•  sol 2

     

     

    Juillet 2008  

     

    Séverine m'a accueillie dans son bungalow un jour de la semaine dernière, et comme je suis la première des amis que nous avons en commun à venir la voir "là-bas", elle se demande certainement quels souvenirs, quelles sensations, en bien ou en mal j'ai recueillis de mon expérience. D'abord, cela n'a pas été vécu comme une expérience du tout, mais comme une délicieuse évasion de la routine journalière, dans un monde paisible, parfumé d'essences de pin et de toutes sortes de plantes, atteint après un trajet en train d'à peine plus d'une heure en partant de Paris.

     

    219 brother%20cadfael%20omnibusQu'on sache tout de suite que je ne me suis pas déshabillée ; je ne me rendais pas dans ce camp de naturistes pour le faire mais pour travailler avec Séverine. Je dois dire que, la prochaine fois que je m'y rendrais, j'hésiterai moins à le faire, peut-être protégée du Grand Inconnu sous un pareo jusqu'à mon arrivée à la piscine. Séverine ne s'est pas dévêtue non plus, son bungalow se situe près de l'entrée, ce qui rendait possible que je garde mes vêtements, sans provoquer de trouble ni de colère. Nous sommes allées déjeuner dans la partie "textile" du camp, donc pas de problème. No problemo, no casualties non plus, ni problème ni mort d'homme ! Nous avons décidé de transformer notre repas au restaurant en fête du palais : pour moi, le meilleur taboulé que j'aie mangé depuis belle lurette : deux morceaux de poulet rôtis à merveille, une salade composée très fraiche. Les contraintes alimentaires très spéciales de Séverine ne lui permettaient pas le même menu, mais nous pûmes déguster ensemble deux verres d'un vin rosé délicat pour célébrer notre rencontre.

     

    Séverine a aperçu des voisins venus de la partie naturiste, entièrement habillés comme il se doit dans ce restaurant en plein air, dont le chef mérite plusieurs étoiles ! Nous avons pouffé quand Séverine m'a fait savoir qu'elle avait reconnu un couple âgé grâce à leur chien ! Je dois avouer que cela m'arrive aussi : reconnaître quelquefois le chien avant son maître, ou sa maîtresse !

     

    Plus tard, Séverine a pris sa voiture pour que nous allions admirer une superbe église moyenâgeuse à la taille impressionnante, dominant curieusement un tout petit village : l'un des divers lieux de repos et de prière pour les pèlerins en chemin vers St Jacques de Compostelle.

     

    Logement1AQuand nous avons foulé l'allée vers son bungalow, nous avons rencontré un couple nu et des mots amicaux ont été échangés. Je n'ai pas ressenti de curiosité mal placée pour les détailler et voir comment ils étaient bâtis. Séverine m'a dit : si tu prononces ne serait-ce qu'un seul mot, bonjour, par exemple, tu regardes la personne dans les yeux et cela t'empêche de te sentir mal à l'aise ! Nous avons dépassé une grand-mère également en tenue d'Eve ("what else" ? - autrement dit, comment pouvait-ce en être autrement -, "what else" ? mais pourquoi, c'est l'heure du café ? non non, je dois continuer un peu), donc une grand-mère qui promenait dans sa poucette un enfant endormi, ce qui a été l'occasion de phrases paisibles et de sourires. Plusieurs hommes sont passés à bicyclette et le même scénario s'est déroulé à chaque fois. Séverine m'a prévenue que ma présence ne resterait pas inaperçue, qu'un village reste un village, tout étrange que je le perçoive ! Malgré cela, je ne me suis jamais sentie mal à l'aise de la journée. Séverine a exprimé le besoin d'une petite sieste, tiré promptement ses deux transats sur la pelouse devant le bungalow et s'est endormie sans plus de façon.

     

    J'ai saisi mon calepin et j'ai commencé à cogiter sur mon prochain chapitre de science-fiction en jetant mes idées sur le papier. Alia, la chatte, avait fait son apparition avant que nous nous allongions. Je l'ai trouvée tout de suite sympathique et elle m'a octroyé le salut du bout de sa langue ! Je l'ai caressée et je lui ai parlé tout doucement. Séverine n'a pas tardé à rouvrir les yeux et m'a demandé ce que j'écrivais. J'avais à peine répondu qu'elle a sauté sur ses pieds en me disant : on va quelque part, vite, suis-moi ! Je devine que cela va t'intéresser ...

      monk-s-hood-the-third-chronicle-of-brother-cadfael-cadfael-

    A ce moment-là, Séverine n'avait que son pareo sur elle, moi je portais toujours ma robe en lin et je me suis dépêchée à sa suite, très complexée, sachant que seul mon chapeau n'était pas incongru ! Heureusement, nous avons emprunté un chemin qui longeait un côté du camp, bordé de bosquets broussailleux, auquel de nombreux bungalows tournaient le dos. Nous nous sommes arrêtés net devant l'un d'entre eux, sous la véranda duquel nous pouvions discerner une dame occupée. Séverine m'a présentée à Typhaine, qui a entre cinquante-cinq et soixante ans, une artiste et aussi la préposée aux soins des chats du camp, dont deux spécimens de ces compères à fourrure prouvaient l'existence. J'ai appris qu'Alia n'a jamais accepté de venir chez Typhaine en l'absence de Séverine et qu'elle se fait livrer sa gamelle sur place ! Alia a toujours refusé aussi de pénétrer dans le bungalow de Séverine, de peur sans doute de se retrouvée piégée à l'intérieur !

    Là, j'ai eu du mal à ne jamais regarder le corps de Typhaine l'artiste, lorsqu'une vraie conversation a commencé. Je suis parvenue à ne pas laisser mes yeux vagabonder parce que ce qu'elle a montré a été une merveilleuse découverte pour moi. Typhaine l'artiste est passionnée par l'histoire et le monde du Moyen-Age (12ème siècle précisément) et construit des villages miniatures, maisons typiques, fermes, meubles minutieux à l'intérieur aussi, églises, un couvent avec la chapelle, les cellules des soeurs, le réfectoire, le cloitre et le jardin intérieur, tout cela mis en vie par la présence de tout petits personnages et animaux, pas faits par elle mais obtenus sur
    commandes. Son matériau de prédilection est du basalte, mais elle se sert aussi de boîtes de camembert ! Un travail ahurissant et réussi, quelquefois guidé par l'utilisation d'une bonne grosse loupe. typhaine fait remonter sa passion à sa découverte des romans policiers d'Ellis Peters.

     

    elfes guerriersJe me suis souvenue qu'Anaëlle m'avait prêté un des livres du romancier britannique une fois, puis que je m'en étais acheté un autre, qui se trouve toujours dans ma chambre de jeune fille à Brest ! Je me suis promis mentalement de relire les enquêtes policières de Frère Cadfael au 12ème siècle.

     

    Séverine m'a désigné d'autres oeuvres, constituées de branchages et de racines, devenus terriers ou maisons pour ... le Peuple Invisible ... j'ai senti, peut-être en me trompant, comme une réticence émanant de la dame à révéler des détails sur cette partie de son travail artistique et je n'ai pas osé insister, bien que brûlant d'en savoir plus ! La prochaine fois ? Nous avons dit au revoir à cette dame plaisante et mystérieuse et sommes retournées au bungalow de Séverine, après que celle-ci m'ait précisé que le bungalow voisin était celui du compagnon de la dame artiste, un monsieur étudiant les araignées, surtout les mygales. Séverine m'a sentie presque frissonnante et m'a assurée que les mygales n'étaient pas acceptées dans le camp !

    

    A notre retour, entre 4 h 30 et 5 h 00 de l'après-midi, Séverine a décidé : cela n'a plus aucune importance à cette heure de la journée si tu gardes ta robe ou pas, je veux que tu visites tout le camp. Allons boire un café italien près de la piscine. Nous avons vu les courts de tennis, des gens qui jouaient, d'autres qui se faisaient bronzer, nous avons cherché en vain les chèvres et la vache. Séverine a rencontré des gens qu'elles connaissait, expliquant chaque fois que j'étais là pour la première fois. Nous avons fait signe au couple âgé avec son chien rencontré à midi, maintenant décemment dévêtu, se reposant dans leur jardin. Je peux conclure que je n'aurais pas eu un gros effort à faire pour aller nager dans la piscine, si j'avais accepté auparavant de me déshabiller et de m'enrouler dans le pareo tendu sans insister par Séverine, avant notre départ pour le grand tour du camp. De toute façon, je me sentais comme nue, n'ayant pas pris mon sac à main ! Je suis marrante, non ? Oui, mais en fait pas prête !

    

    Après cela, nous avons travaillé à l'abri du toit sur la terrasse en bois de cinq à huit. 109J'ai pensé que c'était comme cela que j'avais imaginé la maison de Luther Redtimber. J'en ai parlé à Séverine, en ajoutant qu'un rocking-chair serait super ! Le soleil a brillé presque toute la journée, tandis que les nuages ont traversé le ciel discrètement, déversant deux timides averses quand nous nous consacrions à notre travail, celui de Séverine d'abord, le mien pour finir.

    Si tu étais heureuse de ma visite, Séverine, ce plaisir était partagé. Nous réussirons, toi comme moi, dans ce que nous avons prévu.

    

    Ce jour-là, je n'ai vu ni top models, ni personnes anorexiques, j'ai entrevu des silhouettes ordinaires, grosses, dodues, minces, jeunes ou moins jeunes, vieilles et usées mais toutes belles car il n'en émanait qu'un naturel dénué de honte.  

     

    Lenaïg

     

    Notes :

    • Ce texte a la particularité que je l'ai initialement rédigé en anglais (un défi lancé par Séverine, en marge de notre journée). Je posterai mon texte anglais ultérieurement.
    • Luther Redtimber est un personnage de mon invention. Voir, par exemple, le chapitre 8 de mon roman "Ils sont là !"  

     

     

    

    Deux lapins ? Huelgoat 19 août 2010

     


    4 commentaires
  • umbrella-105-lgSuite des aventures de Cunégonde et Josette ! Liées à vie par leur balcon et leur haine farouche réciproque ...

    Rentrons à nouveau dans l'arène de ce monde foisonnant très remuant, peut-être en nous munissant d'un parapluie nous aussi, comme un bouclier (ou une arme ?) !

    En accompagnement des ahurissantes péripéties créées par une Di et une Marie-Louve très inspirées, Lenaïg propose une petite revue du parapluie dans tous ses états.

    Mais les trois coups sont frappés, le rideau s'ouvre, place à Cunégonde et Josette.

    ***

     

     

     

     

     

    Avertissement : Cunégonde est un personnage qui n’a rien de «  politically correct ».

    No 3 Marie-Louve   2011 Rue Barré

    Le chemin du retour «suite»

    Parapluie bulgare 2Cunégonde agitait son gros parapluie noir dans tous les sens tant sa colère était grande. Elle avait bravé le froid du matin, marché plus de deux kilomètres pour renouveler ses pilules du mois et se trouvait prise au dépourvu sans son pharmacien qui lui seul connaissait ses ordonnances selon sa connaissance. C’était à lui qu’elle avait remis les documents explicites signés par son docteur Bellemare. Il lui faudrait retourner chez son médecin le plus rapidement possible et changer de pharmacie. Quels poisons ces Chinois qui envahissaient son quartier ! Elle avait lu qu’ils étaient l’opium des peuples ou c’était le curé qui avait déjà dit cela. Que dire de  tous les autres de toutes les couleurs comme cette femme enroulée dans de longs jupons noirs avec des foulards partout qu’elle voyait s’avancer vers elle en poussant un landau bourré d’enfants empilés les uns sur les autres. Elle ne put tenir sa langue quand la mère passa à ses côtés, elle lui persiffla :

    -          Si ce n’est pas honteux de fabriquer des bébés à la chaîne comme une chatte en chaleur ! Bien sûr, pour vous les importés, ce sont mes taxes qui paient pour tout ça !
    Elle se retint de ne pas lui asséner un bon coup de parapluie dans les jambes pour soulager sa colère, mais surtout parce qu’elle vit sortir du parc, une bande de vauriens bruyants. Sûrement parapluies-enfantsdes gangs de rue. Elle les toisa d’un regard sévère et passa son chemin pour revenir vers la rue Richmond. Là, elle s’arrêtera chez son épicier Liboiron. Quiquine devrait y être pour la servir, il en était ainsi depuis toujours. Encore enfant, Quiquine aidait au service dans la boucherie de son père. Depuis la mort du père Liboiron, la boucherie avait fermé, mais Quiquine l’avait transformée en dépanneur du quartier. D’un pas déterminé, s’appuyant sur son gros parapluie, elle redoubla le rythme de sa cadence. Le froid  cinglant et le vent  transperçaient ses vieux os. Enfin, elle déboucha sur la passerelle de l’entrée du commerce Quiquine-Couche-Tard. Elle poussa la lourde porte de bois massif peinte en vert chaloupe, celle du Québec. Quiquine était seule et travaillait à replacer les billets de loterie sur son comptoir.

    -          Bonjour Cunégonde ! T’as l’air de mauvais poil aujourd’hui. C’est le froid ? Si le printemps peut arriver ça nous fera au moins ça de plus !
    -          Ce n’est pas le froid !  C’est les Chinois ! J’arrive de la pharmacie. Tu savais toi que la pharmacie était vendue aux Chinois ? Je n’ai pas eu mes pilules, mais j’ai vu la Frisette à Josette. Crois-le ou non, c’est une poule de luxe !
    -          Attends, attends ! La pharmacie sur la rue Notre-Dame ? Non. Je t’assure, c’est toujours le même Jean Coutu le propriétaire. Le vieux pharmacien Laprise a pris sa retraite la semaine dernière. Je le sais, il me l’a annoncé au dernier souper de la Chambre de Commerce le jour de la Saint-Valentin. Et Frisette est une vraie avocate qui travaille à temps plein pour Quebecor. Tu as dû tout mêler encore une fois…
    -          Bon ! Aucune importance Quiquine. Là, j’ai besoin d’une cruche de vin Baby Duck si je veux dormir ce soir. Je n’ai pas mes pilules !
    -          Du Baby Duck ! Voyons Cunégonde, c’est de la piquette. Plus personne n’achète ce vin. Tu vas être malade avec ça. Viens avec moi, je vais t’aider à trouver autre chose.

    C’est à ce moment qu’un jeune blanc-bec de noir masqué, coiffé d’une casquette rouge surgit dans leur espace en brandissant un long couteau. Il intima à Quiquine devenue blanche comme un drap, de donner l’argent de la caisse et les billets de loterie. Tremblante de tous ses membres, la pauvre Quiquine s’approcha de sa caisse pour obtempérer au souhait de ce malfrat issu des Bloods certainement. Cunégonde n’en croyait pas ses yeux. Ce voyou à peine sorti des couches de sa mère venait leur édicter ses ordres. Quel toupet ! Elle ne fit ni un ni deux. Furieuse, elle lui asséna vigoureusement sa bourse briquetée sur la tête et un violent coup de parapluie aux entrailles. Aussitôt, le malfaiteur ensanglanté s’écroula sur le sol. Quiquine hurlait en voyant l’horreur de cette scène qui tournait au cauchemar quand elle aperçut un complice faisant le guet dehors s’approcher de l’entrée. Rien n’avait échappé à Cunégonde. Elle chargeait déjà le deuxième cambrioleur qui ne demanda pas son reste et pris la fuite par la ruelle. Elle revint vers le moribond étendu sur le plancher et du pied, le rouant de coups, elle lui cracha :

    -PARAPLUIE - Le Blog d'une Jeune Retraitée, sur OBDehors maudit quêteux !  Fainéant ! Va travailler pour gagner ton pain !

    Quiquine vint au secours du bandit en saisissant les bras de Cunégonde pour la sortir de son état digne d’un tyrannosaure. 
    Quand les policiers appelés sur les lieux arrivèrent, on appela vite fait les ambulanciers. On informa Cunégonde qu’elle devra se présenter devant les enquêteurs policiers pour élucider les faits de cet acte criminel. Son heure de gloire. Elle se ferait un malin plaisir d’apprendre aux policiers comment venir à bout de ces gamins appartenant aux gangs de rue. Des journalistes locaux accourus sur les lieux prirent des photos. Elle ferait la une du journal local. Fièrement, elle afficha sa besace et son beau sourire selon son intention. Elle quitta Quiquine sans oublier son gallon de vin St-Georges qui coûtait moins cher que Nuits Saint Georges produit de France.

    Sur le chemin du retour, se dirigeant vers sa demeure, elle s’arrêta devant une boîte de téléphone public. Une malicieuse idée lui était venue en tête. Pourquoi pas ? Elle consulta sur son i’ phone les numéros de téléphone de cinq restaurants chinois des alentours. Elle nota sur une enveloppe trouvée dans sa bourse. Après, à partir du téléphone public, elle commanda un menu pour dix personnes à chacun de ces restaurants qu’elle fit livrer à l’adresse de sa voisine Josette Marsoin en prenant soin de donner le numéro de téléphone de cette dernière sachant bien qu’on ne vérifie jamais. Satisfaite, elle jubilait. La Marsoin recevrait les foudres des Chinois. On la mettrait sur une black list.

    Elle gravit les marches de l’escalier menant à son logis et ramassa son courrier dans sa boîte aux lettres. Elle s’étonna d’apercevoir une enveloppe brune de seconde main qu’elle suspecta sur le champ. Pour en avoir le cœur net, elle ouvrit l’enveloppe et vit son contenu. La Marsoin ! Choquée, elle vida le tout sur la contremarche de la porte de sa voisine puis, elle rentra chez elle attendant la ronde des livreurs chinois chez les Marsoin.

    Pauvre parapluie après sa première sortieEn refermant sa porte, Cunégonde avait des frémilles dans les jambes tant sa joie était grande. Elle affichait un sourire semblable à celui de Boulette qui aurait avalé le serin des Marsoin. Josette, la codinde d’à côté fera du boudin c’est certain, mais cela la réjouissait. Elle se précipita dans sa cuisine pour étendre sur la table, sa nappe des grands jours et dessus, elle déposa son vase de fleurs en plastique avant que les enquêteurs et les journalistes n’arrivent à sa porte.  Du pied, celui des mauvais levées, elle repoussa Boulette qui miaulait comme une mendiante affamée. Puis, elle se ravisa. Fallait faire bonne figure. De son garde-manger, elle sortit une boîte de Paris Pâté veau et poulet en conserve, la vida dans une soucoupe de porcelaine made in England by Johnson Brothers, volée autrefois à la gare de l’Hôtel Windsor. Elle servirait la chatte devant les journalistes. Avec cette mise en scène, Cunégonde ne serait pas à côté de la carte, bien au contraire, elle en mettrait plein la vue. Elle courut jusqu’à sa chambre et devant sa coiffeuse, elle se farda pour les photos et ajouta du rouge pompier sur ses lèvres ridées, enleva ses bottes à crampons et mit ses nouvelles mules à pompons vert lime. Un rapide regard dans son psyché lui rappela sa maigreur. Elle bourra sa brassière de quelques mouchoirs de dentelle pour mieux s’équiper et ajouta son collier de fausses perles à sa toilette de femme distinguée. Pour en faire foi jusqu’au nez des plus fins, elle s’aspergea généreusement  de son eau de toilette, Tentacule, ce parfum qui affichait un crocodile écarlate sur son emballage.  
     
    En collant son oreille au mur qui donnait sur la cuisine de la Marsoin, elle entendait des bruits de dispute de couple entre Josette et son bon à rien. Même édentée, Josette pognait le mors aux dents facilement. Son p’tit matamore menaçait d’aller voir ailleurs si elle ne baissait pas le ton en persistant de ne pas vouloir probablement lui faire un gros pâté chinois pour le souper. Puis, elle entendit la sonnerie du téléphone chez les Marsoin.  Là, une vision la fit frémir ! Les enquêteurs. Les pièces à conviction. Oh My goodness !
    Vivement, le cœur battant la chamade, elle retourna dans sa chambre. De la patère, elle décrocha sa lourde bourse et fit basculer son contenu sur son lit pour en extraire la grosse brique rouge incriminante. Elle cacha cette dernière sous son matelas et ajouta à sa sacoche une lampe de poche qu’elle gardait dans le tiroir de la table de chevet de son lit. Elle repéra le parapluie meurtrier et s’empressa de le glisser dans la vieille housse bleu marin de sa robe de mariée enfouie dans son coffre en cèdre pareil à un cercueil. Après, elle fouilla méthodiquement le fond de sa garde-robe à la recherche de l’ancien  parapluie noir du défunt nais Alphonse. Quand elle eut mis la main dessus, elle se dirigea d’un pas alerte vers la baignoire, elle fit couler aParapluie bulgarebondamment l’eau en ajoutant un litre de Monsieur Net avant de plonger la relique couleur d’ébène au fond. Avec la brosse à plancher et une laine d’acier, elle ponça la tige pivot du parapluie et sa toile. Question de mise en scène auquel cas l’inspecteur réclamerait une pièce principale pour son enquête. Quand elle releva l’objet proprement récuré, il ne restait que les baleines qui retenaient un amas de tissu en lambeaux. Mission accomplie, se dit’ elle. La propreté et le bon ordre dans sa demeure avaient toujours été son premier souci. Tous le savaient. Inutile de garder cette dépouille. Elle vida l’eau du bain, épongea ses mains mouillées, les enduit de Nivea pour adoucir sa peau fine et vaporisa du Freefreze Hawaïen pour masquer l’odeur tenace de Monsieur Net.  Affichant, satisfaite, un dernier regard  dans la glace au-dessus du lavabo, elle replaça une mèche rebelle qui lui tombait sur le nez. Avant d’aller dehors pour jeter aux ordures dans sa poubelle grise, la carcasse de ce parapluie, elle prit le temps de se verser  un double gros Gin et le but cul sec. Ainsi requinquée, elle ouvrit la porte arrière da son logement et devant les voisins qui épiaient la ruelle, elle bascula l’objet détruit dans le fond de sa poubelle. Elle vit la grosse Henriette Labelle-Rathé qui faisait mine de balayer la neige sur la rampe de son balcon. Cette commère était bien la pire de leur ruelle. Un panier percé d’où sortait des mensonges de vipères. Pour la faire enrager, elle lui fit une lune et revint dans sa cuisine.  
     
    Parapluie beau dans sa détresseLe bordel était encore pris chez les Marsoin. Le vieux Gino fort en gueule faisait le coq dans sa basse-cour avec sa mémère qui brassait la cage. Son chaud lapin devait  être au pain sec avec sa grenouille de bénitier. Pauvre Roger. Une accalmie au milieu de leur tempête surgit quand Cunégonde entendit un bruit d’une porte qui s’ouvrait devant. Elle courut à sa fenêtre pour apercevoir le premier livreur de mets chinois repartir en glissant une liasse de gros billets verts dans le sac noir attaché à sa ceinture. Quel con ! Comme un enfirouapé, il avait accepté la commande pas commandée. Cunégonde riait aux larmes derrière ses draperies de lourd velours émoussé par le temps.  Puis, commença la ronde des livraisons. Une comédie digne du meilleur vaudeville qu’elle n’ait jamais vu. Encore mieux, elle en était l’auteure. Sur ce balcon, se jouait un théâtre dont les guignols étaient son voisin et les Chinois pris au jeu. La Marsoin poussa l’audace jusqu’à sonner à sa porte afin de diriger la quatrième livraison chez elle. Insultée, elle empoigna son ombrelle fleurie posée dans la corbeille de son hall d’entrée et la pointa telle une escrimeuse de fortune devant le livreur et la Marsoin en leur lançant l’ordre de cesser de l’importuner avec leur tracas. Violemment, elle referma sa porte au nez des deux innocents. Rapidement, la situation dégénéra et elle aperçut Roger étendu de tout son long sur les planches de ce balcon. Voyant enfin sa chance venue, elle sortit de chez elle et se précipita sur le corps inanimé du beau Roger. Une pulsion, un volcan de feu puisé au gros Gin sûrement, la fit l’embrasser goulument d’un puissant french kiss jamais offert à personne d’autre. N’eut-ce été du bras ferme qui la retint, celui  de l’enquêteur Paul Poulet qui arrivait au même instant, elle l’aurait déshabillé sur le champ. Des mots à ses oreilles la remirent sur terre :
     
    Parapluies de Renoir-          Faites place Madame ! Je vais prendre la relève. Sainte madone ! Quel  sang froid. Sachez  que je vous admire beaucoup chère Madame Légaré. À votre âge, avoir une telle  vivacité et un tel esprit de charité, on ne voit plus ça de nos jours. Vous êtes une femme d’exception. Deux sauvetages le même jour ! Une richesse pour notre quartier qui manque lamentablement de bonnes gens pareilles à vous.
    -          Oh ! Vous êtes là ! Mais non, mais non. C’est dans ma nature. J’ai toujours eu pour principe que mon devoir était de venir en aide à tous. Quand il est nécessaire, je ne crains pas d’intervenir promptement et avec sagesse.
     
    Sur ces mots, les flashs de la caméra du journaliste de la Petite Bourgogne immortalisaient les exploits de l’héroïne du jour pour en faire la une de son journal. Cunégonde appréciait que sa conscience ne soit pas visible sur des photos.
     
    Paul Poulet paya le dernier livreur furieux parce que Josette refusait la commande. Avec autorité, il lança :
    -          Allez mon brave garçon donnez-nous la facture et la commande, on a du travail à faire et pas de temps à perdre. Je profiterai de ce délicieux festin à partager en agréable compagnie. Il nous faut bien  nous sustenter pendant mon quart de travail. Bonne soirée et soyez prudent jeune homme.  Les routes sont glacées ce soir.
     
    Bouche-bée, Josette et Roger rentrèrent chez eux en refermant leur porte avec fracas. Sur quoi, Cunégonde ajouta à l’intention du journaliste et du policier :
     
    -          Faut pas faire attention à eux. Avant, c’était de bonnes personnes, mais avec l’âge, leurs humeurs changent et ils oublient vite. La maladie frappe fort chez les gens âgés. Les Marsoin me font pitié. Je fais de mon mieux pour les aider en surveillant à distance. Vous comprenez, ils ont leur dignité quand même. Venez, entrons chez moi, on gèle dehors.   

    À suivre.

     

     

    Marie-Louve

    ____________________________________________________________________________________________________
    Avertissement : Josette est un personnage qui n’a rien de «  politically correct ».

    4. Les livreurs de mets chinois (par Di)

    parapluie-rose-         Roger
    -         Quoi ?
    -         Qu’est-ce que tu fais ?
    -         Je me gratte les oreilles. Tu sais, les bouchons de cire qui bloquent à l’entrée du labyrinthe, ça pique.
    -         Je suis avec notre fille Rosette au téléphone. Ça sonne à la porte. Va donc répondre au lieu de te plaindre.
     
    Contrarié, Roger se leva de son fauteuil et alla répondre à la porte vêtu d’un pantalon fuseau et d’une camisole sculptée sur lui. À part sa dépendance à la cocaïne qui lui coûtait beaucoup d’argent, il en dépensait follement chez les créateurs de rêves qui donnent l’illusion de la jeunesse éternelle. Durant ses temps libres, il fréquentait les salons de culturisme et de massage afin d’entretenir son corps et il est était fier d’exhiber ses pectoraux et ses bras musclés. Il revint vers Josette pour chercher de l’argent dans un tiroir du comptoir qu’il gardait sous clé, en lui jetant un coup d’œil interrogateur, mais elle ne le remarqua pas, trop éberluée du scoop que Rosette venait de lui donner en primeur. Mais quand elle vit Roger revenir avec des mets chinois plein les bras, elle dit à sa fille qu’elle la rappellerait.         
     
    Parapluie nippon - Le blog Objectif Le Havre --         Qu'est-ce que tu penses Josette de commander des mets chinois pour 10 personnes ? On attend tu de la visite à soir ?
    -         Ben non ! Y’a que notre Rosette et son dernier chum, le photographe du Journal de la Petite Bourgogne, mais c’est pas certain encore.

    Elle regarda Roger déposer des sacs encore fumants d’odeurs de cuisine chinoise du restaurant « Fleuve jaune de Chine ».

    -         Ah ben non Roger ! Tu sais que je n’aime pas les mets chinois. Qu’est-ce qu’on va faire avec ça ?
    -         C’est pas toi qui les as commandés ?
    -         Saint-Esprit du saint Liège. Non. Sûrement une erreur de numéro de porte. Mais enfin Roger, c’est incroyable ce que me dit Rosette au téléphone. Incroyable ! Écoute bien ça : Cunégonde Brouillette-Légaré va faire la une du journal demain matin. Pfft … Elle a assommé un bandit à l’ancienne épicerie du père Liboiron, chez Quiquine-Couche-Tard et a fait fuir un complice. C’est terrible Roger, la face de batte de Cunégonde va être dans le journal et elle va passer pour une héroïne alors qu’elle ferait fuir le diable en personne.
    -         Ah c’est vrai ça ! Mais je me demande pourquoi le diable voudrait d’elle. Elle a tout de même une coche de plus que lui. Ben moi ça me fait penser à ma cocaïne.
    -         Je te dis Roger, cette mégère n’a rien d’une héroïne, c’est un boss de bécosses, une bête sur deux pattes, une grande horloge sans tictac, c’est une torrieuse de broche à foin …
     
    Roger était habitué de l’entendre parler de Cunégonde en ces termes à propos de tout et de rien et ne l’écoutait pas tout le temps. Il pensait qu'il venait de perdre un tas d'argent en payant le chinois pour des chats qu'ils ne mangeraient pas et il devait sortir pour en chercher d’autre  au guichet de la banque afin de voir un dealer et payer sa cocaïne. Cette dépendance lui coûtait la peau des fesses. Heureusement qu’il avait fait affaire avec des clientes millionnaires. Ils se regardaient chacun et l’autre désemparés, lorsque la sonnette de la porte tinta à nouveau.
     
    -         Je vais répondre Roger. Toi, fais ce que tu as à faire.

    Avant d’ouvrir la porte, elle tira le rideau de la fenêtre et vit le livreur du restaurant « The best of the China » attendre sur le balcon, avec une commande qui lui semblait aussi grosse que la précédente. Elle se douta alors que c’était Cunégonde qui lui jouait un sale tour.

    parapluie-grenouille-pour-enfant-37650180Elle enleva ses dents à nouveau, les déposa dans le bénitier que le diacre de la paroisse de Ste-Cunégonde lui avait offert voici quelques années, quand elle lui avait raconté que Cunégonde avait lavé la langue de sa fille avec du savon, simplement parce que sa Rosette s’enrageait qu’elle l’appelle Frisette et la traitait de vieille chouette. Le diacre s’occupait personnellement de l’approvisionner en eau et de la faire bénir par le curé de la paroisse. Il venait lui livrer au litre mais seulement lorsque Roger partait plusieurs heures. Sa langue à elle ne serait pas sale, elle se l’était jurée. Foi de Josette, elle serait toujours bénie des dieux. Elle chercha dans la console ses lunettes grossissantes où les yeux semblent être pour l’observateur aussi gros qu’une pièce de un dollar et ouvrit la porte. Elle fixa le chinois dans les yeux et lui fit un numéro où elle excellait lorsqu’elle pratiquait des vocalises et des sons dans ses cours de diction à l’Académie des Saints-Anges sur le plateau Mont-Royal, où elle avait reçu une excellente éducation donnée par les sœurs des saints noms de Jésus et de Marie. Sans ses dents et avec ses lunettes-loupes, c’était plus spectaculaire à voir.

    -         Chang roll bif m’sieur. Wouf woulé laï chi wuang mo wolf win et ching et chang et chong ? Woune tchéchoung xé xéwinwin toctoc ?

    Les yeux exorbités, l’homme la regardait baragouiner un chinois qu’il ne connaissait pas. De plus, cette langue qu’elle entrait et sortait de ce trou béant qui faisait office de bouche, l’affola. Il prit peur, laissa tomber la commande sur le trottoir et s’enfuit à toute vitesse en oubliant de reprendre sa voiture de livraison.

    -         Bon débarras ! Be careful et watch out. Et ne t’avise pas de revenir icitte.
     
    Elle reprit ses dents baignant dans son bénitier, rangea les monstrueuses lunettes dans son tiroir et revint vers Roger, occupé à pincer des comédons qu’il cherchait sur son visage dans un miroir grossissant.
     
    -         Franchement Roger. Comment penses-tu encore plaire aux femmes à ton âge ? Bientôt tu seras septuagénaire. 
    -         Ben voyons. Je connais un tas de femmes qui s’ennuient avec leurs maris et qui m’engagent pour m’avoir dans leur lit. Elles me paient pour ma conversation, ma culture, mon expérience en matière de plaisirs et je suis en forme malgré mon âge, ma libido est forte et quant à mes performances d’homme, on pourrait les comparer facilement avec celles d’un jeune de 40 ans.
    -         Wouis wouis Roger. Mais moi je m’ennuie avec toi et je cherche un homme de 35-40 ans qui me ferait connaître le paradis au lit, comme tu le faisais avant que je ne découvre ton métier. Ça sonne encore, attends moi, j’y vais. C’est peut-être Rosette qui arrive.
     
    Elle alla au salon et vit que c’était un livreur du restaurant chinois « La maison des nouilles », tenant dans ses bras avec peine, une nouvelle livraison. Nul doute ne subsista dans sa tête, c’était une mauvaise blague de la terreur ambulante Cunégonde Brouillette-Légaré. Elle ouvrit tout de même la porte mais commençait sérieusement à en avoir ras le bol.

    -         Miss Wosette Warchouin ? Qǐng wû jiuang ?
    -         Josette Marsoin. Répétez après moi. Jos-set-te Mar-sou-in.
    -         Miss Vouvouchouette Warchwhoin ?
    -         Laissez donc faire pour mon nom. Que voulez-vous ?
    -         Woici la cômande m’dame. C’est 142$ et tip à part sivouplè. (en lui montrant la facture)
    -         Madame Marsoin habite la porte à côté. Tenez, je vais sonner pour vous. Vous en avez déjà plein les bras.
    -         Wessie wessie m’dame.

    Elle tint la porte entr’ouverte et entendit Cunégonde crier un tas de jurons au livreur et la vit le provoquer avec son parapluie. Le chinois apeuré lança les sacs de livraison de tous côtés et fila jusqu’à son auto de livraison, d’où il partit vite comme un boulet de canon. Josette sourit et retrouva Roger qui s’habillait pour se rendre au guichet de la banque.

    -         Roger, tu te rends compte. Cette chipie vole des chinois en leur faisant livrer des commandes qu’ils doivent payer de leur poche ensuite, les pauvres. Oh la garce. Et tu sais pas ça toi Roger, non tu sais pas ça encore, mais moi je vais te le dire. La grande horloge Cunégonde n’a aucun scrupule à brandir son maudit parapluie et s’en sert comme une arme offensive.
    -         Woui woui ma Djosette.


    C’est le nom qu’il lui donnait quand il était fatigué de l’entendre s’outrager envers cette voisine dont il ne faisait aucun cas, sachant bien que d’un seul regard, il aurait pu faire tomber toutes les femmes dans ses bras, mais elle, il n’en aurait voulu pour rien au monde, même si elle avait été milliardaire. Il était peut-être gigolo mais il estimait avoir de la classe.

    -         Roger, tu dis rien ? Mais où vas-tu ?

    Il ne répondit pas. Elle le suivit jusqu’à la porte avant. Il tourna la poignée et en sortant, glissa sur les crottes de la Boulette que Cunégonde avait lancées au retour de sa sortie et sur lesquelles les chinois avaient eu la chance de ne pas piler. Roger gisait par terre inconscient et ne se relevait pas. Josette appela le 911 pendant qu’un livreur de la pizzéria chinoise « The best of the China » se stationnait en face de la maison et voyant l’attroupement qui commençait à se faire, traversa la rue en prenant des photos. Lorsque les policiers virent Roger étendu sur le palier du balcon, ils firent venir l’ambulance. Les photographes des journaux locaux alertés par les ondes faisaient de même.

    On vit alors Cunégonde sortir de chez elle légèrement enivrée en criant au monde de se tasser parce qu’elle sauverait la vie de cet homme. S’étant déjà mise au Baby Duck, pensa Josette, elle alla vers Roger étendu de tout son long et lui fit un bouche à bouche personnel, comme si elle était seule au monde, dans son monde. Josette faillit avaler ses dents tant elle était horrifiée pour Roger, mais ne dit rien sur le coup. Son mari était peut être un gigolo, oui, mais il pouvait se permettre de ART-Fleur-Arbreparapluie - www.easydoor.over-blog.comchoisir ses clientes.

    Soudain on vit Roger repousser Cunégonde en expulsant de l’air et en lâchant un gros « Pouah ! »

    -         Qu’est-ce que c’est que cette haleine de canard géant ?

    Il ouvrit les yeux et vit Cunégonde étendue sur lui, son nez caressant sa peau et sa bouche s’activant sur la sienne. Cela le révulsa et il la repoussa avec force. Quand les ambulanciers s'apprêtèrent à le déposer sur une civière pour l’amener à l’hôpital, il devint mauve et se sentit humilié.

    -         Foutez-moi la paix les polices. Allez jouer aux cartes avec les pompiers et vous les ambulanciers, aller manger des beignes au Dunkin Donuts. Et toi l’inspecteur Paul Poulet, ne me touche jamais plus.

    Il dit à Josette qu’il allait se doucher et qu’il irait faire ses provisions plus tard. Quand le cinquième livreur du restaurant « Chang Cha' Ding Dinner » arriva, elle vit l’inspecteur Paul Poulet payer la note pour clouer le bec de cette folle à lier et entrer chez elle afin de l’interroger sur le vol survenu à l’épicerie Liboiron. Elle lui demanda de l’attendre un court instant, le temps de se refaire une beauté. Josette était sur les nerfs, elle entra chez elle en claquant la porte, entendit couler l’eau et Roger se laver. Elle poussa un cri de rage en criant si fort que Roger l’entendit sous la douche.

    -         Maudite cul-nez-gonde. Je prête Roger pour le bien de dames de haute société, mais pas à elle. Ok là, Cunégonde Brouillette-Légaré ?

                                                                                                                      À suivre ...

     

    DI

     

    ***

    Les illustrations sont à retrouver dans l'album photos Parapluies. Le parapluie cassé noir et rouge appartient à la Jeune Retraitée, dont on peut aller visiter le blog icitte même, sur OB !

    Le Nippon au parapluie peut se retrouver sur le blog: Objectif  Le Havre.

    L'arbre aux parapluies s'admire sur : www.easydoor.over-blog.com !


    10 commentaires
  • Surprise ! Pochettes surprise chez le boulanger !

     

    La surprise,

     

    Evénement à deux facettes :

    elle rompt toujours la routine,

    empêche la mélancolie.

     

    Elle est là quand on ne la guette,

    nouvelle huile dans la machine

    de notre existence finie.

     

    Au pire un mauvais coup du sort :

    un être cher qui disparaît,

    Trop tôt et bien trop brusquement.

     

    Un repère perdu, alors ;

    au survivant larmes, regrets ;

    il doit voir la vie autrement.

     

    Surprise ou hasard, Providence,

    peu importe comme on la nomme,

    elle pourra frapper encore ...

     

    Créant la joie et non l'offense,

    au même endroit, chez le même homme !

    Le soir transformé en aurore !

     

    Elle sait se faire instrument,

    se prêtant aux mains des humains :

    complots pour rire et beaux effets !

     

    Ne sont pas blasés les enfants

    qui aiment toujours sans dédain

    les cornets chez le boulanger !

     

    Lenaïg

     

     

    Surprise ! Le Blog des dames, Isabelle Duquennois 

     

     

      Références des deux jolies illustrations : voir à "Surprise !" dans l'album Bouts de choux.

     

     


    11 commentaires
  • U - www.designblog.comÀ la Toussaint, la mère Aubin donna naissance à son premier fils, le numéro vingt de sa lignée. Par train-train, il fut nommé Urbain. Sans entrain, on le plongea dans un bassin avant de le coucher dans un couffin. À Urbain mal étreint, on refusa le sein au poupin malsain qui avait la mine d'un capucin au poil de feu.

     

     

    mod article2550043 3

     

    Devant le médecin, un regard d'airain lui lança Collin, son cousin, avant de s'écrier: " Urbain n'est pas le chérubin de mon oncle le marin ! Voyez, il a un corps sans garde-faim, des membres de poussin, une tête d'assassin, une face de marcassin, un front garni de pépins, des joues sans entrain, une bouche de huche à pain et un cul de sac dans le pétrin. "

     

    images 2

     

     

    On pria tous les saints et le sacro-saint curé Mongrain accourut au chagrin sans frein de la famille Aubin. De sa main ointe de ricin, il marqua au point de croix le corps du bambin en ordonnant au malin de sortir du Toulousain. C'est ainsi qu'Urbain fut contraint de devenir un humain.

     

     

    Marie-Louve

      

     

    Rupert-Grint-de-Harry-Potter-sa-premiere-fois-a-ete-un-cauc  horatio-s4-790707-a54cd

     


    8 commentaires
  • marmotte

     

     

     

    C'est le jour de la Récré

    Chez notre Jill préférée !

    Un prénom thème du jeu 

    A illustrer de son mieux !

     

    Je me réjouis à l'avance,

    Est-ce Hector, Hors ou Hans ?

    Amy, Gloria, Cunégonde ?

    Qui va sortir de la ronde ?

     

    Urbain est celui choisi,

    Fêtons-le en poésie,

    En prose, photo, dessin.

    Et en connaissez-vous un ?

     

    J'ai un Urbain dans mon home,

    Ta dzim boum polom pompom !

    Un souvenir de voyage,

    Tant pis pour l'enfantillage ...

     

     

    Statue du Pape Urbain V à Mende

     

    Lorsque nous visitâmes Mende, mon compagnon et moi, dans une boutique je pris en main une grosse marmotte en peluche. Mon compagnon me l'acheta et, sous la statue du Pape Urbain, plus tard j'achevai de bâtir à mon petit "protégé" sa nouvelle identité : marmotte male, Monsieur Urbain !

    Cet amour pour les animaux en peluche, dont je fais collection, relève-t-il d'un désir inassouvi d'enfant ? Fort possible, mais ce serait vain et ridicule de s'y appesantir ! Le temps presse, pour les jeunettes en dessous de 25 ans je suis une "vieille" (hi hi ! la belle inconscience)  et, en même temps, c'est pour cela qu'il faut le prendre, son temps, chaque fois qu'on peut en appréciant ce luxe, dont on s'est privé pendant au moins une quarantaine d'années (le "on" c'est "je", évidemment).

    Ces personnages en peluche dont je me suis entourée, je les ai fait vivre dans des Chroniques que je n'ai pas postées ici (un projet encore à réaliser, sur papier ?) et j'ai passé de merveilleuses heures grâce à eux.

    N'étant pas encore rentrée chez moi, je doute d'avoir sous la main une photo de mon Urbain ; j'en mettrai une plus tard (peut-être, car mon Urbain va vite disparaître dans le flot des textes nouveaux).

     

     

    Adoncques, comme j'en connaissais bien un, d'Urbain, j'ai voulu en parler ! Mais ... place bientôt à Marie-Louve, qui va vous brosser son portrait !

     

    Et si j'ai mentionné Cunégonde aussi, dans mon poème d'aujourd'hui, c'est parce que le retour de Cunégonde et Josette, les deux harpies de Montréal, est imminent ! Sous les plumes de Marie-Louve et Di !

     

     

    Oh ! Et rappelons-nous : La banane et la marmotte qui se trotte,

    à lire chez Margoton :


    http://leblogdelenaig.over-blog.com/article-la-banane-et-la-marmotte-qui-se-trotte-margoton-54530523-comments.html

     

     

    Lenaïg

     


    8 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires