• Photo kaïku d'Alice - creasmusique

     

     

     

     

    La boule à facettes,

    Sur composition d'Alice,

    C'est le monde en fête.

     

     Expressif saxo,

    Prenant, poignant ou troublant,

    Caressant la peau.

     

     Un air de trompette,

    Qui réveille et galvanise,

    L'air se dramatise !

     

     Violons en sanglots,

    Dans l'automne de Verlaine,

    Mais les valses mènent !

     

     Guitares compagnes

    De moments de solitude,

    De longues veillées.

     

     La Lettre à Elise,

    Souffrance des débutants,

    Piano désolé.

     

     Musique vitale,

    Quand on est seul ou ensemble,

    Les notes transportent.

     

     Perfection des sons,

    On s'approche du divin.

    Joie et pureté.

     

     

    Lenaïg

     

     

     


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  •  Denis Costa - Photo 09

     

     

     

    Au cours du diner, Rizzoli se fit moins loquace que d'habitude. Il songeait aux différents rebondissements de l'enquête qu'il aurait bien voulu partager avec sa femme, mais hors de la présence des jumeaux. Pour l'heure, Alice ne l'écoutait pas. Elle avait les yeux rivés sur les images du journal de vingt-heures qu'elle commentait aux enfants qui la pressèrent de questions.

    On y voyait un certain nombre de mafieux présumés, menottés, et jetés de force dans des voitures bleues, qui, toutes sirènes hurlantes, crissaient leurs pneus sur l'asphalte. La journaliste présentait le énième coup de filet des forces de l'ordre contre la camorra napolitaine et la 'ndrangheta calabraise. Mais ce jour-là était tout à fait exceptionnel, car les arrestations concernèrent quatre-vingt personnes simultanément, tant à Naples que dans la province de Vibo Valentia, à l'extrême sud de la Botte.

     

    - Qu'ont-ils fait de mal ces gens-là? demanda la petite Viola.

     

    - Ce sont tous des criminels, ma chérie... certains ont tué, ou bien ont vendu de la drogue aux jeunes, ce qui est pareil. D'autres ont volé l'État... dans le lot, il y a même des élus locaux...

     

    - On dirait des personnes normales, s'étonna la fillette, il y a aussi des femmes qui se font emmener...

     

    - Tu sais, Viola, la Mafia est très dangereuse, justement parce qu'elle ne se découvre pas... elle montre un visage rassurant, elle se présente sous nos propres traits... et elle s'insinue partout.

     

    - Ils sont même ici, dans notre ville? demanda-t-elle, inquiète à sa mère, qui répondit par un hochement de tête.

     

    Son frère semblait lui, plus impressionné par les véhicules de police.

     

    - Papa a la même à la questura, précisa fièrement Osvaldo, pas vrai papa? C'est comme ça que tu arrêtes les méchants?

     

    - Tout ça, c'est du cinéma, fiston, répondit Rizzoli, qui n'appréciait guère les mises en scène. De toute façon, un coup de pied dans la fourmilière ne signifie pas que l'on ait résolu le problème. C'est comme les Bin Laden, on en trucide un, mais derrière... combien y a-t-il de terroristes en short, burqa ou niqab, pour prendre sa place?

     

    En tant que représentant des forces de l'ordre, Rizzoli aurait dû rappeler que, sous la direction énergique du gouvernement, la police et les carabiniers étaient parvenus à ébranler gravement les organisations mafieuses. Mais il préféra ajouter:

     

    - Dire que ce sont les Américains qui les ont amenés ici, empaquetés dans leur barda militaire, pour nous débarrasser du fascisme, puis du... du... communisme, après la guerre! Du coup, la Mafia s'est installée, elle s'est étendue, et elle sera là jusqu'à la fin des temps, je vous le dis!

     

    - C'est quoi burq... et l'autre mot que tu as dit, papa? questionna Osvaldo, intrigué par ce nouveau vocabulaire qui lui semblait exotique.

     

    Rizzoli ne s'attendait pas à une telle demande de la part de son fils. Il sourit, pensant que le sujet de la Mafia avait dérapé sur un autre thème, tout aussi dramatique. Mais après tout, c'était lui qui avait fait cette digression, et il lui revenait de l'expliquer.

     

    - Vous avez appris les dix commandements à l'école, les enfants, non? eh bien, la vie n'est faite que de biens et de maux... de choses qu'il faut faire, et d'autres qu'il faut éviter de faire...

     

    - Oui, comme tu ne tueras point, tu ne voleras point, précisa Viola. 

     

    - Exactement ma fille... la Mafia, par exemple, c'est mal, parce qu'elle tue et vole son prochain. De même qu'il est répréhensible de se cacher le visage derrière un voile ou un masque pour accomplir des méfaits, incognito... c'est ça la burqa ou le niqab... deux vêtements prisons que portent sur la tête, certaines femmes musulmanes... Oui, bon, pas forcément pour faire du mal, se rattrapa Rizzoli, devant les gestes désapprobateurs de sa femme qui fronça également des sourcils.

     

    - En fait, c'est plus compliqué que cela, les enfants, poursuivit Alice, ce que votre père tente de vous expliquer, c'est qu'il vaut mieux être du côté du bien. En tout cas, il faut s'y efforcer...

     

    - Oui, mais Zorro, papa, il porte un masque et un chapeau, et c'est pas un méchant! fit remarquer Osvaldo.

     

    - Papa, dans ma classe, j'ai une copine, elle s'appelle Leila, elle est musulmane et elle ne se cache pas le visage avec ce que tu dis... et elle est très gentille, renchérit Viola.

     

    Alice éclata de rire.

     

     - Vous voyez, les enfants, le bien, le mal, c'est tout, sauf simple... à vivre, comme à expliquer... Mieux vaut entamer le dessert, ma salade de fraises, les toutes premières de la saison... Je suis certaine qu'elles feront l'unanimité! 

     

    ***

     

    Alors qu'Alice rangeait la vaisselle et qu'il balayait le sol carrelé de la cuisine, Guido voulut faire le point de l'enquête avec sa femme. Il eut le temps de bredouiller quelques mots, avant que ne sonne son portable. Il était près de vingt-et-une heures, et Rizzoli, qui avait reconnu la sonnerie bureau, s'attendit au pire. Le jeune vice-inspecteur Gasser était de permanence, qui sait ce qui pouvait arriver... Un éventuel appel de sa part pouvait aussi bien signifier l'incompréhension d'une consigne pour laquelle il solliciterait un simple éclaircissement, que l'annonce d'une rixe en ville, avec dégâts matériels et corporels, ou pire encore, un deuxième meurtre en moins d'une semaine... Ce serait alors la série noire! redouta Rizzoli.

     

    - Allo? interrogea-t-il, fébrile, qui parle?

     

    - Allo, commissaire? c'est le docteur Gruber, à l'appareil... je ne vous dérange pas? je sais qu'il est un peu tard...

     

    - Ah docteur! j'avoue que je ne m'attendais pas à votre appel, comme ça, en soirée... Mais, c'est vrai que l'on s'était échangés nos numéros de portable, l'autre jour, au bord du fleuve... Eh bien, bonsoir. Si vous m'appelez à cette heure-ci, c'est que c'est important...

     

    - Oui, je voulais vous informer des premiers résultats de l'autopsie. En fait, je vous téléphone de Turin, où je viens d'arriver. Demain, nous avons un colloque... et comme je ne serai de retour que vendredi...

     

    - Je comprends mieux votre appel, docteur... alors, ces premiers résultats?

     

    - Eh bien voilà, avant toute chose, je dois vous annoncer que la petite Lisa était enceinte...

     

    - Comment... enceinte? c'est pas possible... quelle tragédie!... Attendez docteur, je m'assois...

     

    A suivre

    

    

    Denis Costa,

    Texte et photo

     

     

     

     


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  • Qu'il est doux, dit la vieille ballade, d'errer parmi les bocages verts, dans les beaux jours de l'aimable mois de mai, quand les oiseaux voltigeant de branche en branche vous y invitent par leur sauvage mélodie.


    Source : Citations de sir Walter Scott - Dicocitations ™ - citation

    Les Bretonnismes d'Hervé Lossec

     

     

     

     

     

    "J'aime tous les accents. C'est le sel de la parole et la seule différence qui la sépare de l'écriture. Non seulement l'accent révèle un être humain, mais je me plais à croire qu'il traduit un peu le pays où il vit."

    Lettres de Bretagne

    Per Jakez Hélias

    1978

    ***

     

     

    Dans cette citation de Per Jakez (Pierre Jacques) Hélias, je trouve l'explication du fait que je n'ai pas de beau dialogue à te fournir,

    Noune !

     

    Après avoir proposé une tranche de vie de Soazig la Bigoudène et d'Archibald l'Ecossais jardinier et champion du lancer de troncs d'arbre, en partant de la phrase extraite de Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet : Le chameau était lancé, proposée par Nounedeb pour lundi dernier, j'ai bien tenté pour ce jeudi de construire un dialogue entre une autre Bigoudène et un détective écossais, imaginant vaguement une enquête sur une maison hantée, menée conjointement par les deux personnages, que j'aurais fait hauts en couleurs, en truffant le dialogue de "bretonnismes"  (pour reprendre le titre homonyme du livre d'Hervé Lossec) ou d'expressions anglaises, mais j'y ai renoncé car je pense que je n'aurais abouti qu'à faire de ces personnages des pantins, tout en ridiculisant à la fois le pays bigouden et l'Ecosse par des clichés éculés.

     

    Je parle pour moi, qui ne voyais guère mes personnages se demander : "Du café vous aurez ?", ou bien "Aow, no meurci, je préfèwe le thé avec un niouadge de lait, s'il veuous plaît !"

    Ou encore : "La maison en T, dites-veuous ? Mais elle n'est pas en T ... Aow, haunted, you mean : hanté ! sorry !"

    Comme toute l'intrigue aurait reposé sur ce dialogue, j'ai arrêté les frais ! C'est ce que j'ai appelé "botter en touche" !

    Mais la curiosité me démange déjà de lire les trouvailles des Croqueurs inspirés !

     

    Lenaïg

    ***

     

     

    Dicocitations m'a permis de collecter quelques jolis vers, ou phrases de Per Jakez Hélias, donc, écrivain bigouden par excellence, ainsi que de Walter Scott, l'auteur des très célèbres romans Ivanhoe et Quentin Durward, également poète, romantique et de Kenneth White, un Ecossais établi en Bretagne, mais dans les Côtes d'Armor, pas en pays bigouden.

     

     

     

    "Qu'il est doux, dit la vieille ballade, d'errer parmi les bocages verts, dans les beaux jours de l'aimable mois de mai, quand les oiseaux voltigeant de branche en branche vous y invitent par leur sauvage mélodie."

     

    Qu'il est doux, dit la vieille ballade, d'errer parmi les bocages verts, dans les beaux jours de l'aimable mois de mai,


    Source : Citations de sir Walter Scott - Dicocitations ™ - citatio

    "La vie sans gaieté est une lampe sans huile."

     

    Walter Scott

    1771-1832

    ***

     

     

    "La beauté est partout
    Même
    sur le sol le plus dur
    le plus rebelle
    la beauté est partout
    au détour d'une rue
    dans les yeux
    sur les lèvres
    d'un inconnu
    dans les lieux les plus vides
    où l'espoir n'a pas de place
    où seule la mort
    invite le coeur
    la beauté est là
    elle émerge
    incompréhensible
    inexplicable
    elle surgit unique et nue -
    à nous d'apprendre
    à l'accueillir
    en nous"

     

    Le grand rivage

    Kenneth White

    1980

    ***

     

    Titre original du poème : Loveliness is everywhere.

    Mais la beauté, c'est "beauty" et dans "Loveliness" il y a "love", une nuance absente dans le mot "beauté", impression toute subjective.

     

     

    Quelques lignes lues sur Wikipedia :

    Kenneth White est un poète et penseur contemporain, né le 28 avril 1936 à Glasgow. Il réside en France depuis les années 1980 à Trébeurden (Bretagne). Théoricien de la « géopoétique », poétique porteuse de sens et de pensée, il alterne des récits de « voyages philosophiques » et les poésies épurées entretenant un rapport avec les éléments (mer, terre, eau, pierre …). Influencé par Henry David Thoreau, Walt Whitman, Friedrich Nietsche, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Jack Kerouac, les haïkus et les philosophies orientales, il a pu être comparé à Gary Snider.

    Attiré par la France et par Paris (et sa bohème) depuis son tout jeune âge, il n'avait pas trente ans lorsque André Breton le salua dans un numéro de la NRF. À l'écart du cirque médiatico-éditorial, il compose pas à pas une œuvre faite de prose allègre et frondeuse, de poésie nomade, de textes volontiers théoriques. Des livres-mondes, des livres-voies. Avec certes des impasses (mais quelle œuvre n'en connaît pas), Kenneth White « fait la trace », singulière, vigoureuse, où pourrait bien se renouveler profondément notre conception parfois bien étriquée de la littérature et de la poésie. Il est le chantre de « l'intelligence sensible et de la sensibilité intelligente ».

    ***

     

     

    C'est le chant des galets qui enseigne la manière de bâtir un mur ... Et quand un galet ne se trouve pas bien dans un mur, le mur ne se trouve pas bien debout.

    Les autres et les Miens

    Per Jakez Hélias

    1979

    ***

     

     

     

    Mur écossais - www.picasaweb.google.com

     

     

    Photo : mur écossais, www.picasaweb.google.com

    Le mur d'Hadrien ?

     

     

     


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  •   Philippe Noiret - www.encinematheque.net

     

     

    Je rebondis, ce jour, sur un gentil commentaire de Jill Bill à la suite de mon petit essai sur le prénom Placide, pour sa Cour de récré ... Rebondir est un bien grand mot, qui me rend d'ailleurs moqueuse à mon sujet !

     

    Pourquoi ? Parce que Jill Bill est irremplaçable, sur OB ! Elle parvient à être partout à la fois, participe activement à moult communautés, organise des jeux et des récompenses à la clé. Et qu'elle est fidèle à ses amis de plume : elle s'enquiert toujours de ce que nous avons écrit sur notre blog, par exemple, elle lit et pose des commentaires intéressants, pertinents ou malicieux ! Hélas non, Jill, si tu tombais malade (ce que je ne souhaite pas du tout), je ne pourrais pas et ne saurais pas faire tout ce que tu fais, je fatigue, je m'essouffle très rapidement ... Il y a encore deux ou trois ans, cela aurait été possible, j'adorais lancer des jeux et mener la danse !

     

    Notre blog a été accepté dans quatre communautés : celle des Croqueurs, celle de la Cour de récré, celle de l'Arbre à mots, de ff, et le Coucou du haïku chez Mamylilou, passionnantes toutes les quatre. Je demande pardon à ff de ne pas arriver à être plus présente dans ce bel Arbre à mots ...

     

    Alors, je vais nous poster ici un email d'Anaëlle, mon amie presque de mon âge (plus jeune d'un an !), qui écrit très bien elle aussi et qui ne le fait plus, par manque de temps (elle travaille en ce moment à plein temps) et par lassitude ("je n'ai rien d'intéressant à écrire", ce qui est faux, je le sais !).

     

    Voici l'email qu'elle a reçu et qu'elle m'a transmis. C'est bien vrai que, même si les rhumatismes ou l'arthrose, les coups de lumbago me laissent tranquille depuis un bon bout de temps (je touche du bois), il suffit que j'aie deux expéditions extérieures importantes dans ma journée, de la marche et des montées et dégringolades de marches de métro parfois pour finir le soir épuisée ; je m'effondre dans mon fauteuil et je tombe presque aussitôt dans le sommeil ... Impossible, par exemple, de venir devant l'écran lire les amis comme je le voudrais ...

     

    Oups, oh comme les propos de Philippe Noiret apparaissent bien gros, une fois placés ici ! Eh bien, cela facilitera la lecture de ceux qui ont une mauvaise vue (dont je suis, mais depuis longtemps !). Et la p'tite photo du comédien en chapeau qui l'accompagnait n'a pas suivi ... Je vais en chercher une autre, ou la même, sur le net ! Ah, en voici une où il soulève même le chapeau en question, pour saluer, en gentleman qu'il a toujours été !

     

    Lenaïg

     

    ***

     

       

    La vieillesse vue par Philippe Noiret.

     Il me semble qu'ils fabriquent des escaliers plus durs qu'autrefois. Les marches sont plus hautes, il y en a davantage. En tout cas, il est plus difficile de monter deux marches à la fois. Aujourd'hui, je ne peux en prendre qu'une seule.>   > A noter aussi les petits caractères d'imprimerie qu'ils utilisent maintenant. Les journaux s'éloignent de plus en plus de moi quand je les lis: je dois loucher pour y parvenir. L'autre jour, il m'a presque fallu sortir de la cabine téléphonique pour lire les chiffres inscrits sur les fentes à sous.>   > Il est ridicule de suggérer qu'une personne de mon âge ait besoin de lunettes, mais la seule autre façon pour moi de savoir les nouvelles est de me les faire lire à haute voix - ce qui ne me satisfait guère, car de nos jours les gens parlent si bas que je ne les entends pas très bien.>   > Tout est plus éloigné. La distance de ma maison à la gare a doublé, et ils ont ajouté une colline que je n'avais jamais remarquée avant.>   > En outre, les trains partent plus tôt. J'ai perdu l'habitude de courir pour les attraper, étant donné qu'ils démarrent un peu plus tôt quand j'arrive.>   > Ils ne prennent pas non plus la même étoffe pour les costumes. Tous mes costumes ont tendance à rétrécir, surtout à la taille.>   > Leurs lacets de chaussures aussi sont plus difficiles à atteindre.>   > Le temps même change. Il fait froid l'hiver, les étés sont plus chauds. Je voyagerais, si cela n'était pas aussi loin. La neige est plus lourde quand j'essaie de la déblayer. Les courants d'air sont plus forts.Cela doit venir de la façon dont ils fabriquent les fenêtres aujourd'hui.>   > Les gens sont plus jeunes qu'ils n'étaient quand j'avais leur âge.Je suis allé récemment à une réunion d'anciens de mon université, et j'ai été choqué de voir quels bébés ils admettent comme étudiants. Il faut reconnaître qu'ils ont l'air plus poli que nous ne l'étions ; plusieurs d'entre eux m'ont appelé « monsieur » ; il y en a un qui s'est offert à m'aider pour traverser la rue.>  >Phénomène parallèle : les gens de mon âge sont plus vieux que moi. Je me rends bien compte que ma génération approche de ce que l'on est convenu d'appeler un certain âge, mais est-ce une raison pour que mes camarades de classe avancent en trébuchant dans un état de sénilité avancée. Au bar de l'université, ce soir-là, j'ai rencontré un camarade. Il avait tellement changé qu'il ne m'a pas reconnu.

     

     

     


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  • v528

     

     

     

     

    Oh, c'est la panique ! Le Placide de ce blog sera-t-il prêt pour le jour de la Récré ? Rien n'est moins sûr ...

     

    Je me suis un peu renseignée, mais Monelle nous fera cela beaucoup mieux que moi. Alors, je me contenterai d'écrire ici que c'est un prénom complètement tombé en désuétude en France, qu'il a connu ses heures de gloire au tout début des années 1900.

     

    Je croyais que ce prénom était uniquement masculin, mais non. Je connais les noms des saints des deux stations du métro parisien qui succèdent à St Germain des Prés et précèdent Montparnasse Bienvenüe : St Sulpice et St Placide ! St Placide a vécu et est mort en martyr au Mont Cassin, en Italie, au VIe siècle.

     

    Le prénom vient du latin "placere" qui signifie plaire et aussi de "placidus" qui veut dire calme, serein. Mais quand on dit que quelqu'un est placide, en général on y entend une connotation péjorative, un trop-peu de vitalité ou quelque chose comme ça. On qualifiera volontiers une vache, un ruminant de placides ! Mais pourquoi, au fond ? C'est ce préjugé qui est stupide ! Il suffit qu'on lui rajoute un o, pour qu'il perde ce côté bonasse et désuet ! Alors, on obtient, par exemple : Placido Domingo ! Et personne ne trouve son nom ridicule ; ah, si on le francisait, ce serait autre chose : Placide Dimanche ! Et nous, Français, on rigolerait, on trouverait cela niais ! Je dis "on" mais "je" s'interroge sur cette particularité française de tout tourner vite en dérision. Quelquefois cette dérision me semble être un luxe et un snobisme dont on ferait bien de se passer ...

     

     

    Les trois ténors : Domingo, Pavarotti, Carreras - www.purepeople.com

     

     

     

    Et si on lui enlève son e, alors, oui, j'en connais un ! Un héros de bandes dessinées, qui paraissait dans Vaillant, devenu plus tard Pif le chien et ensuite Pif Gadget ! C'étaient Placid et Muzo : Placid un grand ours noir débonnaire, plutôt dandy et dilettante qui se faisait souvent remettre en place par son ami Muzo le renard !

     

     

     

    Placid et Muzo - www.linuxette.org

     

     

    Placid est un grand ours noir,

    Muzo son ami  renard,

    Animaux pas du tout bêtes

    A voir dans des historiettes !

    Muzo est plutôt prolo,

    Quand le Placid fait le beau !

    Ils s'affrontent, se querellent,

    Sur des questions essentielles !

    L'absurde n'est jamais loin,

    Et c'est cela qui est bien !

     

     

     

     

    placid et muzo 82 - www.socomics.com

     

     

     

     Lenaïg

     

     

    Illustrations :

    Les trois ténors, Placido Domingo, Luciano Pavarotti et José Carreras,

    Placid et Muzo en situation,

    Références dans l'album Livres, films et affiches.

     

     

     



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