• Jeudi en poésie de Lyly : Rimbaud et la confiance - Et Café philo demain !

    confiance en soi - www.laucaformation.com

     

     

    Pour Lyly qui termine sa quinzaine des défis des croqueurs, j'ai pensé à Arthur Rimbaud et à ce passage de sa Nuit en Enfer, dans Une Saison en Enfer. Je vous en propose la lecture ici, il y est question de la confiance. Rimbaud a 29 ans. 

     

    ***

    Il y a quelqu'un ? Père Noël - www.merci-facteur.com 

     

    Écoutez !...

     

    J'ai tous les talents ! - Il n'y a personne ici et il y a quelqu'un : je ne voudrais pas répandre mon trésor. - Veut-on des chants nègres, des danses de houris ? Veut-on que je disparaisse, que je plonge à la recherche de l'anneau* ? Veut-on ? Je ferai de l'or, des remèdes.

     

    Fiez-vous donc à moi, la foi soulage, guide, guérit. Tous, venez, - même les petits enfants, - que je vous console, qu'on répande pour vous son coeur, - le coeur merveilleux ! - Pauvres hommes, travailleurs ! Je ne demande pas de prières ; avec votre confiance seulement, je serai heureux.

     

    - Et pensons à moi. Ceci me fait peu regretter le monde. J'ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne fut que folies douces, c'est regrettable.

     

    Bah ! faisons toutes les grimaces imaginables.

     

    Décidément, nous sommes hors du monde. Plus aucun son. Mon tact a disparu. Ah ! mon château, ma Saxe, mon bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours... Suis-je las !

     

    Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon enfer pour l'orgueil, - et l'enfer de la caresse ; un concert d'enfers.

     

    Je meurs de lassitude. C'est le tombeau, je m'en vais aux vers, horreur de l'horreur ! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame ! un coup de fourche, une goutte de feu.

     

    Ah ! remonter à la vie ! Jeter les yeux sur nos difformités. Et ce poison, ce baiser mille fois maudit ! Ma faiblesse, la cruauté du monde ! Mon Dieu, pitié, cachez-moi, je me tiens trop mal ! - Je suis caché et je ne le suis pas.

     

    C'est le feu qui se relève avec son damné.

     

     Arthur Rimbaud

     Avril-août 1873 

     

     

    Le lien vers la page d'où j'ai copié l'extrait :

    http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Nuit.html

     

     

    Source Wikipedia :

    Une saison en Enfer est peut-être, comme l'a prétendu Verlaine, une « prodigieuse autobiographie spirituelle » de Rimbaud. L'écriture chaotique est sans cesse traversée par une multiplicité de voix intérieures. Le locuteur y crie sa souffrance, son expérience intime : il a compris qu'il ne pouvait « voler le feu » pour lui seul. Une « ardente patience » est indispensable pour que la défaite ne soit pas définitive. Mais vouloir oublier « l'Enfer », c'est trahir l'humanité. Pourtant, dans la solitude atroce de la ville, la fatigue étreint le jeune poète.
    Régulièrement aphasique ou traversé par des cris de révolte contre l'Église, contre la société du XIXe siècle qui enferme l'individu, Rimbaud fait part au lecteur de ses échecs : échec amoureux, et l'on peut penser à sa relation avec Verlaine, mais aussi au fait que pour lui, « l'amour est à réinventer ». Échec aussi de sa démarche de Voyant : c'est un être qui, seul, a voulu se damner pour retrouver le vrai sens de la poésie.

     

     

    ***

     confiance2 - www.chsrf.org

     

     

    Bououh, pas la grande forme aujourd'hui mais il faut toujours aller de l'avant. Je devrais plancher un peu sur le thème de la confiance, qui sera débattu demain lors du Café philo d'Ivry. Je n'y arrive pas, grosse fatigue, c'est  comme ça. Mais avant demain, peut-être, cela viendra !

    Lenaïg 

           

     

    Références des illustrations : Albums Animaux et Fantaisies 3.

     

     

     

    Yvonne et Stéphanie vous invitent à participer au

     

    CAFE PHILO

     

    VENDREDI 19 NOVEMBRE 2010

     

    AU CAFE « Le PICARDIE »

    1, rue Pierre Brossolette [Place Danton]-94200-Ivry-sur-Seine

    [métro Mairie d’Ivry]

     

    A partir de 19h30, repas 12 euros par personne

    (réserver si possible avant le 18 NOVEMBRE au 01 46 72 19 77 ou par
    email lepine.stephanie@neuf.fr )

    A partir de 21h, débat sur le thème :

     

    « QU’EST-CE QUE LA CONFIANCE ? »

     

    Avec Gunter Gorhan, juriste, Edith Perstunski-Deléage, professeur de philosophie

     

    (Animateurs bénévoles)

      


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 18 Novembre 2010 à 19:10
    marie-louve

       La confiance ? C'est comme ce que je viens de lire plus haut ! C'est croire ce qu'on voit ou ce qu'on croit voir comme l'image du chat qui se voit lion. C'est fragile la confiance. Celle de soi-même envers soi-même. Celle partagée avec un autre ou des autres. La confiance est un puissant moteur. Elle peut le mieux et le pire. Elle est égale à l'homme qui l'habite. Dans les pires cas, on peut y trouver des Hitler, Staline, des tueurs en série ou en une copie, des bandits de grands chemins en cravate , chemise ulta blanche qui se lavent les mains dans le dos sans vergogne ou de petits brigands au masculin autant qu'au féminin qui se croit le droit de maltraiter les plus vulnérables. La plus dangereuse des confiances est toujours aveugle. La moins dangereuse, c'est de croire au Père Noël. :-)))) Bisous et bonne soirée Léna ! 

    2
    Jeudi 18 Novembre 2010 à 19:37
    Lyly

    Bonsoir Lenaïg

    C'est surprenant que tu aies choisi ce thème

    Que j'ai pu en manquer longtemps, bien trop longtemps

    Jusqu'à ce que des personnes par de simples mots me fassent réaliser que je

    devais et pouvais avoir confiance en moi.

    Juste quelques mots qui permettent de déployer nos ailes

    Merci Lenaïg, belle soirée, bises, Lyly

    3
    Jeudi 18 Novembre 2010 à 21:15
    Tricôtine

    l'ennui est pire que le manque de confiance Lénaïg, je trouve ce poème assez troublant avec les deux opositions Dieu et Enfer , Rimbaud semble habité par la confiance prêt à entrainer le petit monde derrière lui, et d'un seul coup se sent tout dégonflé , prêt à être enterré et mangé par les vers (je suppose les bestioles) .. je suis un peu perplexe, mais ça reste très fort en images!! quant à ton café philo..... j'irai bien secouer une ptite Léna qui a un punch fou et qui n'y croit pas !!   bizzoux... j'irai bien a Ivry avec toi et ça me rappelerai des tas de choses !! tu nous racontera ??

    4
    Vendredi 19 Novembre 2010 à 12:34
    jill-bill.over-blog.

    Salut Lenaïg, j'arrive en retard mais j'arrive... Confiance en soi et confiance en les autres....  Je pense que si on a confiance en l'autre on se sent plus fort... On fait de grandes choses alors, à mon avis hein...Comme pour le mariage, 37 ans que mon époux et moi sommes en confiance... Noces de papier... snif seulement !!!  Alors passe un bon moment là-bas.... Bisous à toi.   JB

    5
    Vendredi 19 Novembre 2010 à 13:49
    Lenaïg Boudig

    Mesdames (puisque nous sommes restées entre nous), je fais un copier-coller de vos commentaires et je me ferai, si j'en ai l'occasion, votre porte-parole lors du débat ! Alors, merci beaucoup et gros bisous !

    6
    Vendredi 19 Novembre 2010 à 17:02
    hauteclaire

    Un texte troublant, décidemment, celui d'un homme jeune  qui a perdu sa flamme intérieure, et ne trouve plus de sens à son art. Ne dit-on pas que plus âgé, Rimbaud considérait son oeuvre comme pécadilles de jeunesse?

    Quant  à la confiance ...Il y en a de tellement de sortes ..Un minimum est nécessaire pour avancer, et n'en éprouver aucune envers autrui est tout autant une infirmité, que de s'aveugler ..
    J'espère que pour toi, la forme est meilleure à présent et que ce café se déroule au mieux.

    Tricôtine me dit que tu es "balèse" en anglais. Voudrais-tu, si tu peux, passer chez moi ? Un petit débat est en cours sur un poème de Philip Larkin, et j'aimerais avoir ton sentiment

    Amitiés

    7
    Samedi 20 Novembre 2010 à 21:17
    dominique

    Brise tes sommeils Rimbaud
    On veut aller plus loin encore,
    Par le corps bruissant hors du corps
    Brise tes ruelles, prolot.


    Des sons que tu sentais sensations,
    Musique du verbe adverbiale
    Musique syllabique automnale,
    Je n’ose imiter tes visions…


    Tu scrutais le brillant, l’informel
    Rutilant, tu voulais le forcer
    De son rivage brun foncé
    Sur cette crasse sans flanelle.


    Voyelles bruissantes d’éther
    En flashs mystiques écarlates,
    Fiat inconsolable sans hâte
    D’idéalisme brûlant tes serres.


    Ô remise en cause,
    Comment exprimer l’indicible ?
    L’inaccessible cible
    De l’harmonie des choses ?


    Anarchiste épris d’ineffable
    Brisant Bakounine sous
    Les sables du mental fou,
    Tu cherchais au delà des fables.


    Néologisme vain
    Pourtant s’il y a nuisance,
    Donné parfois au sens
    Du son que tu obtins.


    Anarchiste voulu,
    Comment partir sur des pieds pourris,
    Clamant, hurlant à autrui :
    « Secouons-nous, ne dormons plus !


    D’un seul jet y passaient
    « Assis », grégaires sacristains,
    Que tu défiguras si bien
    D’iconoclastes laids ;


    Pour les faire rugir, avancer,
    Bafoue les médiocres, les formes,
    Brûle les dedans mornes,
    Mais vrai, les fait pas trop pleurer !


    Tolérance ah ! poète sentant !
    Humant lumière d’en haut
    Cet écorché du beau
    Souffre plus que son sang…


    Oui, bonheur vient sur terre
    Par la douleur féconde du coeur
    Solitaire ; travaille ta torpeur,
    Creuse, blanche velléitaire.


    Oui, j’ai vu la brillante harmonie
    Ainsi que d’autres à genoux,
    La structure du cosmos debout,
    La vision de la hiérarchie.


    Car existe infusée la sagesse
    O poète ! O poète !
    Toi l’humble anachorète
    scrupuleux de l’effet qu’il laisse…


    sinon gare le garce folie,
    vomissure d’âcre jaune talent
    qu’on surprend quelque fois fuyant :
    elle a l’insolence qui aspire le génie ! …

    8
    Dimanche 21 Novembre 2010 à 08:05
    dominique

    C'est moi, Léna. En 1990. 

    9
    Anaëlle
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:50
    Anaëlle

    Bonjour Lénaïg!

    Si je vivais à Paris, je t'accompagnerais volontiers à ton café-philo! Le thème me semble très intéressant!!

    La confiance, c'est indispensable: par exemple, si un banquier te prête de l'argent, il te fait confiance, il pense que tu le rembourseras... Si tu prends l'avion, tu remets ta vie entre les mains du pilote, etc... Si tu as confiance en toi, tu réussiras mieux ta vie que si tu n'as aucune confiance en toi (hélas, c'est mon cas!) . Mais, comme le dit Marie-Louve, il y a des limites à la confiance, sinon, cela devient de la bêtise ou bien de l'outrecuidance. La notion de contrat va sûrement être abordée lors de votre débat. J'espère que tu nous feras un petit compte rendu!

    Je repense au serpent du film de Disney "Le Livre de la Jungle" qui chantait à Mowgli "Aie confiance", alors qu'il n'avait qu'une seule envie: celle de croquer l'enfant!

    Quand au texte de Rimbaud, il me met mal à l'aise. J'ai l'impression que le poète était très perturbé quand il a écrit ces lignes...

    J'espère que tu seras en meilleure forme demain! Va faire une belle balade dans Paris. Tu te sentiras mieux, après!

    Bises.

     

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