• meubles-et-decoration-sigikid-coffre-aux-tresors-49851

    Roman jeu multiplume par courriels.
    ***
    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    SKUTE = Skarpetta & Services Secrets Unifiés de Toute l'Europe (organisation policière).

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    Le coffre de Charlotte !
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    Auteur : Marie-Louve


    De : charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    Envoyé : 06  octobre 2009    16 :45 : 28

     

    A : juliette.des3maison @ hotmail.fr 

    Bonjour maman,

    Lulu m’a dit que tu t’inquiétais pour moi donc, je viens te rassurer. Je vais très bien, maistoc toc docteur j’ai du travail par-dessus la tête depuis que mon patron Monsieur Tequila est hospitalisé suite à un violent choc nerveux subit au moment de l’arrestation du fameux Luigi Paper dans l’appartement de ma voisine de palier, la célèbre star,  Lolita Del Rosio. Grâce au ciel, son médecin, le docteur Toctoc, était sur les lieux. Je ne saurais par quel hasard.

    Tu dois comprendre que j’ai toute la responsabilité de la gestion du bureau de comptabilité en l’absence de mon patron. Je travaille plus de 14 heures par jour afin de superviser l’ensemble des employés et toutes les opérations urgentes à exécuter. Ne t’en fais pas, je suis en sécurité. Tonton Wilfrid et sa charmante Georgette veillent sur moi, n’en doute pas.

    Mieux, comme tu le sais, je suis amoureuse de mon charmant voisin, Monsieur Tugdual que je te présenterai bientôt. C’est un gentleman de grande classe. Tu l’adoreras, aucun doute. Je t’avertis, pas de pamoison devant lui ! Il ressemble à s’y méprendre à ton fameux acteur préféré, Roger Moore. J’imagine que tu sauras être discrète en te retenant de lui raconter toute ma vie selon ta version. Pour une fois que j’aime un homme, tu devrais être contente !  Je le sais, c’est lui que j’attendais depuis toujours. Lui aussi, il m’attendait, j’en suis certaine malgré qu’il ne me l’a pas dit, mais y,a des signes qui ne trompent pas.

    Surtout, n’arrive pas ici avec le curé Bourrelle ! Je ne te le pardonnerais jamais. Foi de ta Charlotte.

    Ne dramatise pas la fuite de mon voisin Luigi. Quand même ! C’était un homme d’affaires pareil à tonton Wilfrid, pas un tueur en série. Tugdual est un homme fort, vigoureux et vigilant, il me protège sans que je ne sois en danger. Ne dépense plus inutilement tes euros pour des lampions à brûler devant des statues. J’ai aussi Gaspard. Il a les crocs solides.

    Je dois te quitter. L’heure avance et j’ai du travail pour y passer la nuit.

    Amuse-toi avec tes amis et ton partenaire Monsieur Piquet-Chassé au club de bridge  du Jardin D’Antan et cesse de t’en faire pour moi. J’ai quarante ans maman !

    Ta Charlotte qui t’aime.

    P.S. Ne dis pas à la mère d’Émilie que je vais me marier. Rien n’est encore décidé entre moi et mon amour. Je te connais. Tu serais capable d’annoncer à tout le village que je me marie. Non ! Cependant, j’espère que tu as conservé mon grand coffre avec tous mes trésors cumulés pour le jour de mon mariage. Bisous.
    ***


    De : charlotte.des3maison @ hotmail.fr
    2009-10-06  //// 19 :45
    A : lumina40 @ hotmail.com

    Où es-tu Lulu ? Je téléphone chez toi et pas de réponse. Tu as oublié de mettre ton répondeur en fonction ? C’est urgent !

    9782264030863Il faut qu’on déjeune ensemble demain. Mon Tugdual me paraît soucieux. Je suis très inquiète. Peut-être qu’il ne m’aime plus ? Pourtant, je te jure que je me bichonne et je porte mes vêtements que je n’oserais jamais devant un autre que lui. Je sais qu’il aime dormir avec moi. Il me garde dans ses bras toute la nuit, mais hier matin, vers cinq heures le téléphone a sonné et il est sorti de la chambre pour que je n’entende pas ce qu’il disait. Je n’ose pas lui demander c’était qui, j’ai peur qu’il me croit jalouse. Mais je le suis. S’il le sait, il ne m’aimera plus. Lulu, que dois-je faire ?

    Dès que tu reviens, appelle-moi. Tu vois, d’habitude, on est ensemble avec Gaspard pour sa marche hygiénique du soir, mais là, il n’est pas encore rentré. Ce n’est pas madame Hermina Van Der Prout qui le retient pour un prétexte quelconque.  Impossible. Elle est au loin,  en voyage chez un ami informaticien qui lui donne des cours privés.

    Ne m’oublie pas ! Bisous.

    Ton amie Charlotte
    ***

    Images sélectionnées par Lenaïg :
    jouets-prestige.com : le coffre
    lapressetele.ca/.../toc_toc_docteur.jpg
    Couverture 10/18 de "L'amour inquiet", correspondance avec Stephan Zweig
    (dernière image très osée car je n'ai pas lu le livre, c'est le titre seul qui s'intègre dans notre histoire - pour ma défense, je dirai que c'est l'occasion de mieux faire connaissance avec Stephan Zweig !)


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  • gougesIl convient de mettre une majuscule à la date aujourd'hui. Hier, nous étions : le 7 mars, pas de majuscule pour une date ordinaire (je l'ai appris à l'école primaire), mais le 8 Mars est une date anniversaire, désormais historique. Devant cette journée à majuscule, je suis un peu comme Marie Colmant, que j'ai entendue ce matin à la radio. Interrogée sur ce qu'elle pensait du 8 Mars, elle a répondu : "quelle horreur !" Puis elle s'est expliquée : ce jour-là, on arrête de battre les femmes et, le lendemain, on recommence !

    Olympe de Gouges
    "Féministe avant l'heure", en pleine révolution, elle a rédigé Les Droits de la femme et de la citoyenne, écrit une pièce de théâtre contre l'esclavage des noirs. Son soutien à Louis XVI, entre autres, lui a valu de monter sur l'échaffaud.

    C'est assez vrai, cette exclamation de Marie Colmant. Ceci est d'ailleurs valable pour toutes les autres "Journées". L'Ours Castor ajoute qu'il ne faut pas oublier les hommes battus et il a raison aussi. Je m'empresse de préciser qu'à ma connaissance, mon compagnon ursidé n'en fait pas partie (à part un coup de raton laveur en peluche sur le crâne quand il m'énerve trop, mais je me suis déjà exprimée là-dessus ; d'ailleurs, je ne le fais plus). On comprendra donc que je ne balaie pas d'une chiquenaude cette Journée : il ne manquerait plus que cela !

    Lorsque nous trinquons ensemble, l'Ours me dit toujours : "A tes dix-huit ans !" Je lui retourne le compliment. Quand je pense que pour être majeure, moi, il m'a fallu attendre encore trois ans ! Après, Papa, sa tâche bienveillante mais sévère accomplie, ne m'a plus jamais rien imposé ; il a même appuyé mes choix dans la vie, souffert en silence quand mes amours allaient mal, mais ... je m'épivarde (joli terme québécois).

    Cette Journée commémore tous les combats des femmes pour se faire reconnaître en tant qu'êtres humains pensants, pour ne pas être constamment reléguées au second plan, pour ne pas rester dans l'ombre, pour dépasser le statut de mère de famille au foyer quand ce n'est pas leur tasse de thé, j'en passe et des meilleures. Un jour, à un questionnaire sur le Plum'Art, j'ai répondu que, dans une deuxième  vie, je souhaiterais réapparaître en homme ... pour voir. Je n'ignore pas qu'il peut être difficile d'être un homme aussi.

    Mais être libérée de la contrainte physique des vingt-huit jours, des ragnagnas, qui m'ont tant fait souffrir adolescente et à laquelle la pilule contraceptive (avant même de m'être utile en tant que telle) a mis un terme dès qu'elle m'a été prescrite, quelle joie ! Les douleurs terribles de l'accouchement m'ont toujours révoltée tout autant qu'épouvantée : une autre "pénitence" ! (terme religieux : c'est bien la première femme symbolique, Eve, qui s'est entendue dire "tu enfanteras dans la douleur", tout cela pour s'être montrée aventureuse, avide de découverte et de savoir, bravant la colère divine). Tant de douleurs pour un si beau cadeau : un enfant, qu'ensuite on allaite (ou pas), qu'on choie, qu'on protège, qu'on éduque jusqu'à ce qu'il vole de ses propres ailes ... Je ne comprends pas.

    simoneveil01
    Simone Veil,
    le courage d'une femme ... de droite


    L'IVG, légalisée en France grâce au courage et à la détermination de Simone Veil, est actuellement remise en question, hélas. Non ! Il ne faut pas ! Pas de retour aux avortements clandestins, qu'on ne voie pas ressurgir inévitablement les faiseuses d'anges et leurs terribles aiguilles à tricoter. Que chaque femme reste libre de son choix, sans être culpabilisée, sans être accusée de meurtre, quand une contraception a échoué, qu'un viol a eu lieu et tant d'autres cas qui trouvent leur justification. Ne pas oublier le Manifeste des 343, signé à une époque où la contraception en était encore à ses balbutiements. 343, ce n'était pas beaucoup, finalement, si on tenait compte de toutes celles qu'elles représentaient dans le monde.

    Privilégier partout la contraception, que les femmes et les hommes décident en conscience des meilleures conditions pour accueillir un enfant.

    Je ne peux m'inspirer pour ce petit essai du DEUXIEME SEXE de Simone de Beauvoir, je ne l'ai pas lu ... alors que j'ai à peu près tout dévoré d'elle par ailleurs. Mon compagnon, lui, l'a lu, avec difficulté car c'était ardu m'a-t-il dit et il peut m'en parler. Maintenant que l'ouvrage vient d'être traduit en anglais, autant combler ma lacune et entretenir, perfectionner mes connaissances linguistiques !

    Je passais pour une excentrique, il y a encore quelques années, quand je serinais souhaiter que les termes de civilité "mademoiselle" et "madame" disparaissent du vocabulaire et qu'il ne reste que "monsieur" pour tout le monde, le prénom étant suffisant pour renseigner sur le sexe. Etait-ce si saugrenu ? On a bien supprimé les photos, l'âge, etc des CV actuels ; après tout, les employeurs ont-ils besoin de voir immédiatement qu'ils ont affaire à un homme ou une femme, ce qui est souvent discriminatoire, avant même de considérer les compétences ?

    images-copie-3
    Photo de Florence Aubenas.
    Je suis en train de terminer son livre :
    Le Quai de Ouistreham.

    J'aurais pu être dans la rue cet après-midi mais la maladie qui m'a secouée trois mauvaises semaines à la fin de l'an passé, le froid qui dure et mes défenses amoindries, ma fatigue persistante m'en ont dissuadée. Je dois me garder en forme pour mon travail partiel, que je fais avec entrain et plaisir, en regrettant seulement qu'il ne soit pas à plein temps. Même ma nouvelle passion pour l'écriture pâtit de mon état physique, l'inspiration ne m'arrive plus aussi facilement et le sommeil prend souvent le dessus ! J'ai tenu malgré tout à rédiger un petit essai, tout maladroit et incomplet qu'il reste.

    Allez, sans trop me pousser : bonne fête, toutes les femmes, et bonne fête tous les êtres vivants !
    Oh ! Tiens, je suis pour : la Journée de tous les êtres vivants. Ce jour-là, nul ne se battra, ne se tuera, ne se mangera !

    Lenaïg

    Note : choix personnel de trois femmes seulement, mais entre celles que j'admire, j'aurais pu aussi ajouter ici Louise Michel et George Sand.

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  • p-sticker-parisLe père,  qui ne se soucie pas de ces états d'âme : ce qui compte avant tout se résume à l'entretien de la maison et du jardin...

     

    - Louis, tu ramasseras les feuilles ! Louis, n'oublie pas l'arrosage !

     

    Le terrain de huit cents mètres carrés ressemble au petit Versailles avec ses pelouses rectangulaires où pas un seul brin d'herbe ne dépasse des bordures austères.
    Les allées, parsemées de graviers immaculés, délimitent ces morceaux domestiqués qu'entourent
    des troènes taillés plusieurs fois dans la saison. Les arbres fruitiers rivalisent avec un parterre de légumes et des rangées d'hortensias.

     

    - Louis, le désherbage !

     

    Patrick, le cadet, réussit à se faire oublier dans l'entretien des voitures tandis que Marie déserte la vaisselle, pour d'autres cieux...

     

    - Tu veux bien laver les assiettes, chéri ?

     

    - Quand j'aurai fini, souffle lourdement Louis à sa mère. Après, je pourrai jouer avec les copains, m'man ? 

    Une demande timide dans laquelle pointe une trace de jalousie envers son frère et sa soeur.

    - Il faut d'abord que tu aides ton père pour son bricolage, répond-elle.

     

    Patrick apparaît quand il veut tandis que Marie flirte avec le voisin...

    Combien de fois Louis endurera de longues stations immobiles à tenir des pièces pour son père et lui transmettre des outils?

    L'enfant rêve, avec toutefois la satisfaction du sourire paternel satisfait de son aide et, ô miracle, une complicité fugitive mais chaleureuse... .

     

    « Pourquoi seulement cela, papa ? » pense Louis qui ne sait pas faire semblant.

     

    - Intéresse-toi à ton travail ! gronde le paternel. Le fer à souder passe devant son visage comme un éclair bleuté et Louis s'écarte brusquement en rattrapant la pièce d'un geste vif ; son père le scrute et soupire pendant que l'adolescent lui pose des questions n'ayant rien à voir avec les grilles du portail qu'il est en train de restaurer...

     

    - Concentre-toi, ne bouge pas !

     

    - Oui, papa, répond Louis en pensant au bleu féerique qu'il transpose sur un tableau imaginaire...

     

    Peut-il parler de ce qu'il aime ? Impossible. Il cherche son regard, mais ne le trouve pas. Il raconte à sa mère des histoires de ce monde qu'elle ignore, elle aussi.

     

    - Mon petit, le monde est ainsi, soupire-t-elle.

     

    L'adolescent, dans le noir, a peur sur son vélo branlant.   (« Ai-je bien réfléchi avant de m’enfuir? ») pense-t-il entre deux sanglots étouffés.  (Désespérément, il tente de se convaincre qu’il a pris la bonne décision.)

     

    Ils vivent sur des planètes différentes sans parvenir à se rejoindre. Ses parents mettent ces conflits sur l'inévitable crise de la puberté.

    Le père, de nature inflexible rajoute des travaux, sourd aux plaintes grandissantes de ses enfants.Un jour, après maintes disputes nourries de punitions de plus en plus injustes, Louis est encore une fois privé de vélo. Le “deux roues” lui importe peu, mais partir à l'école à pied devient intolérable à son âge : il vient d'avoir quatorze ans.

    Il souhaite parler, s'expliquer une bonne foi, le père ne veut rien savoir ; sa femme, trop effacée, n'ose rien dire.

     

    « Ça suffit ! » Louis, patiemment, scie l'antivol du vélo discrètement en planifiant son départ définitif : il montera vers Paris et il leur fera voir, à tous ! « Je partirai avec mes trésors : mon journal, quelques affaires de rechanges, quelques francs, et j' y arriverai bien ! ».

    23 h 30, le calme nocturne recouvre les dormeurs qui ne soupçonnent rien ; il est temps. « Je ne reviendrai pas... »

     

    L'aube va se lever. L’adolescent est loin, loin de chez lui : il vient de faire une fugue...

    Fin

    Auteur : Dominique.

    Image :
    LeSiteDesCreateurs.com


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  • imagesCAQ8EHLP« Douze kilomètres et je sortirai de la ville ; je mettrai le vélo sur le bord d'un champ et dormirai. Je ne vous oublierai pas, Patrick et Marie... », pense Louis en accélérant la cadence.)

     

    — Tu t'entends bien avec ton frère, ta soeur ? demande le psychologue.

     

    Pouvait-il raconter cette ambiance pesante sans devoir l'expliquer ni trahir ce père, cette mère, qu'il aime et craint tout à la fois ?

    Il va, rêvant sur le chemin de retour à travers la glace de leur voiture trop propre dont l'odeur chimique rappelle leur maison.

    La ville lui fait peur. Paradoxalement, il voudrait fuir, et en même temps il exulte de tout son coeur à revenir vers son nid douillet.

    Sa joie se précise en reconnaissant la grand-route d'où l'on voit, au loin, le château du Prince Noir, les virages verdoyants et le grand croisement avec, à droite l'église dont il ne connaît pas l'intérieur, et sur la gauche, la route conduisant à la maison. Juste avant surgit l'avenue de l'Europe bordée d'énormes peupliers ; enfin l'austère habitation qui réconforte. Amour-haine vibre dans son âme, mais

    amour avant tout...

     

    — Louis, Louis, réveille-toi !

     

    « Est-ce un rêve ? Oh ! Qu'il fait froid sur cette herbe humide ! Dormons, dormons ! », marmonne l’adolescent avant de se rendormir.

     

    — Louis, Louis, réveille-toi !

     

    Qui parle ? Sa mère ? Non, elle est déjà partie. Son père ?  Pas plus. Il l'a bien entendu, comme tous les matins, se raser avec la radio qui hurlait dans la salle de bain, mais il s'est rendormi comme d'habitude. Alors, serait-ce son frère, sa soeur ; ou lui-même 

    dans son sommeil ?

     

     « Oups : huit heures vingt ! Vite, l'école commence dans dix minutes, en courant deux kilomètres, je pourrai l'atteindre... Je vais

    encore arriver en retard ; mais qui s'en soucie ? Les profs ? Qu'importe ! »

     

    Sa grand-mère habite en face du bâtiment scolaire. C'est elle, qui ne sait pas écrire, et va voir le professeur principal lors des rendez-vous demandés. Les parents n'ont pas le temps. C'est elle aussi le refuge possible lorsque Louis est attendu à la sortie par la

    bande qui le persécute. Depuis son retour de pension, deux ans de cauchemar, ils ne peuvent plus le " blairer " car il a changé et ils ne comprennent pas.

     

    — Hé ! Pédé, lavette, gros naze !

     

    Louis, sans répondre, passe droit devant.

     

    — Hé, c..., on te parle !

     

    Il marche d’un pas pressé, sachant qu'ils chercheront le moindre prétexte... Rien à faire : coups encaissés, coups rendus, douleurs sourdes mêlées d'humiliations, puis le silence... Que faire ? Raconter aux adultes, aux parents dont la vie existe à mille lieues de là ?

    Bah ! ça passera...

     

    Après avoir échappé à ses poursuivants, il suit la sempiternelle route menant au bercail sous un ciel laiteux presque habituel. Le jardin public répand une odeur de printemps qu'il ne perçoit plus au milieu d'un vert anonyme et morne. Toujours cette routine

    pesante de marcher sur la route principale martelée par ses pas depuis des années : ligne droite avec ce petit magasin "Arts et gastronomie" dont il n'a jamais poussé la porte et que, seule, la grand-mère connaissait, plus loin l'étrange boulangerie où il s'était

    égaré des années plus tôt et la rue suivante qui devient étroite avec ces petites mamies qui vous épient derrière leur rideau.


    Enfin surgit l'église triste qu'il n'approche pas, telle une relique interdite.

    En descendant, le croisement principal sort de l'ombre du bourg, indiquant les quatre points cardinaux menant vers l'extérieur ; c'est là que le village a offert les premiers feux de signalisation après qu'un élève a failli perdre la vie lors d'un accident.

    Sorti de cette frontière, le calme lourd du bourg laisse la place aux cités périphériques de petites maisons individuelles et quelques immeubles modernes préfigurent timidement un semblant de ghetto hors de portée des regards bourgeois.

    Encore quelques pas, égayés par les oiseaux des jardins environnants, et ça y est, la maison apparaît. Le quotidien lourd, ambigu d'une enfance frustrée...

     

    « Oh, cette maison, ce village que je quitte. C'est mieux ainsi. Il faut que me lève, ramasse ce vélo, fuir le plus loin possible, aujourd'hui ! J'écrirai tout cela un jour, je témoignerai. Comme ce journal que je n'ai pas oublié d'emporter...»

     

     

    Un journal ? Ah, oui ! En devenant adolescent, Louis se réfugie dans son imaginaire par la lecture ; bientôt ce seront ses textes, notamment son journal intime...

     

    — Qu'est-ce que tu écris, mon chéri ?

     

    — Des poèmes, maman.

     

    Louis ne ment pas : des vers éparpillés inondent ses cahiers. Sur un autre, caché soigneusement, figurent ses impressions, ses souvenirs, ses espoirs. Louis décrit longuement sa vie comme s'il avait cent ans. De longues dissertations philosophiques

    étoffent également cet essai un peu prétentieux. Mais n'est-il pas naturel d'être prétentieux à cet âge ?

     

    Sa mère, qu'il aime tant, lui a confié innocemment qu'elle était fière de lui après avoir trouvé un jour ses écrits et les avoir lus à sa meilleure amie... « Ô confiance perdue même dans le pardon ! Maman, pourquoi ? »

     

    " C'est au père que j'en veux le plus, souffle tristement l’adolescent en forçant sur les pédales" ...


    A suivre

    Auteur : Dominique
    ***

    Image :
    Pedalator.com !

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  • carte postale gai luron

    Si votre muse est au rendez-vous, à vos plumes, crayons, claviers !
    Une idée stimulante de Bruno, qu'il a brillamment illustrée,
    mettant la barre très haut ...
    En gardant la présentation de Bruno, voici les petites phrases de : Mona,
    qui se lance là !

    Utilisez les trois mots proposés dans une phrase 
    pour en tirer une vérité générale. 
    ( les verbes peuvent se conjuguer.) 



    Phrase n°1
     
    HIVER, EMOTION, INVITER

     


    MonsieurAutomneL'hiver invite l'automne
    à fuir froidement,
    sans émotion.bonhomme-de-neige 940x705

     
















    Phrase n°2 

    AMOUR, MOUCHE, REGARDER


    large 20090203094044 200794 dreamstime 5071098Cupidon, Dieu de l'Amour, regarde, vise et tire. Fine mouche, il tire en plein coeur.


    Phrase n°3
     
    SORTIR, CAFE, PHOTO

    Seul, sortir une photo, boire un café,
    déprime assurée;
    à deux, sortir, photos, café, bonheur affiché
    .



    Phrase n°4 imagesCAIVRSZB


    VICTOIRE, FINIR, UNION

    Le trait d'union permet la contre-attaque et la contre-offensive.
    Finie la victoire facile !

     
    ***
    C'était le défi relevé par : LCS,
    qui a proposé ses phrases en commentaires,
    sur le défi de Mona !
    Lenaïg conseille une visite à sa galerie
    de toiles et d'humour, sur OB.
    ***
    Illustrations choisies avec plaisir par Lenaïg :
    comptine.free.fr/.../MonsieurAutomne.gif
    arbrealettres.files/wordpress.com : bonhomme de neige
    allmyshirts.com : cible coeur
    teteamodeler.com : jeu d'échecs.


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