• Bicyclette roues triangulaires

     

     

    Coucou Jill !

     

    Voilà que mes comms ne passent plus du tout ! Alors, je m'y prends autrement !

     

    Je viens de lire ta page sur ... le fils de Dracula et je te mets cela :

     

    Une belle imagination, dans le genre,  pour ce physalis, que j'aime beaucoup en fleurs séchées.

    L'amour en cage, ou la lanterne japonaise, deux jolies désignations pour cette plante, réinterprétées par toi pour nous glacer d'effroi !

    Bizzz !

     

    Lenaïg

     

     

    Photos du net : OB pédale dans la choucroute !

     

     

     

     

    bicyclette-roue-carre - www.villiard.com

     

     

     

     


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  • Angela Merkel - Les Echos

     

     

    Je vous retransmets un courriel qu'on m'a fait parvenir et que j'ai de ce fait découvert avec délice, bien que certainement ce ne soit pas une nouveauté pour tout le monde, étant donné que je viens de constater que cette désormais fameuse scène circule allègrement sur le net et déjà sur de nombreux blogs ! Je joins la vidéo en bas de page, pour que figure ainsi le nom de l'auteur : le journaliste Luc Rosenzweig.

     

    Dans mes archives, j'ai ce portrait de Madame Merkel, découpé dans Les Echos lorsque je travaillais encore en entreprise. Monsieur Sarkozy ne devra l'absence de sa caricature ici qu'au fait que ... je ne l'ai pas ! 

     

    A l'époque, le soir j'emportais "mes" caricatures et je m'amusais dans un recueil à faire des mariages improbables, hi hi ! En l'occurrence, j'avais marié Angela Merkel à ... Lula da Silva ! Ou, je cite pêle-mêle : Tarja Halonen, présidente finlandaise à ... Hugo Chavez, président du Venezuela ... Elisabeth II à ... Léon Blum ... Madonna à ... Tony Blair ... Cécilia Sarkozy à ... Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT ... Eva Longoria à ... Sébastien Chabal ...

     

    Merci à mes correspondants pour cet envoi !

     

     

    ***

     

     

    Qu'en termes élégants, ces choses-là sont dites !


     


     
    La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly   se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.

     

    Nicolas :
    Madame, l'heure est grave : alors que Berlin danse
    Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
    Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
    Entendez les Romains : ils appellent au secours !
    Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
    Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
    Attendent de vous, madame, le geste généreux !
    De leur accablement ils m'ont fait l'interprète :
    Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
    Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
    Cette cause est bien rude, mais laissez moi plaider...
     

    Angela :
    Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
    Folle étais-je de croire à une douce surprise
    En vous suivant ici seule et sans équipage
    Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
    Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
    De n'être courtisée que pour son seul argent !
     

    Nicolas :
    Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand 
    Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
    D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
    Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
    Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
    La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
    Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abime
    Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
    Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
    Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
    Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !
     

    Angela :
    J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
    L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
    Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
    L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
    Et vous me demandez, avec fougue et passion
    De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
    Ce serait trop facile et ma réponse est non !
     

    Nicolas :
    On ne se grandit pas en affamant la Grèce
    En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
    Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
    D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
    Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
    Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles 

      Desserrez, je vous prie, le nœud de l'escarcelle ! 

    Angela :
     Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle 

    Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
    Mais si je disais oui à toutes vos demandes
    Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !


     

    (Ils s'éloignent, chacun de leur côté)

     

     

     

     

     


     

     


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  • jeu-habemus-papam-5-2-places-de-cine-a-gagner

     

     

     

     

    Aller au cinéma ... Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps ! Bon, je présente la chose bizarrement, peut-être encore sous l'influence du film que je viens de voir ce matin (!) : cela ne vous tombe pas sur le coin de la figure ; si vous voulez prendre connaissance d'un film qui vient de sortir, il faut vous rendre au cinoche ! Seulement , ça coûte maintenant cher, comme tout !

     

    Je projetais vaguement de chercher quelle salle diffusait La piel que habito, d'Almodovar, mais, ce matin, en postant la page de Denis Costa (chapitre 17 de Une enquête du commissaire Rizzoli) et en choisissant le fond sonore, j'ai ressenti l'envie de choisir plutôt Habemus papam (nous avons un pape), de Nanni Moretti (lui aussi originaire du Haut Adige, comme Denis Costa et son personnage Guido Rizzoli - étonnant, non ?).

     

    Séance de 10 h 30 à MK2 Quai de Seine, non loin de chez moi, 6 euros la place, l'idéal ! J'ai longé le canal de l'Ourcq sous un soleil déjà éclatant, encore très agréable mais, lorsque j'ai émergé de la pénombre du cinéma, ce soleil, auquel je tournais le dos pour rentrer chez moi, me brûlait carrément le haut et le bas du dos à travers jean et chemisier !

     

    Toute petite file d'attente, pas mal de spectateurs, sauf les cinq premiers rangs devant l'écran complètement inoccupés.

    Alors, assez digressé, que j'en vienne à mes impressions sur le film.

     

    Je suis restée un peu sur ma faim à la fin, je suis obligée de l'avouer tout en me moquant de moi-même ! Qu'attendais-je, en

    fait ? D'entrevoir une étincelle divine au détour d'une scène (on ne sait jamais ...) ?

    Je n'ai pas lu ni entendu de critiques avant d'y aller. On m'a dit : ce doit  être encore un film où on se moque des curés !

    Eh bien, non, je n'ai pas vu les choses comme cela. On n'ignore pas que le Vatican n'est pas peuplé uniquement de personnages quasi angéliques ni de bisounours, mais dans le film, il n'y a pas non plus de figures destructrices, qui saperaient l'institution ...

     

    C'est beaucoup plus insidieux ! Mais "insidieux" ne correspond pas à ma vision, et je cherche un terme plus approprié, qui ne soit pas péjoratif ... Subtil ? Profond ? A aucun moment, la foi n'est mise en cause, du moins pas directement. Et il n'est point question du doute, des doutes qui assaillent tous ceux que la foi accompagne tous les jours ...

     

    Je ne voudrais pas déflorer le sujet pour ceux qui éprouveront l'envie d'aller découvrir par eux-mêmes ce que cache cette déclaration latine du titre, qui retentit après l'élection d'un nouveau pape, d'autres dans les media s'en chargeront pour moi ! Il y a toujours quelqu'un qui vend la mèche, non ? Je vais tâcher de ne pas le faire.

     

    Je me suis appliquée à comprendre l'italien, aidée bien sûr par les sous-titres et Michel Piccoli, qui incarne le nouveau pape, s'exprime dans cette langue qu'il doit connaître mais où perce des intonations françaises. Je l'ai ressenti par rapport aux autres personnages ; est-ce volontaire ou pas ? En tout cas, cela accentue bien la distance entre lui et tout son entourage à partir du moment où ... la bombe lui tombe dessus ! Il ne s'y attend pas, il ne figure pas dans les favoris et c'est lui qu'on finit par élire !

     

    Solitude écrasante, il en est abruti ! Il accepte, un peu mécaniquement, pour partir en courant, après l'annonce officielle que le nouveau pape va apparaître au balcon Place St Pierre faire sa première déclaration, se réfugier dans la grande salle du conclave désertée. Désarroi général : les trois hauts dignitaires se retirent alors du balcon en marche arrière, la fenêtre reste ouverte mais vide, du noir entre les grands rideaux balancés par le vent ! La foule innombrable sur la place, se tait, les petits drapeaux se baissent, les visages sont tendus et inquiets. Le Vatican s'en tire en faisant passer l'information que le nouveau pape veut être tout à fait prêt, qu'il a besoin de méditation avant de se faire connaître au Monde.

     

    Les spectateurs ont droit à de délicieux moments ; on rit, avant l'élection,  quand on entend tout haut certains cardinaux réunis en conclave (même les favoris) prier Dieu qu'ils ne soient pas élus et, une fois que le nouveau pape, dont le vrai nom est si peu prononcé que ... je l'ai oublié, a réussi son escapade, on rit aussi des subterfuges du dignitaire en charge pour faire croire que le pape occupe bien ses appartements : un garde suisse se voit attribuer le rôle d'ombre du pape, devant aller et venir en tenue blanche le soir d'une pièce allumée à l'autre, bouger les rideaux (un peu trop frénétiquement, d'ailleurs, détail désopilant), occuper les appartements de temps à autre dans la journée, en profitant pour écouter, fort, de la musique ou regarder la télé et, surtout, déguster de succulents petits déjeuners pour que le plateau papal redescende dégarni, preuve du bon appétit et de la santé du pape. On rit encore du match de volley organisé entre les cardinaux, qui n'ont toujours pas le droit de sortir, par le psychiatre réquisitionné, et du vent de folie joyeuse qui règne alors dans la cour aménagée pour la circonstance. Je ne sais pas pourquoi mais cela m'a rappelé la fantaisie des matches de quiddich au Collège Poudlar dans Harry Potter ! Atmosphère surréaliste ?

     

    Tout le jeu de Michel Piccoli est en retenue, à part plusieurs grands coups de colère qu'il pique contre ce qu'il considère comme une aberration ! On rit, encore une fois, lorsqu'une première séance de psychanalyse est organisée entre le professeur et le malheureux nouveau pape, assis l'un en face de l'autre, mais à portée de voix de tous les cardinaux groupés autour ! On rit des coupes sombres faites dans les questions permises au professeur : pas de questions sur le sexe, sur la mère, très peu sur l'enfance ... On rit de ce qu'on voit mais on se dit que l'aide tant demandée par le pape ne peut lui parvenir que difficilement !

     

    Qu'arrive-t-il à ce nouveau pape de spécial, qui fait qu'il tarde à prendre ses fonctions ? Un cri récurrent s'échappe de ses lèvres : aiutami ! aidez-moi ! Il l'adresse à la cantonnade aux cardinaux, qui ne savent que lui répondre sauf que tout va bien aller, à son "aide de camp" qui pourtant déploie des trésors de sollicitude pour le rassurer (au point de commettre une énorme imprudence), il l'adresse à Dieu ... Il l'adresse aussi, une fois qu'il s'est échappé, en civil, inconnu, à des personnes qu'il rencontre au dehors, chez qui il trouve un écho et de l'aide concrète ...  Son problème, c'est qu'il sent, qu'il pense qu'il n'est pas à sa place, qu'il n'a pas les capacités requises et ... Dieu sait s'il réfléchit, il ne fait que cela !

     

    C'était donc très original ! Mais si on s'attend à voir un film satirique ou démolisseur, on se fourvoiera ! Pour moi, c'est du comique où la légèreté aide à vaincre le désarroi. Il m'est arrivé à moi aussi de douter de mes capacités, à tort parfois certainement, ou d'avoir l'impression de ne pas me trouver au bon endroit au bon moment ... Curieusement, j'ai revécu des bouts de vie personnelles !

     

    Comment s'achève la réflexion du nouveau pape, que contient sa déclaration tant attendue quand, enfin, il regagne le Vatican ? Je ne peux pas le révéler, pour la raison que j'ai indiquée plus haut ! Pourquoi ai-je avoué, plus haut également, que le film m'avait laissée sur ma faim ? Parce que les questions restent bien plus importantes que la réponse, ou les réponses ! En même temps, j'aime bien les questions qui en appellent d'autres !

     

     

    Lenaïg

     

     


     

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  • Denis Costa - Photo 27

     

     

     

    Rizzoli ne tenait plus en place. D'ici peu, il prendrait le chemin de la cathédrale Santa Maria Assunta, piazza Walther. Il irait à pied à la rencontre de Don Moser, mais cette fois, il n'ira pas à Canossa recevoir sans broncher les balivernes du padre, se faire duper et se laisser endormir par de belles paroles... On verra bien comment tournera cet entretien, mais il faudra bien qu'il avoue son forfait, se motiva-t-il... Il s'en était entretenu avec Farina qui lui demanda, non sans une certaine ironie, s'il avait l'intention de se munir d'une paire de menottes, au cas où... Je me vois mal arrêter un prélat dans une église, encore moins lui passer les menottes devant des fidèles médusés, lui avait-il répondu d'un air grave; en revanche, j'ai bien l'intention de le bousculer, le bonhomme!

     

    Vers midi, le commissaire dévala quatre à quatre les escaliers de la questura. Il s'engouffra dans la circulation piétonne, soucieuse de se trouver une table disponible en terrasse pour profiter des rayons du soleil qui réchauffaient la ville. La traversée de la place Walther, baignée de lumière, lui fit plisser les yeux. La chaleur du mois de mai ne lui convenait pas. Plus la cathédrale s'approchait, et moins il se sentait prêt à affronter le prélat. S'il s'était écouté, il aurait volontiers rebroussé chemin. Après tout, la questura était l'endroit idéal pour interroger les suspects, et son confortable bureau lui convenait parfaitement... pourquoi donc se compliquer la vie à faire le boulot en terrain ennemi? ... Il se demanda s'il allait rentrer dans la cathédrale par le lourd portail gardé par le Rom qui faisait la manche, ou bien s'il allait prendre l'une des portes latérales... Il opta pour le portail, et repoussa avec agacement la sébile que le Zingaro lui agitait sous le nez. La cathédrale de Bolzano est assez sombre et ses murs épais lui conservaient une fraîcheur que le commissaire trouva bienfaisante. Il trempa un doigt hésitant dans le bénitier et fit un rapide signe de croix, en mémoire de sa mère très pieuse, qui avait tenté en vain de lui communiquer sa foi. La cathédrale était presque déserte et Rizzoli n'eut aucun mal à repérer Don Moser qui avait pris une pose méditative. Peut-être est-il en train de prier, se demanda-t-il. Le prélat s'était assis un peu à l'écart, sur le côté latéral de la cathédrale, près d'un mur dont les fresques étaient en partie défraîchies. Rizzoli s'approcha de l'homme en dépassant plusieurs rangées de prie-dieu. Il marchait d'un bon pas, sans tenter d'en masquer le bruissement naturel. A son approche, Don Moser se retourna et se leva pour l'accueillir.

     

    - Soyez le bienvenu dans la maison du Seigneur, commissaire, chuchota le prélat sur un ton qui rappela à Rizzoli les rares confesses auxquelles il s'était soumis de bonne grâce pendant son enfance. Il fit la moue... Ne renversons pas les rôles, se dit-il, aujourd'hui, le rapport de force a tourné en ma faveur. C'est lui qui avouera et c'est moi qui aurai à décider des suites à donner à sa confession. Je doute fort que dans la tourmente, trois pater et deux ave ne lui suffisent à obtenir l'absolution...
    Le prélat avait troqué sa tenue civile pour une tenue de prêtre très sobre... peut-être un signe, se convint le commissaire.
    Les deux hommes s'assirent côte à côte, sur le même banc.
    - Je ne suis pas trop en retard, j'espère, padre, lui demanda Rizzoli, qui regrettait déjà ce premier assaut de bonnes manières.
    - Je méditais en vous attendant, voyez-vous, commissaire, répondit le prélat. J'étais certain que vous ne vous déroberiez pas, poursuivit-il, le sourire obséquieux.
    Rizzoli fut contrarié par cette entrée en matière. Don Moser tentait de retourner la situation à son avantage, et cela le mit mal à l'aise. Son regard qui se voulut un instant bienveillant, se ferma soudain, au point que le prélat s'en aperçut.
    - Ne vous offusquez pas, commissaire, je sais que vous faites au mieux...
    - Vous m'avez convié dans cette église pour me parler, je suppose... Je suis là et je vous écoute.
    - Cette cathédrale est un véritable joyau des arts roman et gothique, ne trouvez-vous pas? Elle résume en elle-même la singularité de notre région, la rencontre de deux cultures, l'une venant du nord, l'autre du sud...
    - Une région attachante en effet, pour qui accepte les différences.
    - Pour moi, le sud fut un vrai désastre, commissaire...
    - Le profond sud, alors… si c'est bien à l'expérience africaine dont vous songez...
    - L'Afrique, voyez-vous, j'y ai mis toute mon énergie, mon amour des hommes et ma générosité, chuchota le prélat à l'oreille du policier.
    - Vous n'avez pas bénéficié d'un retour sur investissement, en tout cas.
    - En effet, commissaire, calomnies, mensonges et plusieurs mois d'enfermement dans la pire des prisons qui soit... voilà ce que le profond sud, comme vous dites, m'a coûté!
    - Vous ne vous sentez en rien responsable de ce qui vous est arrivé? pas même un petit peu, des remords, des regrets?
    - Responsable d'avoir fait confiance, ça, oui, voyez-vous... Je serai un éternel pénitent...
    - Pourtant, vos déboires en Afrique ne vous ont pas servi de leçon, vous réitérez vos petites affaires... en Éthiopie, cette fois, je me trompe, padre?
    Le prélat ne sembla pas surpris par la charge du commissaire, murmurée à voix basse pour ne pas être entendu de la personne âgée qui venait de s'assoir quelques rangées devant eux.
    - Tout ce que j'y fais est légal et mon engagement a été approuvé par le Vatican... Je compte ouvrir là-bas une école pour lutter contre l'analphabétisme.
    - Oui, pour des mineurs... tout comme à Djibouti... c'est bien ce que je disais.
    - Je fais ce que je sais faire, et ce que j'ai toujours su faire, voyez-vous?
    - Avec l'argent de généreux bienfaiteurs.
    - J'organise en effet une collecte sur internet. La générosité est devenue une industrie, voyez-vous, il faut faire avec son temps. Mais je constate commissaire, que vous avez consulté mon blog...

     

    Rizzoli rongea son frein. Il finit par s'agacer du flot de voyez-vous, dont le prélat affublait ses phrases. Les messes basses n'avaient pas non plus ses préférences et il comprenait mal où allait mener cet entretien.
    - Vous m'avez convié dans cette église à la demande pressante de Frau Innerhofer?
    - Non, commissaire, pas cette fois... je voulais que la solennité des lieux vous incite à admettre ma vérité, voyez-vous.
    - A admettre que vous avez tué la petite Lisa?
    - Non, commissaire, à admettre que je ne suis pas un pédophile.
    - Je vous l'accorde, pour le reste...
    - Pour le reste?
    - Oui, pour le reste: la gamine, Matteo, les trois colonnes sur Alto Adige, votre photo en pleine page, la vente de votre Vespa? c'est là-dessus que j'aimerais vous entendre...
    - Je ne suis pas un pédophile, commissaire, j'ai besoin de faire le bien autour de moi, faites-moi la grâce de le croire!
    - Jusqu'à un certain dimanche de mai, où vous avez compris que vos activités altruistes allaient connaître un sacré coup d'arrêt... Je continue?
    - Tout allait basculer en effet...
    - Et?
    - Et voyez-vous, commissaire, il faut se soumettre à la justice divine.
    - Je préfère la justice des hommes, c'est elle qui me nourrit.
    - Je livre mon âme à Dieu...
    - Vous la livrez à Dieu ou au diable, padre? … En commettant le péché capital, vous avez clairement choisi...
    - Ne m'accablez pas!
    - Dois-je prendre ça pour un aveu?
    - Je suis déjà condamné, voyez-vous, le seigneur m'a condamné...
    - Parce que vous avez condamné Lisa au repos éternel et Matteo à une longue période de chagrin.
    - C'est terrible tout ça, commissaire...
    - Cessez votre petit jeu, padre, et venez me préciser votre version des faits, dans mon bureau évidemment... Vous avez bien su le trouver l'autre jour, alors allez donc jusqu'au bout de votre démarche, je vous prie!
    Pour toute réponse, Don Moser grimaça. Il s'agenouilla sur le prie-dieu, croisa les doigts et baissa la tête.

     

     

    Rizzoli l'observa un moment balbutier une prière. Puis il s'éloigna et regagna la lumière par la porte latérale, laissant Don Moser avec sa conscience. La souffrance est de son côté, se dit-il, elle est immense, tout comme celle des victimes, et tôt ou tard, elle s'exprimera. Le prélat viendra bientôt faire sa déposition à la questura, se persuada-t-il encore.

     

    Denis Costa,

    Texte et photo

     

     

     


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  • Pour Coucou haïku du 09-09-2011 - Danslestracesdenosperes-Jan[1]

     

     

     

     

    Ils n'étaient pas nés,

    Ils s'en fichent du passé,

    Trop sollicités.

     

    Tout le savoir-faire

    De nos ancêtres, nos pères,

    Sombre dans l'oubli ?

    Grâce aux banques de données

    Il sera sauvegardé.

     

    ***

     

    Des pas sur la Lune,

    Des grands qui avaient du cran.

    Mais nous n'irons plus.

    Trop coûteux et dangereux.

    Place aux sondes et robots.

     

    N'empêche, ils l'ont fait,

    Sur la Lune ils ont marché.

    C'était bien en vrai.

     

    ***

     

    C'était mieux avant

    Entend-t-on dire souvent.

    Mémoire magique !

    La nostalgie est un piège,

    Le souvenir enrichit.

     

    Construire son arbre,

    Connaître ses ascendants,

    Des liens émouvants.

     

    ***

     

    Géniaux inventeurs,

    Bâtisseurs de cathédrales,

    Exemplaire ardeur.

     

    Techniques et arts

    Hérités de nos ancêtres

    Sont entre nos mains.

    Il fait bon s'en inspirer

    Pour ensuite s'échapper.

     

    ***

     

    Lenaïg


     

     

    Musique de la Renaissance sur des instruments dessinés par Léonard de Vinci :

     



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