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Deux poèmes d'amour de Pablo Neruda - Pour le jeudi en poésie d'Eglantine-Lilas
A la barre de la Coquille des Croqueurs cette quinzaine,
Eglantine-Lilas
http://mere-grand.over-blog.com/
Si on lisait : deux poèmes d'amour de Pablo Neruda ?
extraits de Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée
suivi de Les Vers du capitaine
Traduction de Claude Couffon et Christian Rinderknecht
Edition bilingue Poésie/Gallimard
***
Dans la fougue de l'amour, qui fait s'envoler et planer très haut et qui aiguise l'appétit des corps ...
Le Condor
Je suis le condor et je plane
au-dessus de toi qui t'avances
et soudain dans un tournoiement
de vent, de plumes et de griffes,
sur toi je fonds et je t'enlève
- cyclone qui siffle impétueux,
et tout de froid tourbillonnant.
Jusqu'à ma tour de neige, là
où s'ouvre la nuit de mon antre,
je t'emporte et tu y vis seule
et ton corps se couvre de plumes
et tu fais vol sur le monde,
immobile dans la hauteur.
Condor femelle, élançons-nous
sur cette proie, rouge victime,
déchiquetons la vie qui passe
agitée de frémissements,
puis reprenons d'un seul élan,
ensemble, notre vol sauvage.
***
Et le condor sait se faire douceur, et toujours volant, se transforme en tout petit à la vision panoramique ...
L'insecte
Des tes hanches à tes pieds
je veux faire un long voyage.
Moi, plus petit qu'un insecte.
Je vais parmi ces collines,
elles sont couleur d'avoine
avec des traces légères
que je suis seul à connaître,
des centimètres roussis,
de blafardes perspectives.
Là se dresse une montagne,
Jamais je n'en sortirai.
Ô quelle mousse géante !
Et un cratère, une rose
de feu mouillée de rosée !
Par tes jambes je descends
en filant une spirale
ou dormant dans le voyage
et j'arrive à tes genoux,
à leur ronde dureté
pareille aux âpres sommets
d'un continent de clarté.
Puis je glisse vers tes pieds
et vers les huit ouvertures
de tes doigts, fuseaux pointus,
tes doigts lents, péninsulaires,
et je tombe de leur haut
dans le vide du drap blanc
où je cherche, insecte aveugle
et affamé ton contour
de brûlante poterie !
***
Tableau de Matisse
Tags : tes, amour, condor, insecte, vers
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Commentaires
c'est un très beau cadeau que tu m'offres pour ma quinzaine et de belles découvertes.
dis moi en plus sur ton illustration magnifique tu veux bien ?
GROSSES BISES
je ne suis pourtant pas violente, mais je préfère le premier,
je le trouve très fort!
bonne soirée
Bonsoir LénaÏg,
Les poèmes de Neruda m'ont rappelé de beaux souvenirs de mes études et je les aime tous les deux avec une préférence pour le premier, plus puissant.. Je te remercie aussi de nous avoir fait écouter la voix du poète. Mais je n'aime pas du tout sa diction...Question d'époque sans doute...
Amicalement.
Mimi des PlaisirsBonjour !
J'ai malheureusement beaucoup trop de lacunes pour apprécier le texte en espagnol, mais la traduction tient quand même la route.
J'ai aimé l'insecte, son côté intimiste, c'est très fort.
Merci pour le partage !
7Mona lVendredi 6 Juillet 2012 à 08:41
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Bonjour Lenaïg, un p'tit faible pour l'insecte ! Merci pour ces deux merveilles ! Bisous de jill