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    LA MAISON DANS LES BOIS

     

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    J’avais pris ma voiture et j’avais tout plaqué : mon boulot de bibliothécaire, mes amies – qui ne l’étaient plus – et mon compagnon. J’allais changer de ville, tout oublier et refaire ma vie.

    J’avais commis l’erreur de tomber amoureuse d’un musicien trop beau, guitariste d’un groupe de rock à succès dont la musique s’adressait plus à des ados rebelles qu’à un public vraiment mélomane.

     

    Il m’avait abusée quand je l’avais vu pour la première fois à la bibliothèque municipale. Il avait l’apparence d’un étudiant très comme il faut, discret, respectueux des règles et courtois. Il était loin du rocker excentrique, à la mise extravagante et aux yeux rouges de drogué, quand il était sur scène ou qu’il répétait avec ses compagnons. Bref, il était un Jekill et mister Hide… finalement un Jekill la plupart du temps.

    le-dernier-ouvrage-de-j-k-rowling-n-a-pas.jpgAveuglée par l’amour, j’avais vendu mon petit studio pour aller emménager avec mon prince charmant. La déception fut amère. Les moments d’intimité étaient devenus de plus en plus rares – en fait, il passait beaucoup plus de temps avec ses potes sous prétexte de répétitions – et le comportement de mes amies était devenu peu à peu bizarre ; j’avais fini par savoir qu’il les séduisait à tour de rôle.

     

    Quand l’amour se meurt, la lucidité revient. Je m’étais rendu compte que mon prince – plus si charmant que ça – me tapait pour régler ses dettes de jeu et pour offrir des tournées à ses potes. Il n’était pas exclu qu’il s’eût fait taper à son tout par des greluches intéressées.

    Outre mon travail régulier, j’écrivais. Licenciée d’Histoire, spécialisée en Histoire Médiévale, je m’étais lancée dans la fantasy. Je n’étais pas une Rowling, mais je dois avouer sans fausse modestie que mon cycle de l’« Épée Danlot » avait rencontré un certain succès. Quand j’avais emménagé avec mon gigolo de musicien, j’avais interrompu l’écriture du cinquième tome. J’avais maintenant le loisir de le continuer.

     

    À quelque chose malheur est bon, ma malheureuse aventure pouvait être une source d’inspiration pour la suite de mon roman. Mais d’abord, il me fallait un autre environnement pour travailler en paix, dans le calme et la quiétude.

     

    Ma destination était une ville touristique, caractérisée par ses bâtiments à l’ancienne, datant de l’époque de l’immigration. Sur ma carte, il y avait un petit village renommé pour sa spécialité gastronomique, une dizaine de kilomètres avant la ville.

     

    agente-maison-pancarte-proche.jpgEn faisant une pause-pipi à un kilomètre avant d’entrer au village, mon regard accrocha une pancarte qui pendait de travers, presque délavée par les intempéries, à demi cachée par la broussaille du bord de la route. Elle annonçait une maison à vendre à une centaine de mètres en suivant l’embranchement.

     

    J’étais curieuse, et comme j’avais besoin de tranquillité, j’avais pris la route en terre battue. À la vue de la petite maison à étage, mon cœur a fait un bond. C’était ce que je voulais. La bâtisse était solide et paraissait en très bon état, les vitres des fenêtres étaient poussiéreuses mais intactes. Les fanes jonchaient la cour, mais il n’était pas désagréable d’entendre le crissement doux des feuilles mortes en les foulant.

     

    Je fis le tour de la maison. Un hangar de bois solide pouvait servir de garage. J’y vis un vieux générateur à essence. Mais j’ai remarqué que des panneaux solaires – certainement de pose récente – recouvraient un pan du toit. Une grande citerne était alimentée par une pompe mue par une petite éolienne. À défaut d’être raccordée au réseau électrique, la maison avait le téléphone. Fixe évidemment : il n’y avait pas de réseau pour mobile. Je repris la route du village où j’espérais trouver l’agent immobilier. J’espérais que le revenu assez coquet de mes ouvrages serait suffisant pour l’acquisition de la maison.

     

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    Dans mon enthousiasme, je n’avais pas remarqué l’air assez surpris de l’agent. La maison était en vente depuis cinq ans, mais n’avait attiré aucun acquéreur, malgré sa modernisation relative. J’avais été persuadée qu’elle avait été réservée pour moi par le destin.

     

    J’y retournais avec l’agent pour visiter l’intérieur. Je n’avais pas été déçue. La maison n’avait besoin que de très peu de réfection, ce qui ne nécessitait en fait qu’un peu d’huile de coude. Un living lumineux, une cuisine moderne, deux chambres, une salle d’eau et un grenier, que demander de plus ? Le prix était raisonnable et me laissait assez pour meubler mon nid.

     

    A suivre

     

    RAHAR

     

    Illustrations :

    • La maison dans les bois, très belle photo prise par Jean-Paul Laporte, à voir sur "ça vient du Japon", cliquer sur ce titre pour y aller faire un tour !
    • J. K. Rowling sur meltybuzz.fr
    • Un salon lumineux qui peut se prolonger à l'extérieur et donner ceci ? Ce salon dans les arbres vient du blog de Samuel Parent sur fr.titaninteractif.com

    Lenaïg


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  • This is a test,
    Hope for the best ...
    Ou pour le pire ?
    Mieux vaut en rire !

    J'ai atterri
    Sur le Kiwi !
    Voilà, je rame ...
    Sera-ce un drame ?

    La nouveauté,
    L'étrangeté !
    De l'aventure,
    Bien à la dure ?

    Tout à chercher,
    Tout est caché ?
    Cadre rigide,
    Rien n'est fluide !

    Juste en Arial ?
    C'est infernal !
    Faut que je trouve
    Ce que ça couve ...

    Déjà poster,
    Pour voir l'effet
    Puis je termine
    Et je fulmine.

    Lenaïg

    Grrr, je n'arrive à rien ! Et la photo choisie sur un album papier, une sculpture de Gina Lollobrigida, n'a rien à voir avec moi, qui rampe lamentablement !


    12 commentaires