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    Elle attendait que la neige tombe, parce qu’un Noël sans neige, ce n’est pas un vrai Noël.

    Du moins, c’est ce que sa grand-mère répétait chaque année, à la même époque, en scrutant le ciel avec appréhension.

    Et puis, ce blanc manteau qui recouvrait le paysage environnant, qui accrochait aux sapins  une parure scintillante, ajoutait à la magie de cette nuit une note féerique.


    Elle jeta un œil à la pendule, il n’allait pas tarder.

    Désœuvrée, elle tapota pour la énième fois la nappe damassée, redressa une branche de houx, aligna un couvert mal disposé, alluma les bougies puis, enfin satisfaite, s’installa dans un fauteuil au coin du feu.

    Elle laissa son esprit vagabonder. Il allait venir, lui, son amour, paré de toutes les qualités.


    imagesCAOPK3T3Il emplirait son logis de son sourire charmeur, de sa voix
    chaude, de ses paroles si tendres.

    Comment un homme si parfait qui alliait tant de beauté et d’intelligence avait pu s’intéresser à elle, si quelconque et insignifiante.

    Mon Dieu, quelle chance elle avait mais comme elle l’aimait aussi, si entièrement, si passionnément, devançant ses moindres désirs, sans cesse à son écoute, toujours à le révérer.



    Les aiguilles de la pendule continuaient à tourner, l’heure était passée.


    Elle s’approcha de la fenêtre. La neige tombait en flocons serrés.
    Voilà qui justifiait son retard, il ne pouvait pas rouler trop vite. Et, elle replongea dans une douce attente.

    Le coucou de la pendule la fit soudain sursauter.                           

    Une peur soudaine l’étreignit.

    Il devait être bloqué par la neige. Il avait peut-être eu un accident.

    Elle devenait folle d’angoisse.

     


    Un verre de champagne à la main, entouré de ses amis, il se plaisait à imaginer qui de ces belles jeunes femmes, la rousse flamboyante, la blonde éthérée ou la pulpeuse brune, il ravirait, ce soir le cœur. Il avait tout son temps. La nuit lui appartenait.

    Il attendait que la neige fonde.

    Auteur : Victoria.
    ***

    Note de Lenaïg :
    Jeu du texte sandwich lancé par Marc Varin sur son forum Plumes au vent.
    Très contente d'avoir l'assentiment de Victoria pour poster ici son texte, de même que sur Plumes.
    Ma participation à moi est exclusive à Plumes au vent, sujet oblige ...


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  • milou

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A la recherche d'un peu de glaise obscure ...

    ***

     

     

    Soif de sérénité, lassitude de l'âge ?

    Aux larmes et douleurs je préfère le chant !

    Repoussant des rancoeurs, que je tais, les cachant.

    Ma mémoire choisit et me dresse un barrage.

     

    Ma tête a décidé de refuser l'outrage :

    Plus de contrariétés, pas de sujet fâchant !

    Systématiquement je bannis le méchant

    Jusque dans mes écrits. Cela me met en rage !

     

    Je ne veux me venger d'injustice ou d'affront

    M'ayant mis sur le coup rouge et colère au front ...

    Non ! Mais j'aurais besoin d'argile ou glaise obscure.

     

    Pour sculpter, modeler de crédibles humains,

    Ou personnages durs, qui de vertu n'ont cure,

    Que mon rêve d'écrire ait de beaux lendemains !

     

    Lenaïg

    ***

     

    Image : demander sur le net "Milou ange et démon", on y trouve cette image extraite de Tintin au Tibet, d'Hergé.


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  • 4cv-27

    No1

     

    Ménalque n’était pas une lumière, mais bon il savait conduire une quatre chevaux sans vapeur. N’aimant pas le prénom désuet que sa mère lui avait fait tatouer dans un cœur saignant sur son torse  pas encore velu pour célébrer son premier anniversaire de naissance, quand sa poitrine se  couvrit de poils noirs la recouvrant telle une forêt vierge en pleine nuit, il claironna à tout vent que dorénavant, il était Bill. Ainsi affublé par ce nouveau prénom, il pourrait se dissimuler dans la foulée des Bill qui pleuvaient de partout sur la planète.  

     

    Ce jour-là, ce beau nouveau Bill Stilton tout en muscles seulement, roulait fièrement à la vitesse de sa force musculaire qui appuyait sur la pédale de l’accélérateur. Heureux comme un roi libéré de son cœur saignant perdu dans la nature,  Bill écoutait la radio en chantant à-tue-tête avec Gainsbourg son idole,  le  Cha-Cha-Cha Du Loup.

     

     

    Soudain, la musique s’arrête au beau milieu du mot genou. Un flash spécial lance un message d’alerte sur les ondes radiophoniques à tous les automobilistes qui roulent sur l’autoroute Aix-Marseille.

    La voix affolée de l’animatrice informe qu’un fada roule à contresens sur cette route.

     

    Bill regarde droit devant, écarquille les yeux, met des accents circonflexes à ses sourcils et hurle comme un putois en faisant faire de peine et de misère du slalom à sa quatre chevaux :

    «  Tu rigoles ou quoi ? Putain ! Ils sont tous fadas ! »

     

      

    No2

     

     

    Trois jours plus tard, Bill se retrouve  au tribunal devant l’honorable juge. Il  attend sa sentence.

     

    -Vous êtes coupable de conduite dangereuse sur une voie publique. Hélas, vous ne pouvez invoquer l’excès d’alcool. C’est ailleurs qu’il manquait quelque chose d’impossible à mesurer dans votre cas précis. Par clémence, la cour vous condamne à dix mille euros ou à un mois de prison.

     

    -Merci votre honneur de monsieur le juge ! Je vais prendre les dix mille euros. Ça tombe pile, j’ai des  « arriérations »   à mes loyers. C’est mon proprio qui sera content…

     

     

     

    No3

     

     

    Bien sûr Bill retourna en tôle. Après une semaine, enfin arrive sa permission hebdomadaire d’utiliser le téléphone. Avec nervosité, il empoigne le récepteur et compose le numéro de son meilleur ami pas encore majeur.

     

    -          Allô ! C’est Bill. Écoute, je vais te confier un secret, mais avant, jure-moi que tu ne le diras à personne. C’est trop grave.

     

         -     Allez Bill, tu me connais ! Je t’écoute.

     

    -          Je suis dans de sales draps. Je n’ai plus un seul centime ! J’aurais besoin qu’on

    m’avance  dix mille euros. Maintenant !

     

    -          Tu as bien fait de m’en parler. Sois sans inquiétude, je ne le dirai à personne. Même que j’ai déjà tout oublié de ce que tu m’as dit. Tu peux dormir en paix mon Bill. Tu me connais. Je serai une tombe.

     

    Bizzzzzzzzzzz. Votre temps est écoulé, annonça une voix automatisée.

     

    Marie Louve

    ***

     

    Image : genieminiature.com/Renault.htm


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