• Conrad et la pleine lune


    Les Albums de Céline E.  


    Dans une bourgade plus loin que le bout du monde, plus fade que l'espace effacé
    Pendant que le ciel lançait, en fusillade, une myriade de perles d'eau glacée sur sa mansarde
    Les entrailles de Marienbad se rompaient comme une grenade dégoupillée par une  tornade. 
    À la dérobade, elle risqua une oeillade vers
    son entrejambe d'où sortaient des jérémiades de façade.

    Aussi jade que Fée Verte glissant sa salade maussade. Vite.
    Une rasade pour faire taire l'indésirable.

    En dégringolade, un mioche blanchi de pommade de mascarade, au clair de lune contestait la balade,
    Devenue tragique escapade ou pire encore, une embuscade dans un coeur malade d'ennui, ainsi est né Conrad.


    Photo: Un samedi soir en compagnie de vrais amis, consciencieusement arrosé comme il se doit. Bref, douce nuit mes amis, je trinque et je vous suis dans vos rêves...

    Les Albums de Céline E.

    Conrad chante sa ballade en trinquant. Amer lune de l'autre brille son revers.

    Marie Louve

    Pour la Cour de récré chez Jill : clic !


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  • Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHAR

    J’étais assez déconcerté, serais-je un peu trop prétentieux pour m’estimer plus chanceux que d’autres qui s’étaient penchés sur le sujet pendant des semaines ? Malgré mes origines asiatiques, je n’avais pas plus d’intuition que le simple vulgum pecus, j’estimais seulement avoir un bon sens de l’observation et de la perspicacité.

    Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHARLa vidéo semblait ne receler aucun indice exploitable. Eva y disait seulement qu’elle allait partir et prendre du recul, réfléchir pour décider de ce qu’elle allait faire. Cet enregistrement ne servait à RIEN.

    – Ninie, vous qui avez étudié la psychologie, dites-moi si son expression est naturelle ou si elle s’exprime sous la contrainte.

    – Mon cher Lock – elle se permettait de m’appeler par mon nom quand nous étions seuls – je puis vous assurer qu’elle a fait ça de plein gré, je ne vois sur son visage aucun signe douteux.

    – Donc elle est partie d’elle-même…

    – Vous soupçonniez que son mari l’a tuée ? En fait, c’est une hypothèse très plausible, s’il n’y avait cet enregistrement. Mais c’est vrai que c’est assez troublant qu’on ne puisse pas retrouver une personne en plus de deux mois, dans notre société très policée. C’était comme si Eva était entrée dans le système de protection des témoins du FBI.

    – Cette mission semble quasi impossible… Je vous retiens, vous et votre maudite sensiblerie. Nous aurions dû avoir déjà une autre affaire bien plus rentable.

    – Ne soyez donc pas si avide, mon cher Lock. Et puis nous n’en sommes qu’au deuxième jour seulement. Boostez donc vos précieuses neurones… Tenez, allons donc interroger Jesse à sa galerie.

    – Hé hé ! « Nous » hein ? Qu’est-ce que c’est que cet engouement subit à vouloir m’accompagner, petite cachottière ?

    – Euh… Enfin, je suis curieuse de voir les tableaux qu’il expose, pendant que vous discutez.

    – Quelle mauvaise foi ! comme si vous vous y connaissiez en peinture. Et si un client se pointait ?

    – Bah, il y a le répondeur, et puis il n’en sera pas à un jour près, non ?

     

    Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHARÀ la galerie, Ninie n’avait même pas jeté un seul coup d’œil aux tableaux, mais je ne fis pas de remarque ironique.

    – Eva et son mari se disputaient souvent ?

    – Eh bien, en vérité, je le soupçonnais seulement. Vous savez, Eva n’est pas de nature à se confier facilement. C’est comme pour la première fois…

    – Ah, parce qu’elle est déjà partie une fois ?

    – Euh… oui. C’était l’année dernière. Elle ne m’a contacté que trois jours après son départ.

    – Mais elle est revenue cette fois-là.

    – Oui, Jean l’a retrouvée et l’a supplié de revenir et qu’il allait changer… Mais je constate qu’il n’a pas changé. J’ai entendu des échos de ses frasques, alors qu’il est lui-même d’une jalousie maladive.

    Je ne savais ce qui avait pris à Ninie, mais son regard qu’elle avait savamment détourné de celui de Jesse tomba sur un tableau.

    – Dites monsieur Trist, combien vaut ce tableau ?

    – Vous semblez avoir du goût, mademoiselle, mais je suis désolé, il est déjà vendu.

    Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHAREffectivement, c’était un beau tableau, quand bien même je serais un profane. J’étais toutefois certain que même avec les primes que je lui accordais, Ninie ne pourrait pas se le payer. Mais nous n’étions pas venus pour ça, j’allais poser une autre question, quand mon regard se posa sur un petit tableau à côté.

    – Monsieur Trist, j’ai vu un tableau du même style que celui-ci chez les Nuwi, est-ce que…

    – Oui monsieur Kwan, Eva a acheté une toile du même artiste il y a quatre ou cinq mois.

    – Alors, je suis vraiment désolé de vous apprendre que votre sœur est morte.

    Le commissaire avait pris en main lui-même l’interrogatoire de Jean Nuwi. Ce policier expérimenté et hargneux se faisait fort d’obtenir des aveux en peu de temps. L’enregistrement d’Eva avait été fait dans le living. Le petit tableau au-dessus des bibelots n’y figurait pas. La vidéo avait donc dû être effectuée quand Eva était partie pour la première fois, l’année dernière. Jean Nuwi l’avait sortie et montrée à la police pour la convaincre qu’Eva était partie de son plein gré. Le labo avait fini par dénicher la date réelle de prise de vue.

    Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHAR– Encore une affaire menée rondement, mon cher Lock… Avouez quand même que j’ai contribué un peu à sa résolution.

    – Je suis d’accord, même si c’était involontaire… Enfin, cela aura une répercussion sur votre prime, je pense.

    – Euh… Lock, ça ne vous fait rien si je prends mon après-midi ?

    Alors que je regardais distraitement par la fenêtre, je vis Jesse sortir de sa voiture et se diriger vers notre immeuble. Kwan Lock Investigations avait déjà été payé, je ne pensais absolument pas que ce jeune homme venait pour moi. Sacrée Ninie !

    Fin

    RAHAR

    Un rien qui vaut cher - 2/2 - RAHAR

    Images du net. 


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    Un rien qui vaut cher - RAHAR

    Un rien qui vaut cher - RAHARJ’étais en train de rédiger un quelconque rapport, quand Ninie m’interrompit.

    – Un client sans rendez-vous, patron.

    – Pas intéressé, ma chère. Envoyez-le vers un collègue.

    – Allons patron, je sais bien que vous venez de boucler une affaire juteuse, mais ce jeune homme est tellement… désemparé.

    – Un jeune homme, hein ?... Et je suppose qu’il est beau et mignon.

    – Patron !... Eh bien, c’est peut-être vrai, mais son cas vous intéressera, j’en suis sûre… Vous avez toujours confiance en ma perspicacité, n’est-ce pas ?... Allons, consacrez-lui juste cinq minutes, et si vous n’êtes pas convaincu, je n’insisterai pas.

    – Hmm… Très bien Ninie, faites-le entrer.

    Comme je l’avais supposé, le jeune gars de vingt-cinq ans était beau et je ne m’étonnais plus que ma secrétaire eût craqué. Mais je la croyais assez consciencieuse pour avoir une assez bonne maîtrise de ses émotions et sentiments. Je pensais donc que le charme du jeune homme n’avait pas été suffisant pour l’inciter à me persuader de m’occuper de l’affaire.

    Je laissais le gars Jesse Trist m’exposer calmement son problème. Sa sœur jumelle Eva avait disparu depuis deux mois. Suite à une dispute avec son mari, elle avait profité du fait qu’il était à son bureau pour enregistrer une vidéo de rupture. On pouvait supposer que la dispute avait été très sérieuse, et pour qu’elle eût laissé ce message inhabituel, elle devait redouter quelque réaction violente de son mari pour éviter un affrontement pénible. Ce dernier, Jean Nuwi, était un homme impulsif, plutôt jaloux et exclusif malgré son charme trompeur, et Jesse ne serait pas étonné qu’il fût parfois brusque et violent dans l’intimité, quoique sa sœur ne se fût jamais plaint ni confiée à lui.

    Contrairement aux vrais jumeaux, Eva et Jesse n’avaient pas ce lien spécial qui unissait les homozygotes, leur faisant ressentir les émotions de l’autre. Toutefois, rien que par leur lien fraternel normal, Eva aurait dû contacter son frère, à défaut de leurs parents résidant au loin, à la limite une semaine après son départ.

    Jesse avait fini par s’inquiéter et avait rendu visite à Jean. Celui-ci avait manifesté son étonnement et avait montré la vidéo à son beau-frère. Les deux hommes avaient donc résolu d’avertir la police, plus d’une semaine de silence était inquiétant. Eva n’avait pas de revenu, ne s’étant plus présentée à son travail, et sa cagnotte – si cagnotte il y avait – aurait déjà fondu depuis longtemps.

    La police avait fait chou blanc. Eva n’avait laissé aucune trace. Depuis son départ, elle n’avait pas utilisé sa carte et la banque n’avait enregistré aucun mouvement, ni de débit ni de crédit. Comment avait-elle donc vécu ? Même si elle avait effectué de petits boulots, elle aurait quand même laissé des traces, même minimes.

    Les deux hommes avaient engagé successivement trois détectives. Aucun de ceux-ci n’avait obtenu de résultat. En désespoir de cause, Jesse Trist se rabattit sur Kwan Lock Investigations. Mes tarifs étaient plutôt extravagants, même pour un jeune entrepreneur comme ce Jesse ; je ne me justifierais pas, je ne faisais que suivre la loi de l’offre et de la demande : le nombre d’affaires délicates bouclées, parfois en quelques heures, témoignaient pour moi.

    Ma visite au commissariat, où j’avais quelques bons amis et d’anciens collègues, ne m’apprit rien d’intéressant, le dossier était quasiment vide. Eva Nuwi était partie avec très peu d’affaires dans une petite valise. Une enquête de proximité ne donna que des résultats décevants : le quartier était très animé et Eva aurait très facilement passée inaperçue ; aucun commerçant n’avait remarqué rien de particulier.

    Je me résolus à rendre visite au mari, Jean Nuwi. C’était un bellâtre au tempérament ombrageux, toisant hautainement ce petit détective chinetoque qui prétendait faire mieux que les autres. Je ne comprenais pas comment la gente féminine était attirée par ce type plein de suffisance, mais je ne suis pas une femme. Je le trouvais immédiatement antipathique.

    – Monsieur Nuwi, pourriez-vous me dire pourquoi votre femme vous a quitté ?

    – Oh, nous avions eu une discussion peut-être plus violente que d’habitude.

    – C’était à propos de quoi ?

    – De son travail. Elle rentrait trop souvent tard.

    – Et je suppose qu’à son lieu de travail il y avait un peu trop de jeunes et beaux internes.

    – J’avoue que je suis un peu jaloux.

    – J’ai cru entendre que vous-même êtes entouré de charmantes collaboratrices…

    – Et alors ? Ça ne veut pas dire que je me les farcissais. J’aime ma femme et je voudrais qu’elle revienne. Je veux changer pour la retenir.

    Un rien qui vaut cher - RAHARPar automatisme, j’avais mentalement photographié le living et sa décoration. J’y avais noté la touche féminine raffinée d’Eva par le choix des tableaux et des bibelots.

    – La police ne m’a pas permis de voir son message vidéo.

    – Eh bien, tenez ! voici une copie si cela peut vous aider.

    A suivre

    RAHAR

    Note de Lenaïg :
    pour vérifier si on a l'oeil d'un détective, on peut essayer de trouver les 7 différences entre les deux chats ci-dessus. Moi j'en ai trouvé assez facilement cinq, puis six, je chercher encore la septième !
    Voir le jeu chez Superblogules.

     

    Un rien qui vaut cher - RAHAR

    Photos : Nestor Burma (Guy Marchand) et sa secrétaire Hélène (Géraldine Cotte).

     


    3 commentaires
  • Prénom : Pia - Lenaïg, Cour de récré chez Jill

    Pia, petite "perroquette", pépie-t-elle ?

    Probablement, pas prête pour parler !

    Lenaïg

    Pour la Cour de récré chez Jill

    Prénom : Pia - Lenaïg, Cour de récré chez Jill

    Photos :
    Maman et bébé clic !
    Bébé sur les genoux : clic !


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