•  

     abc marsu pluies

     

     

    Pluie d'automne

    La piétonne

    Frissonne

    Et ronchonne !

     

    Pour un refrain :

    Petit crachin

    Finistérien

    Je connais bien !

     

    Pluie torrentielle

    Est criminelle

    On se rebelle

    On sort la pelle

     

    Pour un refrain :

    Petit crachin

    Finistérien

    Je connais bien !

     

    Terre nue

    Pluie attendue

    N'est pas venue

    Déconvenue

      

    Pour un refrain :

    Petit crachin

    Finistérien

    Je connais bien !

     

    Pluie espérée

    Voici l'ondée

    Terre sauvée

    Belle journée

     

    Pour un refrain :

    Petit crachin

    Finistérien

    Je connais bien !

     

    Pluie de nuit

    Je souris

    Dans mon lit

    A l'abri !

     

     

    Lenaïg

     

     

     

     

     

    Pluie d'orage

    Sur la plage

    plus de nage

    Et là j'enrage

     

    Pluie tempête

    On la guette

    C'est la fête

    Des poètes

     

    Pluie qui lave

    Est suave

    Elle délave!

    ça nous navre...

     

     

    Mona

     

     

     

     

     

    Et ... un beau cadeau de Nounedeb,

    qui écrit ce merveilleux distique !

     

    La pluie a marché sur les toits

    De ses grosses pattes mouillées

     

     

    Nounedeb

     

     
     
    Boule, Bill et la tortue sous la pluie

     


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  • Charlotte en a plein les bras.

     

    Réveillée aux aurores par un appel téléphonique mystérieux que son Tugdual avait pris discrètement, Charlotte demeura sous la couette faisant mine de dormir à poings fermés. Elle savait qu’avant de quitter l’appartement, son amoureux lui écrirait une petite note explicative, mais enjouée et débordante de bisous prometteurs.

     

    Depuis quelques semaines, à la SKUTE,  une ambiance lourde d’énigmes qu’elle ne savait résoudre la laissait perplexe. Son esprit tourmenté imaginait les pires scénarios.

     

    Jamais, elle n’aurait osé demander à son chéri ce qui la troublait tant. De un, les affaires de la SKUTE  demeuraient secrètes et de deux, surtout, ne pas laisser voir à Tugdual quelle froussarde elle était. Convaincue que si Tugdual savait, il ne l’aimerait plus, elle cachait ses Redrosesincrystalvase - www.4us4sure.compeurs. Son cœur battait la chamade, ses pensées s’affolaient.  «Oh mon Dieu ! S’il fallait que Luigi Paper assassine son celui à elle comme sa mère le lui avait prédit ? Peut-être était’ elle déjà enceinte sans le savoir ? Elle serait une mère célibataire, veuve et son bébé ne verrait jamais son père ?» 

     

    Sur ces angoisses en plan, Gaspard pointa son museau mouillé sur son bras et d’un coup de tête la secoua. 
     
    -Te voilà toi ! C’est l’heure du Parc Tournenrond ? Mais non, regarde ! Le soleil est à peine levé. Tu ne vas pas me dire que Frizapla y est déjà ?  Allons. Donne-moi cinq minutes que je fasse ma toilette. Disons quinze. Cesse de me passer sur les pieds en t’agitant ainsi, je prendrai trois fois plus de temps. Va chercher ta laisse et attends. Tapis Gaspard !

     

     Arrivée à la cuisine, elle vit la cafetière fumante que son bel amour lui avait préparée avant de partir. Elle lu son message appuyé contre le vase des roses qu’il lui avait offertes la veille.

     

     «Ma belle Étoile des neiges,  féline de mes rêves, mon ange adoré, je serai de retour avant 16 heures. Ne t’inquiète pas.  Quand tu es dans mes bras, j’en perds la mémoire au point d’oublier tout.  Jamais je n’aurais imaginé un bonheur si grand que celui de t’aimer.
    Heureusement Fred m’a remis les pieds sur terre ce matin. Nous avions une importante port-noble- labrador - www.linternaute.comréunion et je suis parti tôt sans faire de bruit pour te laisser dormir tranquille. Nous ferons la route ensemble  jusqu’à Saint Leu-Leu.
    Je suis désolé de ne pouvoir me présenter à la gare pour accueillir ta mère avec toi. Je me ferai pardonner en vous cuisinant un bon repas à mon retour.
    Mille bisous tout partout,
    Je t’aime, Tug.»

     

    Gaspard s’impatientait. Elle fila à la douche et mit des vêtements chauds. La fraîcheur de l’automne à Santa Patata lui ferait du bien. Quand elle referma sa porte, son trousseau de clés en main et Gaspard au bout de sa laisse retenu par l’autre, tira sur celle-ci avec tant de vigueur qu’il s’échappa pour rejoindre le nouveau locataire à l’allure sophistiquée qui retenait dans ses bras une siamoise ornée de bijoux brillants de mille feux. Cette dernière, en furie, lui cracha une colère bleue au nez du chien  éberlué.

     

    Chat persan - www.photos.linternaute.comAffolé, le maître de la chatte rebroussa chemin et grimpa l’escalier à la vitesse d’une gazelle parfumée d’élégance. Au même instant, Madame Taratatapian tout sourire, apparut au bas de l’escalier.

     

    -Bon matin, Madame Charlotte ! Je vous attendais justement. C’est votre époux, Monsieur Tugdual qui demande de vous dire de ne pas aller à la gare aujourd’hui à cause de la manifestation ouvrière dans les rues du centre-ville. Il s’inquiétait pour vous. C’est mon cher mari qui a accepté aimablement d’aller prendre votre mère à la gare. Ne vous en faites pas, il s’y connaît dans ce lieu. Il saura retrouver votre maman par son bon ami qui y travaille depuis plus de trente ans. Suffira de la faire appeler au comptoir des services à la clientèle. Vous avez un bon mari Madame Charlotte. Il ya aussi Madame Lolita qui voulait vous offrir son cocotier. Mais là, vous verrez avec elle. Je sais qu’elle a demandé à mon homme de faire un grand ménage dans l’appartement du bandit, ce Luigi peu recommandable. Allez ! Je vous souhaite la bonne journée ma belle dame.
     
    -Pareillement Madame Taratataplan. Merci de m’en informer.
    Charlotte reprit son souffle en ramenant de toutes ses forces son malappris à ses côtés. Comme elle, ce gros bêta avait vu filer Frizapla vers la sortie de l’immeuble.  
      
      
    Marie Louve

     

     


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  •  
    L'huître et le troll à Montmartre 
     
    La fable de l'huître et du troll
     
    Où eut lieu l'étrange affaire
    Que pour vous j'ai découvert ?
    C'est à Montmartre en hiver.
    Ô chose extraordinaire !
     
    Montés en funiculaire,
    Deux êtres se présentèrent,
    Venant passer de concert,
    Un test de QI, ma chère !
     
    Le troll arriva tout fier
    Et snoba son adversaire.
    L'huître sans en avoir l'air
    Ne voulait se laisser faire.
     
    Aux trois questions qu'on posa,
    Le troll bêtement sécha.
    Le coquillage claqua,
    Une puis deux puis trois fois.
     
    Qui croyez-vous qui gagna ?
    La coquille, hasard ou pas,
    Les trois réponses trouva.
    Elle agit il hésita !
     
    Se prenait-il pour un roi,
    Sûr de lui, semant l'effroi ?
    Fine et Claire démontra
    Que la force n'est pas loi.
     
    Lenaïg
    ***
     
    Soliloque
     
    Maintenant, me voilà propre ! Je me prends à soliloquer : trente mots à caser ! Je croyais m'en tirer, grâce à des citations soigneusement sélectionnées, que je m'en vais vous proposer. Mais il m'en restait six sur les bras, pour lesquelles le "dicocitations" du net est resté muet. J'aurais pu aller voir ailleurs, mais je me suis secouée en me disant qu'il me fallait fouiller dans ce que j'avais en stock sous le bonnet, si l'inspiration le permettait !
     
    Fable, troll et huître, c'est fait ! Funiculaire aussi ! Soliloquer itou. L'hernie hiatale, je sais à mes dépens ce que c'est, si je ne prends pas garde.
    Situs inversus, hernie et volupté me narguent.
     
    Situs inversus est une locution latine et je n'ai pas la moindre idée de ce que c'est ! Un lieu inversé ? Serait-ce un miroir ? Et ce qu'il y a derrière ...
    Je viens de me renseigner sur Google et j'ai compris que l'expression désignait les êtres vivants chez lesquels la position des organes pouvaient être inversée par rapport à la norme. Et j'ai vu que mon idée du miroir et de passer de l'autre côté n'était pas saugrenue ; la fiction l'a déjà exploitée avec brio et volupté (ouf ! volupté, je l'ai placé). En effet, James Bond, par exemple, doit la vie sauve au fait que son coeur n'est pas à gauche mais à droite ...
    ***
     
    Citations :
     
    Je vous les livre, espérant qu'elles vous parleront, comme elles l'ont fait pour moi, du rire et du grave en alternance.
     
    La lune est pleine et on ne sait pas qui l'a mise dans cet état.
    Alphonse Allais
     
    Le tiers monde n'est pas une réalité mais une idéologie.
    Hannah Arendt
     
    Un jour par an, le Mardi gras par exemple, les hommes devraient retirer leur masque des autres jours.
    Claude Aveline
     
    Banquier : homme secourable qui vous prête un parapluie quand il fait beau, et vous le réclame dès qu'il commence à pleuvoir.
    René Bergeron
     
    Les aéroplanes que j'avais vus quelques heures plus tôt faire comme des insectes des taches brunes sur le soir bleu, passaient maintenant dans la nuit qu'approfondissait encore l'extinction partielle des réverbères, comme de lumineux brûlots.
    Marcel Proust
     
    A la vitesse à laquelle se réalisent mes espoirs, je n'ose même plus rêver.
    Salvatore Adamo
     
    Les lois sont des toiles d'araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites.
    Balzac
     
    Hasard ! dieu méconnu ! Les Anciens t'appelaient destin ! nos gens te donnent un autre nom ...
    Beaumarchais
     
    L'amoureux qui n'oublie pas quelquefois meurt par excès, fatigue et tension de mémoire.
    Roland Barthes
     
    L'importance d'un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu'il aura introduits dans le langage plastique.
    Aragon
     
    Dans un monde où l'on est capable de tout prévoir sauf le trépas, la longévité possède un caractère ludique.
    Philippe Bouvard
     
    En composant la Chartreuse, pour prendre le ton je lisais chaque matin deux ou trois pages du Code civil, afin d'être toujours naturel.
    Stendhal
     
    Le mépris est plus quotidien que le pain.
    Nourredine Aba
     
    Car j'ai un amoureux. Je ne trouve à lui donner que ce nom passé de mode ; il n'est ni mon amant ni mon flirt, ni mon patito ... c'est mon amoureux.
    Colette
     
    Des questions très intéressantes et très utiles, celle-ci par exemple : s'il peut être utile de tromper le peuple ? nous n'avons jamais osé à l'Académie française proposer ce beau sujet.
    D'Alembert, lettre au roi de Prusse, 22 septembre 1777
     
    La vérité était que la vie nous avait jetés aux orties, l'un et l'autre, et c'est toujours ce qu'on appelle une rencontre.
    Romain Gary
     
    Le misogyne ne méprise pas les femmes. Le misogyne n'aime pas la féminité. ... Chez la femme, l'adorateur vénère la féminité, alors que le misogyne donne toujours la préférence à la femme sur la féminité.
    Milan Kundera
     
    En Provence, le soleil se lève deux fois, le matin et après la sieste.
    Yvan Audouard
     
    Mais on voit scintiller en Lola de Valence
    Le charme inattendu d'un bijou rose et noir.
    Baudelaire
     
    Je ne me souviens pas d'avoir jamais été fatigué par le travail. En revanche, l'oisiveté m'épuise complètement.
    Arthur Conan Doyle
     
    Par instant, j'ai envie de me plaindre. J'arrive, par orgueil, à réfréner cette envie.
    André Gide
     
    ... s'arracher aux douceurs d'un spiritualisme nuancé pour atteindre aux rivages plus amers de l'agnosticisme.
    Georges Bernanos
    ***
     
    Une petite dernière, pour la route :
     
    La Fontaine était un homme affable.
    Frédéric Dard
     
    Pour le jeu des mots ... tion, sur facebook (Dominique Bar et Freddie Sailor)
    Trente mots imposés, en gras.
     

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  • Caméléon - Fond d'écran

     

    De tonton Wilfrid

    A Juliette (sa soeur) 

     

    Coucou sœurette !

    Ça fait une paye que je n’ai pas donné de mes nouvelles mais tu sais depuis que j’ai pris ma retraite je n’ai pas vu le temps passer. Tu ne reconnaitrais pas ma Georgette ! Elle a perdu, tiens toi bien, 110 kilos ! Bon elle est encore très  flasque côté avant bras et bide mais je lui ai proposé de se faire tirer la peau et de vendre le reste aux grands brûlés pour pas laisser perdre la bonne marchandise, hein ! Je la préférais plus ronde, remarque. Les os c’est pointu. De plus elle a son caractère qui devient moins agréable. Avant elle se faisait du mouron pour elle-même et les autres (faut être con) maintenant elle trouve que je suis trop dur ! Récriminations incessantes, bouderies…. Elle a tout ! farniente, des sous- fifres à sa disposition pour tout faire à sa place, le confort absolu, le luxe , on est à Tahiti et qu’est ce qu’elle trouve à dire ??? Je te le donne en mille. Mon boulot d’infirmière me manque. Je  sers à rien. J’ai besoin d’être utile. J’aime pas le caviar ni les sushis mais j’aime le cassoulet et les moules  frites et yen a marre de boire du champagne, je préfère la bière et le cidre. Chus pas à l’aise dans les restos huppés. Ils se foutent de ma gueule par derrière. Tout le monde m’adorait  à la clinique. Ici c’est mon fric qu’on aime, pas moi ! Pas possible de savoir si les gens sont sincères ! Avant quand on ne m’aimait pas, et c’était rare, je le savais tout de suite ! Je me casse la gueule en talons aiguilles et je préfère de beaucoup les escarpins larges et plats. Et c’est mieux de masser que d’être massée !

    J’ai presque envie de divorcer vite fait, de lui donner une pension minable puisqu’elle aime être  une « looser »Ya plein de beautés plus jeunes qui louchent sur mon portefeuille, je me fais pas d’illusions, mais au moins elles font l’effort d’être gracieuses et faciles à vivre. Enfin, elle me masse divinement encore et parfois a un reste de tendresse pour moi, même si je lui fais moins l’amour, vu ses os qui me rentrent dans le bide. J’ai regrossi avec plaisir et j’aimerais bien qu’elle en fasse autant !

    Tiens j’ai pris un animal de compagnie. Un caméléon ! Original comme bête pas comme un affreux roquet ou un chat miteux ! Tout le monde a ça. Ma Sadica, faut la nourrir d’insectes vivants. J’en perds pas une miette et en attrape moi-même pour lui offrir ! J’adore la bête, elle est superbe …ouah ces couleurs ! Et  elle attire l’intérêt. Moi qui ai dû passer inaperçu toute ma vie pour pas la perdre, on ne regarde plus que moi ! Quand je reviendrai  à l’appart’ zallez admirer ! Mon boulot me manque aussi ; j’ouvre une agence de « justicier » discrète mais ça va marcher du tonnerre de Dieu ! Jamais connu l’échec moi, tu sais bien !

    J’espère que je vous manque à tous !

    Tonton Wilfrid

     

    vacances-ete-plage-mer-bikini - trouvé sur blogaufeminin.com

      

    ***

     

    De Juliette (sœur de Wilfrid et mère de Charlotte)

    A Wilfrid

     

    Tu me dégoûtes, vieux salaud ! Georgette vaut bien mieux que toi ! Si tu la respectes pas plus et refuses  de la laisser reprendre son boulot au moins à temps partiel, Reste là bas et surtout ne reviens pas ! T’es un vrai connard de première classe et la mérites pas !

    J’ai honte d’être ta sœur !

     

    ***

     

    Mona

     

     


    13 commentaires
  • canicule-chiens-eau-parc - www.lexpress.fr

     

    Frizapla, toute jeune york de deux ans, rongeait son frein, ou plutôt un os friandise en peau de buffle qu'elle avait entamé hier et qu'elle venait de retrouver dans son panier où venait de la consigner Blanche Tuttiquanti, terrible vieille dame qui n'aimait rien tant qu'observer les allées et venues de ses voisins du 101 Rue de la Mazurka de sa fenêtre du premier étage ou surfer sur le net (et elle était douée, peut-être au point de pirater les boîtes de messagerie de ses voisins et de pouvoir lire leurs messages).

     

    Sa deuxième escapade de la matinée avait tourné court cette fois. N'ayant pas retrouvé ses deux amis, Gaspard, labrador copain de longue date, ni Rataplan, robuste gaillard à la généalogie variée, nouvelle connaissance, d'abord chien errant puis engagé dans les services policiers du SKUTE (comment, ce serait trop long à expliquer ici) au parc lors de sa promenade hygiénique de 7 h 00, elle avait voulu remettre cela dans l'espoir de les voir cette fois et profiter de la porte ouverte à un livreur de fleurs, pour se glisser à nouveau dans les escaliers, direction le porche d'entrée, qu'elle savait rester ouvert jusqu'à midi. Elle ne put échapper à la vigilance de Madame Hermina Van Der Prout, la gardienne qui surgit comme un diable de sa loge et la fit remonter ventre à terre jusqu'à chez Blanche, qui n'avait pas eu le temps de dire ouf et se rattrapa après !

     

    Quotidiennement, en effet, vers 7 h 00 du matin, Frizapla sortait seule, avec la complicité de sa maîtresse Blanche Tuttiquanti, qui lui ouvrait la porte de l'appartement. C'était le moment où la gardienne lavait à grande eau le hall et l'un des battants de la majestueuse porte d'entrée de l'immeuble était ouvert sur l'extérieur. Frizapla avait toujours réussi à bondir jusqu'à la sortie, profitant de ce que la gardienne avait le dos tourné. Le retour s'effectuait de la même manière.

     

    Elle y retrouvait vite Gaspard le labrador, délivré par sa propre maîtresse, Charlotte qui, elle, se contentait de faire les cent pas dans l'allée principale, ou de s'asseoir sur un banc pour lire quelques chapitres d'un bon roman. C'était si amusant de courir ensemble, de se poursuivre mutuellement, de faire peur aux pigeons ou aux canards de la mare. Frizapla n'avait pas encore eu de petits (on ignore encore les plans de Blanche à ce sujet). Gaspard, lui, avait peut-être déjà été géniteur (cela, il faudrait le demander à Charlotte) mais il avait été opéré et ne risquait pas de tenter d'être le père des futurs enfants de Frizapla ; en revanche, en sa compagnie, elle ne risquait pas de mésaventure, il la défendait farouchement !

     

    Pour souligner l'étroite complicité qui liaient la petite york et la vieille dame, on trouvera plus bas, un message datant juste d'avant la grande fête donnée par Luigi et Lolita, du troisième étage.

     ***

     

    De : Blanche.tuttiquanti
    Envoyé : 20/09/09 18:00:15
    A : William.will
    Sujet : Arrive !


    Mon doux ami,
    Es-tu prêt ? Il est temps que tu te pointes ! Ton costard de Charlie Chaplin est endossé ? N’oublie pas ta canne, ni ton chapeau melon ...
    Hé hé, je peux te donner un avant-goût de la fiesta !


    Tu sais que ma p’tite Frizapla est une Yorkshire très futée. Elle ne s’est jamais fait coincer le matin, à 7 h 00, quand je la lâche, ni vues ni connues. Madame Van Der Prout lave le carrelage du grand hall d’entrée à cette heure-là et ouvre tout grands les deux battants de la porte cochère. Je suis ma petite chienne des yeux du haut de l’escalier. Frizapla saisit à coup sûr l’occasion où Hermina a le dos tourné et pfuit ! elle file dehors au plus vite de ses papattes vers le Parc Tournenron. Elle doit y retrouver ce grand dadais de Gaspard que Charlotte, déjà toute pomponnée, sort en laisse jusqu’au parc, où elle le libère.


    Ainsi moi, toujours en robe de chambre, cheveux embroussaillés, je m’étire voluptueusement pour finir de me réveiller, vu que je passe mes nuits à surfer sur le net, quand je n’observe pas les allées et venues de mes chers voisins. Certains vivent bien la nuit, comme je te l’ai déjà signalé ! Je me compose mon plateau de petit déjeuner, un fruit, du thé vert, deux tartines grillées avec un soupçon de margarine et de marmelade et je retourne sous la couette ! Je contemple le ciel par ma fenêtre, je me remémore mon programme de la journée à venir. Notre municipalité offre tant de sollicitations aux personnes dites âgées : yoga, piscine, conférences, cours de théâtre ! Je pense être au point dans mon rôle de Jeanne Moreau : outre que je lui ressemble, ma voix aussi va bluffer tout le monde ...

     

    Ma porte d’entrée est laissée discrètement entrebaillée et Frizapla revient quand elle veut ! Elle sait bien refermer derrière elle en appuyant sur ses papattes antérieures ! Tout cela pour t’informer que j’ai usé du même stratagème pour la faire s’introduire chez Luigi tout à l’heure ! Je lui ai dit : “Tu entends, ma fifille, tout ce bruit qui vient de chez le Monsieur, en haut ? Va vite voir, profite de la porte ouverte, je viendrai te chercher, hein ?” Avec un petit jappement excité, elle a foncé ! Cela a marché ! J’ai pris un air affolé, je me suis élancée à sa suite en l’appelant, je me suis engouffrée chez Luigi en même temps que des employés du traiteur, qui finissaient de livrer les canapés, les petits fours et de les disposer au salon.

     

    J’ai récupéré Frizapla dans la cuisine, en train de déguster une rondelle de saucisson qu’un jeunot amusé lui avait donné !  Alors, Luigi était en peignoir, énervé, rouge, en train d’apostropher Madame Taratatapian qui, selon lui, mettait trop longtemps à essuyer les verres ... La brave dame restait imperturbable sous sa coiffe bigoudène.
    Figure-toi que Monsieur Taratatapian était là ! C’est lui qui remplira le rôle du majordome, il en avait la tenue et il devra clamer les noms des personnalités au fur et à mesure qu’elles arriveront, d’une voix de stentor !
    C’est un comédien de métier, m’a glissé sa femme ...


    Luigi se prenait pour un metteur en scène et faisait faire des essais à Monsieur Taratatapian, lui reprochant : “Pas si fort, voyons ! Mais non, ce n’est pas comme cela qu’on prononce ce nom !” Monsieur Taratatapian s’exécutait docilement mais, sans être vu de Luigi, il en riait sous cape, en nous lançant des clins d’oeil, à sa femme et à moi ! Et il serait question d’une cantatrice qui devrait arriver en taxi de l’aéroport et qui devrait chanter en pédalant sur un tricycle ! J’ai cru avoir mal compris, mais j’ai effectivement aperçu un tricycle au fond de leur couloir ... Luigi ne m’a même pas remarquée. Sache que le traiteur, en tout cas, ne s’est pas moqué de lui ...


    Lolita ? Invisible ! Mais toi et moi, nous savons qu’elles sont deux soeurs jumelles, je les ai repérées une fois, en train de comploter, de derrière mes rideaux. Dans l’escalier, j’ai croisé deux individus très étranges, on aurait dit les Dupondt, de Tintin et Milou ! L’un déguisé en Bécassine, l’autre en costume folklorique, breton je suppose, chapeau rond, pantalon blanc bouffant, gilet bleu aux broderies magnifiques. Ils avaient l’air de descendre des étages, ils écoutaient aux portes, ils écartaient les feuilles des plantes vertes des paliers, ils exploraient les moindres recoins ... Pour essayer d’en savoir plus, j’ai engagé la conversation : “Bonsoir Messieurs, heu Madame Monsieur, seriez-vous de la fête ?”


    La Bécassine a sussuré d’une voix de fausset : “Mais oui, gente dame ... Madame Tuttiquanti, je présume ? Nous avons cet honneur, mais comme nous sommes arrivés un peu tôt, nous baguenaudons, en attendant !”
    “Je dirais même plus, nous daguebaudons !” a rajouté son compagnon. “A très bientôt, nous ferons plus ample connaissance dans une heure ou deux. Je viens de récupérer ma petite Yorkshire qui s’était échappée et je rentre finir de me préparer.” Willy, m’est avis que ces deux lascars-là, au drôle d’accent breton, ne sont pas plus bretons que toi ou moi, mais ... des flics !

    Viens vite,
    Baisers complices
    Ta colombe.

    ***

     

     Notes :

     

    Ce texte vient d'être posté sur le forum Plumes aux vents, où l'aventure va se poursuivre aussi, indépendamment (ou pas) de ce que nous allons écrire ici ! Je le poste également sur mon blog, à titre d'information sur les personnages.

     

    Le message cité est extrait du Chapitre n° 22 de la Saison 1.

    Anaëlle, dans un autre chapitre, avait doté Mme Taratatapian, la femme de ménage de Tugdual, d'une coiffe bigoudène. Ceci impliquerait qu'elle serait d'origine bretonne, mais pas son mari (d'où leur nom). Mais tout est possible : Mme Taratatapian peut simplement avoir trouvé cette coiffe du meilleur aloi et ne pas la porter tout le temps, etc ... Car j'aimerais beaucoup que Tricôtine nous la fasse vivre, Mme Taratatapian, ainsi que son mari ! Aux dernières nouvelles, le couple remplacerait Dame Hermina Van Der Prout, partie faire un tour du monde, dans la noble loge du 101 pour veiller au bien-être de tous les occupants !

     

    Illustration :

    Chiens au parc pendant la canicule, www.lexpress.fr

     

     


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