• Prénom : Franck

    ***

    La Sonate pour violon et piano en la majeur


    Musicien de grand renom, Frank est né à Liège, partie wallonne de la Belgique. Son père, Nicolas-Joseph, nourrit de hautes ambitions pour son César Auguste, rien de moins qu'un futur Franz Liszt.
    Paul Gaugin, Les Albums de Céline E.


    Mais il devient ce musicien aux mains plus longues que la normale capables de couvrir douze touches blanches du clavier.

    Franck


    Franck a exercé une influence considérable sur la musique. Il a contribué à renouveler et redynamiser la musique de chambre et a développé l'utilisation de la forme cyclique. Claude Debussy et Maurice Ravel rappelés et utilisés sous forme cyclique, bien que leurs concepts de la musique ne sont plus les mêmes que Franck. "  Source: Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre
    Andrey Aranyshev -

     
    Erlend Mørk
    Pour la beauté de l'art : entendre et voir.

    Marie Louve

     

    Pour la Cour de récré chez Jill

     

    Et le Franck de Lenaïg ici : clic !


    12 commentaires
  • Pour Flipperine !

    Pour Flipperine !

    Qui a relevé haut la main le défi n° 107 des Croqueurs, elle aussi

    et qui a mis mon poème pour elle en accueil sur son blog, ce dont je suis très fière.

    Je voulais lui poser cette brassée de fleurs chez elle en commentaire, mais il semble que je n'y sois pas arrivée.

    Vive l'amitié !

    Lenaïg


    votre commentaire
  • L'Ange de midi


    Pendant quelques mois, les deux jeunes gens s’écrivent. Ils bavardent presque comme avant, par lettres interposées. Mais Pierrot dissimule qu’il vit dans la misère. L’Australie n’est pas l’Eldorado auquel il pensait. Il n’a pas trouvé de travail et vivote de menus boulots.

    Un jour, Edwige propose de venir le rejoindre. Paniqué, il lui écrit une réponse dilatoire dont la jeune fille ne sait que penser. Alors les lettres deviennent plus courtes, puis plus rares.

    À force de ténacité et de courage, Pierrot finit par monter une entreprise de transport, aidé en cela par ses connaissances en mécanique. Au fil des années, son entreprise s’agrandit et prend de l’importance pour devenir l’une des plus influentes.

    Deux fois, il écrit à Edwige. Il n’a pas reçu de réponse. Peut-être avait-elle été déçue par son refus déguisé de sa proposition, ou bien elle s’est mariée. Il se résigne, mais il n’a pas oublié. Il finit par se marier avec une gentille fille qui lui donne deux garçons.

     

    Les années passent, Pierrot perd sa femme et il doit s’occuper seul de ses enfants et de son entreprise, il ne s’est pas remarié. Plus tard, son fils aîné prend les rênes de l’entreprise ; dans les années quatre-vingt, l’âpreté de la concurrence oblige celui-ci à voyager de par le monde.

    Pierrot, en quelque sorte à la retraite, vit désormais seul dans sa luxueuse villa. Ses enfants lui rendent souvent visite et passent parfois la nuit chez lui. Ils finissent par se rendre compte de ses moments de mélancolie et se doutent de leur cause.

    Un jour, son fils aîné débarque chez lui avec son bagage encore étiqueté : il vient directement de l’aéroport. Il ne se soucie même pas de se décrasser, il entraîne son père au salon.

    – Papa, tu n’as plus à t’occuper de nous. Tu dois te remarier.

    – Qu’est-ce que c’est que cette fantaisie, je n’ai pas le cœur à ça, fiston.

    – Tu te rappelles le jour où j’ai malencontreusement ouvert ton tiroir secret à la recherche d’un document ?

    – Bien sûr, tu y a trouvé une vieille photo et je t’ai expliqué, et à ton frère aussi d’ailleurs, pourquoi elle m’est précieuse. Je vous ai raconté cette ancienne histoire d’amour.

    – Tu as toujours pensé à elle… à Edwige, n’est-ce pas ? Ne t’en fais pas, maman a été heureuse avec toi.

    – C’est de l’histoire ancienne, mon garçon.

    – Ne te voile pas la face, papa. Tu penses toujours à elle. Mon frère et moi ne sommes pas aveugles. Tu ne t’es jamais remarié, alors que tu es encore vert, en excellente santé.

    – Alors, où veux-tu en venir ?

    – J’ai fini par retrouver ta chère Edwige. Elle avait déménagé. Elle est devenue une avocate assez connue. Je suis allé chez elle et j’ai décidé de t’en parler.

    – J’ai fait une énorme bêtise. Elle s’est mariée ? Elle a des enfants ?

    – Eh non. Elle m’a confié qu’elle a fait aussi l’erreur de sa vie. Tu sais, en entrant chez elle, j’ai été bouleversé.

    – Tiens, pourquoi ça ?

    – Sur le meuble à télé, il y a une photo de vous deux, et dans sa chambre, il y a un poster de toi. Elle ne t’a jamais oublié. Elle ne s’est jamais mariée, elle n’a jamais retrouvé le même amour que le vôtre… Pourquoi ne pas la contacter, papa ? Bien sûr, tu n’es plus le même qu’autrefois, et elle non plus.

     

    Alors le soir même, Pierrot a écrit d’une main tremblante d’émotion une demande formelle en mariage. Il n’a pas osé l’appeler par téléphone.

    Edwige n’a pas non plus osé répondre par téléphone, elle lui a envoyé une lettre : « … Pendant tout ce temps, je n’ai cessé de penser à toi, de te voir dans mes rêves. Tu y as mis le temps, mais je t’aime toujours. Si tu veux toujours m’épouser, viens me prendre… »

     

    Pierrot est parti seul. L’avion l’a un peu fatigué, mais c’est le cœur battant et l’allure décidée qu’il entre dans le terminal. Son fils lui a dit qu’il avait montré un cliché récent de lui à Edwige, mais cet étourdi a oublié de prendre une photo d’elle.

    Cependant, Pierrot est confiant, il est certain de la reconnaître malgré son âge actuel. Mais dans la cohue, il a beau chercher, il ne trouve aucune femme qui pourrait lui ressembler de près ou même de loin. Il voit des pancartes, mais il ne trouve pas son nom. Son cœur se serra, ses yeux s’embuèrent. Personne ne l’attendait… Personne n’est venu.

    Quelqu’un lui touche le bras, ce qui l’électrise. Il e retourne vivement. C’est un inconnu en uniforme, certainement un chauffeur.

    – Monsieur Pierrot ? On m’a prié de vous remettre ce message.

    Pierrot arrache presque l’enveloppe et lit avidement son contenu en tremblant.

    « Pierrot mon bien-aimé, tu viens de loin. Mais as-tu bien conscience des ravages du temps ? Je te trouve toujours beau, mais serais-je encore belle à tes yeux ? Tu vas peut-être au-devant d’une désillusion. Réfléchis bien, tu peux encore tourner les talons, te fondre dans la foule et retourner chez toi. Si ton amour est aussi fort que le mien, suis le chauffeur, je t’attends dans la voiture. »

    Pierrot sort dans le crachin. Est-ce de mauvaise augure ? Il voit la luxueuse voiture noire. Les vitres sont relevées, il ne voit pas l’intérieur. Si, une forme sombre.

    La portière s’ouvre. Une voix qu’il ne reconnaît pas prononce son nom. « Pierrot !... ». Une femme en trench-coat et lunettes teintées en sort. Ils sont debout, face à face, sans un mot.

    Puis la femme enlève ses lunettes. Ils se regardent les yeux dans les yeux. Alors, ce ne sont plus deux vieux qui sont là, mais une frimousse aux yeux noisette inquisiteurs et un minois candide aux yeux doux, comme autrefois.

    Edwige se jette au cou de Pierrot avec un sourire extatique. Celui-ci enfouit son visage dans la chevelure parfumée.

    – C’est merveilleux, mon ange !... C’est merveilleux !

    – Pierrot, c’est comme si c’était hier !

    Le bonheur fait pleurer, paraît-il. Et c’est vrai. La réaction des passants n’est pas l’indifférence. À différents degrés, c’est l’émotion en voyant ces deux vieux afficher leur amour.

    Fin

    RAHAR

    Images du net
    Lenaïg


    11 commentaires
  • L’ANGE DE MIDI

     

    L'Ange de midi - 1/2 - RAHAR

     

    Les âmes sœurs existent-elles ? Bien de gens en sont persuadés, plus par intuition que par certitude scientifique. D’autres soutiennent, statistiques du taux croissant des divorces à l’appui, que tout cela n’est que billevesée, ce phénomène n’est que le produit d’une passion exacerbée… et exagérée, c’est tout ; un psychologue cynique dirait même que, compte tenu de l’importance actuelle de la population, il ne parierait pas un kopeck sur la rencontre de deux personnes censément être âmes sœurs. Mais ce n’est pas parce que les statistiques sont contre lui que le phénomène n’existe pas.

    Pierrot et Edwige sont sous la tonnelle. Ils bavardent. Ce qu’ils se disent n’a pas beaucoup d’importance. Lui a dix ans, des culottes courtes salies par les jeux ordinaires des gosses de son âge, des chaussures fatiguées à force de shooter dans des ballons de fortune, une chemise à petits carreaux en vogue en ces années soixante ; elle a huit ans, des cheveux bien peignés, une robe ruchée immaculée à dentelles, des souliers noirs vernis.

    Comment ces deux enfants que tout semble séparer se sont-ils trouvés ensemble ? Pierrot est le fils cadet d’un artisan verrier qui, sans être dans la gêne, n’est pas aussi fortuné que le père d’Edwige, célèbre banquier de la ville.

    Pierrot est un gamin curieux, et quand il se lasse d’être battu dans les jeux souvent brutaux de ses copains, il vadrouillait seul à travers la ville, emplissant son esprit des petits incidents de la vie quotidienne de ses concitoyens. Un jour, il a entendu les sanglots étouffés d’une fille, derrière une haie d’aubépines. Il a agrandi une petite trouée pour y passer la tête. Une petite chose dans une robe d’organdi pleurait sous la tonnelle du vaste jardin.

    Au bruit, elle a levé la tête. Une frimousse qui aurait été mignonne si elle n’était chiffonnée, avec des yeux noisette inquisiteurs. Elle aurait pu s’offusquer de cette intrusion inopportune dans son intimité, ou peut-être être effarouchée par cette tête qui semble sortir d’une boîte à malices. Mais le minois candide aux yeux doux suscite plus l’intrigue que l’indignation. Et puis elle s’est querellée avec sa sœur et leur mère lui a donné tort, elle a besoin inconsciemment de se confier à quelqu’un, à n’importe qui d’étranger. Elle indique au garçon une trouée plus grande où il pourrait se faufiler pour la rejoindre.

    Pierrot a seize ans. Il y a longtemps que la trouée dans la haie ne peut plus le laisser passer. Il retrouve Edwige ailleurs. Les deux familles ne se doutent encore de rien. Pierrot traîne probablement avec ses copains, la ville compte des filles plus belles les unes que les autres ; Edwige est sans doute avec ses amies, et les beaux garçons de la société sont légions.

    De quoi ces deux ados se parlent-ils donc ? Peut-être de musique et de films comme leur semblables ; peut-être aussi de quelques choses de plus intimes. Lui est drôle, avec un humour parfois grinçant, et sensible comme un poète ; elle est vive et enjouée, et aussi perspicace qu’un psy. Il se passe rarement un jour sans qu’ils se rencontrent pour au moins un quart d’heure.

    Pierrot a maintenant vingt et un ans. Son frère a repris le métier de leur père. Sa sœur s’est mariée et est partie au loin. Edwige et lui se voient chaque soir, souvent au parc, parfois dans une ruelle tranquille.

    Leur idylle finit forcément par se savoir, leur entourage n’a pas les yeux dans la poche et les rumeurs ne peuvent pas être muselées. Un soir, ses parents attendent Edwige dans le salon.

    – D’où viens-tu ? attaque sa mère. Tu as encore traîné avec ce…Pierrot. Ce n’est pas convenable… N’est-ce pas mon cher ?

    – Tu es intelligente Edwige, tu te rends bien compte que ce vaurien n’est pas de notre milieu, fit son père. Et puis il n’a pas de situation ; en outre, je sais qu’il n’est pas une lumière, il ne deviendra jamais quelqu’un. J’en appelle à ta raison, tu ne trouveras que le malheur avec lui. Je t’interdis de le revoir, achève-t-il d’une voix autoritaire.

    Une scène identique se passe chez Pierrot. Ses parents savent, qu’importe comment, et ils sont plutôt inquiets. Ils sentent que leur cadet va leur créer des soucis.

    – Nous avons à te parler mon garçon, commence le père. Tu étais avec cette jeune fille, n’est-ce pas ?

    – Oui papa.

    – Ta mère et moi, nous sommes un peu inquiets… N’est-ce pas la mère ?

    – C’est vrai, fait celle-ci, ne cessant de s’affairer au fourneau.

    – Écoute fiston, reprend le père, cette petite est la fille d’un grand banquier. Je connais un peu ce milieu, tu n’y seras jamais admis. Et puis, tu es encore jeune et tu n’as pas de situation. Alors, réfléchis, tout cela ne mènera à rien… n’est-ce pas la mère ?

    – Ton père a parfaitement raison Pierrot, et tu le sais. Oublie donc cette fille.

    Devant l’air abattu de son fils, le père s’approche et le prend par l’épaule.

    – Allons mon garçon, ce n’est peut-être pas définitif. Mais pour le moment, tu sais bien que c’est insensé… Fais-toi d’abord une situation, une bonne situation. Alors après, on verra bien.

    C’est comme s’ils s’étaient passé le mot : Pierrot et Edwige ne se voient plus. Cependant, chacun de leur côté, ils ont des moments de mélancolie que personne ne peut effacer.

    Un jour, Pierrot se retrouve au port. Il regarde pensivement les navires. Certains de ses amis ont affirmé qu’il est plus facile de faire fortune au Brésil ou en Australie. Le métier de verrier ne l’a jamais attiré, il aime plutôt la mécanique et a déjà fait un stage dans un garage important. Il est décidé. Il va préparer son voyage.

    Il a écrit à Edwige, lui donnant rendez-vous au port. Celle-ci hésite un peu, mais finit par accepter.

    – Edwige, je pars pour l’Australie. Veux-tu m’épouser et partir avec moi ?

    La jeune fille réfléchit. Depuis longtemps, elle s’attendait à cette proposition, mais avec terreur : elle sait qu’elle doit dire « non » si elle s’en référait au raisonnement de ses parents. À présent, elle ne peut pas le prononcer, elle reste muette.

    Pierrot était tellement persuadé qu’elle se jetterait à son cou, que son mutisme le foudroie, quelque chose s’écroule en lui. Il part, abattu. Edwige de son côté, sent son cœur se serrer et ses yeux s’embuer.

    Le jour du départ, elle ne peut s’empêcher d’aller au port. Elle voit Pierrot embarquer. Il jette un regard en arrière, comme s’il cherchait quelqu’un, mais il ne la voit pas. Quand le navire quitte le port, Edwige étouffe un sanglot. Aurait-elle commis une erreur ? l’erreur de sa vie ?

    A suivre

    RAHAR

     

    L'Ange de midi - 1/2 - RAHAR

    Illustrations : petite fille en belle robe, socquettes blanches et souliers vernis vue chez blog.aufeminin.com (clic !) et photo recadrée du film La guerre des boutons, pour les tenues vestimentaires d"Edwige et Pierre.
    Lenaïg


    5 commentaires
  •  

    Trois pommes en vrai,
    raisin sur le porte-plat :
    tableau de saison.

    ***

    Belles à croquer,
    un péché de les manger,
    saveur de la chair.

    ***

    Ce parfum des pommes
    me rappelle les vergers,
    cueillette d'enfance ...

    ***

    Lenaïg
    Photo :
    L'Ours castor

    Coucou du haïku d'aujourd'hui :

    "En croquant la pomme"

    la pomme , fruit de saison est  un kigo d'automne 
    les publications  (3 maximum  par article ) se font  à partir de Vendredi 13 septembre  
     les illustrations ne sont pas imposées
    Chacun fait comme il veut ..   

    A vos plumes ! 

    Marie-Alice


    15 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires