• Visiteur extraterrestre 1

     

     

    Un visiteur farceur

    D'une autre galaxie

    Vint en explorateur

    sur la Terre jolie.

     

    Posant des traquenards

    Aux gens de son espèce,

    Les mettant en fureur

    Et les piégeant sans cesse,

     

    Il se croyait méchant

    Et aussi invincible

    En ridiculisant

    Ceux qu'il prenait pour cibles.

     

    Ses frères excédés

    Par ses enfantillages

    L'avaient fait s'en aller

    Pour ce lointain voyage.

     

    Par un puissant savoir,

    Il était invisible,

    Tout en pouvant tout voir.

    Il vit choses horribles.

     

    Il enregistra tout,

    Du plus fin des comiques

    Aux crimes les plus fous,

    Du morbide au ludique.

     

    Il revint ébranlé

    Par son expérience,

    Avertit en secret

    Ses amis de science.

     

    Après avoir connu

    La méchanceté vraie,

    Il n'osa même plus

    Les blagues qui effraient.

     

     

    Lenaïg

     

    pour le défi d'Emma

     

     

    Visiteur extraterrestre 2

     

     


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    Je voulais faire une transmutation,

    Pour parvenir à Noël de la Lune !

    Mais c'était là beaucoup trop d'ambition,

    En ne changeant qu'une lettre, juste une !

     

    Lune puis luge le crayon en main,

    Tirant la langue, je découvris loge

    En savourant un croissant ce matin.

    De loue à noue - oh la narquoise horloge !-

     

    Passant à noue et ne trouvant plus rien

    Pour qu'U fût E, que mon E eût son aile,

    Je fis un noeud pour unir en un lien

    Parents, amis, pardon pour la ficelle !

     

    Ris, Olivier, ô toi transmutateur,

    Monsieur de Vaux, grand maître en la matière,

    C'est un clien d'oeil, auto-moqueur rieur.

    Joyeux Noël, voeux à la Terre entière !

     

     

    Lenaïg

     

     

     

    PS :

    La lune pleine ne s'est pas montrée,

    Car les nuages lui ont fait écran,

    Le soir venu, après belle journée.

    Sa discrétion est un geste élégant.

     

    Place à Noël, je vais rester secrète,

    S'est-elle dit, tout du moins par ici !

    Je vais observer dans mon coin la fête,

    Et admirer les luminions jolis !

     

     

     


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  • sapin-de-noel-homme.jpg


      Je travaille à l’usine de transformation laitière de Mel Happain. Je suis responsable du magasin de stockage de la matière première et des produits finis : lait, yaourts, crèmes fraîches ou glacées, fromages. Mon patron est un quadragénaire qui se présente plutôt comme un jeune premier dynamique. Il a divorcé depuis belle lurette et mène la belle vie. Sa coquette petite villa recèle tout le confort désirable, jusqu’à une salle de fitness des plus moderne. Il va sans dire que Mel Happain est un chaud lapin, l’écho de ses conquêtes arrive jusqu’à nous.


      Mais c’est un excellent patron, quoiqu’on dise. Il ne rechigne pas à délier la bourse pour des avances (justifiées tout de même) sur salaire ; de toute façon, son entreprise marche du tonnerre. Mel Happain est donc très estimé de ses employés. Je me rappelle l’année dernière quand je me suis marié, il nous a gratifié, Judith et moi, d’une coquette somme, préférant donner de l’argent plutôt qu’un cadeau qui pourrait ne pas nous plaire. En fait, nous n’avions su le montant qu’à la maison en ouvrant l’épaisse enveloppe. Il nous a d’ailleurs fait l’honneur d’inviter plusieurs fois Judith à danser. Évidemment, le moins que nous avions fait avait été de l’inviter à dîner, ce qu’il avait accepté de bon cœur.


      Nous n’avions pas regardé à la dépense, et Judith avait préparé de nombreux plats assez raffinés. Pour ma part, je m’étais réservé de faire la vaisselle — je ne me doutais pas qu’elle serait aussi conséquente — et j’avais laissé ma femme avec notre hôte. Judith n’est pas seulement belle, elle est aussi cultivée et j’ai remarqué que sa conversation captive les gens. Elle a aussi un caractère heureux et de la cuisine je pouvais entendre son rire cristallin ; le boss doit avoir beaucoup d’humour et ils semblaient bien s’entendre, tous les deux. Quand je les avais rejoint après ma longue tâche, monsieur Happain étais comme essoufflé et s’essuyait délicatement les lèvres : il avait failli s’étrangler avec le délicieux liqueur, avait–il dit.


      Les fêtes de fin d’années approchent, et comme tous les autres, c’est une période que j’appréhende un peu, car les dépenses vont naturellement augmenter. Pour le réveillon, pas de problème, le treizième mois va nous aider à passer de bonnes fêtes. Comme Judith et moi n’avons pas encore d’enfant, les fêtes de Noël organisées par le boss ne nous concerne pas vraiment : on ne pourra picorer que des amuse-gueules et boire quelques flûtes de champagne.


      Judith est institutrice, et elle n’a donc pas classe aujourd’hui. J’ai envie de l’emmener faire les provisions, tant pour remplir le congélateur que pour la préparation de Noël, afin d’éviter les ruées de samedi. Je prends donc mon courage à deux mains et vais solliciter la bienveillance du boss pour m’accorder mon après-midi… et une petite avance.


      Monsieur Happain m’a accueilli avec son fameux sourire charmeur. Il comprend bien que je veuille profiter que ma femme soit libre pour faire le marché, mais on traverse une période fébrile, n’est-ce pas ? Bon, compte tenu de ma compétence et de la confiance dont le boss me témoigne, je pourrais quitter l’usine à quinze heures et demie, pourvu que mon assistant fasse bien le boulot. Quant à l’avance, le patron est absolument navré, l’arrivage de ce matin a lessivé tout le liquide disponible ; il va s’absenter pour une affaire urgente et ne peut attendre le retour du comptable pour l’envoyer à la banque. Il n’y a pas de fondé de pouvoir chez nous.


      Tant pis, Judith et moi aurons quand même, au moins, le temps de faire notre marché. En passant devant elle, je confie à la secrétaire du boss ma déception et ma déveine. Elle a été un peu étonnée : son agenda ne comporte aucune sortie du patron. Moi je pense qu’il a été absorbé par l’organisation des fêtes de demain et il a dû oublier.


      J’entre tout guilleret… et je m’arrête pile : Judith est en peignoir.
      — Mais Judith, je t’ai téléphoné ce midi, pourquoi n’es-tu pas prête ?
      — Euh… Je sais, mais Mel… euh… ton patron est venu.
      — Ah oui, et pourquoi donc ?
      — Ben il a dit qu’il est revenu d’une course et est passé à sa banque, et il a dit que tu lui avais demandé une avance. Alors, puisqu’il ne pouvait plus te voir à cette heure, il est passé pour me remettre cette avance… avec un petit bonus pour nous acheter un beau sapin.

      — C’est formidable, Judith. Ah, il est chouette, mon boss Happain.

     

     

    RAHAR

     

     

    Illustration :

    www.le-deguisement.fr

     

     



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  • Paradis-Fiscaux.jpg  

     

     

     

     

    Je remarque quYvonne a un air préoccupé, ces derniers temps. Sa boutique marche plutôt bien, malgré la conjoncture ; quoique les States et l’Union soient dans une situation difficile, pour ne pas dire critique, les réunions au sommet, à la base, à côté ou informelles, nécessitent des bouquets qui égayent un peu l’austérité des débats ; et les gens achètent toujours des fleurs. Je ne pense pas qu’elle m’ait tenu rigueur de ma taquinerie sur son soufflé raté, d’ailleurs elle ne reste pas longtemps de mauvaise humeur. Dany n’est pas non plus du genre à faire des bêtises énervantes. Il ne reste donc qu’une quelconque affaire exaspérante en rapport à ses relations avec la police.

     

    — Tu me parais un peu tendue, ma chérie. Qu’est-ce qui te turlupine donc ainsi ?

    — Je suis découragée, Georges. Je n’ai pas pu faire arrêter un ripou des plus odieux.

    — Allons, je suis sûr que ce n’est pas de ta faute.

    — Mais je SAIS qu’il est coupable, mais il a pu détruire les preuves avant que la police les ait récupérés.

    — Calme-toi et raconte-moi tout posément.

    — Il y a assez longtemps que le commissaire soupçonne le lieutenant Ben Effis d’être un ripou… ou plutôt un truand. Cela a commencé quand il y a eu cette erreur judiciaire où le présumé coupable a rétracté ses aveux car il prétend avoir été torturé par le lieutenant Effis.

    — Ben quoi, on sait qu’il y a des policiers un peu brutaux. Ben l’est un peu plus que les autres, c’est tout, il est un peu trop zélé. Enfin, je vois pourquoi sa femme et ses enfants l’on quitté, en tout cas.

    — Non Georges, c’est plus que ça.

    — Et puis il a eu une mise au pied.

    — Pas assez suffisamment : la solidarité de la corporation a joué. Déjà, ses arrestations ne s’effectuent pas de façon musclée ni brutale, mais particulièrement sauvage.

    — C’est bien ce que j’ai dit, il fait du zèle… Enfin, il est peut-être aussi un peu sado.

    — En outre, j’ai vu qu’il jouait, et pas des clopinettes, crois-moi ; il avait de gros problèmes financiers. Il a alors subtilisé les deux kilos de came que les Stups ont saisi au cours d’une opération. Il n’y a pas eu de preuve matérielle, mais je le sais.

    — Eh oui, voilà une des failles de la justice. Même si on sait que quelqu’un transgresser la loi, pas moyen de l’alpaguer s’il n’y a pas de preuve matérielle.

    — Attend, ce n’est pas tout. Quand il a revendu la drogue, il est entré dans l’engrenage. Il protège maintenant les trafiquants. Les Stups ont raté quelques arrestations, et je sais que c’est à cause de lui. J’ai aiguillé le commissaire sur une caméra de surveillance, mais Ben a été plus rapide : il a récupéré la bande vidéo et l’a détruite. Ou plutôt, il l’a fait détruire par les trafiquants qu’il a aidé.

    — Mais une minute, on ne pourrait pas retracer ses comptes ? Il ne dissimule quand même pas son pognon sous le matelas.

    — Tu penses bien que ça m’a effleuré l’esprit. Il a placé son fric dans un paradis fiscal. Mais tu sais, je n’ai pas de chance avec les chiffres, voilà pourquoi je ne peux gagner au loto. Je ne connais donc pas son numéro de compte.

     

    Je sais pertinemment que ce n’est pas pour que je lui donne un coup de main quYvonne s’est confiée. D’ailleurs, elle aurait protesté si Klotz projetait de toucher à un cheveux de Ben Effis : c’est une crapule criminelle peut-être, mais il ne mérite quand même pas la mort. Et puis, il n’y aurait pas de récompense. M’avoir parlé l’a quand même un peu soulagée. Ce qui l’a déprimée, c’est la prédiction péremptoire de Dany : ce n’est pas elle qui va faire arrêter ce Ben Effis.

     

    Yvonne et Dany sont partis. Je fais la vaisselle et un peu de rangement avant de rejoindre la petite entreprise qui a besoin de mes services. Je consulte ma boîte mail. Une proposition de contrat vient juste d’arriver. La cible est Ray Bahne, un petit malfrat qui monte, qui monte… qui monte un peu trop vite, peut-être. Mais je ne pense pas que cela soit un défaut rédhibitoire dans le Milieu. On veut donc l’éliminer pour autre chose. Ray Bahne a débuté comme homme de main dans le gang de Carter Pilhar dit « le Bulldozer ». Il a été embauché comme briseur de grèves par le syndicat des dockers. Les crimes qu’il a sur la conscience ne peuvent se compter, mais il a su tirer son épingle du jeu, ayant l’appui de ceux qu’il a aidé. Impressionné par son efficacité, le parrain du Nord, James Onstille, a pris le truand sous son aile.

     

    Ray a rapidement gravi les échelons. Ila néanmoins un défaut de taille : il est très friand de chair fraîche. Comme il n’est pas très attirant, il n’hésite pas à retenir captive sa proie pendant trois jours pour la droguer et la rendre dépendante de la came ; il peut alors en faire ce qu’il veut contre un peu de coke. Ce travers pourrait coûter très cher à Ray, s’il était pris. Je tiens tout ça de l’ex chef de la garde aigri qu’il a supplanté. De par sa fonction, Ray est au courant de presque toutes les opérations du gang.

     

    C’est une opération des Stups qui a fait tomber Ray Bahne. Ben Effis n’a hélas pas pu l’avertir, il se savait discrètement surveillé par des hommes du commissaire. La peine qu’encourt le malfrat aurait peut-être été supportable, si les parents de ses victimes violées et droguées ne se sont enhardis et porté plainte contre lui. Ce coup du sort est une autre paire de manches, et Ray risque vraiment gros. James Onstille doit maintenant se mordre les doigts pour avoir toléré le style de vie de Ray. Les coûts ont été supérieurs aux avantages. Car pour éviter le maximum, celui-ci a dû négocier. Ce qu’il a à vendre ? Eh bien, tout simplement l’organisation et les détails des opérations dont il a connaissance. Cette tête de piaf ne s’imagine tout de même pas que l’organisation va le laisser tranquillement chanter comme un rossignol.

     

    Celle-ci n’a que deux options : soit zigouiller tous les témoins, ce qui est évidemment faisable, mais cela soulèverait d’autres problèmes, comme attirer l’attention des différentes brigades, soit effacer le malfrat qui n’est tout de même pas irremplaçable. Je suis donc chargé de clore définitivement le bec de Ray Bahne. Ce n’est pas que James Onstille et son gang me sont sympathiques, mais d’une part, je ne peux me fier à la police pour protéger tous les témoins, ni garantir que Ray puisse témoigner jusqu’au procès. À ce propos, le bougre est enfermé dans la prison du commissariat, avant d’être transféré au pénitencier qui pourra mieux assurer sa sécurité.

     

    Le commissariat est une ancienne usine en faillite récupérée par la municipalité qui en a profité pour y héberger la police, car elle n’avait pas de budget pour un nouveau bâtiment. Le lendemain, tout le commissariat est en émoi : Ray Bahne a été assassiné par un policier, Ben Effis. Personne n’y comprenait rien, le malfrat n’était pas en train de s’évader — et pour cause — et le policier n’avait rien à faire dans le quartier des prisonniers. Yvonne m’a rapporté avec emphase l’interrogatoire truculent de Ben Effis.

     

    — Alors Ben, qu’est-ce qui s’est passé dans ta tête pour avoir fait ça ? — Mais je vous jure chef que c’est pas moi qui ai buté ce salaud !

    — Ah oui ? Ton feu s’est peut-être baladé tout seul et a pris la fantaisie de tirer sur Ray.

    — Je ne comprends pas chef, mon esprit a eu un moment d’absence… — Voyons Ben, tu étais seul. Et puis d’abord, qu’est-ce que tu foutais là ? — Ray m’a fait dire qu’il voulait me voir…

    — Pourquoi donc ? Et pourquoi toi, précisément ?

    — Mais je ne sais pas, moi !

    — Hmmm… à moins que vous ne deviez passer un quelconque arrangement… et ça a mal tourné.

    — Quel arrangement ? Mais je n’ai jamais été en contact avec lui…

    — Il t’a fait chanter et tu as perdu la tête… ou encore tu as été payé pour l’empêcher de faire tomber son organisation.

    — Quoi ? Vous m’offensez, chef. J’vous jure sur la tête de ma mère que je suis innocent.

    — De toute façon, tu es cuit, mon petit Ben : le pistolet est à toi, et la balistique vient de confirmer que la balle vient justement de ton feu qui porte uniquement tes empreintes… et tu étais seul avec Ray. Quelle idée aussi d’utiliser un silencieux foireux qui a à peine assourdi la détonation.

    — Mais je n’ai jamais eu de silencieux, chef !

    — Et bête, avec ça.

     

     

    ***

     

    Yvonne a été appelée pour vérifier la culpabilité de Ben. Oh, juste une formalité pour la paix de l’esprit du commissaire. Après un moment de flottement, elle a confirmé que c’était bien la main de Ben qui a tiré la balle fatale.

     

    J’ai validé le contrat. J’ai pu récupérer un plan du commissariat, grâce à Romain qui a farfouillé dans les ordis de la mairie. J’ai obtenu également celui de l’ancienne usine. Je sais comment je vais m’y prendre.

     

    Je vois qu’Yvonne a encore un reste de morosité. Je ne me sens pas à l’aise quand elle n’affiche pas sa gaieté et sa joie de vivre habituelles. Alors je me résous à porter quelques modifications à mon plan. Je demande à un de mes indics de contacter un des indics de Ben et de lui transmettre un message : Ray Bahne voudrais voir le ripou d’urgence ce soir même, avant le transfert du lendemain.

     

    C’est d’une importance extrême. Je sais que les deux hommes n’ont eu que deux ou trois contacts fortuits, mais je compte sur la curiosité teintée de cupidité ou d’appréhension de Ben pour accepter le rendez-vous. Les cellules sont dans une aile du bâtiment. On ne peut y accéder qu’en traversant les bureaux du commissariat et un agent de garde a son petit bureau près du corridor y menant.

     

    Très souvent, ce policier, généralement un nouveau, est sollicité pour apporter le café aux anciens, et le distributeur est à un coin de la grande salle. J’imagine donc qu’il n’est pas difficile à Ben d’accéder aux cellules, il trouvera bien quelque chose pour distraire le garde ou donner un motif bidon quelconque.

     

    Sa venue n’est pas vraiment indispensable, mais cela arrangerait beaucoup mon plan. Je consulte d’ailleurs un plan de l’ancienne usine. Il y a eu des aménagements, mais le réseau des larges conduits d’aération n’a pas été touché. Je fais une comparaison avec le plan du présent commissariat pour confirmation. Il y a une conduite fermée par une grille au-dessus de la cellule de Ray, débouchant sur le couloir.

     

    J’attends depuis dix minutes derrière la grille, quand Ben arrive silencieusement. Il vient de s’arrêter devant les barreaux de Ray, je lui envoie une fléchette empoisonnée. Ce que j’ai utilisé donne l’effet d’une légère crise d’épilepsie : il paralyse, trouble la vue, provoque un léger tremblement et engourdit l’esprit, mais son action ne dure que quelques secondes. Je rabat délicatement la grille et saute souplement à terre, juste à côté du ripou.

     

    Ray est couché sur son grabat, tourné vers le mur, et il ne nous voit pas encore ; d’ailleurs, je suis en collant noir, ganté et cagoulé. Je prends l’arme de Ben, y visse un silencieux spécial qui produit un son de ballon qui explose au lieu du « pouf » assourdi normal. Je glisse le pistolet dans la main de Ben, fait un « psitt » à l’adresse de Ray qui sursaute et se retourne, puis j’appuie sur le doigt du ripou.

     

    Dans le silence, le bruit me fait quand même sursauter. Je lâche Ben, puis je rejoins rapidos mon conduit, et je décarre fissa. Mon policier va sortir de son hébétude, le pistolet à la main. Il ne m’est pas difficile de passer par les toits comme je suis venu. J’entends l’écho de l’agitation frénétique qui s’en est ensuivi.

     

    Eh bien, Ben Effis va bénéficier d’un très très long séjour à Song-Song. Yvonne a jubilé, elle n’y croyait plus, elle est fière comme si elle avait contribué à faire tomber le ripou. Techniquement, elle n’a pas menti, quelle que soit la vision qu’elle a eue : c’était Ben qui a tenu l’arme. J’ai repensé à ce qu’a prédit Dany. Il n’a jamais dit que Ben Effis ne serait jamais attrapé, mais simplement que ce ne serait pas par Yvonne. Celle-ci n’a bien sûr pas relevé la subtilité sémantique de la phrase. Le gamin est encore trop petit pour savoir s'exprimer clairement.

     

     

    RAHAR

     

     

    Illustration  :

    Paradis fiscaux, www.contrepoints.org

     


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  •   P61-voeux2012 - Coucou du haïku - Photo : Patricia

     

     

     

    Automne obscurci

    il ne veut vivre sans voir

    plus aucun espoir ?

     

    Il attend la fin

    ne veut pas aller plus loin

    n'aime-t-il plus rien ?

     

    Il est entouré

    son heure n'a pas sonné

    Aurai-je une clé

    pour l'aider à retrouver

    son entrain et sa gaieté ?

     

    Un autre chemin

    ce qui n'est vu n'est pas vain

    croire au lendemain

    si le corps ne veut partir

    l'hiver a de l'avenir

     

    Couleurs des odeurs

    tout plein de bonheurs mineurs

    musique en majeur

     

    Des couleurs sonores

    souvenirs qui font du bien

    parler de son chien

     

    Face au handicap

    qu'il se donne un nouveau cap

    mon plus grand souhait.

     

     

    Lenaïg,

    avec une très affectueuse pensée pour quelqu'un qu'elle aime bien.

     

     

     

     

     

     

    Proposition d'Alice et Mamylilou sur une photo de Patricia :

    Des voeux, un souhait que vous adressez à une personne particulière, au monde ou tout simplement un souvenir du passage de l'année qui se termine à la nouvelle année, moment qui vous a touché , mais rappelez-vous le haïku (tanka etc ...) s'écrit au présent , il suggère , il restitue votre propre émotion de l'instant sans imposer votre opinion. Il s'écrit en 5-7-5 , si cette contrainte vous semble trop difficile optez pour le "court, long, court"

    Pour le 23 décembre , inspirez-vous de préférence de la photo proposée, c'est un montage de Patricia

    Pour le 30 décembre : liberté de photos (ou non) et de sujet en rapport avec cette période de fin d'année.


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