinq chevaux le tirer. Entre les repas et même pendant, il s’adonnait aux plaisirs de la chair à la volonté et aux capacités de sa Dame Nature, seules restrictions à ses épanchements. Personne y compris les chèvres du voisin, n’avaient le droit de reculer devant ses avances. Pour tout dire, le jeune soldat-roi personnifiait Saturne lui-même, le  dieu de l’agriculture et des semences. Cette période de débauche intense durait exactement trente jours. Pas un instant de plus. Au bout de ce délai, le jeune Roi allait obligatoirement rendre l’âme et son titre. C’était là son destin. La coutume voulait qu’il se tranche lui-même la gorge sur l’autel de Saturne.

    Réflexion en aparté.  « Presque un hara-kiri. Je croyais cette coutume née du Japon ! Ça alors !  »

     

    Tout de suite après les Saturnales, suivaient les Calendres. Attention ! Pas les calendres grecques, qui ne sont qu’une blague hors normes temporelles. Les Calendres romaines soulignaient le nouvel an et célébraient Janus «Janvier». Ce dieu au visage à deux faces, qui d’un côté regardait vers le passé et de l’autre vers l’avenir. Pour le nouvel an, les gens décoraient leur maison de feuillages et de bougies. Aussi, ils échangeaient des cadeaux. Rien de nouveau sous le Dieu-Soleil.

     

     

    Aujourd’hui, nous célébrons le Temps des Fêtes. On partage avec les pauvres, on fait des paniers de Noël et on lance quelques pièces aux mendiants. Tout le monde s’aime autour d’une table ployant sous le poids des dindes farcies, on s’embrasse, on mange, on chante, on danse, on prend un petit coup. Ni Saturne ni Zeus dans notre décor, mais  on a un Père Noël qui descend du ciel lui aussi.

     

    Le monde change !

     

    Marie Louve en grande collaboration avec son Grand Loup

     

     

     

     

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    Illustrations :

    • la théorie des cordes, Stringsimu, www.futura-sciences.com
    • les dieux de l'Olympe, www.lostinbrittany.fr
    • le Père Noël, www.fr.123.fr

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Lundi 5 Décembre 2011 à 13:03
    jill-bill.over-blog.

    Bonjour vous deux !  Après lecture je suis de ton avis le monde change.... Non je ne fabrique pas ma galette mais je suis tjs contente de m'étouffer avec la fève, celle du pâtissier... quand j'ai cette chance !  Bizzzzzzzzzzz jill

    2
    Lundi 5 Décembre 2011 à 13:41
    Monelle

    Une vraie leçon de l'Histoire ancienne, quel talent mais dans tous ces dieux je m'y perd et l'Histoire ne m'a jamais vraiment passionnée, je préférais la géographie !

    Bisous et

                     

    3
    Lundi 5 Décembre 2011 à 15:54
    Marie-Louve

    Hi,hi vous êtes chanceux vous en France. Autrefois, vous aviez des sabots devant la cheninée. Ici, nous n'avions que des bas de laine à suspendre :-)). Comment Saint-Nicolas, le vrai, pas l'autre, pouvait'il arriver en Amérique du Nord, sur le dos d'un âne gris ou blanc avant de se poser sur le toit des maisons pour jeter un oeil dans la cheminée ? Impossible en ces temps-là. Il nous a fallu imaginer et croire l'hitoire de l'écrivain Américain, Clarke Moore qui transforme Saint-Nicolas en petit gnome jovial et et bienveillant. Plus tard, la compagnie Coca-Cola par une campagne publicitaire nous fera naître lr visage et les formes du Père Noël rouge et blanc que tous reconnaissent de nos jours. L'important, c'est de mettre la main sur son âme d'enfant. Bisous à tous. Bonne semaine  

    4
    Lundi 5 Décembre 2011 à 17:08
    Lenaïg

    Coucou, Marie-Louve et tout le monde ! Me voilà, juste pour dire combien j'ai savouré chaque mot, chaque phrase de ce conte hier soir dans mon lit. Un seul mot : génial ! Un grand merci à vous deux, Marie-Louve et M'sieur Grand Loup. Bisous.

    5
    Mardi 6 Décembre 2011 à 04:39
    Marie-Louve

    Hi,hi,hi... merci DI. J'ai aussi eu beaucoup de plaisir à remanier et recréer ce texte sorti des boules à mythes de Noël. Merci Léna d,avoir posé ce joli montage en images. Bisous à vous deux.

    6
    Mardi 6 Décembre 2011 à 15:03
    Marie-Louve

     OUPS ! Il y a eu un problème de montage avec les paragraphes. Je viens de lire en entier mon texte. Ce que je n'avais pas fait avant puisque je le connaissais par coeur. Le troisième avant-dernier paragraphe !!! Nous allons faire les corrections qui s'imposent. Mille excuses. Merci de votre généreuse participation. Biz.

    7
    Mardi 6 Décembre 2011 à 15:49
    Lenaïg

    Coucou Marie-Louve. Heu, d'abord, je n'avais rien remarqué dans le premier texte, rien ne m'avait choqué. Mais ensuite,  si tu es en train de faire toi-même les rectifs nécessaires, super !

    Plus l'temps de rester, je verrai ce soir ! Mais les copiés-collés en mode administration sont souvent difficiles et surprenants au résultat ! Ne pas déplacer un texte avec le curseur, par ex, faire contrôle C + copier, effacer l'endroit d'où on part et aller faire contrôle C + coller à l'endroit exact où on veut que le paragraphe se trouve, etc ... Moi je n'ai pas compris non plus après avoir posté le texte, pourquoi certains paragraphes avaient des lignes plus espacées que certains autres, tu vois ! A ce soir, tard, gros bisous !

    8
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 02:19
    Marie-Louve

    Gros MERCI ! Je suis désolée de t'embarrasser ainsi. Bisous et bonne nuit !

    9
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 12:47
    Lenaïg

    Ben, pardon aussi si ça a cafouillé à la mise en page, je ne m'en suis vraiment pas aperçue, moi je m'étais imprimée le texte pour le lire tranquillement, avant et tout avait du sens dedans, ah oui ! Ensuite, j'ai reparcouru ce qui était paru et je n'ai rien remarqué d'anormal, à part certains interlignes bizarres ...

    J'espère que tout est en ordre maintenant, sinon nous rectifierons, pas de problème. Ah mais c'est que, par exemple, je rigole encore en imaginant même Zeus aux prises avec le glutamate monosodique !

       

    10
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 22:12
    Marie-Louve

    Encore pire ! Zeus est habitué de communiquer en brassant les montagnes et mettant le feu partout quand il n'est pas de bon poil. Imagine-le à vouloir communiquer sur les blogues . lol.

    11
    Mona l
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    Mona															l

    Super! j'adore! Mais relire les métamorphoses d' Ovide, pas question! Trop indigeste pour mon pauvre intellect!

    12
    Mona l
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    Mona															l

    Ah oui la fève on la tire deux ou trois fois!

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    13
    DI le
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    DI															le

    Génial cette soupe aux dieux. Bon duo Marie-Louve et Grand Loup. De l'humour plein la soupe. J'aime beaucoup la façon de communiquer des dieux avant que naisse le téléphone. Hihihi. C'est la deuxième fois que je lis l'histoire et je la trouve encore meilleure que la première fois. Bravo !

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