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    Candice est mannequin

    on la veut séductrice ...

    Ce nom est-il le sien ?

    C'est juste un artifice.

     

    Elle s'appelle Manon

    comme celle des Sources

    mais l'Agence a dit : non,

    ce n'est pas dans la course ...

     

    Snobinards et coquins

    qui peuplent les coulisses

    se moqueraient, mesquins

    de son prénom trop lisse.

     

    Candice fait rêver,

    tous les hommes la guette.

    Mais c'est un forestier

    qui lui tourne la tête !

     

    Défilés et saisons

    lui remplissent la bourse !

    Mais ... trop d'agitation,

    car Manon est une ourse

     

    qui aime les forêts

    loin des spots de la ville

    et fuira sans regret

    ce monde très futile.

     

     

    Lenaïg

     

     

     

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    Illustrations :

    Vanessa Paradis, www.femmes.fr.msn.com

    Manon of the Spring, Emmanuelle Béart, www.cineplex.com

     

     


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    Depuis qu’ils avaient traité ensemble l’affaire délicate, Richard se sentait comme ayant plus de droits que les autres sur Lucy. Il ne pouvait empêcher qu’une pointe de jalousie perçât son cœur chaque fois qu’elle riait de bon cœur à la plaisanterie d’un courtisan. Pourtant, il s’efforçait de se raisonner. Objectivement, le comportement de la jeune femme n’avait pas changé. Elle était toujours aussi cordiale, généreuse et serviable envers chacun, acceptant sans discrimination les invitations des célibataires, beau ou non, élégant ou sans goût. A la longue, les avocates du cabinet savaient à quoi s’en tenir. Lucy n’était pas une coureuse, elle ne savait tout simplement pas rembarrer, mais savait se refuser de façon tellement élégante que personne n’avait le cœur à lui en vouloir.

     

    Quand l’occasion s’était présentée à Richard de l’inviter, il avait eu un moment d’appréhension. Il ne vivait pas sur un grand pied et ne pouvait offrir à Lucy les somptueux restaurants dont les autres l’avaient habitué. Son père l’avait cependant tranquillisé : si la jeune femme rechignait, cela prouverait qu’elle n’était pas la femme idéale qu’elle paraît, puis il lui donna l’adresse de plusieurs petits coins charmants, bien que ne payant pas de mine. Richard se doutait bien que c’était dans ces endroits discrets que son père emmenait ses conquêtes depuis la mort de sa femme.

     

     

    *


    Lucy avait bien du mal à conserver sa carapace d’indifférence envers Richard. L’effort était encore plus terrible quand elle avait su que c’était le fils d’un associé. Elle balançait entre l’élan de son cœur et la peur d’être traitée de croqueuse. Elle doutait encore d’avoir trouvé ce qu’elle cherchait depuis toujours. Richard était gentil, prévenant, généreux à l’excès même, c’est comme s’il n’avait pas l’âpreté des autres dans la course à la promotion. Pourtant il ne bénéficiait d’aucun népotisme. Ce n’était pas une façade et Richard n’était pas une coque vide. Il donnait l’impression de la tortue de la fable, arrivant au but lentement mais sûrement. Son cœur battit quand le jeune homme finit par l’inviter un soir de relâche. Elle ne connaissait pas le restaurant, mais accepta sans montrer trop d’empressement.

     

    — Pardonne-moi si je ne t’ai pas emmenée dans un restaurant qui t’aurait mieux convenu. Je suis un peu serré en ce moment.

    — Quel sorte de restaurant crois-tu qui m’aurait mieux convenu ? C’est mignon ici, tu sais, et je préfère cette intimité. Dans les grands restaurants, tu es obligé d’être guindé, tu dois faire attention à la bienséance, être présentable… et surtout faire attention à ce que tu dis. La honte, si jamais on avait une dispute.

    — Ah parce qu’ici on peut se disputer en paix ?

    — Te connaissant, je ne pense pas cela possible.

    — Quoi, de se disputer en paix ?

    — Non, de se disputer tout court, gros bêta. Mais tu te dis un peu serré, tu as jeté ton argent par la fenêtre, tu es un joueur invétéré,… tu te drogues ? Mais non, que je suis bête.

    — Rien de tout ça, rassure-toi. Je suis en train d’achever un nid.

    — Un nid ! Tiens donc. Un mâle qui construit un nid. Et la femelle est déjà en vue ?

    — En vérité, un copain dans l’immobilier à qui j’ai rendu service, m’a dégoté un petit bijou de terrain. Comme je ne tiens pas à louer un appartement durant des années, et que je gagne plutôt bien ma vie, j’avais décidé de construire une petite villa, quitte à me priver du luxe et du superflu pendant un certain temps. Ma future famille sera ainsi dans le confort.

    — Je n’ai jamais rencontré un type aussi formidable que toi. J’envie celle qui aura ton cœur… ou qui l’a peut-être déjà ?

    — Oh oui, elle l’a déjà, (le cœur de Lucy se serra) mais… (soupir) je ne sais pas encore si je peux avoir le sien.

    — Allons donc, elle serait bien idiote : tu es beau, si, si, tu as un caractère d’or, tu gagnes bien ta vie, peut-être mieux encore sous peu, et tu possède une villa. Qu’est-ce qu’elle pourrait rêver d’autre ?

    — Mais dis-moi, je me fiche que tu me trouves indiscret, tu ne peux pas ne pas avoir de petit ami, n’est-ce pas ?

    — Tu es indiscret, mais je te répondrai. Non, je n’en ai pas. Les hommes ont peur d’une intellectuelle qui pourrait les écraser de sa prétendue supériorité. D’autant plus que je gagne probablement plus qu’un cadre supérieur.

    — Mais moi je n’ai pas peur de toi. J’ai plutôt beaucoup de respect et d’admiration.

    — Vraiment ? C’est gentil.

    — Non, non, je le pense réellement. Mais que fais-tu de tes week-ends alors, on ne te retrouve presque jamais entre nous.

    — Mais je rends visite à mes parents. Je vais t’avouer un secret, j’ai confiance en toi, parfois je joue. Rassure-toi, je ne perds pratiquement jamais d’argent, et je ne suis pas droguée. D’autres jouent aux cartes, font du golf, moi ce sont les paris. Ça me délasse.

    — Ah bon !? (il feignit la surprise) Et que fais-tu de tes gains ?

    — Ils servent à payer mes billets d’avion et à me procurer quelques petites fantaisies entre autres.

    — Fuiiiii ! Mais tu gagnes des masses, alors.

    — Bah, ce n’est qu’un passe-temps, et comme tu le sais, l’argent ne fait pas le bonheur…

    — Mais il y contribue, crois-moi, il y contribue. Serais-tu offusquée si je te disais que je suis un coureur de dot ?

    — Quoi ?! Dis-moi un peu, et que ferais-tu d’un gros tas d’argent ?

    — Euh…

    — Tu vois mon petit Richard, je crois te connaître suffisamment pour affirmer que tu n’est ni un garçon cupide ni un être frivole, encore moins un jouisseur. Tu es le plus pondéré des hommes. Pense à l’élue de ton cœur (soupir).

    — Mais j’y pense très fort. Serait-il présomptueux de ma part de te demander de visiter mon nid ?

    — Richard ?!? 

     

     

    *

     

     

    RAHAR

     

    A suivre

     

     

     

    Photo :

    Jolie table en bleu pour deux,

    du blog Les lignes de ma fourchette de Sandrine (clic !)

    J'ai aimé sa table "Souvenirs de Grèce", et contempler ses diverses idées de déco,

    alors, comme j'ai trouvé qu'elle illustrait bien ce chapitre de Rahar,

    j'ai pris la liberté, avec son accord, d'indiquer le lien pour les lecteurs qui aimeraient aussi lui faire une visite.

    Lenaïg.

     

     


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  •   picasso-pablo-fleurs-et-mains-petite-fleurs

     

     

     

    TOUT EN COULEURS

     

    Bleu…

    La mer, le ciel,

    Le voyage, le rêve,

    1311059-Claude_Monet_les_Coquelicots.jpgTes yeux.

    Je voyage dans ton regard

    Te découvre et t’apprends…

    A la source où se mire le ciel,

    Je me rafraîchis et réfléchis

    A ma vie,

    A Toi, à moi,

    A nous.

    Le bleu,

    Celui de tes yeux,

    Chasse mes soucis,

    Devient ma Vérité.

     

    Jaune…

    Le soleil,

    La fête,

    buffet-bernard-1928-1999-franc-bouquet-de-fleurs-bleues-238La joie,

    La bonne humeur.

    Jaune irradie,

    Fait tourner la tête

    Au tournesol.

    Mais Jaune

    Est parfois

    La rose ;

    Pâle,

    Traitresse et menteuse,

    Adultère.

    Elle va

    Au cocu

    Annoncer la nouvelle :

    « Je ne vous aime plus, et je vous trompe ».

     Pâle aussi,

    vincent-van-gogh-ne-s-imaginait-certainement-pas-que-sa-s-r.jpgLes murs de l’hôpital.

    Jaune s’y pose

    Et tente désespérément

    D’effacer Tristesse et Morosité

    Qui trônent en l’endroit.

    Mais redevenu vif,

    Jaune

    Marque sa supériorité

    Jusques en Chine,

    Y épouse l’Empereur

    Et son égo, sa Puissance,

    Son Pouvoir.

    Drôle de caractère

    Que celui de Jaune.

     

    9782035881373FS.gifRouge...

    A lèvres pour séduire,

    Aux joues pour les timides,

    Rouge comme un Cœur,

    L’Amour.

    Rouge comme une crête de coq,

    La Colère.

    Rouge…

    Sensuel, sexuel,

    Courageux, hésitant.

    Rouge…

    Ardent comme un pompier

    Et le feu qu’il combat,

    Interdit comme le panneau le dit.

    Rouge, berceau pour l’Amour en mon Cœur.

    Rouge, sang innocent versé aux combats.

    R ouge et Noir,

    Amis toujours.

    De Stendhal, pour lire,

    jedachp.jpgDe Jeanne Mas, pour chanter,

    Chez Dior, pour défiler,

    En Chine, pour jouer aux Dames

     

    Bleu…Jaune… Rouge…

    Trois couleurs primaires.

    Du Rêve, de l’Espoir,

    De la Fête et de la Trahison,

    De l’Amour, du courage,

    De la honte et de la peur,

    De la Colère et du Sang…

    Trois couleurs pour faire un monde

    Tout en couleurs…

    ©Eric Jacobs-Lettres de Sang-lundi 16 avril 2012-21:39

     

     

    ***

     


    Illustrations :

    les mains et les fleurs de Picasso,

    Le champ de coquelicots de Claude Monet,

    les fleurs bleues de Bernard Buffet,

    les tournesols de Van Gogh,

    le Rouge et le Noir de Stendahl,

    le jeu de dames chinoises.

    Photos du net.

     

     


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  • Ciel-de-8-h-a-Brest-du-16-avril-2012.jpg

     

     

    La couleur a-t-elle une odeur ? En voilà une question qui serait peut-être intéressante, et qui aurait le mérite de l'originalité ? Car les fins limiers de mon imagination sont au repos et je ne vais surtout pas les solliciter pour le vérifier, je risquerai d'avoir des surprises, certes, mais je ne suis pas du tout sûre de partager leurs goûts en la matière et j'aurais peur de ce qu'ils me rapporteraient. Je chasse vite le rouge fétide des proies blessées des chiens traqueurs de gibier dont j'espère bien que ne font pas partie mes fins limiers puisque je veille à ce qu'ils aient toujours gamelle pleine. Une petite pensée émue devant les bleus ou rouges délavés des baballes enduites de salive et souvent vite crevées qu'ils aiment rapporter avant de me mettre moi-même le nez au vent et l'oeil aux aguets.

     

    Alors, je dois me reposer sur mon propre odorat pour ébaucher une réponse et je fais ceci devant le noir fumant de ma tasse de café, agrémenté du parfum de l'orange que je viens d'éplucher tout en mordant dans les blanc et brun croustillants de mon pain grillé. Couleurs ... bonheur du petit déjeuner, le meilleur moment de la journée, encore plus lorsqu'il est partagé ! Allez, ma fille, me dis-je, sans savoir encore où je vais et jusqu'où, continue sur cette lancée, en tâchant de ne pas trop rapporter aux Croqueurs des clichés, mais ce n'est pas gagné.

     

    L'indice à renifler, c'est la proposition de Tricôtine : notre couleur préférée ... Ce fut longtemps le jaune et c'est peut-être encore elle d'ailleurs mais je n'en sais rien. Pourquoi le jaune ? Que je ne m'attarde point dans le coin, j'ai déjà évoqué les pissenlits que j'apercevais au bord des routes le long des talus lorsque j'étais à l'arrière de la belle traction avant noire de papa ; je ne voulais que ces fleurs-là et si je m'écriais : "F'eur !", papa s'arrêtait pour aller m'en cueillir une et on ne m'entendait ensuite plus de tout le trajet, trop occupée que j'étais de chérir ce trésor entre mes mains ; faut-il rappeler qu'en ces temps lointains il était fort facile de s'arrêter, de se garer, que rares étaient encore les automobiles et très fréquent qu'on embarque en chemin un voisin qui marchait parce que ... son Opel lui avait fait défaut ("les Opel, c'était dur à démarrer par temps humide", hi hi, histoire vraie !). Facile de se garer, mais c'est moi qui m'égare !  Pourtant, je cède à la tentation digressive du souvenir de papa qui donnait souvent de sérieux tours de manivelle pour faire démarrer la sienne (étonnant, pour les jeunots de notre époque, non ?) et ... c'est aussi papa qui actionnait le moulin coincé entre ses genoux pour broyer les grains luisants de café ! Le petit noir, servi en bols ou en dés à coudre, n'avait pas que son odeur, il avait aussi son bruit !

     

    Et me revient l'odeur de l'autre jaune d'un champ de colza finistérien en fleur à la campagne juste avant la pluie, lorsque j'accompagnais Marguerite ou Fifine pour reconduire les vaches à l'étable. Quand mon amie québécoise Diane vint nous voir en avril il n'y a pas si longtemps, nous traversâmes en voiture de vastes zones ainsi fleuries du Vexin et nous étions tous les quatre ravis ! Le peintre Van Gogh les a superbement fixées sur toile pour l'éternité.

     

    Maintenant j'aime toutes les couleurs et je suis bien embêtée pour les départager, je ne m'y aventurerai d'ailleurs pas. Je les ferai toujours primer sur les contours, ceci étant dû à ma mauvaise vue, qu'il fallut sept ans pour détecter ... L'explosion des couleurs de la nature et celle qui met de la gaieté dans les maisonnées m'ont toujours enchantée ! J'y pense tandis que le jour qui se lève m'offre par la fenêtre une magnifique palette que j'ai capturée sur une photo qui viendra illustrer mon petit billet. J'ai bien fait, déjà il vire au gris, ce ciel, peut-être pour céder à la pluie, mais, là où je suis en ce moment il est vite changeant et c'est rassurant.

     

    Lenaïg

     

     


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  •  6241d75b749446e5a2c5ff4fa2f6ee42.jpg

     

     

     

    FEMMES

     

     

    Lorsqu’un petit garçon

    Voit une petite fille,

    Lui viennent des frissons,

    Fait le sot et frétille ;

     

    C’est bien plus fort que lui

    Et il faut qu’il se montre.

    Et même s’il rougit,

    Jamais ne se démonte…

     

    Lorsqu’un adolescent

    Croise une demoiselle,

    Son cœur incandescent

    Se sent pousser des ailes ;

     

    Il fait n’importe quoi

    Pour voler un sourire,

    Mais elle passe tout droit.

    Et naissent les soupirs !

     

    Lorsqu’un homme accompli

    Rencontre enfin « LA » femme,

    On le croit aguerri,

    Maitrisant bien sa flamme ;

     

    Mais le petit garçon

    Refait vite surface,

    Et le joyeux luron

    S’enfuit et perd la face…

     

    Il faut dire qu’elles sont belles,

    Les femmes qui nous entourent !

    Les naïves, les cruelles…

    Elles aiment nos discours.

     

    Fragiles ou rebelles,

    Quand nous parlons d’Amour,

    Nous font la courte échelle

    Nous mènent vers « Toujours ».

     

    Elles conduisent le monde

    D’un battement de cils…

    Les hommes, dans la ronde,

    Se font calmes et dociles…

     

    La Femme est l’avenir de l’Homme,

    Toi, tu le savais, Aragon !

     

    ©Eric Jacobs-Lettres de Sang-vendredi 13 avril 2012-21:21


     

     

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    Illustrations cueillies dans le Jardin d'Evy (clic !)

     

     

     

     


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