• Corneille - Marie-Louve, Jeu de la cour de récréation chez Jill

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    Jeu de la cour de récréation chez jill-bill

     

    Corneille / 30 novembre 2011

     

     

    Complexe funéraire Haut de Gamme, Corneille et Corbeau

     

     

     

    Après avoir déposé sur la table roulante une bouteille de cidre de glace importé du Québec et deux coupes de cristal de Baccarat, effacé, Sévère le domestique fantomatique dans son costume queue-de-pie, sortit du grand salon rouge laissant derrière lui,  Corneille et Pauline, la veuve éplorée de son associé Lucien Corbeau.

     

     

    corvides-corn-amer-tm.jpg Face à l’épouse dévastée par le chagrin, Corneille, avocat de profession, affichait une apparente tristesse qui dissimulait une muette satisfaction. La mort commandée de son associé le réjouissait au plus haut point. Sur ce coup, songea-t’il, Richelieu fut plus catholique que le pape. Il lui faudra payer rubis sur l’ongle ce loyal collaborateur. Ou autre solution : le faire disparaître serait une mesure radicale qui  garantirait une loyauté à toute épreuve. Il y verrait plus tard. Pour l’instant, Corneille devait faire cesser les agaçantes jérémiades de Pauline. Son banquier et son notaire l’attendaient pour  signer les dernières formalités administratives d’une défunte association pipée qui le laissait unique héritier de l’empire lucratif des services  funéraires réservés aux grands de ce monde. Ceux-ci, de leur vivant roulaient sur l’or et sur leur lit de mort, aspiraient à perpétuer leur train de vie.  Dans ce monde à part, choisir de dormir éternellement dans l’or dur devient un must. Un mort couvert d’or confère de la valeur à un squelette. C’est plus chic. La preuve : les Pharaons en sont couverts et on les admire encore sur des images. La mort est une précieuse mine au caractère inépuisable. Corneille tenait d’une main de maître ce  filon de faiblesse humaine et souhaitait en finir au plus vite avec cette veuve encombrante.   

     

     

    Cette dernière  ne connaissant rien à la mort, héritait du chat, du chien et du pinson du couple. Une clause particulière lui accordait le droit d’usage d’un des corbillards  bas de gamme de l’entreprise pour faire ses courses tous les vendredis entre midi et minuit. Doucereux, Corneille usa de tout son pouvoir de persuasion. Il incita Pauline à  renoncer à ce privilège faisant valoir qu’aux risques d’accidents, elle serait tenue personnellement responsable des dommages causés sur un luxueux corbillard de collection. Cela risquait de la placer dans un état de mendicité et allait à l’encontre de ses intérêts. C’est donc à l’aveuglette, le visage ruisselant de larmes que Pauline abdiqua à ce droit de succession. Elle signa au bas de la page.

     

     

    choucas.des.tours.dico.2g Pour s’en débarrasser, Corneille lui versa une généreuse rasade de cidre en lui recommandant de boire cul sec. Sans le savoir, Pauline Corbeau venait de laisser tomber son fromage dans le plumage charbonneux de maître Corneille plus rusé qu’un malin renard.

     

     

    Sur ces entrefaits, Sévère revint dans le grand salon rouge pour informer maître Corneille que la directrice de l’école exigeait une rencontre urgente avec Monsieur père de la petite Corneille. La gamine faisait le  recel d’  IPhone et d’IPad sur la cour de récréation.

    Outré, Corneille chargea Sévère de rappeler la directrice pour la remettre à sa place.

     

    -Tu lui demanderas où est le problème ? Nous vivons dans une démocratie et chacun a le droit de faire du commerce. Sa petite Corneille avait du flair pour les bonnes affaires. Elle méritait un A+ en mathématiques et économie politique.   

     

    Marie Louve

     

     

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    Illustrations cueillies sur le net et à interpréter comme suit :

    • le portrait de feu Corbeau,
    • la veuve Corbeau éplorée,
    • l'associé Corneille tel qu'en lui-même,
    • la p'tite Corneille et ses camarades d'école.

     

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 08:37
    jill-bill.over-blog.

    Bonjour élève Marie-Louve !  Ben dites donc tu parles d'un Corneille !  Un vrai vautour !  J'ai aimé ma lecture du jour... ta plume en conte de belles !  La bienvenue à Corneille à la cour de récré ose-je dire... au risque de me faire plumer.... lol... Merci à toi, bises de m'dame JB (Mon bonjour à Lenaïg)

    2
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 09:19
    Monelle

    Marie-Louve, Reine de l'intrigue je te félicite ! je me suis régalée à lire ton histoire ! Bravo !

    Bonne journée - bisous !

                          x_3bd2a3c3

    3
    Dan
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 10:16
    Dan

    J'en baille de plaisir. Bises Dan

    4
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 12:22

    il semblerait que la corneille soit de la race des vautours ... triste évolution !!
    mais récit savoureux ! ;-)
    bonne journée

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    5
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 13:18
    Alice

    Histoire qui tient en haleine. je n'ai pas baillé aux corneilels

    Bravo pour ton imagination.

    Bises

    Alice

    6
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 15:27
    Marie-Louve

    Bonjour Madame JB, n'ayez crainte avec Corneille père. Il ne met jamais de poings de malheur sur son i grec, juste sur son profit. Aucune mort annoncée si la petite Corneille obtient des A+ dans ses évaluations ! lol

    Bisous et bonne journée.

    7
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 15:30
    Marie-Louve

    Coucou Léna. Mille mercis por cette jolie page illustrée avec des corneilles de mauvais augures. J'espère que ta journée sera clémente et douce. Bisous. 

    8
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 15:45
    Marie-Louve

    Bonne journée à toi Monelle. Tes bons mots me font rougir...J'adore ces jeux qui me font divaguer sur le ton de la légèreté. Bisous et grand merci.

    9
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 15:48
    Marie-Louve

    Hi,hi Dan, la bailler belle alors ! Bises et grand merci d'avoir lu sur le plaisir.

    10
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 15:51
    Marie-Louve

    Si, si Martine, tu as raison. Les corneilles sont toujours des oiseaux annonçant le malheur et la mort si on se fit aux théâtre grec. :-))) Merci de ta lecture. Passe une belle journée. Cordialement, ML.

    11
    ABC
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 16:07
    ABC

    Bravo, de l'un à l'autre que d'évocation, la maîtresse y retrouvera ses petits tout en perdant ses principes.... Dans la cours tout est permis ou presque

    12
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 17:49

    eh bien dis moi quel monde de rapaces... hihi, j'aime bien les différentes illusrations et les expressions des oiseaux...tu nous embarques toujours dans une histoire et celle ci c'est du roman noir... il y a eu meurtre... pauvre Pauline ! bravo à toi.. bisous et bonne soirée :

    13
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 17:50

    eh bien dis moi quel monde de rapaces... hihi, j'aime bien les différentes illusrations et les expressions des oiseaux...tu nous embarques toujours dans une histoire et celle ci c'est du roman noir... il y a eu meurtre... pauvre Pauline ! bravo à toi.. bisous et bonne soirée :

    14
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 17:59
    Marie-Louve

    Bonne journée Alice et je te remercie de ces mots gentils laissés sous Corneille :-)).

    Amicalement.

    15
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 18:07
    fanfan

    Quelle famille ; elle mérite bien la réputation qu'on lui fait habituellement!

    16
    Mercredi 7 Décembre 2011 à 22:07
    Marie-Louve

    Tous mes remerciements à Bigorneau, Fanfan et ABC. Je vous souhaite une belle soirée. Bizzzzzz..

    17
    Vendredi 9 Décembre 2011 à 21:00
    Jeanne Fadosi

    ben dis donc même chez les oiseaux ? Moi qui les croyais au-delà de tout soupçon ?

    bises et belle soirée

    18
    Samedi 10 Décembre 2011 à 10:43
    Jeanne Fadosi

    réponse au 3ème degré j'espère ... j'avais juste envie de m'évader d'une réalité malheureusement bien ordinaire et que tu as très bien croquée à la mode de La Fontaine. C'est sans doute le fabuliste que l'on reconnait actuellement comme le plus fameux eet ce ne fut ni le premier ni le seul même de son temps.

    Les pseudo satiristes de notre époque feraient bien d'en prendre de la graine au lieu de faire dans la provocation frontale aussi stérile que dangereuse, même au nom de la liberté d'expression ! (je fais référence à l'actualité théatrale et à ses perturbations)

    bises Lenaïg et belle fin de semaine

    19
    Josette
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:38
    Josette

    elle me plait bien la petite corneille elle ira loin celle là un ministère des finances peut-être !

    bonne journée Dame Lenaïg

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