• 6a00d83451924f69e2013489ab00f4970c-800wi.jpg

     

     

     

    — Veinard ! A moi, elle ne m’a pas encore fait l’aumône d’un « ma ».


    Troublé, plus ému qu’il ne voulait l’admettre, le jeune homme se sentit fondre, balançant entre les larmes et le rire jaune. Son coeur semblait se fendre et gonfler, une boule désagréable était coincée dans sa gorge. Une voile de douceur vint lui envelopper l’esprit. Il ne voyait plus ces sourcils touffus, ce vilain nez inachevé, cette paupière qui refusait de se lever complètement.

    Rien ne comptait plus que ce doux sourire de bébé. Mais où avait-il la tête ?
    Chacun cherchait, quémandait même, l’amour, l’amitié. Et lui ne voyait pas sous son nez ce qu’on lui offrait sur un plateau d’argent. Bien sûr, la déception et, avouons-le, un certain dégoût, l’avaient aveuglé. Betty avait raison : le destin leur avait donné une enfant normale, mis à part son manque de beauté ; ils étaient largement mieux lotis que certains avec leurs rejetons handicapés ou pire.


    A partir de ce moment, la joie régna dans le foyer. Alphonse surtout, ne voyait plus en sa fille qu’une enfant aimante, sage et plutôt intelligente. La petite Aglaé grandit effectivement comme une petite fille normale. Elle était saine et vive. Son caractère enjoué avait conquis les petits enfants de son âge qui s’étaient rapidement habitués à sa laideur. Bien sûr, ceux qui la voyaient pour la première fois faisaient « bêêêh… » ; les enfants sont souvent cruels, c’est leur nature. Les adultes dissimulaient mieux leur dégoût.


    *


    Betty avait bien sondé son mari sur l’éventualité d’avoir un autre enfant. Alphonse s’était montré très réticent. D’abord, il y avait un risque que l’accident se répète. D’accord, il peut être négligeable, mais il existe. Ensuite, si l’enfant s’avérait être loin d’être laid, ils seraient confrontés à un dilemme intolérable. On dit toujours que les bons parents n’ont pas de préférence pour leurs enfants. Ce n’est pas vrai, on aura toujours tendance à favoriser un ou certains des enfants, même si on s’en défend vigoureusement.

    En l’occurrence, ce serait abominable.


    Au collège, Aglaé avait eu quelques désagréments au début. Elle avait été la cible de certaines bandes. Celles-ci l’avaient accablée de quolibets, de mauvais calembours et parfois d’injures cruelles. Mais ses parents l’avaient prudemment averti. Son père et elle avaient eu une longue conversation, touchant finalement au métaphysique. C’est sûr, elle était moche, laide même, mais il ne fallait en accuser personne. Elle devait compenser ce désavantage par un esprit tendu vers la réussite. Sa mère s’efforçait de cultiver son élégance ; elle disait qu’il faut détourner l’attention des gens sur son manque de beauté par des atours bluffants.


    Aglaé avait quand même réussi à se faire des amis. Sa douceur, pourtant mal servie par une voix de fausset, sa gentillesse innée et surtout son intelligence, avaient peu à peu arasé la répugnance instinctive des autres. Certains profitaient sans vergogne de sa serviabilité, mais elle n’en avait cure : tant qu’on ne la reléguait pas dans une solitude insupportable, Aglaé acceptait presque tout.


    Elle n’avait pas de petit ami et ne s’en offusquait pas. Son intelligence lui faisait accepter le poids de sa laideur. Elle trouvait néanmoins de la satisfaction à jouer les entremetteuses. On lui faisait confiance -on sait pourquoi— et elle était la confidente idéale, tant des filles que des garçons. Ah si elle était écrivain, elle aurait bien eu des choses à raconter. Elle s’imprégnait de la vie tourmentée des ados à travers les secrets qu’on lui confiait. Aglaé sentait bien son coeur s’accélérer pour certains beaux garçons, mais raisonnable, elle surmontait ces moments de faiblesse en se consacrant plus à ses études.


    Au lycée, sa renommée en tant qu’excellente entremetteuse l’avait suivi. Une personne extérieure aurait été étonnée de voir une telle laideronne si populaire. Mais les filles savaient à quoi s’en tenir : personne ne sera jamais tenaillée par la jalousie, concernant Aglaé. Le fait  qu’elle était une excellente élève n’y changeait absolument rien. C’était la bonne amie, la précieuse confidente la plus digne de confiance, jamais médisante et cependant conciliatrice.


    Cependant, les hormones agissaient. Un garçon, pourtant séduisant, s’était fait proprement jeter par une greluche qui n’avait pour tout avantage qu’une beauté à couper le souffle. Malgré ses résolutions, Aglaé n’avait pu gommer de son esprit l’image de ce garçon qui s’insinuait jusque dans ses rêves. Tout en les maudissant, elle goûtait la volupté des battements accélérés de son coeur, chaque fois que le garçon l’approchait. C’était comme une torture délicieuse.


    — Je me demande bien pourquoi Marlène a cassé subitement. Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui lui aurait déplu.
    — Tu sais Henri, elle s’affichait déjà avec Geoffrey.
    — Non, je ne le savais pas. Mais qu’est ce qu’elle trouve à ce relou ?
    — Oh il vient d’avoir une bagnole pour son anniversaire. Et quelle tire ! une sport, excusez du peu !
    — Bah, c’est un fils à papa.
    — Justement, c’est ce qui attire les filles du genre Marlène. Elles ne savent pas apprécier les gars bien comme toi. Tu es gentil, généreux, compréhensif. Tu as de la conversation et tu n’es pas un cancre. Quelle fille sensée te laisserait filer ?
    — Eh oh, est-ce que tu ne serais pas en train de me draguer, là ?
    — Et alors ?
    — Ecoute Aglaé, je t’aime bien, mais tu n’es vraiment pas mon genre.
    — Pourquoi ? On dit que je suis gentille et compréhensive, et je ne suis pas bête comme Marlène.
    — Mais tu t’es regardée dans une glace ?
    — Mais c’est l’esprit, c’est l’âme qui compte.
    — La beauté compte aussi, tu sais… beaucoup même.


    Malgré sa force d’esprit, sa légendaire rationalité cartésienne, Aglaé subit de plein fouet l’humiliation. Son coeur se glaça. Elle voulut mourir, s’enfoncer dans le sol. Elle maudit cette injustice ; n’avait-elle pas aussi le droit d’aimer et être aimée ? Il faut regarder la réalité en face. Jamais aucun garçon ne s’intéressera à elle, même le généreux, le gentil Henri l’avait repoussée.


    Son père l’avait déjà mise en garde. Il lui serait très difficile de trouver un compagnon. Cependant, on pouvait parfaitement avoir une vie riche sans pour autant sacrifier à la tradition de la procréation. On pouvait aussi tirer une immense satisfaction d’une solide amitié. C’était la voix de la raison, mais Dieu que ça faisait mal ! Ça vous vidait toute votre force.


    Désormais, Henri l’évitait le plus possible. Elle lui avait été reconnaissante de ne pas avoir répandu sa pitoyable tentative de séduction. Après quelques jours d’abattement, Aglaé s’était reprise grâce à sa force personnalité, et la vie reprit son cours. Cependant, une plaie dans son coeur avait refusé de cicatriser.

     

     

    RAHAR

     

    A suivre

     

     

    403iiuvt.gif

     

     

     

     

    Illustrations :

    • Exclusion, www.wrath.typad.com
    • Poussin Caliméro, création de Nino Pagot.

     

     

     


    3 commentaires
  •   rosemary-s-baby-03-g.jpg

     

     

     

    — Bon sang, ce qu’elle est moche ! Elle ne tient pas de moi, c’est sûr… ni de toi non plus, à bien y regarder.
    — Mais chéri, elle tient peut-être de tes grands-parents…
    — Ah non ! Mamie et Papi n’avaient peut-être pas la palme de la beauté, mais ils étaient loin d’être laids. Et si on parlait des tiens ?
    — Ben les miens non plus n’étaient pas moches.
    — Alors, d’où vient cette… cette… chose ? Qu’avons-nous donc fait au Ciel pour mériter ça ?
    — C’est peut-être une anomalie ? Je sais seulement que c’est notre fille. Toi qui te dis scientifique, demande donc au docteur. D’ailleurs j’ai remarqué qu’il était un peu soucieux quand il est sorti.

     

    *


    — Dites docteur, à propos de notre hum… fille…
    — Ah oui, je voulais justement vous en parler. Je viens de recevoir des résultats d’analyse. Allons voir votre femme.
    — Oh docteur, pourrai-je déjà l’allaiter ? Elle semble avoir faim.
    — Mais bien sûr, chère madame. A propos, je voulais avoir un petit entretien avec vous.
    — Tout va bien, docteur ?
    — Apparemment oui, mais nous avons décelé quelques petites anomalies dans les analyses que nous avons effectuées.
    — Tu vois Alphonse, je t’avais dit de ne plus fumer quand j’étais enceinte, c’est ça, docteur ?
    — Tu débloques, j’ai pris soin de fumer dehors.
    — Non jeunes gens, cela n’a rien à voir.
    — Mais alors, qu’est ce qui nous a foutu un tel monstre ?
    — Alphonse !
    — Regardons les choses en face, Betty. Elle n’a pas de menton, ses yeux se font bonjour, une de ses paupières est plus basse que l’autre, ses sourcils ne font qu’un (peut-être sera-t-elle d’une jalousie maladive), son nez est aussi pincé que celui de Michael Jackson, et cette verrue de fée Carabosse…
    — Arrête ! Ce n’est pas de sa faute. On va l’aimer telle qu’elle est, c’est notre enfant.
    — Alors docteur, qu’est-ce qu’elle a ?
    — Eh bien, il semblerait que votre fille ait été exposée à des substances toxiques.
    — Mais comment ça ? Comment peut-elle avoir été empoisonnée ?
    — Moi je sais, c’est ta foutue décoction. Je t’avais prévenue contre les conseils saugrenus de tes prétendues bonnes amies, mais tu n’en fais qu’à ta tête.
    — Quelle décoction, madame ?
    — Oh juste quelques simples qui devaient faciliter le travail. Et c’est vrai, je n’ai presque pas senti la douleur.
    — C’est ça, hein, docteur ?
    — C’est une possibilité. Mais peut-être votre femme a-t-elle été exposée à d’autres produits chimiques, enfin le champ est plutôt vaste.
    — Mais alors pour notre fille ?
    — Je crois que nous allons effectuer d’autres analyses plus précises, et en particulier une analyse génétique. Nous aurons les résultats la semaine prochaine.

     

    *

     

     

    — Bonjour docteur, nous venons pour les résultats.
    — Comment va votre bébé ?
    — Oh Aglaé va très bien, elle mange bien, n’est pas capricieuse et ne nous dérange pas trop la nuit. C’est un amour.
    — Alors docteur, et ces résultats ?
    — Ils sont plutôt déconcertants. Les gènes de votre fille ont étrangement muté. Nous les avons comparé aux vôtres, et des points qui auraient dû être similaires aux vôtres sont en fait très différents. C’est extraordinaire. Si je ne vous avais avait pas vu accoucher madame, j’aurais dit que ce n’était pas votre enfant.
    — Mais comment cela se peut-il ?
    — Je vous l’ai dit, votre femme a été sûrement exposée à quelque substance nocive, ce qui a probablement provoqué ces mutations.
    — Alors notre bébé est un monstre.
    — Je n’ai pas dit ça. Ses gènes sont tout ce qu’il y a de normal, c’est seulement qu’ils semblent n’avoir que très peu de correspondance avec les vôtres, c’est tout. C’est un bébé normal comme tous les autres bébés.
    — Ouais, à part qu’elle est moche.
    — Allons monsieur, c’est la loterie de la génétique, on n’y peut rien. Et quant à son bec-de-lièvre, nous pourrions l’opérer d’ici un mois, si vous voulez.
    — Et on va encore casquer…
    — Alphonse ! Tu ne voudrais pas la laisser comme ça tout de même !
    — Pour ce que ça changera…
    — Pardon monsieur, mais cela va améliorer beaucoup sa vie future. Si on la laissait comme ça, elle aurait des difficultés d’élocution, elle serait plus vulnérable aux infections, les microbes ayant une voie toujours ouverte. Sans parler des tourments que lui infligeraient ses camarades, cela influerait fâcheusement sur son caractère.
    — Et puis, elle sera moins moche comme tu le répètes sans cesse, tu vois ?
    — D’accord, d’accord.

     

     

    *


    Pendant longtemps, Alphonse s’était complètement désintéressé de la petite Aglaé.
    Pourtant, le bébé était sage, presque toujours souriant. On ne l’entendait pleurer que quand elle avait trop faim ou quand le marchand de sable tardait un peu. Betty était enchantée, sa vie ne ressemblait pas à celle de ses amies qui avaient eu des enfants avant elle ; Aglaé ne lui donnait que satisfaction, elle était loin d’être épuisante.
    L’enfant tendait toujours son petit bras potelé vers son père toutes les fois qu’il s’approchait embrasser mutinement Betty.

    Mais il ne remarquait pas la petite moue de déception d’Aglaé. Heureusement, sa mère la distrayait de ses câlins.

     

    — Alphonse, tu ne t’occupes pas beaucoup de notre bébé, nous avions désiré cette enfant, ne t’en souviens-tu pas ? 

    — Mais je la change et lui donne parfois le biberon depuis qu’elle est sevrée.
    — Tu crois que c’est suffisant ? Tu n’as jamais remarqué qu’elle te désirait. Elle ne regarde que pour toi quand tu apparais. Tiens regarde, elle te dévore des yeux.


    Interloqué, le jeune homme regarda la petite. Effectivement, Aglaé lui souriait, agitant joyeusement ses petits bras. Puis dans un élan, elle fit : « Pa… ».
     

     

     

    RAHAR

     

     

    A suivre

     

     

    8836018-jouets-antiques-et-poup-e-allong-dans-un-berceau-vi.jpg

     

     

     

    Photos du net :

    • Rosemary's baby, www.toutlecine.com
    • Jouets antiques et poupée dans un berceau, www.fr.123rf.com

     

     

     


    3 commentaires
  •  

     

    P74-Cerisier.jpg

     

     

     

     

    Cerisiers tout blancs -

    c'est une explosion de fleurs -

    où sont-ils pourtant ?

    Sur la photo  ce printemps -

    je vais aller au devant.

     

    ***

     

    Fleurs de cerisiers -

    fêtes chez les Japonais

    avril déjà là

    Ma rue en est dépourvue

    je vais marcher vers ailleurs

     

    ***

     

    Lenaïg

     

    Voici revenu le vendredi et le bonheur des coucous ...

    Belle photo, joli montage, travail conjugué d'Eliane (clic !) et Mamylilou (clic !) sur une proposition d'Alice (clic !).

     

     

     


    14 commentaires
  • Oiseaux et technologie sans fil

     

     

     

     

    Mon  imaginaire, ce serait ... Lapin nain - généalogie

    comme le bestiaire, et le vestiaire de mon imagination ?

     


    Dans mon imaginaire, je peux tout faire, et même s'il s'alimente du réel et du vécu, je me demande parfois s'il se contente de cela ! J'écris cela du mien, car c'est le seul que je connais bien.

     


    B002RI9L76Mon imaginaire a une part d'enfantin, se nourrit de mots et de dessins ; on y trouve des ours et des lapins, des fées et des robots, mais ils sont au repos.

     


    Mon imaginaire en prose sait qu'il a ses fins limiers dont il est le chef de meute et qu'il lance dans des quêtes, pas des conquêtes.

     


    Mon imaginaire en poésie a ce jour envie de se taire et de se laisser porter par les mots de Claude Nougaro.

     

     


    Lenaïg

    ***

     

     

     

     

     

     

    Le Chant du désert

     

     

     

     

     

     

    Dans le désert du papier blanc
    Mes vieux chameaux de mots naviguent
    Croisant parfois les ossements
    D'un poème mort de fatigue

    J'ai soif

    Bédouin brûlé par l'aveuglant
    Néon d'un néant, sèche douche
    Je marche, marche, m'ensablant
    Un bâillon d'encre sur la bouche

    J'ai soif

    Il est des bouches oasis
    Tout enchantées de phrases fraîches
    La mienne suce le supplice
    D'une langue qui se dessèche

    Pourquoi me suis je, ah là là
    Aventuré parmi ces dunes ?
    Croyais je y rencontrer Allah,
    Son burnous en bure de lune ?

    Il m'aurait dit : " Ta soif me plaît
    Voici ma gourde d'eau mentale "
    Alors j'eusse bu les couplets
    D'une chanson fondamentale

    Une chanson à l'infini
    D'un souffle neuf brisant ces noces
    Qui nous font naître dans un nid
    Halluciné de becs féroces

    Une chanson puisée ailleurs
    Qu'à la litanie de nos plaintes
    Mêlée aux hymnes fossoyeurs
    Dans le poumon des guerres saintes

    Une chanson calmant la soif
    De nos soifs enfin inondées
    Oui qu'une pluie enfin nous coiffe
    D'une chevelure d'idées

    Idées dictées pour en sortir
    De nos mariages et leurs divorces,
    De nos bourreaux et leurs martyrs,
    De nos contrats et leurs entorses

    De nos salam, salamalecs
    Au sommet sec de nos puissances
    Quand nos enfants claquent du bec
    Dans la patrie de l'innocence

    J'ai soif, soif

    Et me voici là devant vous
    Frères humains, but de ma course
    Les doigts tendus comme des trous
    Vers la lumière d'une source
    J'ai soif
    Source, chant source
    Jaillis, jaillis, jaillis...

     

     

    Petits-mots-du-desert-tableau-abstrait-contem-copie-1.jpg

     

     

    Petits mots du désert, artiste Ame Sauvage, www.amesauvage.com 

     

     

    Et plus haut : images du net aussi,

    oiseaux perchés sur la technologie sans fil,

    le lapin ancré dans le concret, le lapin dans l'imaginaire. 

     

     

    Jeudi en poésie dans Le panier de Mémette (clic !)


    12 commentaires
  • Rose qui s'élance vers le ciel

     

     

     

     

    Rose 1ère partie : Ma p'tite Rose à moi !

     

    Je ne connais personne qui se nomme Rose mais je veux créer en prose une charmante petite Rose, qui ne sera pas morose, nouvelle venue à la Cour de récré, qui charmera Odon, Prosper et Irénée, trois des élèves pour qui j'ai une affection particulière.

     

    Rose, qui aura bien quelques épines, quoi de plus normal pour se défendre des prédateurs et se battre dans la cour des grands ! Qui fera des caprices et quelques méchancetés d'enfant sans gravité, mais à qui je souhaite plus tard de connaître le plus possible le bon côté des choses, d'adopter de justes causes et de s'y engager ! A qui on pourra chanter : Ose, Rose ! comme à Joséphine Bashung l'a chanté !

     

    Que ma petite Rose dans la routine ou le conformisme ne s'ankylose et que, dans ses vieux jours, lui soit épargné l'arthrose ! Hum, et comment finir ce court billet en apothéose ? Point n'est besoin, juste imaginer que je pourrais être maintenant la grand-mère d'une petite Rose fut une douce pause.

     

     

     

    grapes-of-wrath-cover.jpg

     

     

     

    Rose 2ème partie : Rose de Sharon

     

     

    grapes1-2--copie-1.jpgJ'ai pensé, en lisant ce prénom, à ... Rose de Sharon !

    Un personnage de roman qui m'a marquée, vers l'âge de quatorze ans.

    Rose a' Sharn, Rosasharn, comme la désigne sa famille, dans Les Raisins de la Colère, de Steinbeck (1939), une jeunette fragile, vulnérable, d'à peine seize ans, mariée trop tôt à un tout jeune homme pas adulte non plus, qui finit d'ailleurs par l'abandonner.

    Rose de Sharon, dépourvue d'épines, prise dans la tourmente de la crise économique et de l'exode vers l'ouest sur la Route 66.

     

    XY240.jpg Pas d'épines, rien d'étonnant : la rose de Sharon étant bien une fleur, pas une rose mais un hibiscus.

    La Rose de Sharon est, paraît-il aussi, une métaphore biblique désignant Jésus.

     

    Rose de Sharon, enceinte, qui finit par accoucher d'un bébé mort-né ; tragique destin, sublimé par l'épisode troublant, poignant et pudique où elle donne le sein, son lait à un homme mourant de faim et incapable d'absorber des aliments solides, lui redonnant la vie ...

     

     

    Lenaïg

     

     

     

    RoseOfSharon01

     

     

     

    Illustration de début : photo Lenaïg (la rose qui s'élève vers le ciel, même le brin de fil électrique est authentique).

    Et photos cueillies sur le net et Google Images.

     

     

     

     

     



    12 commentaires