•  Nuit à Brest (Cours d'Ajot) 

      

    Lune au matin, Sacré Coeur dans le coin

     

    Le petit vent s'est tu, m'a-t-il abandonné ?

    Voilà, je ne dors plus,je suis à ruminer.

    Quelle déconvenue, quelle vide pensée !

    Pas de bruit dans la rue, il faut en profiter.

    Figée comme statue, je me mets à fumer.

    Mais qu'avais-je donc cru ? je suis bien épuisée.

    Que des esprits pointus je pouvais affronter,

    Je n'ai pas assez lu, le mien est limité.

    Ailleurs, c'est l'inconnu ! Feuilles, mais oui, bruissez !

    Le vent m'a entendue, s'est remis à souffler.

    Comme je suis têtue, j'ai repris mon cahier.

    Reste un espoir ténu ; fenêtre refermée.

     

                                                                                     

    Fenêtre et bambousEcrire est un plaisir, une nécessité.

    Sans cesse rebondir, voguer sur des idées.

    Sublimer l'avenir, explorer le passé,

    Et je peux repartir, la douceur fait effet.

    Mais saurai-je tenir, rien que pour m'amuser,

    Ce rythme, ce délire et ainsi me bercer.

    Je recommence à rire, je vais y arriver.

    Cinq lignes à produire... poème terminé !

    Contre les durs à cuire simplement résister.

    Pas d'armes à fourbir, mon ciel est dégagé.

    Il reste à repartir, légère et d'un bon pied !

    A personne ne nuire, garder ma liberté.

     

     

     

     

    Voilà, c'est fini !

    (comme chante Jean-Louis Aubert,

    mais pas sur le même sujet ...).

    Un chant, une berceuse, une incantation ?

    Ecrit en septembre 2009.                                              

    Revu et modifié en septembre 2010.

     

    Lenaïg

     

    • En haut : nuit d'hiver à Brest (Cours d'Ajot). 
    • Lune au matin, Sacré Coeur dans le coin ...
    • Fenêtre et bambous.

      

     

     


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  • affiche Premiers pas dans la Mafia 1990 1Parrain :

    Rôle envié ou maudit.

     

    Je rentrais dans la sphère de ceux qu'on croit heureux d'une élite absolue. En fait, sommes-nous heureux ? Ils vous diront que oui, les autres. Comme moi ils feront semblant, afin de ne pas renoncer aux turpitudes du luxe, aux illusions charmeuses d'un tourbillon rapide, d'une vie trépidante évitant de penser ; pour jouir...

     

    Mais le prix à payer, oh ! nous l'éprouvons ! Cette peur obsédante qu'on vous prenne la place, et de manière sanglante. Je souris de mes dents carnassières d'un blanc immaculé ; et j'ai peur. Je tuerai pour qu'ils ne la voient pas, cette peur obsédante, sur mon visage !

     

    Mon corps manucuré entouré de diablesses qui vous mangeraient le sexe en crachant vos pépins si vous le leur demandiez, mon corps endort mes craintes. Quelquefois, un rêve me revient sur mon enfance ; et j'oublie. Que faire d'autre ? Revenir en arrière ? Il faudrait enlever les mouchoirs du péché auxquels je ne crois pas, tout en me demandant... Je rirais grassement pourtant de ce genre de foutaises, mais le soir je me regarderais essuyant mon visage où coule une eau glaciale. Je me fais vieux...

     

    Un, deux, trois, dix mouchoirs, cent... Le bonheur, on pense le posséder, mais la douceur des coupes bues me brûle la gorge d'ennui. Les voix des morts m'enlèvent une paix que je ne peux acheter. Oui, je voudrais l'acheter, comme le reste ! Elle m'échappe et je m'enfuis dans des voyages dont mes yeux n'apprécient pas la beauté. Pauvre mec !

     

    J'ai eu de la chance, plus que d'autres en cavale pendant des années qui finissent dans une cage. J'ai été plus malin qu'eux : les gens veulent tellement vous ressembler... Dans mon affection, je me suis reporté sur les miens en croyant à l'amour éternel du sang de mes ancêtres qui coulent dans leurs veines. Ils me respectent. M'aiment-ils ? Et mes hommes ? Des lourdingues, des culs terreux parlant toujours de pétasses et de bouffes ! Ai-je essayé seulement de leur causer d'autres choses, moi ?

     

    Demain, je prendrai mon avion pour une réunion engrangeant des puissants financiers, et des politiciens. Chacun, oui chacun d'entre nous, le sourire sur la bouche, dira des paroles utilisées cent fois, prendra les mêmes décisions servant nos intérêts, et nous nous plaindrons des adversaires coriaces. Lentement, nous prendrons des mesures nécessaires à la cause...

    jeunesmafiosi C 

    Et puis nous reviendrons dans nos demeures en or pleines de serviteurs, soignés. Les murs seront garnis d'oeuvres immenses et vides, car nos coeurs ne les possèdent pas... Oh que je suis maudit : une autre vie, je veux une autre vie !

     

    — Monsieur Fernand ?

    — Ah ! Tu m'as fait peur José.

    — Ces messieurs veulent vous voir pour ce que vous savez...

    — Fais les entrer José, fais-les entrer. Dis-moi, j'ai bonne mine ?

     

    Les hommes pénétrèrent dans l'antre du parrain, du boss... Il était vieux et ils le regardaient avec des yeux vitreux...

     

    « Coincé... Profite, profite ! Heureusement : tous ces états d'âme, personne ne les connaîtra, se dit-il à lui-même.»

     

    « Allez, je deviens gâteux. Revenons aux choses sérieuses.»

     

     

    Dominique

     

    Illustrations : allocine et cinepop

     

     

     


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  • Un humour qui a du chien  

     

    1er juillet 2009 ...

    Lenaïg :
    Si on pensait à un grand projet, qui nous réunirait ?

    Marie-Louve :
    Je serais tentée par un jeu sous forme de messages courriels, mode Meg Cabot …
    ***


    41NbYpFEqrLPour l’information de tous :

    "Mélissa et son voisin / Meg Cabot. Traduit de l’anglais par Cécile Leclère. L’Archipel, 2004 (Livre de Poche). 380 pages.

    Célibataire, Melissa tient la rubrique des potins d’un quotidien new-yorkais. Lorsque sa voisine de palier est agressée et se retrouve à l’hôpital, Melissa lui propose de veiller sur son trois-pièces et sur son danois. Vite débordée par l’animal, elle appelle à la rescousse le neveu de sa voisine qui promet d’occuper l’appartement. Mais celui-ci se fait remplacer par un ami, un jeune homme qui tient la rubrique « people » du quotidien concurrent. Entre Melissa et son voisin, la guerre est déclarée…

    La nouveauté de ce roman repose sur sa forme puisqu’il est rédigé suivant la forme d’échanges d’e-mails entre les différents protagonistes.

    Coïncidences, quiproquo et implications du hasard sont au rendez-vous …"
    ***


    Lenaïg :
    Alors, quand on se sera mis d’accord à plusieurs, on pourrait s’amuser d’abord entre nous, par courriels externes, avant de poster quoi que ce soit ?


    Marie-Louve :
    Oui ! Il nous faudrait des complices secrets, correspondant par emails personnels.
    Comme dans nos jeux d’enfance, celui de Branche-Branche en particulier ! Connais-tu ?
    J’ai couru toutes les ruelles de mon quartier avec ma gang de complices pour débusquer nos ennemis. Di a joué et connaît, je suis certaine. Au départ, les deux équipes sont réunies et tracent un plan sur le sol avec des bâtons. Carte de pirate. Des codes secrets et la chasse …

    On ne se lance pas tout de suite, on se consulte, quand on est prêt, on allume les pétards de départ.

    Le jeu peut se jouer sur un long terme. Si tous prennent le bon registre, on pourrait écrire un vrai nouveau roman. Un rêve fou. Mais je suis certaine qu’il n’est pas si fou si on s’y mettait vraiment. On peut même attendre à l’automne.


    Lenaïg :
    Je ne connais pas Branche-Branche, mais l’été chez mes grands-parents, on était toute une bande de cousins et de copains et on faisait des jeux de pistes aussi, que je ne comprenais pas forcément bien car j’étais une des plus jeunes, mais je suivais quand même, le long de la rivière et sur le chemin du bois, par-delà la cascade …
    ***


    C’est ainsi que sont nés plusieurs personnages, deux déjà au départ.
    Sortie de l’imagination de Marie-Louve : Charlotte, célibataire qui voudrait bien se trouver un mari. Elle héberge et s’occupe de son vieil oncle de santé fragile, Wilfrid, dont elle sera l’héritière. Wilfrid n’en finit plus de mourir et ressuscite à chacune de ses attaques. Incognito, il surfe sur le net …

    9782253118763-GIssu de l' imagination de Lenaïg : Tugdual, garde du corps à son compte, en charge d’un client très mystérieux ; malabar au grand cœur, genre Lino Ventura version “Breton bon teint” … (1)

    Sans oublier de citer Gaspard le labrador et Frizapla la yorkshire.

     ***


    Ce qui est excitant, c’est qu’une fois que nous serons tous en place, tout peut arriver.
    Tous les soupçons sont permis les uns sur les autres, puisque nous ne sommes pas dans la vraie vie …


    L’histoire “tournera” autour d’un immeuble et des habitants de celui-ci, dans une grande ville inconnue, sans nom pour le moment.
    L’écriture et la communication entre les personnages s’effectuera uniquement par échange de courriels.

    Lenaïg fera le lien entre tous les participants, en accord toujours avec Marie-Louve (à sa demande d’ailleurs, et s'efforcera d’être à la hauteur !).
    Plusieurs auteurs pourront s’entendre entre eux secrètement pour faire avancer l’histoire, sans que les autres soient au courant !

    ***

     

    (1) Tugdual, en fait, ressemblera plutôt à Roger Moore (car c'est ainsi que Charlotte le verra).

    C'est Fred Louarn, collègue et ami de Tugdual, qui sera le sosie de Lino Ventura !

    ***

     

    Note de Lenaïg le 1er septembre 2010 : aventure lancée sur feue Lgdm. De nombreux chapitres ont été écrits, il serait dommage de les laisser dormir, oubliés. C'est en partie pour continuer la belle aventure que j'ai ouvert mon blog en décembre 2009. Allez ! On redécoupe tout en petits chapitres et on les reposte, ce qui nous permettra peut-être d'avoir de nouvelles idées, en nous remémorant ce qui a été écrit.

     

    Note de Lenaïg du 2 septembre 2010 :

    Tricôtine se dit que dans les 192 blogs de la communauté des Croqueurs de mots, il se pourrait qu'il y ait des volontaires et que ... c'est à étudier !

    Marie-Louve et moi ne nous sentons plus de joie !

    Jill Bill est prête à apporter son concours !

    Tout compte fait, les chapitres déjà écrits seront peut-être redécoupés, oui, mais dans la catégorie "Roman multiplume (Lgdm)", où ils resteront. Il est possible, finalement, qu'ils restent tels qu'ils sont actuellement, car les redécouper demanderait un temps fou de ma part, pour : pas forcément beaucoup de lecteurs !

    Mieux vaut s'atteler à voir comment écrire sur la nouvelle catégorie "Roman multiplume (over-blog)" de nouveaux chapitres, éventuellement avec de nouveaux personnages.

     

    Marie-Louve et moi, nous écrirons ici, Mona est la bienvenue pour son Wilfrid, qu'elle viendra faire vivre de temps en temps.

    Et ... le sort de Luigi est entre les mains d'Om Salma !

    Si Anaëlle se sent de faire vivre Jane Hairmanie, Di son Paolo et le Docteur Toctoc (après son coming out), Victoria son Hermina Van Der Prout et Rahar son Romain Baladeuse (ou un autre), ils pourront poster leur texte dans cette nouvelle rubrique aussi, avec grand plaisir !

     

    Quant aux nouveaux participants, chez les Croqueurs, ils écriront sur leur blog en prévenant qu'ils le font dans un commentaire sur la dernière page en date postée !

    Heu, j'ai l'air de décider tout ... non, je réfléchis ! Et c'est, bien sûr, Tricôtine qui orchestrera !

     

     

     

     


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  • www.img.generation-nt.com 

     

    Parrain : un personnage mystérieux, homme fondu sous les clichés et les fantasmes populaires. Pénétrons dans son âme, ses désirs, ses peurs, ses espoirs.

    Êtes-vous prêt au voyage, à vous perdre dans ses abîmes ?

     

     

    Un parrain  

     

    « Monsieur Fernand, pourrais-je vous voir ? Monsieur Fernand, ce serait  pour... Monsieur Fernand... »

     

    Les Italiens diront que l'on ne me parle pas comme ça, comme à un Don ;

    les Américains ricaneront, les Russes souriront, et vous les Français, et les autres ? Que m'importe ces foutues traditions montées comme des murs d'enceinte sur une respectabilité de façade, qu'importe la vérité des apparences ! Ce que je sais moi seul le sait, ce que je pense m'appartient et m'échappe en même temps. Peuh ! Personne ne voit ce que j'éprouve vraiment, ils me craignent en tremblant de ce que je ferais d'eux, si...

    J'ai peur, et je ne peux le dire à personne, encore moins à mes proches ;

    qu'est-ce qu'ils penseraient alors ? Je suis riche, puissant, adulé, haï et craint à la fois, j'ai bâti un empire comme mes prédécesseurs, comme ceux qui me succèderont ; et alors ?

     

    Du sang, rien que du sang...

     

    Rappelle-toi Fernand, de ton enfance qui n'était pas misérable, au milieu de ce monde pourri. Tu ne le voyais pas alors ce monde et tu voulais tout, déjà. La famille, la fratrie : celle qui t'inculque les désirs interdits en te convainquant que Dieu le permet. Ils le mettent à toutes les sauces celui-là, ils crachent dans le bénitier et se signent ensuite, ils achètent les bonnes oeuvres avec un sourire en coin, ils t'endorment le corps et l'âme. Mais c'était si bon la vie, cette semence d'adolescent qui regardait les filles comme des fruits ardents, des images de chair dénudant leur poitrine. J'avais quinze ans, l'univers m'appartenait et la Terre m'ouvrait ses bras de pucelle farouche. Ce sont, elles, ces putes, ces garces, qui m'ont souillé le coeur et alangui la carcasse. Ah ! Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour elles ? Il me les fallait toutes et tu parles ! Le pognon, voilà le grand séducteur, hein... ?

     

    Et après ; j'étais pris. Bah ! Il y avait le clan ouais bien sûr, la cosa, le fric, les affaires... Fais tes études, petit qu'il m'avait dit le paternel. Les études ; on sait pourquoi, on croit connaître...

     

    — Monsieur Fernand ?

    — Laisse José, laisse. Qu'on ne me dérange pas. Va voir Pierre ou Dédé qui s'en chargeront.

     

    L'homme au masque dur trembla de la main droite dès que la porte se referma. Sa tête se baissa en accueillant son membre dans un mouvement lent, comme pour l'arrêter. On eût dit qu'il priait. De grosses gouttes perlaient sur son crâne.

     

    Je me débrouillais pas mal à l'université, et quand les scribouillards me tannaient, m'esbouriffaient, m'escagassaient comme ils disent à Marseille, le pognon accrochait la note de l'examen. Les affranchis, que c'est pratique s'il faut. J'ai quand même voulu vivre « à l'honnête » vers vingt ans. Une garce m'avait plaqué dès qu'elle avait appris que l'oseille s'essoufflait dans mes poches : le vieux m'avait coupé les vivres ad vitam aeternam ; enfin presque.

     

    Les apparences : je réalisais l'envers du décor ; en un instant, le monde m'apparut comme une immense estrade de théâtre et je voulus jouer juste, par défi ; petite crise d'adolescence tardive...

     

    J'avais été au catéchisme comme tant d'autres qui obéissent et pensent à autre chose devant des matrones cléricales rarement sexy, mais très gentilles. Les vieux, ça leur donne bonne conscience. On y parlait des sept péchés capitaux comme d'une pelote dont le bout sulfureux entraîne une foule de petites conneries en boule de neige. Tu parles, c'était surtout celui de la luxure qui m'intéressait. Le vol, l'avarice, l'envie, la paresse, quoi ? C'est pas la vie ça ? Maintenant je comprends mieux la spirale sans fin, les petites choses entraînant d'autres choses, un peu moins faiblardes jusqu'à...

     

    Pistolet - www.eleonard.chez.comLe meurtre ? Et quoi ! La nature n'engendre pas la jungle, peut-être ? La première fois fit de moi un homme parmi les autres. Du reste mon père ne donnait-il pas l'exemple dans la famille ? J'ai vomi mes tripes jusqu'à ce que je puisse les recouvrir sous les mouchoirs d'autres escarmouches. À partir du second coup de sang, on s'y fait. Enfin...

     

    Ils ne vous disent pas, les gars, la lumière rouge d'hémoglobine fondant sur vous comme une cape mal ajustée posée à la « va-vite », les cris sourds qui rampent dans vos oreilles avec une note aiguë à la fin, les voix mystérieuses qui vous pressent le « palpitant » comme une pompe mal graissée qui se vrille. Ils ne vous racontent pas ce que les mots ne peuvent pas décrire, quelquefois... Les films d'horreur sont pour les enfants de choeur...

     

    Et vous devenez un jour le patron, le cador dont les yeux fusillent l'inconscient ou le lâche. Ils ne vivent pas vieux dans les familles. On vous fait des courbettes avec un couteau dans le dos qui servira à ouvrir la lettre des obsèques de votre mort. Ils vous aiment avec un regard acéré. Mon père a tiré sa révérence et le gratin bourgeois a fourbi ses anciens pour la cérémonie. J'étais son lieutenant, au vieux. J'avais joui pour un temps de l'ivresse des forts qui maîtrisent un rouage sans comprendre le tout.

     

    À présent, mon heure venait, sombre et réelle, avec l'angoisse étreinte d'un pouvoir à étendre en devant faire confiance à des fripons rusés qui vous adorent un jour et qui le lendemain...

     

     A suivre

     

    Dominique

     

    Illustrations :

    Mafioso : www.img.generation-nt.com

    Pistolet : www.eleonard.chez.com/images/pistolet%202.gif

     

     

     


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